Prologue

/!/ Seul le prologue contient : tentative de viol + attouchement.

J'étais là sans savoir réellement pourquoi. Ou bien peut-être ma curiosité avait-elle été piquée au vif. Être invitée à une soirée festive chez l'un des idiots du lycée ressemblait à une opportunité unique, c'est ce que je croyais. Je pouvais encaisser toutes leurs insultes mais ma tante me répétait sans cesse qu'affirmer mon caractère n'aurait que des bénéfices, alors c'est ce que je fis en acceptant l'offre d'Iwan.

Lorsque j'arrivai tout juste au seuil de sa maison délabrée, une main se déposa à mon buste pour m'entraîner au sein même du bâtiment dont la porte était déjà ouverte, prête à m'accueillir. Ma gorge se noua lorsque je croisai les yeux inquisiteurs de tous ses copains réunis. Il n'y avait personne, hormis eux. Et lui, derrière moi, referma l'entrée puis éteignit la lumière en ricanant :

— À qui l'honneur les gars ? C'est une belle occasion de s'amuser.

J'entendis des pas se rapprocher de moi -ou vers nous deux- tandis que la main libre d'Iwan se glissa le long de mon cou. C'était donc un traquenard, je ne savais jamais prendre les bonnes décisions.

Paralysée, j'étais à la fois étonnée et terrifiée par sa douceur tactile qui ne collait pas à son tempérament de feu. Il déposa tranquillement son visage sur mon épaule. Dans cette obscurité presque totale où je pus voir seulement quelques rayons de lumière, il me bâillonna la bouche avec sa main et me fit avancer dans le long couloir étroit. Les autres adolescents se dispersaient. Sans même avoir le temps de réagir, il se retourna vers sa bande après m'avoir poussé dans un fauteuil.

— Excusez-moi mais je me pense légitime de pouvoir commencer à satisfaire notre miss muette, de la meilleure façon qu'il soit, confessa Iwan.

Interloquée par ses propos, j'essayais de me redresser. Mais ses mains s'insinuèrent vers mon bassin pour déboutonner mon jean moulant. Il tira un coup sec vers le bas. Mon angoisse grandissait au fur et à mesure que je perdais mes vêtements. Je me débattis en vain avec cet odieux personnage.

J'étais en sous-vêtement, humiliée devant eux et il prit plaisir à faire pivoter avec lenteur mon corps tremblant pour me retrouver face à son visage empreint de malice.

— Ce qui est bien avec une fille aussi délicieuse que toi, c'est que rien ne sortira de ta bouche. N'est-ce pas ? surssura-t-il près de mon oreille.

Il profitait de la situation en se réjouissant. Les lèvres humides d'Iwan s'écrasèrent contre les miennes et sûrement vexé que je ne veille pas laisser entrer sa langue dans ma bouche, il m'obligea à m'asseoir sur le fauteuil incliné en arrière. À ce moment, j'eus envie de vomir quand il réussit son petit tour de manège explosif et horripilant. Mes mains touchaient ses côtes pour essayer de le repousser mais je n'arrivais pas à me libérer de son corps massif.

Il frôla son genou près du mien en continuant de m'embrasser, ses doigts parcouraient mon visage. Ses amis se mirent à hurler de joie quand Iwan passa l'autre main sous le sous-vêtement qui cachait mon intimité. Je n'en pouvais plus d'être traité en martyr alors je me mis à bouger dans tous les sens pour éviter de ressentir ses doigts crasseux pénétrer en moi.

Je pouvais très bien deviner que si je parlais, ma voix tremblante trahirait ma peur. Je refusais de lui offrir ce plaisir de me rabaisser plus que je ne l'étais. Il arrêta tout mouvement et m'intima :

— Calme. Là, j'y vais en douceur mais la manière forte n'est pas pour me déplaire. C'est ce que tu souhaites Esméralda, tu es une bonne petite salope peut-être ? dit-il d'un ton jovial.

Je ne pris pas le temps de répondre à ses absurdités, bien trop occupée à chercher rapidement une solution pour sortir de ce piège. Prête à en découdre, je balayai sa main de ma joue et lui donna un coup aux roubignoles pour déclarer leur jeu fini. Mon regard dans le sien, je fis mine de ne pas être traumatisée mais au fond de moi, mes mains frêles, mon coeur tambourinant et ma peau blême de frayeur lui suppliait d'arrêter.

Je repris ma respiration après ses interminables secondes de silence jusqu'à ce qu'il retira ma culotte aussi vite que l'éclair. Iwan me gifla en dégrafant mon soutif de ses mains habille. Quelques gouttes salées tombèrent au sol, j'étais nue devant lui et au lieu d'abaisser mon regard taché par une honte insensée, je braquais mes yeux d'un brun clair dans les siens. Au moins grâce à l'obscurité, je n'aperçevai pas clairement son visage.

Je fronçai les sourcils en m'armant de courage, et un sursaut de pouvoir coula en moi. L'air de la pièce commença à s'agiter, de plus en plus fort, à mesure que je me concentrais puis une rafale de vent les cloua au sol. Je n'avais pas le coeur à m'acharner sur eux pour rétablir justice. Je profitai pour m'habiller rapidement sous les yeux stupéfaits de ces garçons. Cependant quand je voulus remettre mon soutif, les doigts froids de ce têtu d'Iwan vinrent caresser les bouts de mes seins.

— Attends, Quoi ? Ne me dit pas que je suis tombé sur une jolie perle qui plus est, magique ? Ma pauvre, tu ne sais même pas réellement te défendre. Tu n'es même pas capable de faire du mal à une mouche, déposa-t-il ses lèvres à mon épaule gauche.

Son ascension allait le mener vers une zone qui m'était sensible, en haut de mon bras gauche, c'était une marque sur mon corps qui me rappelait mon sombre passé auquel je songeai bien trop souvent. Mon esprit restait tourmenté par les deux créatures monstrueuses, ceux qui avaient tué mes tendres parents. Stop, il fallait que ça s'arrête immédiatement.

J'essayai de me retourner paniquée mais il me bloqua à la taille tandis qu'on put entendre des gémissements de la part de ses congénères. Iwan eut un moment d'égarement qui lui fut douloureux quand je me retournai vivement. Il voltigea dans les airs à nouveau.

Une fois prête à descendre dans la rue en trombe, je jetai tout de même un coup d'oeil vers eux afin de m'assurer ne pas trop avoir fait de dégât. Il me regarda furieux d'avoir perdu à son propre jeu et bien que j'aurais voulu lui offrir un franc sourire pour célébrer mon triomphe, je courus dans les rues sous-jacentes à la sienne. Mon coeur battait si fort que je crus à un moment défaillir sur place.

J'étais persuadée de voir une silhouette au loin qui me rappelait un pan de mon passé terrible et sans réfléchir, je redoublai l'allure de mes pas en bifurquant à droite. L'horreur d'une nuit qui me marque toujours était la source de mes problèmes de sommeil. Pour me rassurer, je me persuadai avoir eu une hallucination. Les tueurs n'avaient aucun moyen pour me retrouver depuis tout ce temps.

Il me fallut dix minutes de course au milieu de la foule pour rejoindre la petite maison verticale de ma tante chez qui j'habite. Mon corps tout entier frémissait par la douceur de ce premier mai. Le soleil éblouissait mes yeux embués de larmes et je m'avançai en apercevant le reflet d'une silhouette de par la fenêtre du salon.

La porte s'ouvrit avant que j'eus appuyé sur la poignée, je restais inerte devant elle, ne sachant que dire devant son air inquiet. Je quémandai avec tristesse ce que je pensais impensable à obtenir :

— Je veux m'en aller !

Je me précipitai dans ses bras grands ouverts qui se refermèrent sur moi, tante Joanna caressa délicatement mon dos. Le fait que je ne parlais plus provenait d'un problème psychologique d'après les professionnels. Lorsqu'elle bougea de quelques centimètres, je le sentis grâce à sa corpulence dense et relevai mes yeux bruns vers les siens. Impuissante à la situation, elle me concéda ce caprice en tournant une de ces mèches rousses qui étincelaient à la lumière naturelle :

— Encore un mauvais coup, bégailla-t-elle. Si c'est ce qu'il faut pour ton bonheur, je vais essayer de faire mon possible pour t'aider chérie. Tu viens enfin de me parler, ça me prouve que ta souffrance est trop grande j'imagine et je suis sincèrement désolée de n'avoir rien fait de suffisant durant toutes ces années passées.

J'étais comme j'étais et je pourrais très bien être la plus fautive d'entre nous mais je ne l'avais jamais considéré de cette façon. Pour moi, elle représentait la bonté et la gentillesse incarnée.

Je tournai vivement la tête d'un air peut-être trop sévère pour démentir ses paroles, ce qui eut l'effet de dessiner un sourire qui remplaça sa mine abattue. Elle fourra une de ses mains dans mes cheveux bruns et ferma la porte. Je la souillais de mes sanglots interminables.

Un nouveau départ, c'est ce que je souhaitais du plus profond de mon être. Même si cela devrait signifier quitter celle qui m'avait tant apporté depuis la mort regrettable de mes parents. Je vis avec cet espoir d'un renouveau qui s'amplifiait à chaque instant et j'espérais que mon voeu serait exaucé.

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