INTRODUCTION : Furry et Fanfom-Furry

Le fandom furry est un mouvement culturel créé dans les années 1980.
Il désigne l'attrait et l'intérêt pour les animaux anthropomorphes. De là, Il s'est développé toute une subculture recouvrant une multiplicité de plans, tels que dessins, peintures, costumes, etc.

Comme souvent, on croit inventer quelques choses de nouveau, mais la réalité veut que l'invention des animaux-anthropomorphes est bien plus ancienne que cela. Qu'on les appellent furry ou autrement, les êtres ayant allures humaines mais une partie plus ou moins grande d'eux-mêmes qui est animale ont inspirés nos cultures depuis la nuit des temps. Je voudrais en rappeler quelques exemples dans notre culture,  Bien connus, et très antérieur à cette date, pour preuve que les « furs » même si on ne les nommait pas ainsi ont toujours fait partie de notre imaginaire.

Car, non, contrairement à ce qu'on peut lire, cet intérêt n'est pas apparu subitement au détour d'un film de Disney. C'est d'ailleurs faire insulte à ce courant artistique que de le résumer à si peu de chose. S'imaginerait-on qu'il n'existait d'homosexuels avant le 19ème siècle ; date d'invention du mot pour désigner un ensemble de personne dont la sexualité est orientée ers le même genre comme s'il n'en existait pas avant ! Cela est d'évidence stupide, mais effectivement, il n'existait pas de mot clair dans notre langue pour désigner cette singularité. Historiquement, parler d'homosexuels antérieur à 1850, date de la première apparition de ce mot dans une publication est un anachronisme. Mais anthropologiquement, c'est évidemment totalement stupide. De la même manière, anthropologiquement, les furs existent depuis des temps qui précèdent le regroupement des personnes partageant cet intérêts pour les animaux anthropomorphes, qu'ils soient fascinées,  passionnés,  pour certains se vivant avec une identité d'animal anthropomorphes, voire en faisant leur religion.

Le royaume furry n'a pas 50 ans ! Il a bien plus. Souvenons nous que des personnages des fables de La Fontaine ! Que sont-il si si ce ne sont pas des furs ! Si le mot est anachronique, pourtant comment en utiliser un autre puisque qu'il n'y avait aucun équivalent linguistique. Alors, au risque de choquer ceux qui croient détenir le savoir de l'historicité du « royaume furry », je conteste cette datation arbitraire attribuant au suite d'un film de Disney le début de notre subculture. La conscience d'appartenir à cet univers d'intérêt pour les animaux anthropomorphes apparaît simultanément avec l'invention techniques de pouvoir se rencontrer et de se rassembler, c'est à dire  les médias modernes et au premier rang d'entre eux, internet. Antérieurement l'émergence de cette appartenance culturelle ne pouvait se faire en raison de notre éparpillement, de la difficulté de rencontrer et de conscientiser une identité fury collective. Néanmoins, anthropologiquement, le phénomène est infiniment plus ancien. Avant les fables de La Fontaine, qui ne se souvient pas du « roman de renart » encore étudié en primaire, et écrit à plusieurs mains à partir du 12eme siècle et 13eme siècle ? Au sens contemporain du mot furry, tous les personages du « Roman de renart » sont des furs ! Mais, au delà de ces deux exemples tirés de la littérature classique, n'oublions pas qu'il existait multiplicité de gravures, peintures et fresques et sculptures d'animaux anthropomorphes et moins tournés  vers l'ironie envers les mœurs de leur époque que les 2 exemples que j'ai cité. Il s'agit là du versant profane de notre culture et donc déjà pluri-ce tenaires de la présence de Furs dans nos cultures ou sous-cultures, échappant à la censure idéologique de religions monothéistes hégémonique.

Mais je crois aussi utile de dire qu'il coexistait tout une mythologie de contes et de croyances et même de foi en l'existence d'êtres anthropomorphes ainsi que de leur magie. Les galipotes du Poitou sont des furs de pelage uniformément blanc auxquels les habitants croyaient en la réalité de leur existence voire les redoutaient. Mes parents, pourtant catholiques, étaient convaincus de l'existence de ces animaux anthropomorphes nocturnes de différentes espèces (chiens, cheval, chèvres, moutons, chats...), à tel point qu'à mon adolescence, j'eu plus de facilité à être reconnu comme galipote féline par mes parents que d'être accepté plus tardivement au moment de la découverte de mon homosexualité ! Incroyable, ne trouvez-vous pas ?

J'ajouterais un mot, peut-être, pour mentionner les dieux de l'Égypte ancienne dont il ne peut échapper a personne que selon la définition contemporaine du concept qu'ils sont tous furs !

Je ne ferai pas l'anthologie de tous ce que recouvre notre « royaume furry » avant le fondement de sa constitution en tant que communauté énoncée, entraînant par là même le développement d'un vocabulaire spécifique encore plus varié (scaly, plumeux...thériantrope, oterkin...) et d'échanges et foisonnement d'idées qui vont avec la formation de groupes aux intérêts convergents. Mais pour qui s'intéresse à l'anthropologie, les animaux anthropomorphes sont intégrés depuis des temps immémoriaux dans les religions et croyances de partout à travers le globe. Des faunes grecs aux animaux totémiques dont les tribus amérindiennes, (dont par exemple tous les membres de certaines tribus s'identifiaient comme les descendants du croisement d'un humain et d'un animal), on ne peut nier  la prodigieuse et époustouflante richesse de la production furry même avant qu'on lui donne un nom.

La culture furry, même si elle n'a pas toujours porté ce nom qui lui fait peu hommage en la privant de ses racines, est pluri-millénaire !
Et oui, depuis des époques immémoriales, certaines personnes se sont senties singulières de part leur attrait ou identification pour les être mi-humain, mi-animaux, et ont vécus, comme nous, cette facination, voire cette identité. Représentez vous que le grand Gengis Khan, ce conquérant du 12ème siècle  et fondateur d'un immense empire allant de l'orient à l'occident se présentait comme le petit-fils d'un loup au sens littéral, et il eu été un crime d'oser lui contester cette ascendance.

Mais, au delà de l'histoire, remontons à la préhistoire. Sachant qu'on considère que l'humanité à 100.000 ans, et sachant que ses techniques cultures et art ont peu de trace à ses débuts, quel est l'âge de la la plus ancienne représentation de fur, ou d'animal anthropomorphique, pour les puristes de la linguiste ?

Et bien à ce jour, là plus ancienne représentation d'un animal anthropomorphe retrouvée est une sculpture d'un homme-lion, extraordinairement préservé, et sa datation est de 40.000 ans ! Et pour préciser, c'est avant les traces laissées par quelque religion connue ou présumée En voici la photographie :

À mes yeux, et jusqu'à une nouvelle découverte, cette sculpture assez bien conservée et qui ne fait pas son âge est le plus ancien vestige, la plus ancienne racine incontestable de la conceptualisation et de la fascination pour les animaux-anthropomorphes ! Le phénomène est donc très ancien et l'identification de l'homme à l'animal ne date assurément pas d'hier.

Pour ma part, je réfute donc les affirmations qui tendraient à dater la fondation du fandom furry (le royaume furry) dont aucune date précise ne peut-être avancée  à l'ère du dessin animé pour enfants ! Notre royaume a une histoire riche, une préhistoire, une multiplicité de facettes, Il n'a rien d'infantile, ni de récent en soi si ce n'est l'extension des moyens d'échanger et de sortir de notre solitude voire de l'incompréhension parfois. Ce sont les progrès de la civilisation qui ont permis la multiplicité des échanges et des rencontres;  et si la concsientisation de l'appartenance à cette communauté est récente et multiforme ; une chose est certaine, notre sous-culture dédiée aux intérêts pour les animaux anthropomorphiques trouve sa naissance il y a au moins 40 millénaires.

Aujourd'hui, les techniques modernes nous ouvrent bien des perspectives culturelles et d'échanges traversant tous les continents, et c'est mondialement que nous pouvons partager nos expériences et nos intérêts. Mais notre substance.même, son imaginaire fertile, sa richesse et sa diversité ne saurait se résumer à notre culture contemporaine. Elle forme un tout d'évolution dont il serait obscène d'en ignorer les origines qui nous précèdent depuis des centaines de générations.

Mais ce plaidoyer ce n'est pas l'objet  principal de cette introduction à cet ouvrage, bien sûr.  Il s'agit d'inscrire ce livre dans la perspective de son courant.

Vous l'aurez compris, je suis un furry, et je m'identifie à un animal anthropomorphe ; un guépard royal: et voici une toile me représentant :

(Merci à Uchiki, l'artiste qui a réalisé cette toile.)

Qui ne percevrait pas de la magie da s ces personnages mi-hommes mi-bêtes ?
Et qui peut nier leur parenté avec leur ancêtres ?

Tous les membres de notre royaume « imaginaire », de notre communauté  ont une part de leur identité qui nous est commune, mais chacun y participe à sa façon. L'appartenance à une communauté se fonde sur un aspect identitaire commun de tous ses membres. Et pourtant, s'il y a un monde de la diversité, c'est bien dans  cette communauté qu'elle apparaît de manière la plus flagrante. Elle montre au-dehors quelque chose de nous au dedans. Chacun s'y implique à sa manière, comme observateur ou participant. Il n'y a pas de règle.

Je suis un furry, et nous avons plus de 40.000 ans d'histoire. On retrouve trace de nous dans toutes les cultures de la terre.
Et le recueil des textes de ce livre, en vers ou non, sont ma participation personnelle à cette sub-culture magnifique qu'est le Fandom-furry.

Bonne lecture.

Léo

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