21
Quelqu'un sonna tôt le matin. Lorsque je jetai un coup d'oeil à l'horloge du salon, je remarquai avoir loupé le réveil de ce mardi. Mon oncle Harold partait très tôt ce jour-là, il ne pouvait pas me réveiller. Mon horloge biologique m'avait fait défaut et quand j'ouvris la porte en baillant, je fis face à mon voisin qui semblait très en forme.
Il me sourit tendrement et me dévisagea de la tête aux pieds. Je plaquai ma main à mes lèvres. Il tira légèrement un pan de tissu et s'exclama :
– On va être en retard alors active toi.
Encore un peu endormie, je réagis au bout de plusieurs secondes. Je rougis puis je grimpai dans l'escalier pour partir m'habiller. Mon sac était déjà près alors je laissai une poche entre ouverte et insérai quelques gâteaux quand je vis Milo m'observer silencieusement l'air pensif.
Sans regarder l'heure, je lui pris la main pour le faire sortir après avoir fait mes lacets négligemment. Lorsque je me relevai en fermant la porte à clé, il prit mon poignet et nous courions sur plusieurs centaines de mètres à toute allure.
Il fixa sa montre et m'indiqua approximativement l'heure en se détachant de moi :
– Nous sommes arrivés piles à l'heure, chapeau !
Une fois entré dans le bus, je le trouvai plus décontracté que d'habitude. Je commençai à somnoler mais il me fit une pichenette sur ma joue.
– Merci pour hier, c'était inattendu de ta part.
Je croisai les bras, vexée par ses préjugés sur moi sans pour autant être en colère. Il râla gentiment :
– Ne fais pas cette tête Esmé.
Il déposa un bisou à ma joue. Troublée, je détournai la tête et me contentai d'observer le paysage. Cet individu était sans gêne mais c'est ce qui fit son charme.
– Quand tu es comme ça, si radieuse, tu me rassures. J'ai eu peur vendredi soir et même si tu t'emportes vite, je ne démens pas mes propos.
Même si les douleurs s'étaient dissipées, je lui tendis un mouchoir car il était toujours enrhumé. Mes doigts touchèrent sa main et au lieu de me remercier, il me balança avec simplicité :
– Tu rougis.
Je n'avais pas l'habitude des compliments, encore moins qu'un camarade m'en fasse. Savoir qu'il existait des personnes si attentionné me rendait heureuse.
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