Chapitre 27 :
-Salut Rico, ça roule ? déclara une voix dans le couloir.
Il y eut un bruit de griffe patinant sur le carrelage et le chien réapparu dans le salon suivi de Edward et Léo. Rico remua la queue joyeusement, il était toujours très excité en présence de groupe. Sam se leva pour dégager l'espace devant le canapé. J'adressai un sourire à Edward puis portait mon attention sur l'autre garçon. Celui-ci se livrait à une bataille de regard avec le chien. Les deux se fixaient avec méfiance. Le pitweiller était campé sur ses quatre pattes, la tête légèrement basse. L'adolescent lui, était immobile, suspicieux.
-Ne le provoque pas où il va te bouffer. Tu sais bien lequel des deux est le plus fort, ne puis-je m'empêcher de faire remarquer.
Le garçon se crispa et détourna les yeux pour finalement les poser sur moi. J'avais constaté qu'il me fuyait depuis le sauvetage, comme s'il avait peur de quelque chose. Comme s'il avait peur de moi. Sam et moi avions réussi à dissimuler mes yeux roses de surnaturel le jour de mon sauvetage, en prenant pour prétexte mes blessures qui m'empêchaient d'ouvrir les yeux. Quant à mes cheveux, j'avais expliqué que mes ravisseurs avaient fait de sorte à ce qu'on ne puisse pas me reconnaître au premier coup d'œil, ils ne souhaitaient pas que l'on me retrouve. Ces mensonges suffisaient pour le moment à ce qu'il ne sache pas pour ma réelle nature.
L'adolescent dévia le regard après avoir fait mine de désapprouver mon commentaire. Edward échangea quelques histoires avec moi, les dernières anecdotes du lycée, les nouvelles de l'équipe de basket : un match gagné ! J'appréciais ces conversations tranquilles où mon camarade n'attendait rien de moi, pas de questions ni d'interrogatoire, juste de la simplicité, un échange décontracté.
Eward termina le verre d'eau qu'il s'était servi au cours de la conversation. Nous papotions depuis une bonne vingtaine de minutes à présent. Il garda le silence avant de se lever pour se rendre dans la cuisine et poser le verre dans l'évier. Á son retour, il chercha ses camarades des yeux. Léo échangeait quelques mots avec Sam bien que je le sentais ailleurs, quant à mon camarade, lui il n'avait d'yeux que pour le chien.
-Bon Sam et moi allons sortir Rico, je pense qu'il a été suffisamment sage jusqu'à maintenant.
Le concerné qui se faisait choyer par Sam se redressa soudainement lorsqu'on évoqua son nom et accourut vers Ed qui venait de parler. Il savait que cela avait un lien avec lui, étonnement, il lui avait fallu seulement quelques jours pour apprendre son nom. Mon confident attrapa la laisse posée sur la commode et glissa la muselière dans sa poche ce qui lui valut toute l'attention de notre nouvelle mascotte à poil.
-Amusez vous bien, déclarai-je en leur adressant un petit signe de main.
Le cliquetis des griffes s'éloigna avant de devenir ténu, si bien que je ne l'entendis plus. Il ne restait que moi et Léo dans le salon. Il se tenait debout à regarder par la fenêtre, la situation était gênante. Je tapotais la chaise où Sam s'était assis pour l'inviter à me rejoindre. Il hésita, coupant son geste en plein milieu, avant de se résoudre à s'installer.
-Sonya ... , commença-t-il par dire.
-Je suis désolée pour la voiture, je t'aurais aidé à nettoyer si je n'étais pas si à côté de la plaque, dis-je pour détendre l'atmosphère.
Léo baissa les yeux, détailla les marbrures du carrelage avant de secouer la tête.
-Ce n'est rien ne t'en fais pas.
Je lui adressai un sourire amusé.
-Ah bon ? Ce n'est pas ce que Sam me dit ? lançai-je taquine.
Je retardai le moment de l'interrogatoire.
-Sonya, je ne veux pas poser de questions, mais tu ne m'as rien dit de plus par rapport à ton histoire ... Je peux l'accepter, mais si tu veux m'en parler ...
Je haussai les épaules, nonchalante.
-Je te l'ai dit, avant d'arriver ici j'ai trainé avec les mauvaises personnes. Il y a eu quelques règlements de comptes, je ne peux pas t'en dire plus où tu serais en danger, récitai-je encore le scénario sur lequel Sam et moi nous étions mis d'accord.
Mensonge ! Je jouais la comédie et malgré la facilité à m'inventer une vie, j'avais l'impression qu'aujourd'hui ça ne marchait pas. Son regard était posé sur moi, insistant.
-Ce n'est rien vraiment. Quelques coups et blessures, ...
-Sonya, me coupa-t-il d'une voix un peu plus ferme.
Á présent c'était à mon tour de le fuir, je portai mon attention sur le plaid tout doux qui me recouvrait.
-Rien de grave. Des mains baladeuses, rien qui ne me soit jamais arrivé.
-Sonya ! déclara-t-il agacé.
Ses mains étaient crispées sur le fauteuil, comme s'il se retenait de toutes ses forces de bondir pour me gifler. Il avait l'air furieux comme un lion menacé par un rival.
-Ne dis pas que ce n'est pas grave. S'il te plait ne dit pas ça !
Je sentais sa voix qui se voulait sans faille, trembler par moment.
-Désolée, ne puis-je m'enpêcher.
Le silence s'installa. J'étais mal à l'aise pour la première fois depuis longtemps. J'avais l'impression d'être responsable de toute les larmes de mes camarades masculins en ce moment, car l'adolescent qui ne m'avait jamais laissé voir autre chose que son attitude orgueilleuse et chauviniste, avait de petites perles salées au bord des yeux. Je me sentais peut-être un peu coupable, c'était ma faute s'il se retrouvait dans cet état.
Je glissai ma main sur la sienne pour la desserrer de la chaise et enlacer mes doigts entre les siens. Sa main était froide, tendue, et il serra d'avantage mes doigts, comme s'il ne voulait plus jamais me lâcher.
-Tu ne peux pas savoir combien j'étais inquiet ! Je m'en voulais tellement, je croyais que tu étais morte ...
Sa voix était entrecoupée de sanglots. Lui qui faisait toujours le « bonhomme » devant ses amis cachait une sensibilité qu'il préférait ignorer.
-Quand Sam m'a dit qu'il t'avait retrouvée, j'ai cru à une mauvaise blague, mais au fond j'espérai ce moment ... L'idée qu'on ait pu te faire du mal ...
Ses doigts se resserrèrent un peu plus. La colère brûlante se lisait dans ses iris noisettes.
-Léo, je vais bien. Toi et Sam vous m'avez sauvée, dis-je tandis que j'effleurai sa joue doucement de ma main libre.
Sa peau était chaude, rougie par la honte de sa confession. Il fuyait à nouveau mon regard.
-Au début, tu m'ignorais et ça m'agaçait, j'avais peur que tu éloignes Sam de nous. Et puis ma jalousie s'est transformée. Au fur et à mesure ce n'était plus toi que j'enviais mais Sam. Et plus tu m'ignorais plus je me comportais comme un idiot ... Je suis tellement bête ! Tu es la première qui me cause toute cette peine, je ne comprends pas ! Ca m'énerve.
Voilà, il avait finalement craché le morceau, ce que j'évitais depuis si longtemps. Je restai muette malgré tout ce que je voulais dire. Je ne pouvais pas. Je ne devais pas et pourtant je tournai sa tête dans ma direction et m'approchai, déposant mes lèvres sur les siennes. C'était ma réponse à sa frustration. Un état d'âme dont j'étais totalement responsable.
Cela aurait pu être malgré moi, mais la vérité était que c'était complètement volontaire. J'avais cherché son attention parce qu'il me rappelait mon frère sous certains traits. Et loin d'être un délire incestueux où je ne voyais qu'Alv au travers de lui, je reconnaissais Léo comme un garçon à part entière. Certes sa similarité avec Alv ne m'avait pas laissé indifférente, je le savais. Et c'était pour cette raison exacte que j'étais vache avec lui, parce que je refusais de céder à la fragilité.
Mais il avait réussi à m'attendrir et au point où j'en étais je n'avais plus rien à faire de ce que l'Organisation m'interdisait. J'avais frôlé la mort et je n'avais pipé mot à leur sujet, alors ils pouvaient bien me pardonner cet égarement qui prendrait inévitablement fin en même temps que ma mission.
Notre baiser s'intensifiait, ses bras s'enroulant autour de ma taille pour se rapprocher, réduire la distance entre nous.
-Hum ..., marmonnai-je alors qu'il avait maladroitement appuyé sur un de mes bleus.
Nos lèvres se séparèrent aussitôt. Léo me regardait d'un air inquiet et perplexe à la fois, incertain de ce qui venait de se passer. Cela ne ressemblait pas au soupir de plaisir dont il devait être habitué par ses conquêtes diverses.
-Est-ce que ça va ?
J'opinai positivement.
-Ce n'est rien, juste une petite douleur.
-Pardon, je ... je ne voulais pas te faire du mal ..., s'excusa-t-il d'un air qui me faisait fondre.
Il s'inquiétait pour moi. Pour moi ! J'avais perdu l'habitude d'avoir de la valeur aux yeux des autres. Généralement je n'étais qu'une chose qu'on balançait à droite à gauche sans me considérer comme un être vivant. Je secouai doucement la tête, un sourire béat au visage.
-Ferme la et embrasse moi ! dis-je en empoignant les rebords de sa chemise, ouverte sur un débardeur noir, pour l'attirer de nouveau à moi et reprendre notre échange émotionnel.
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Coucou à vous !
Je vous poste ce nouveau chapitre dont il me tardait de vous présenter la situation x) Oui, j'avais prévu ça depuis un certain temps, et oui j'assume totalement le fait qu'il s'agisse du clichés le plus parfait des romances entre la haine et l'amour ! Mais je m'en fiche, j'aime ce couple malgré ça xD
Je ne sais pas s'il est au goût de tout le monde vu le caractère pourri de Léo, mais bon, il est pas si méchant que ça en vrai ... ou pas :p
Bref, je ne suis pas très fière de ce chapitre car il manque encore beaucoup d'éléments, et que je ne pense pas avoir retranscrit les émotions et l'ambiance que je visualisais pour ce moment. Mais je suis un peu en panne d'inspiration en ce moment, et je crois qu'il vaut mieux poster que de ressasser mille et une fois ce chapitre. Peut-être que vous aurez des remarques intéressantes à me faire :)
Bonne lecture !
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