Lorsque je me retournai, Milo m'enlaça subitement et déduisit lui-même la réponse à sa question :

— Tu as disparu sans prévenir, c'est à cause du type de la dernière fois ?

Je ne répondis pas et l'écartai de moi avec délicatesse. Il ne me connaissait depuis peu de temps et s'autorisait trop facilement à être empathique. La dernière fois, au cabanon, je n'aurais finalement pas dû craquer devant lui. Vu les circonstances, mieux valait qu'il s'éloigne de moi un moment.

Je fis quelques pas pour le dépasser mais il me suivit jusqu'à devant ma porte et commença à devenir colérique :

— Tu vas me dire ce qui c'est passé ? Je sais pas ce que tu as en tête mais moi, j'ai eu extrêmement peur pour toi. Surtout quand la dernière fois...

D'un geste précipité, j'ouvris la porte et lui refermai au nez. Après avoir tourné la clé dedans, je m'avachis sur le premier canapé à gauche. À force de faire du sport pour contrer l'ennui, j'avais les membres douloureux et engourdi.

Plusieurs minutes étaient passées mais je sentis la présence de quelqu'un. En ouvrant les paupières, je croisai le dur regard d'Oncle Harold qui m'ordonna de m'asseoir. Ses bras étaient croisés comme s'il était en colère. Pourtant, je ne voyais aucune faute commise de ma part.

— Je veux savoir ce qu'il s'est passé, maintenant, confessa-t-il sans me regarder.

— Le père d'une ancienne amie m'avait kidnappé mais je ne sais pas pourquoi. Il ne m'a presque jamais adressé la parole durant tout ce temps.

— Esméralda. Je sais que tu ne pourrais pas faire de mal à une mouche alors libère ton sac. Tu es au bord des larmes, ça me déchire le coeur.

— Non, je ne veux pas.

Il souffla désespéré par ma bêtise et réfléchis longuement avant de m'annoncer le verdicte, ce que je pensais être une punition :

— Tu es consigné à la maison jusqu'à nouvel ordre. Tu pourras néanmoins inviter des amis.