À ma grande surprise, Harold débarqua le lendemain au côté de la fée Océ. Ce matin, Willow et moi surveillons son père à tour de rôle. Elle lui avait cloué le bec avec un ruban car il avait essayé de salir son image devant moi avec des propos infâmes.

Je dus me confronter au regard désapprobateur de mon oncle et m'assis dans le canapé. Il semblait déjà très bien informé ce qui m'étonna :

— Pourquoi m'as-tu tout caché Esméralda ? j'ai appris il y a peu pourquoi mon frère et sa femme sont morts. Ne garde plus jamais d'aussi lourd fardeau dans ton esprit.

— Je ne sais pas trop...j'avais peur d'eux, des parents de Willow. Je pense avoir pris l'habitude de mentir, ça remonte à longtemps cette histoire.

— Bon, je vais discuter avec les parents de Milo.

Je remarquai un bandage qui dépassait légèrement au niveau de son coude et le retins en tirant doucement sur son haut.
— Attends. Pourquoi tu as mis autant de temps à revenir ? Tu t'es blessé ?

— Ah ça. Une bête sauvage m'avait attaqué, j'ai été en coma pendant deux semaines à peu près mais c'est bon, je suis revigoré.

Il s'en alla, me laissant encore avec des questions sans réponse. Je décidai de me rendre dans la forêt et chaque pas m'arracha une larme. Je portai mon corbeau mort vers le cabanon sur un tissu puis sortis une fiole car j'avais une idée en tête qui m'aidait à me calmer momentanément.

Je le transformai en des cendres pures puis pliai le tissu. J'écoulai toutes les miettes dans le tube en verre puis referma de suite pour ne rien perdre par mégarde.

Quelqu'un me prit subitement dans ses bras par l'arrière mais devinant que c'est une connaissance, je ne bougeai pas. Les mèches blondes m'indiquèrent que c'était Milo.

Je débarrassai le tissu des saletés et le mis dans ma sacoche avec la fiole de mon défunt corbeau puis m'assis sur la terre un peu humide. La présence de mon voisin me semblait à la fois agréable et étrange. Était-il un lot de consolation pour moi ou représentait-il bien plus pour moi ?