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J'insérai le nécessaire pour deux jours et une nuit. Oncle Harold m'avait prévenue seulement hier que nous allions rendre visite à Joanna ce week-end. Je déboulai en bas puis m'assit tranquillement dans le canapé.

Moi qui pensais être en avance pour une fois, j'avais faux. Après avoir ouvert la porte d'entrée de l'extérieur, il ne jeta pas un coup d'oeil au rez-de-chaussée et lança d'une voix braillarde :

– Esméralda, t'arrive ?

Je mis mon sac sur le dos et courus en face de lui.

– Ah, tu es là. Vu que c'est un court trajet, j'ai requis l'aide d'un Gryffon.

Je me dirigeai dehors intrigué. D'ordinaire, ils servent à protéger des biens précieux. En face de cet être vivant, l'animal tendit la patte et mon oncle tapa dedans. Il m'expliqua :

– C'est un ami de la famille. Salut-le !

Je le fis à ma façon en observant chaque détail de cette bête massive. Après lui avoir frotté délicatement le crâne, je montai sur le dos de cette créature. Le mixe tête d'oiseau et corps de lion créait un magnifique rendu.

Il s'envola aussitôt qu'Harold se mit derrière moi et heureusement. Le démarrage fut violent, il fallait avoir un sacré sens de l'équilibre.

Nous étions en train de planer au-dessus de la mer, non loin de mon nouveau chez moi. Le trajet se passait rapidement et je fus un peu déçu de devoir redescendre de mon petit nuage.

– Esméralda ! S'écria tante Joanna.

Une fois les pieds posés à terre, je n'eus pas le temps de saluer l'animal qui s'éclipsa de nouveau dans les airs. Quelqu'un vint m'enlacer tout en m'écrasant les côtes. Elle mit son bras derrière moi et m'amena dans le large couloir de l'entrée puis pénétra dans la cuisine.

Bien qu'elle ne soit pas un lien du sang, elle fait toujours partie de la famille. Mon oncle semblait très affecté par la mort de mon père, il souhaitait que je vis entouré d'ondes positives. Voici pourquoi j'ai passé tant d'année chez elle alors qu'ils étaient divorcés depuis peu à cette époque.

Elle me prépara une tasse de thé caramélisée et me lança une cuillère que je rattrapai comme toujours avec habileté. Nous avions souvent des petits jeux de la sorte qui semblaient futiles pour les autres. Pourtant, cela pouvait rajouter plus de gaieté dans une journée.

– Alors chérie, tout c'est bien passé là-bas ? Tu as meilleure mine, ça me rassure.

J'acquiesçai en regardant oncle Harold qui s'empressa d'avouer sa bêtise :

en regardant oncle Harold qui s'empressa d'avouer sa bêtise :

– J'ai peut-être fait euh..quelque chose de mal.

– Quoi ? ordonna-t-elle d'une voix tranchante.

– Esméralda s'est vexée parce que j'avais demandé à un voisin de son âge de faire connaissance avec elle.

Je savais qu'oncle Harold était sensible aux remarques de Joanna et sans étonnement, elle éclatait de rire. Je cherchai juste le soutient de ma tante pour qu'il arrête d'en faire qu'à sa tête. Ce n'était pas de la moquerie mais l'éternelle indélicatesse de mon oncle pouvait lui faire défaut dans de nombreuses situations.

– Tu sais très bien que ta nièce a horreur de ça, depuis le temps !

– Oui, oui mais je voulais bien faire moi. Je me suis dit que vu son caractère, j'avais opté pour le bon choix.

– Bon, je ne vais pas me prendre le chou avec toi. Je n'ai pas préparé d'activité, je vous ai invité à l'improvise mais promis, je m'organiserai mieux la prochaine fois.

Quand une dispute se profilait, elle esquivait tout le temps de façon comique. J'adorai le don qu'avait ma tante pour communiquer avec l'art des mots.

Je reposai ma tasse chaude que j'avais bue trop vite.Tandis qu'ils parlèrent entre eux, je les écoutai attentivement et fus prise à partie souvent pour me demander si telle ou telle chose était à mon goût.

Oncle Harold aimait me chambrer parfois en me qualifiant de petite gâtée. Il considérait que Joanna m'avait trop combler de jouet lorsque j'étais petite mais de bonne humeur, il ne relança pas ce sujet fâcheux. Sa tendance bavarde et sûre de lui pouvait être désagréable mais je ne m'y attardai pas dessus.

Ce moment me rappelait les bons jours avec mes parents. Lorsque je voulus rejoindre ma chambre, elle me prit un bras et l'instant d'après, j'étais sur ces genoux.

– Tu te plais mieux dans ta nouvelle école j'imagine ?

Je levai mon pouce vers le haut et sur le visage de mon oncle se dessina un sourire narquois. Il fit un clin d'oeil mystérieux à Joanna. Elle le regarda songeuse.

Au petit matin du dernier jour de week-end alors que la nuit régnait totalement, je me réveillai la mémoire troublée puis me souvins d'un fait étrange. J'avais reçu un message poignant par télépathie dirais-je lorsque je dormais alors j'enfilai des chaussons et descendis à pas doux dans l'escalier, sur mes gardes. Aucune lumière n'était allumée et une fois au rez-de-chaussée, je marchai droit vers la porte d'entrée.

Quand je l'ouvris, il semblait n'y avoir personne. La voix douce et strict de mon sommeil n'était qu'alors un rêve. Je jetai un regard à gauche, rien. Je posai un pied sur la terre ferme pour mieux scruter la rue et tournai mon buste à droite.

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