11
Le crépuscule de ce mardi apparut en formant un halo jaunâtre qui déclinait en couleur mandarine. Durant le midi, j'avais mangé avec Neven et Milo. Ces deux-là se contrastaient par leurs caractères opposés mais l'ambiance restait agréable.
Je fis le tour de la propriété car il m'arrivait que des brins du passé vinrent m'hanter dans mes cauchemars ou bien même à l'improvisent, le plus malaisant. J'avais sûrement un stresse post-traumatique mais je préférais vérifier dehors pour me tranquilliser. Je me déplaçai doucement sur l'herbe humide après qu'une petite rosée imprévue soit venue vers l'après-midi, munie d'une torche en feu.
Je m'avançai vers le seuil de la forêt qui débordait d'énergie. Les oiseaux me berçaient de leurs douces mélodies et les animaux s'agitaient avant que la nuit fasse son apparition.
Mon oiseau volait au-dessus de moi et à ce moment, je vis une silhouette se dessiner près du vieux chêne. Milo travaillait et oncle Harold n'était pas encore rentré, son boulot de maire prenait de la place dans sa vie quotidienne. Je fis quelques pas de plus mais l'ombre se mouva plus profondément dans la forêt. Le corbeau se mit à mon niveau et après un coup d'oeil vers moi, il se mit en quête de poursuivre la trace de l'inconnu.
J'eus peur lorsque je respirai près de l'arbre. Il y avait de la magie dans l'herbe et je savais que les tueurs étaient vivants, ou du moins, à l'époque où j'étais une fille innocente. Une des nombreuses paroles de l'homme me faisait blêmir rien que d'y penser et j'avais vu la façon dont ils s'y étaient pris pour se débarasser si facilement de mes parents, lui et la femme, je ne doutais pas de sa sincérité effrayante. Je reviendrai te chercher petite créature, à bientôt.
Leur allure monstrueuse était restée gravée dans mon esprit. Je n'ai jamais réussi à identifier leur espèce malgré de nombreuses recherches à la bibliothèque, dans mon ancienne ville.
Petite, ma soif de vengeance était si intense que j'avais appris des sortilèges pour me défendre et surtout, dans le but d'attaquer. Heureusement, ce sentiment malsain avait disparu de moi en grandissant et grâce à l'amour que me portait tante Joanna.
Le coeur battant à tout rompre, je courus en zigzaguant entre les arbres. La silhouette réapparut devant moi de dos mais s'enfuit. Des écureuils derrières moi me frôlèrent les pieds et prirent le relai. Comment avaient-ils su que j'avais besoin d'aide ? ça restait une énigme mais ma vue se troubla à cause de cette course effréné. Je dus hélas arrêter et m'assis à genoux contre le sol.
La notion de temps m'échappait, m'être focalisé si intensément sur un inconnu qui s'était infiltré chez nous me laissa perplexe. Cette personne m'espionna clairement. J'essuyai mon front avec ma manche pour enlever les perles de sueur dégoulinant de mon visage au teint mate.
La peur me noua l'estomac. Si c'était une de ces créatures terrifiantes, mon corbeau calédonien pourrait bien périr s'il se fait prendre par surprise. Ou même les pauvres animaux qui avaient voulu me rendre service. Malheureusement, rien à faire. Il ne me restait plus qu'à rentrer chez moi en espérant que rien ne leurs arriveraient.
Je rentrai à pas lent vers ma maison, tout en pensant à l'intrusion. Puisque cette personne m'observait, il pourrait y avoir de grandes chances pour que ma crainte soit fondée.
Par ma fenêtre, je gardai un oeil sur tous les éléments visibles. Je vis mon oncle traversé le jardin en revenant du boulot mais il lança un regard en hauteur et croisa mon regard inquiet. Je lui fis un petit signe de main pour le saluer.
Je sursautai quelques minutes plus tard quand j'entendis l'appellation de mon prénom derrière moi. Je déposai une main à mon bras et me retournai vers oncle Harold. Il s'approcha doucement et voulut mettre une main à l'épaule lorsqu'il demanda :
– Je t'ai fais peur. Il y a un problème Esméralda ?
Je secouai vivement la tête sans même réfléchir aux conséquences de mon acte, le fait de lui avoir menti. Il me tapota l'épaule avant de redescendre :
– Bien.
Sa voix résonna dans ma boite crânienne, il usait de son énergie pour tout et n'importe quoi mais cette fois-ci, il en fit bon usage. J'entendis une parole réconfortante.
– Si besoin, je suis et je serai là pour toi ma petite-nièce préféré.
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