Chapitre 16 - Le test (Partie 1)
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Je me retourne à la volée, étonnée et un peu déçue qu'Aaron n'ait même pas pris la peine de me prévenir qu'il était à l'académie. Je sais bien que lui et Fitz sont devenus de bons amis, mais la moindre des choses, c'est de laisser un mot à sa copine qui dort encore, pour éviter qu'elle ne s'inquiète et ne s'imagine les pires scénarios.
Aaron dépose une panoplie de gadgets électriques et électroniques sur les tables déjà comblées du laboratoire. Il les trifouille afin d'aboutir à quelque chose, mais pour l'instant c'est plutôt brouillon. Fitz se précipite à côté de lui pour voir les travaux de mon fiancé.
-Je t'ai déjà dit de m'appeler Léo, ou Fitz. C'est difficile à comprendre ?
Le concerné lance une excuse sans sincérité en continuant d'expliquer son charabia. Même si je suis un peu en colère contre lui, je me rapproche pour voir ce qui en découd, Tony fait de même, intéressé par un moyen d'arrêter de tourner en rond vis-à-vis de Stefanski.
-Il me suffit juste d'avoir un accès à un satellite et moins d'une journée pour construire le capteur et j'aurais sa position. Je vais retracer l'endroit d'où il nous a contacté, à Malibu, à partir des décibels qui ont résonné sur les murs qui l'entouraient pour trouver où se cache ce petit con. Léopold, envoie une demande au directeur. (Le concerné soupire en exécutant son indication) Tient Tony ! S'exclame-t-il en se rendant seulement compte de sa présence. Comme tu es là, tu vas pouvoir m'aider. Tu en penses quoi ?
Les cheveux de mon homme ne sont pas coiffés, et littéralement dans tous les sens. Ses yeux sont injectés de sang et à sa manière de parler vite et avec excitation, j'en déduis qu'il n'a pas beaucoup dormi depuis la fête de Stark, la veille, et qu'il a abusé de la caféine. Il semble totalement fou, comme un scientifique qui part trop loin.
Mais depuis combien de temps est-il ici ? A-t-il seulement dormi depuis notre retour à New York où a-t-il directement filé jusqu'à l'académie ? Aucune nouvelle depuis le début de la journée alors qu'il est déjà quinze heures. Jamais il ne m'avait fait un coup pareil, mais lui ne semble pas plus inquiet par les menaces de Stefanski sur les morts que nous aurons dans l'équipe. C'est comme si, pendant notre confrontation indirecte à Malibu, il était présent mais qu'il n'avait absolument rien écouté, il ne s'est pas cru concerné et pourtant je suis prête à parier qu'il est sa cible numéro un.
-Ça pourrait marcher, déclare Tony en hochant la tête, impressionné par l'idée. Comment tu y as pensé ?
-Les réverbérations de sa voix résonnaient énormément, et j'ai réussi à récupérer la vidéo. Réponds mon fiancé en tournant en rond, submergé par tout ce qu'il a à faire.
Il n'a toujours pas remarqué que j'étais ici, et Tony me lance un regard un peu inquiet de la santé d'Aaron, alors j'attrape son bras fortement et le force à me suivre plus loin pour que nous ne soyons que tous les deux.
-Oh chérie. Je ne t'avais pas vue. Dit-il en embrassant mon front.
-Tu te fous de moi, Aaron Matthew Morris ?
-Hailee, qu'est-ce qui t'arrive ?
Je pince mes lèvres, réellement agacée par le côté euphorique et naïf de mon fiancé. Je le frappe à l'épaule pour essayer de lui faire comprendre qu'il a agi de manière irréfléchie, lui qui est pourtant si intelligent.
-Je m'endors dans l'avion et quand je me réveille je suis dans mon lit, avec une place vide à côté de moi et aucun moyen de savoir où tu es ! Je t'ai appelé des dizaines de fois, même Stark n'avait aucune idée d'où tu pouvais être. Et toi qui, la dernière fois, parlais du fait que l'on était un couple, en attendant dans un couple on prévient l'autre parti, espèce d'idiot. Je me suis inquiétée.
-Je n'avais plus de batterie, excuse-moi. Se justifie-t-il en caressant mon visage.
-Arrêtes de te foutre de moi, tu es dans un laboratoire, il y a des prises partout !
-Chérie calmes-toi. Je n'ai rien fait de mal. Tu dormais, et comme tu n'avais pas dormi depuis deux jours, je ne savais pas quand tu te réveillerais. Je n'ai pas pris de chargeur sur moi, ne pensant pas que mon téléphone me lâcherait et j'ai cru bon de ne pas assommer Stark de mes idées car je sais qu'il est assez perturbé par les événements. Suffisant comme explications ?
Je soupire. La paranoïa est là, c'est certain. Mais en même temps comment ne pas être effrayée de ce que Stefanski pourrait lui faire ? Il est tout pour moi, et si je le perds, je n'ai plus rien.
-Aaron, j'étais morte d'inquiétude. Stefanski a jeté des menaces, et avec tout ce qu'il fait depuis un mois, je sais qu'il les mettra à exécution. Il sait ce que tu représentes pour moi, et il sait aussi ce que tu représentes pour Stark. Pour lui, ce serait faire d'une pierre deux coups, tu comprends ?
-Je comprends chérie, mais l'académie est un endroit sécurisé, j'en suis sûr. Tu n'as pas à t'en faire. Ici, je peux vous aider dans vos recherches, et je sais que je peux vous être utile.
-Mon cœur, expliqué-je en essayant d'arranger ses cheveux. Je veux que tu arrêtes ce que tu fais, que tu arrêtes de faire comme si tu faisais partie du SHIELD. Tu es une cible pour lui, et il est très intelligent. Il retournera ta technologie contre toi, c'est un ancien employé de Stark Industries, il avait ton poste avant toi. Il sait exactement quoi faire. Je veux que tu sois à l'abri, le temps qu'on le retrouve et qu'on l'arrête.
Sa mine, précédemment heureuse d'avoir pu trouver une solution à un de nos problèmes, devient froide et l'espoir qui luit dans ses yeux s'amenuise progressivement, comme si je lui avais enlevé une partie de lui. Il arrête de caresser mon visage et je le vois même reculer d'un pas.
-Quoi ?
Le sérieux s'est emparé de lui, comme jamais je ne l'avais vu aussi sérieux. Je sais bien, je le vois bien, qu'il veut nous aider, mais si c'est pour mettre sa vie en danger alors que ce n'est qu'un civil qui n'a aucun statut dans cette organisation, je ne vois pas l'intérêt. Lors de l'attentat de Washington, il m'a incité à accepter de faire partie du SHIELD, que je le protègerais, mais il semble avoir oublié après lequel de nous deux Stefanski en veux.
-Tu ne peux pas me l'interdire, continue-t-il le plus calmement possible. Je suis adulte, je prends mes décisions, je fais mes choix. Je sais que je ne suis pas un agent du SHIELD, que je ne suis pas un agent de terrain et que je ne sais pas me battre, mais je suis intelligent, sinon Stark, un génie comme lui, ne m'aurait jamais embauché.
-Ce n'est pas une question d'intelligence, Aaron. C'est une question d'anticipation. Quoi que tu fasses, même si pour toi cela te semble être une idée de génie, il aura tout planifié. Tout.
Il fait une pause en cherchant ses mots.
-Depuis que j'ai appris pour tes pouvoirs, c'est-à-dire depuis dix ans, tu as toujours été là pour garantir ma sécurité, maintenant c'est à mon tour. Je ne le ferai pas directement, mais d'une certaine manière je le ferai. Tu n'imagines pas à quel point c'est contrariant de ne pas pouvoir protéger sa copine alors qu'elle le fait pour toi. De se sentir impuissant alors que l'amour de ta vie est menacé par un fantôme du passé de son père ?
La culpabilité me prend. Pas celle qui rend ses paroles pathétiques et navrantes, mais celle qui donne une douceur à ce qu'il dit, celle qui émeuve à tel point que cela finit par m'ouvrir les yeux.
J'ai toujours fait en sorte qu'il ne lui arrive rien, qu'il ne craigne pas de s'attirer des problèmes ou n'importe quoi d'autres, mais je n'ai jamais pensé à ce que lui éprouvait. À chaque homme sa fierté, et savoir qu'il n'est pas aussi fort que moi, dans le sens qu'il n'a pas de capacité hors du commun, lui est pénible à vivre. Je ne l'avais jamais remarqué avant, car j'étais trop occupé à le protéger de moi-même. Un court instant, j'ai l'impression de ne plus être son égale, que je suis censée rester de côté pendant que lui part à la guerre. Mais ça ne marche pas comme ça, ça ne marche plus comme ça.
-Mais... Je m'en voudrais tellement s'il arrivait à t'atteindre. Si Stefanski arrivait à t'enlever à moi, je serais perdue... Tu n'as pas l'air de comprendre la gravité de la situation Aaron.
-Je le comprends très bien, mais je suis en sécurité ici. Le SHIELD est sûr et secret. Je peux rester sous leur protection, si cela peut te rassurer, mais tu ne m'empêcheras pas de faire tout mon possible pour vous aider.
Une de ses mains m'attrape la taille pour m'attirer à lui, son pouce vient effleurer mes lèvres avec douceur.
-Je ne t'en veux pas, annonce Aaron, tu as toujours voulu bien faire. Mais j'ai besoin de prendre mon envol, je suis resté trop longtemps dans le nid.
-J'ai peur que tu tombes, et que je ne puisse rien faire pour te rattraper.
-Et bien quand tout sera fini, tu m'apprendras à me défendre. Tu m'apprendras à te protéger comme je le devrais, à ne pas avoir peur.
-Mais j'ai peur Aaron, continuellement. J'ai peur de ne pas être là pour toi, peur de ne pas réussir à préserver ma seule raison de vivre. Si je fais tout cela c'est en très grande partie pour toi.
Il place ses mains sur mes joues et m'embrasse avec douceur. La joie, le désir et le soulagement traversent mes veines à toute vitesse. Cette distance qui s'était installée entre nous depuis le début de ma formation s'évapore tandis qu'à présent nous sommes plus proches que jamais. J'avais peur que nous finissions par nous séparer à cause du SHIELD, mais maintenant je crois qu'il peut nous aider à nous rapprocher. Peut-être faut-il qu'il songe à entrer au SHIELD lui aussi ?
-De nous deux, c'est toi la plus exposée au danger puisque c'est à toi et à ton frère qu'il en a après. Pense un peu à ce que ça me ferait, à moi, si tu disparaissais ?
Je pose ma tête au creux de son cou et soupire. Je me rends compte maintenant que ce que je lui demande est hypocrite et égoïste. Mais cela ne veut pas dire qu'il faut se laisser aller à l'imprudence. Mais après le test je vais faire tout mon possible pour que Stefanski soit arrêté et jeté derrière des barreaux, et je sais aussi que je n'y arriverai pas sans mettre ma vie en péril. Je veux protéger Aaron, mais je ne peux pas l'empêcher d'en faire de même pour moi. Un bruit de petits talons tinte jusqu'à nous et Jemma apparaît, la gêne s'étant installé sur son visage.
-Euh... Désolé de vous déranger mais le Colonel Fury est au téléphone et il te demande, m'avertit la blondinette.
Je la remercie d'un sourire, embrasse la joue de mon homme et pars en direction du téléphone, les semelles de mes baskets chuintant sur le sol de manière à vous hérisser les cheveux sur la tête. Une fois devant la cabine de téléphone, j'attrape celui-ci et la voix autoritaire du directeur retentit dans mes tympans :
-Un Quinjet vous attend, vous partez pour le Kentucky. Vous allez y passer le test. Vous aurez plus d'informations une fois là-bas. Prête à nous montrer que vous faites partie intégrante du SHIELD ?
Un très court silence trône tandis que je réponds, ravie que le test ait enfin lieu :
-Plus que jamais, monsieur.
***
Le Quinjet me dépose dans un aérodrome où un avion-cargo sur lequel est imprimé l'insigne du SHIELD est en attente. Alors, je ne perds pas de temps et me dirige vers celui-ci qui, pour l'instant, est encore vide. J'attends seule sur l'un des sièges en silence. Je devrais probablement me sentir stressée, ou même inquiète. Probablement que j'ai ma dose de stress avec tout ce qui se passe, et que je ne peux pas être plus anxieuse que je ne le suis déjà.
Le test ne va pas tarder à commencer et j'attends toujours que quelqu'un vienne me donner des informations. Soudainement, une boule se forme dans mon ventre. Et si j'échouais ? Cela signifierait donc que je n'ai pas ma place au SHIELD, que je perdrais mon travail. Fury oserait-il me virer pour avoir raté son test ? Après tous les efforts qu'il donne pour me voir sur le terrain, et dans ses rangs, je pense sérieusement qu'il n'en fera rien. Mais si j'échoue et qu'il me garde dans son équipe uniquement pour mes pouvoirs, ne serait-ce pas de la triche ? De nombreux agents ont fait le même test que moi, et certains ont échoué et se sont fait renvoyer, peut-être à l'académie pour les plus motivés, mais les autres sont probablement retourné chez eux, au chômage.
Au bout d'un moment, l'agent Coulson apparaît en bas de la trappe du cargo, suivit d'un jeune homme à la peau foncée. D'un pas ferme, il suit son supérieur au fond de l'aéroplane tandis que j'en fais de même. Cet homme est vraiment immense, mais son visage semble bien moins hostile que sa carrure car il sourit en m'apercevant, sourire que je lui rends poliment.
-Agent Barton, je vous présente l'agent Triplett. Il fera le test avec vous.
Je lui serre la main en gardant mon sourire tandis qu'il fait de même. Même s'il a l'air bien sympathique, j'espère que ce n'est pas un duel, face à lui j'ai bien peu de chance de gagner. Etant donné son gabarit, si nous avons à nous battre au corps-à-corps, je vais finir rapidement au sol. C'est bien gentil de battre Grant facilement, mais Grant a beau être très bien entraîné, il n'a pas du tout la même stature. Alors que je réfléchis à un moyen de prendre le dessus sur lui si nous avons à nous battre, la trappe se referme et l'avion décolle sans plus attendre.
-C'est vous qui jouez avec les missiles de Stark ? Demande le grand noir en ricanant. C'est mal de jouer avec les affaires des autres.
-C'est la réputation que l'on me donne ? Dis-je en souriant, amusée qu'il ne me prenne pas pour une terroriste.
-Disons que c'est le meilleur moyen de se souvenir de vous, m'assure-t-il en souriant.
Je lâche un petit rire nerveux avant de me tourner vers Coulson. Les gens sont de vraies commères. Et puis je dois être un sujet exaltant étant donnée ma différence évidente avec les humains sans capacités hors normes. Et peu importe ce qu'ils croient, ce n'est pas la façade des choses qu'il faut regarder, mais ce qu'il y a derrière l'action. J'ai beau arrêter des missiles, ce n'est pas pour autant que je les balance à tout bout de champ et sur n'importe qui.
-Bien, commence Coulson en frottant ses mains entre elles pour les réchauffer. On ne va pas tourner autour du pot, votre test est décisif pour votre suite dans l'organisation, vous échouez, vous ne pouvez pas rentrer dans nos rangs. Vous aurez chacun une mission différente, mais vous allez devoir agir collectivement. C'est comme ça que cela marche au SHIELD, la collectivité est un atout essentiel, mais en cas de séparation, il faut savoir se débrouiller seul. Vous n'êtes que deux, alors les choses seront plus aisées que si vous êtes seul et moins efficace, ou en troupeau et indiscret. Triplett, vous devez récupérer un dossier de la plus haute importance, et Barton, vous devez capturer le chercheur-chef de l'entrepôt.
Je hoche la tête avant de demander :
-Dans quel but ? C'est lié à l'affaire des missiles ou c'est indépendant ?
-Confidentiel. Dit simplement Coulson.
-Comment ça confidentiel ? Comment voulez-vous que nous fassions notre travail sinon ne sait pas pourquoi on doit le faire ? Le questionné-je, étonnée qu'il ne nous en dise pas plus.
Je sais que je ne suis pas encore un agent à part entière, mais quand on envoie des hommes se battre à la guerre, on leur donne le maximum d'informations afin de pouvoir battre leurs ennemis. Je sais que la situation présente n'est pas comparable, mais des infos supplémentaires seraient les bienvenus comme le nombre d'hommes qu'il y aura, le plan de l'entrepôt, etc.
-Agent Barton, il va falloir que vous compreniez que vous n'aurez pas toujours toutes les informations. Lorsque le SHIELD vous donne une mission, vous l'exécuter. Un point c'est tout.
Je soupire sans en demander plus. Peut-être qu'être dépourvue d'instruction plus clair fait partie du test, mais bon cela reste un peu exagéré.
-Par vos capacités physiques, intellectuelles et votre réflexion, continu l'agent Coulson, vous devez progresser à deux. Profiter des qualités que l'autre a à offrir. Sur le terrain, je ne veux aucun mort sans quoi le test sera fini immédiatement pour vous. Je tiens à vous rappeler que c'est un test, pas une mission. Les balles que vous tirerez si nécessaire sont de simples fléchettes soporifiques. Au corps-à-corps, pour vous débarrasser de vos ennemis vous les assommez, je répète aucun mort. Suis-je clair ?
Nous hochons tous deux la tête machinalement. À première vue, cela n'a pas l'air bien compliqué, mais j'imagine que nous verrons bien quand nous y serons. Je préfère ne pas sous-estimer l'organisation. Et d'un côté, je les remercie de nous interdire de tuer. J'ai peut-être quitté mon travail de médecin, mais ce n'est pas pour autant que j'ai laissé tomber mon envie de préserver la population. Je ne sais pas ce que ce chercheur-chef a fait au SHIELD pour que, même pendant un test, je doive le capturer, mais j'espère que ce n'est pas un fou qui fait des expériences immorales.
Coulson s'approche d'une table garnie d'armes de différents types. Armes à feu, armes blanches, gadgets qui me sont inconnus. Après avoir donné un 9 mm, une montre laser, des jumelles, une trousse de serrurier et un poignard à Triplett, Coulson se tourne vers moi. Il attache un étui à arme à feu autour de ma jambe droit, puis il me donne une ceinture composée uniquement de lames tranchantes ainsi qu'un bracelet un peu étrange, très épais qui prend quasiment tout mon avant-bras en forme de maille. Il est épais, mais étrangement il est extrêmement léger.
-Berreta 92, léger, facile à recharger et ajusté à votre agilité. D'après les rapports de l'agent Ward, c'est celui que vous préférez.
"C'est le préféré de tout le monde." Pensé-je.
-Six kunaïs en acier que je préférerais que vous n'utilisiez pas sur les hommes. Ils ont une autre utilité, à votre guise. Et une barre en acier inoxydable, arme de combat au corps-à-corps.
Alors je cherche cette fameuse barre en métal, et si Coulson n'était pas mon supérieur, je penserai qu'il se fout de moi, mais je sais pertinemment qu'il a quelque chose derrière la tête. Il me demande d'appuyer sur l'ouverture du bracelet, chose que je fais en fronçant les sourcils, et celui-ci se déroule de mon poignet et se déploie afin de former cette longue et fine barre d'à peu près un mètre vingt.
-Il n'y a que vous qui pouvez la déverrouiller puisque ce n'est pas qu'une simple arme qui reconnaît votre empreinte digitale, c'est grâce à votre capacité qu'elle se transforme en une redoutable arme entre vos mains. Là encore, l'agent Ward a stipulé que c'était, de toutes les armes que vous avez pu utiliser en entrainement, celle qui vous maniez le mieux, avec souplesse et ruse. Elle est donc adaptée à votre pouvoir, comme me la certifié monsieur Morris quand il a proposé de la créer pour vous.
Un petit sourire étire mes lèvres à l'entente de son nom. Il m'avait dit qu'il me préparait une surprise pour mon test, et je suis ravie qu'il ait participé à l'élaboration de nos armes. La simple idée qu'il ait personnalisé la mienne me donne une certaine certitude qu'avec ça je ne vais pas rater ce test.
-Très bien, continu le petit agent, prenez un parachute et préparez-vous.
L'agent Triplett s'exécute tandis que je reste indécise, n'étant pas certaine de ce qu'il avance. Mes pieds sont comme collés au sol.
-Comment ça ? Demandé-je, la boule s'étant reformée dans mon estomac.
-Vous allez sauter.
-Quoi ! Non ce n'est pas possible, j'ai jamais fait de saut en parachute ! M'écrié-je, mes entrailles se tordant sous une certaine inquiétude que je n'avais pas avant.
-Ne t'inquiète pas c'est facile, suis juste mes instructions. Me rassure le baraqué. Au pire ton parachute te lâchera en plein vol.
Dans un rire plaisantin, mais cruel à mes yeux, il attrape un parachute et commence à me l'installer en rigolant. Tremblante, les mains moites et les joues rouges, le stress, l'angoisse et l'envie de tout arrêter me tiraillent alors de partout.
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