Chapitre 25 - La fin de tout

2 ans plus tôt

-Aaron !

Le concerné se stoppe dans ses pas en direction de sa voiture et se retourne en soupirant doucement. Décidément, leur conversation ne semble pas terminée. Elle s'obstine à trouver une solution plus simple, plus acceptable et moins contraignante, alors qu'il n'y en a pas d'autre. Il dépose calmement sa sacoche en cuir foncé sur son étroite allée goudronnée. Elle contient tout ce qui peut déterminer s'il pourra garder son travail ou non, car son patron est assez exigeant vis-à-vis des croquis qu'Aaron dessine sur différents prototypes de missiles à courte portée. Il hausse les sourcils en prenant un air blasé pendant que sa petite amie se rapproche de lui, les bras croisés sur sa poitrine et le regard légèrement réprobateur.

-Chérie, commence Aaron d'une voix lasse. Tu ne peux pas m'interdire d'aller travailler.

-C'est mal me connaître, Aaron. Bien sûr que je peux te l'interdire ! S'exclame-t-elle, déterminée à avoir le dernier mot. Surtout si c'est pour aller travailler chez ce crétin ! Tu avais le choix parmi toutes les entreprises d'armements du pays, mais évidemment il faut que tu choisisses celle qui fait le plus de bruit ! Nan mais sérieusement, Stark ne mérite en rien tout cet acharnement que tu lui offres.

Il lâche un petit rire narquois avant d'attraper les poignets de son amoureuse et de l'attirer à lui. Il embrasse délicatement son front tout en sentant la délicieuse odeur de jasmin qui émane de sa chevelure, puis il ajoute en soupirant une nouvelle fois :

-Hailee, c'est parce que j'ai le choix que j'ai choisi Stark Industries. C'est l'entreprise d'armement par excellence ! Toutes les armées s'arrachent les armes de Tony Stark. C'est très bien payé, et c'est ce qui va te permettre de continuer tes études. Et puis ça nous évite de déménager. Imagine si j'avais pris une entreprise vers Los Angeles ? Tu crois que notre couple aurait supporté cette distance ? Tu sais qu'on en a besoin.

Bien sûr qu'elle le sait, mais elle ne veut pas l'admettre. Parce qu'avouer qu'ils ont des problèmes d'argent, ça revient à avouer qu'ils ont besoin de Tony Stark. Aaron aurait préféré faire sa carrière ailleurs que chez ce milliardaire à l'ego surdimensionné, mais il y est presque contraint en réalité. Même s'il y a plein d'autres entreprises que paient aussi bien que lui, la notoriété n'est pas la même, et cela lui fera une certaine pub. Et puis la faculté de médecine d'Hailee est assez coûteuse, sans parler du fait qu'ils ont le prêt de la petite maison dans laquelle ils habitent depuis déjà trois ans à rembourser, ainsi que les factures et les impôts, sans oublier qu'aucun d'eux deux n'a de sécurité sociale. Cela fait presque deux mois qu'ils n'ont payé ni facture, ni impôt, ni remboursement, et ils ont décidé que le peu d'argent qu'Hailee gagne grâce à ces stages rémunérés en hôpital servira à l'alimentation.

En général, ils s'éclairent à la lumière de leur téléphone et aux bougies -qui finissent par leur revenir cher- et prennent des douches froides. Leur seul moyen d'avoir accès à l'électricité et à internet, c'est le petit café en face de la fac d'Hailee où le gérant accepte gentiment qu'ils utilisent ses prises pour recharger leurs mobiles et ordinateurs. Mais même le forfait téléphonique leur coûte affreusement cher, et Aaron craint de devoir résilier leur abonnement.

-Aaron, reprend-elle d'une voix qui se veut persuasive. Je me fiche de ne pas avoir d'eau chaude, d'électricité, de chauffage, de télévision. Et même si Stark peut nous offrir un tel confort, je ne veux rien venant de lui. Ce n'est qu'un imbécile qui n'a rien compris à la vie, et je me refuse à accepter un quelconque dollar venant de lui. Je ne veux pas que tu finisses comme lui, arrogant, obsédé par l'argent et par la suprématie de l'armement.

Il sait qu'elle n'a pas tort sur ce point : Stark ne comprend que ce qu'il a envie de comprendre. Mais l'erreur à éviter serait de croire qu'il y a un autre moyen. Il n'y en a pas. Il ne faut pas qu'ils ruinent leur vie à cause d'une fierté trop présente. Ce serait être comme Stark finalement.

-Je sais chérie, mais la banque n'est plus très loin de nous expulser de la maison. Tu sais très bien que c'est la seule chose qui nous reste et qui nous appartient. Tu serais prête à tout perdre pour que ta fierté face à Stark soit épargnée ? Personnellement, je ne suis pas prêt à risquer si gros pour si peu.

Ils se détachent l'un de l'autre. Hailee a les yeux baissés, ayant enfin réalisé que sa réflexion est puérile et que les risques sont trop grands pour se permettre d'être exigeant. Aaron fait alors glisser ses mains jusqu'aux épaules de la merveilleuse femme qu'il aime et l'incite à ne pas bouder avec un sourire compatissant.

-Et puis, si je finis par changer de cap, tu seras là pour veiller sur moi. Je ne m'inquiète pas là-dessus.

Alors il récupère sa sacoche et part s'installer dans la voiture. Alors Hailee n'entend plus que le bruit du moteur qui s'éloigne, et elle ne voit plus qu'une silhouette d'automobile tourner à l'angle de la rue. Alors elle sait déjà que leur destin ne sera pas aussi fameux que ce que pense Aaron.

***

La paralysie commence à se dissiper, mais mon corps reste d'une lourdeur sans nom. À partir du moment où je sens une sensation dans mes jambes et dans mes bras, je tente de me relever. Mes articulations sont légèrement ankylosées, mes muscles sont affaiblis, mes cervicales sont en compote sans compter que mon souffle est limité. J'ai l'impression d'avoir le poids du monde entier sur les épaules, et c'est une sensation qui n'est pas vraiment agréable. Je me redresse péniblement, comme si on avait accroché des poids à mes hanches. Je n'ai même pas le temps de penser au fait que Stefanski m'a glissé entre les mains que Tony ne cesse de me demander si je vais bien dans l'oreillette. Sa voix résonne comme un écho étrange qui me fait me sentir terriblement mal.

-Tony ! Hurlé-je difficilement à cause de la fumée anesthésiante. J'ai perdu Stefanski !

Je sens la crise de panique m'envahir et mon corps tout entier tremblote à l'idée que désormais il peut être n'importe où dans la ville, qu'il peut frapper à n'importe quel moment voire même qu'il peut s'échapper pour aller terroriser une autre ville et poursuivre son but malfaisant.

Je lui avais laissé une chance de réparer ses erreurs, qu'il réponde de ses actes et qu'il lave son honneur comme il y tient tant, mais il a préféré choisir le chemin le plus misérable et sinistre pour garder une dignité qu'il a perdu le jour où il a été choisi comme bouc émissaire. Toutefois, il n'a désormais plus aucun missile sous la main, à moins qu'il n'en ait caché ailleurs sur la planète mais il aura plus de mal à faire sombrer le monde dans le chaos, et cela grâce à Tony. J'étais persuadée que je pouvais l'arrêter avec Tony, j'en ai pourtant les moyens, mais il a réussi à profiter de la foi que j'ai en l'Humanité pour me foutre une paire de claques et diminuer cette croyance.

Il ne faut pas longtemps à Tony pour arriver parmi les décombres dans son armure rouge et or, qu'il en sorte rapidement et qu'il vienne m'aider à me maintenir debout.

-Hailee, où est-il ? Me questionne-t-il à la hâte, tout en examinant mon visage meurtri qui se répare de lui-même.

-Il faut qu'on sorte de là ! Lui hurlé-je en le forçant à retourner dans son armure. Les murs ne vont pas tarder à lâcher !

À peine est-il retourné au sein de sa coque de protection en métal que les pilonnes de calcaire cèdent un à un. Sans plus attendre, Iron Man attrape mes poignets, allume les projecteurs au niveau de ses pieds et nous propulse vers une ouverture des débris de l'hôtel de ville vers le ciel. Le sol s'éloigne à toute vitesse de moi tandis que mes pieds pendant dans le vide, ne me rassurant pas le moins du monde. Je ravale la bile qui remonte dans ma bouche due à l'horrible mal-être que me procure ce vol improvisé. J'ai tout juste le temps de voir l'hôtel de ville s'effondrer dans sa totalité, la fumée grisâtre et épaisse s'échapper des cratères qu'à former l'explosion et un tapis de corps en noir qui essayent de quitter la ville et sur lequel Stefanski s'est essuyé négligemment les pieds avant que je ne détourne le regard.

Nous atterrissons à plusieurs mètres des remparts de la ville et mes pieds s'enfoncent dans le sable.

-Il faut retourner chercher les habitants ! Tout ce raffut a fait effondrer de nombreux bâtiments et-

-Je me suis chargé d'évacuer avant l'explosion, me coupe mon ami en ressortant de son armure. Hailee, par où est-il parti ?

La panique revient me triturer les méninges ce qui me force à regarder partout autour de moi à la recherche de sa silhouette, ou même d'un quelconque véhicule qui lui permettrai de fuir. Mais il n'y a rien, pas un seul bruit de moteur, pas un point noir à l'horizon qui se dandine sous l'effet de la chaleur. Je ne détecte même pas de métal, si ce n'est les armatures et le ferraillage qui sert à la suspension des bâtiments de la ville et les armes des hommes de Stefanski qui y sont encore. À la sortie de la ville, un attroupement attire mon attention, mais je comprends rapidement que Tony ne m'a pas menti : ce sont les villageois, parmi ceux qui ont survécu aux attaques indifférentes des hommes en noir.

-Hailee !

-Je... Je ne sais pas... Il avait beaucoup de fumée et... J'étais... Enfin je ne pouvais rien faire ! Bégayé-je en me retournant vers Tony qui semble aussi paniqué que moi.

-Mais comment a-t-il fait ça ? S'exclame Tony en retournant une nouvelle fois dans son armure. Jarvis, connectes-toi au satellite et fait une reconnaissance faciale dans un rayon de quinze kilomètres.

Je continue à balayer les alentours de regard, animé par affolement qui est désormais mon moteur. Comment a-t-il fait ? C'est une excellente question, et j'espère presque qu'il n'a pas eu le temps de quitter la mairie, qu'il est toujours sous les décombres et qu'il est en train de s'asphyxier avec sa propre connerie. Pourtant, la paralysie n'a pas duré bien longtemps, et il s'est évaporé en un rien de temps, malgré la difficulté prononcée à voir à travers une fumée aussi opaque.

Jarvis nous informe qu'il n'a rien trouvé à la surface du globe, mais qu'il détecte des passages souterrains qui s'étendent sur plusieurs dizaines de kilomètres.

-Tu ne pouvais pas nous le dire avant même qu'on rentre dans cette fichue ville ! M'excédé-je en me mettant à courir en direction de la ville.

-Hailee attend ! S'écrie Tony juste avant que son armure me barre le chemin.

-Il faut retourner le chercher ! Il ne peut pas encore nous échapper !

-Hailee, il connaît ces souterrains. Peut-être a-t-il déjà quitté le pays, cela ne sert à rien d'aller se perdre dans de longs couloirs pleins de terre pour trouver quelqu'un qui n'est probablement plus dans le coin. Il vaut mieux attendre que le SHIELD arrive pour se mettre au travail.

-Et écouter Maria Hill me raconter que je suis inconsciente ou bien Romanoff me dire que je n'ai pas l'étoffe pour m'occuper de cas comme celui-ci ? Sans façon, merci.

-Tu n'as rien à prouver, Hailee.

-Non en effet. Serré-je les dents. Je veux simplement éviter de m'en prendre plein la gueule quand tout n'est pas de ma faute. Tu dois connaître ça, Stark.

Je n'attends pas de nouvelle réponse de sa part et reprends mon chemin en faisant le tour de son armure jusqu'à ce qu'une voix dans l'oreillette ne m'arrête dans mes pas :

-Hailee.

C'est une voix implorante, désespéré mais à la fois déçue. Je n'ai pas besoin de voir qui a parlé pour savoir qui s'est, et mon cœur se serre. Je jette un regard figé au milliardaire dans son armure, et même si je ne vois pas son visage, je sais déjà qu'il a la même expression que moi sur son visage : l'inquiétude. Son casque se relève et confirme ce que je pense. Il est tout aussi pris au dépourvu et déboussolé que moi.

Je regarde partout autour de moi avec agitation, comme une démente cherchant le corps qui correspond à cette voix, mais il n'y a rien à proximité. Alors comme un ultime réconfort, je cherche les yeux de Tony qui ne veulent pourtant pas croiser les miens. Il regarde dans le vide, cherchant un sens à tout cela. Sa lèvre inférieure tremble car il angoisse autant que moi.

-Jarvis. Réclame Iron Man d'une voix si chancelante.

Je patiente sans vraiment patienter, figée dans le temps tant je voudrais que cela ne soit pas si compliqué. Jarvis ne prend pas bien longtemps pour localiser cette voix que nous ne devrions pas entendre, pas ici en tout cas. La situation me met extrêmement mal dans ma peau parce que je sens venir l'embrouille à des kilomètres.

Le masque de Tony retombe sur son visage tandis qu'il m'attrape en plein vol et nous transporte vers la position que nous a indiquée Jarvis et ce n'est qu'au milieu du chemin que nous apercevons une masse noire au sol. Nous nous posons à quelques dizaines de mètres de la personne et je suffoque déjà. Dans mon champ de vision, j'aperçois une petite montagne rocheuse. Il fait encore très chaud bien que le soleil soit moins haut dans le ciel, et je sens la sueur sur mon visage comme un masque gras et désagréable. Je mets malgré tout mes mains en casquette, pour voir plus en détail l'individu en face de nous. Peut-être que la voix dans l'oreillette n'a rien à voir avec la personne en face de moi, peut-être que c'est une farce de Stefanski. Un vent ardent soulève une vague de grains de sable et vient me fouetter les jambes violemment. Je me baisse pour frotter là où j'ai mal et ma combinaison noire me colle tant je transpire, à cause de cette chaleur étouffante, mais aussi de l'inquiétude qui s'immisce en moi peu à peu. Je me crispe quand j'entends sa voix m'appeler à nouveau, encore plus navré que la première fois :

-Hailee ?

Alors non, ce n'est pas une blague de mauvais goût, car en m'approchant encore je distingue finalement la silhouette d'Aaron. Ma bouche est légèrement ouverte pour faciliter ma respiration saccadée sous cette chaleur accablante. Je continue de m'approcher de lui mais me ravise quand je distingue qu'il porte un gilet sans manches, et qu'autour de son buste, des bâtonnets de dynamite l'enveloppent. J'écarquille les yeux en plaçant les mains devant ma bouche pour retenir un cri d'effroi incontrôlable. Alors je me rappelle ce que Stefanski a dit : "Une vie doit être prise, alors je te laisse un petit cadeau. En espérant que tu comprennes ce que j'ai vécu quand on m'a tout enlevé". Dans un grésillement, j'entends la voix de Tony dans l'oreillette :

-Hailee, écarte-toi de lui.

C'est un ordre mais cela sonne plus comme un avertissement. Je n'écoute pas cette suggestion plus que raisonnable, qui se répète inlassablement avec plus de fermeté et retire l'oreillette avec énervement. J'ai les larmes aux yeux, mon cœur est sur le point d'exploser dans ma poitrine, je respire de plus en plus difficilement et je suis à deux doigts de mourir de chagrin. Je tente de détecter une once de métal sur lui, que je pourrais utiliser pour lui enlever ce gilet de la mort, mais là encore, rien du tout. C'est comme si mon pouvoir ne m'était plus d'aucune utilité, comme s'il avait décidé de me lâcher au moment où j'en ai le plus besoin.

De ma main, je pointe l'armure de Tony sans même la regarder et l'immobilise par la force de ma capacité. Si Stark est un bon fabricant de bombes, ce n'est pas quelqu'un qui peut y survivre si elle explose à proximité, et parfois une armure ne protège pas en entier. Alors je m'élance vers mon amour de toujours. La voix de mon ami crie mon nom, mais je l'ignore. Tout ce qui m'importe actuellement, c'est de sortir Aaron de ce merdier. Je ne pourrais pas gérer deux personnes en même temps.

Lors de ma course vers l'amour de ma vie, les larmes s'échappent de mes yeux comme une pluie fine et salée qui sèche au contact de l'air brûlant. Il faut que je le sauve. Je ne peux pas laisser Stefanski m'enlever mon tout. Je ne peux pas le laisser gagner.

Aaron fait deux pas en arrière, me somme d'un geste de ses mains d'arrêter de courir vers lui et son visage émet plusieurs émotions : tristesse, désespoir, désarroi, peur. Il ouvre la bouche pour parler et avec la distance qui nous sépare ses paroles sont inaudibles, car il semblerait que la connexion entre nos oreillettes soit rompue. Quand le bruit de la déflagration retentit, que le corps d'Aaron se transforme subitement en giclées de lumière et de sable, qu'il ne reste plus qu'un simple cratère rouge d'un amour perdu à jamais, je m'effondre sur le sol dans un cri de souffrance, de rage.

Mes gémissements se font saccadés, mon corps tout entier tremble comme si on venait de m'électrocuter. Mes joues, humides, sont recouvertes du sable, témoin d'une tristesse infinie. Je me recroqueville dans le vent sableux, égarée dans un destin que je ne peux plus vivre. Pas sans lui.

Tony arrive en courant et tombe aussi, à genoux devant la tombe de son meilleur ami. Ses sanglots se mêlent aux miens, ses larmes à la terre, ses lamentations au ciel. Il vient soulever ma tête, qu'il pose sur ses genoux, puis caresse mon visage dans un geste répétitif, machinal, brisé. Il expose sa souffrance dans des excuses qui ne sont pas nécessaires car ce n'est pas sa faute.

Je suffoque de sa mort si précipitée, si inutile. Ma vie n'a plus aucun sens à présent. Il m'a enlevé la seule chose qui avait vraiment de l'importance dans ma vie, plus que tout. Il voulait me faire payer le crime de mon père, c'est chose faite. Je ne suis plus qu'un corps vide d'âme, un esprit exilé dans un tournant infernal où il n'est plus là.

Un bruit de moteur se fait entendre et le sable se lève dans de grandes rafales. Nos pleurs ne cessent pas lorsque le Quinjet se pose non loin. Notre peine grandit au fur et à mesure que Clint, Natasha et Grant s'approchent de nous en courant. Mon frère se glisse à côté de moi, m'attrape sous les bras et les genoux, puis me soulève en m'emportant vers le Quinjet. J'ai à peine le temps d'observer la chevelure rousse de Natasha qui se penche vers Tony que je m'agrippe au cou de mon frère sans arriver à calmer la tempête d'accablement qui fait rage à l'intérieur de moi.

-Ça va aller mon cœur. Tente de me calmer Clint.

Il m'assoit sur une des places du Quinjet, dépose une légère couverture sur mon dos avant de se placer à côté de moi, ses mains caressant mon dos dans un ultime geste de réconfort, mais désormais je ne suis plus qu'une carcasse immobile, aussi immobile que la vie d'Aaron. L'aéroplane décolle doucement, Tony semble figé dans le temps, en face de moi.

À un moment, alors que mes pensées repassent sans arrêt cette explosion devant mes yeux, que le son mécanique bourdonne sur les parois du véhicule, je gémis à nouveau, brisant le silence pesant qui y règne.



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