Chapitre 13 - Révélations

Du haut de sa tour d'Ivoire, Vladimir n'en croit pas ses yeux. Le bouton de lancement a été enfoncée et la destination a été approuvée et certifiée par le technicien. Stark avait réuni assez de personnes importantes pour qu'il soit accusé. Il aurait témoigné qu'il n'aurait jamais fait cela en sa présence, mais personne ne l'aurait cru. Cependant, cela ne se pas passe comme prévu. Il y a cette femme, les bras en l'air, collée à la vitre qui lutte contre la puissance des armes de Vladimir, ou plutôt des armes de Stark. Malgré la qualité médiocre de la vidéo, l'on peut voir les efforts qu'elle fournit pour tenter de garder les missiles à distance. Elle est pâle et raide. Le rival arrive par la suite suivi de deux autres personnes auprès de la femme. Ce n'est d'ailleurs pas la première fois qu'il la voit avec son ennemi juré. Après un moment, elle rejette chacun des quarante-deux missiles en suspension dans la mer sauf un.

Comment a-t-elle fait pour les arrêter ? Bien que cela soit de vieilles armes, Vladimir connaît la fiabilité du matériel et la possibilité que ces missiles n'arrivent pas à destination est nulle, du moins jusqu'à ce que cette jeune femme ne prouve le contraire. Vladimir sait qu'elle lui causera beaucoup de problèmes mais elle constitue une intrigue intéressante pour le russe, alors il zoom sur l'écran et tout se lie dans son esprit.

Il n'a vu cette capacité, ce don qu'il a reconnu, sur une seule personne, et cela date d'il y a presque quinze ans. Comment ne l'a-t-il pas reconnu dès le début ? Un si beau spécimen ne peut pas s'oublier aussi facilement. Mais il va devoir bluffer, comme tout bon joueur de poker, pour finir ce qu'il a commencé.

***

La panique est de la fête maintenant. J'ai l'impression que mon corps est compressé de partout, que chaque missile appuie un peu plus sur mon corps afin de l'écraser sous un big bang de lumière effroyable. Mes mains tremblent au point que j'ai peur de finalement lâcher prise. C'est comme si je retenais ces missiles un à un, mais avec deux bras pour une quarantaine, et les choses deviennent un peu difficiles.

Clint revient rapidement avec Stark et Fury qui observent les missiles sans parler. Fury repart et ordonne dans l'oreillette d'évacuer et de réétablir un périmètre. Quant à Tony, son front se plisse suite à la cogitation dans son esprit. Mon front se mouille tant l'effort est important, je tremble, de peur et d'épuisement. Une nuit courte et une demande d'énergie trop importante au mauvais moment.

-Il faut que j'en récupère un, m'indique le milliardaire. Jettes-les dans la mer, mais gardes en un. Je dois l'ouvrir pour en apprendre plus sur ce qu'il a fait aux missiles de mon père.

-Dans la mer ? Vous êtes malade ! Crie mon frère alors que les réacteurs des armes s'éteignent un à un due au manque de carburant.

-Vous avez une autre solution ? Objecte-t-il d'un regard impassible. L'ouvrir nous révèlera peut-être des informations cruciales, et je ne peux pas stocker tous les missiles dans mon sous-sol.

Je vois Clint prendre un air déçu, puis le milliardaire se tourne vers moi et hoche la tête comme pour agréer à sa propre proposition. Alors, dégoulinante, je tente encore une fois de canaliser mon énergie pour séparer un missile des autres et de chasser ceux qui ne nous sont d'aucune utilité. Tony lance un petit appareil sur l'unique missile, qui s'accroche immédiatement et coupe le courant des projecteurs afin d'être sûr qu'il n'explosera pas au beau milieu de son autopsie, pendant que les autres se noient dans l'eau glacée. La pression est beaucoup moins oppressante, mais il faut encore que nous amenions le missile dans l'atelier de Tony. Alors, je ferme les yeux pour me reposer d'avoir joué le bouclier, puis je bouge mes mains de façon à manipuler l'arme tout en me mettant à sa place. J'ai l'impression de m'être téléportée jusque dans l'engin et que je suis libre de le contrôler comme bon me semble. Depuis l'angle du missile, je vois mon corps, affalé sur le béton, les bras tendus et le visage épuisé. Mais je n'abandonne pas, pas tout de suite. Je dirige le missile jusqu'à une vitre ouverte et la fait pénétrer à l'intérieur de l'atelier de Stark. Je le pose, avec le plus de douceur possible étant donnée la distance qui me sépare de l'endroit, puis quand je sens qu'il ne bougera plus, je rouvre les yeux tandis que Clint m'aide à me relever et me ramène jusqu'à l'intérieur de la villa.

***

-Vous êtes inconscient ou bien ?! Fulminé-je en entrant dans l'atelier.

Presque tout le monde est là. Clint, Natasha, Coulson, Fury et Stark. Seul Ward n'est pas resté, étant en train d'éloigner les invités de la « presque scène de crime » qu'est la villa de Stark. Celui-ci a d'ailleurs commencé à démonter le missile et Natasha s'occupe à faire je ne sais quoi sur l'ordinateur. Aaron est aux côtés de Tony, cherchant le moindre indice qui pourrait nous être utile.

-Vous vous rendez compte de la merde dans laquelle vous nous avez foutu Stark ? Vous avez provoqué un terroriste et vous avez exposé un grand nombre de personnes à un danger que vous avez suscité. Que ce serait-il passé si je n'avais pas été là ? Comment auriez-vous empêché ses missiles de venir anéantir votre villa, et les invités par la même occasion ?

-C'est pour ça que je vous aie invité, Barton. Vous pensiez que vous n'étiez là que pour siroter des cocktails ? Affirme Stark en continuant à jouer avec les files du missile.

-Détends-toi, Hailee. Il doit croire que nous sommes tous morts, on a un peu de temps devant nous, tente de me calmer mon amoureux.

-C'est vraiment irresponsable de votre part. Vous faites croire à tout le monde que vous allez arranger la situation mais vous ne faites rien. Accusé-je Tony en serrant les poings.

C'est vrai après tout, cela fait presque six mois qu'il est penché sur le cas, et pas un seul indice durant ce laps de temps. Rien du tout. C'est bien beau d'assurer à tout le monde que l'on va trouver le coupable, mais après une telle durée, ne devrions-nous pas avoir déjà des pistes ?

-Doucement Furiosa, ajoute Natasha, c'est un fait que Stark est un hypocrite et un charlatan, mais pour l'instant c'est le seul à pouvoir nous en dire plus sur ce missile.

-Hey ! Braille Aaron.

-Avec Aaron bien sûr, se rattrape Natasha, mais cela reste ses armes, c'est lui le plus qualifié. N'est-ce pas Stark ?

-Hmm, évidemment.

Le silence s'installe entre nous, seuls les tintements de métal du travail de Stark fendent l'air comme s'il n'y avait rien d'autre que ce foutu missile. Je bouillonne de l'intérieur tant le manque d'inquiétude de Natasha et de Tony est révoltant, et je dois dire que j'ai vraiment du mal avec l'autorité de la rousse. Elle pense qu'en disant ce genre de choses tout va s'arranger, mais ce n'est pas le moment de monter sur ses grands chevaux. On a plus important à faire que de me rabaisser. Je n'aime pas me lancer des roses, mais sur ce coup-là, je leur ai sauvé la vie, ils pourraient être un peu plus reconnaissants. Si je n'avais pas été là, la magnifique villa aurait fini totalement calcinée et il aurait fallu réorganiser le gouvernement. Il est vrai que la colère n'est pas non plus la meilleure solution dans ce genre de situation, mais rester aussi zen m'est tout bonnement impossible.

Les lumières se mettent à ciller, un grésillement nous vrille les tympans. Je sursaute quand le courant se coupe, puis redémarre. La télévision la plus proche s'allume sur un bureau, dans une salle bétonnée sans fenêtre, une simple porte faisant office d'entrée et de sortie. Un homme, dans l'ombre, presque confondu avec l'obscurité de la pièce, est assis dans le fauteuil derrière le bureau et commence à nous parler.

-Bonsoir, mesdames, messieurs. Nous salut l'homme d'une voix modifiée. Navré d'avoir stoppé cette fête colossale, mais c'était de nécessité.

-Qui êtes-vous ? Gronde Fury pour la première fois.

Un rire grave traverse les enceintes pour résonner sur les murs de l'atelier, et je sens mes cheveux se hérisser sur ma tête. Il fout vraiment la chair de poule ce type.

-Oh, je vous laisse tout le loisir de chercher pendant que mes armes détruiront le reste du pays, qui soit dit en passant ne sont pas vraiment les miennes, mais les vôtres, monsieur Stark.

-Pourquoi vous faites ça ? Qu'est-ce que ça vous apporte ? Continue le directeur, de manière toujours aussi professionnelle alors qu'il n'est même pas en position de force.

-Beaucoup de choses voyez-vous. La gloire, l'argent et surtout la vengeance. Vous, vous n'avez jamais connu cela, l'humiliation. Ne plus être reconnut à sa juste valeur pour une simple divergence de points de vue. Ajoute l'homme d'une voix pleine de nostalgie.

-La vengeance ? Vous venger de quoi ? Le questionne Tony, intrigué de toutes ces phrases qui pour l'instant ne veulent rien dire à ses yeux.

-De vous, Tony, de vous. Vous ne pouvez pas imaginer ce que votre père m'a fait subir. Il n'avait plus les idées en place. Il aurait dû m'écouter, j'avais la solution. Mais vous découvrirez mon histoire quand il sera trop tard. Quand les trois quarts de votre équipe seront mortes et qu'il ne restera plus que vous trois.

Il nous a désignés, Clint, Stark et moi. Je sens les sueurs froides dans mon dos qui accentuent mon mal-être. Mon sang se glace à la simple idée qu'il en ait après ma famille. Pourquoi ? Qu'avons-nous fait pour avoir autant d'attention et de haine de sa part ?

Prise par la panique, j'attrape un bout de feuille et un crayon le plus furtivement possible pendant que l'homme continue de parler. Je griffonne un petit mot avant de le passer à Natasha qui hoche la tête avant de se mettre au travail. Je suis au courant de ses talents en informatique, et j'espère vraiment qu'elle arrivera à retrouver la véritable voix du terroriste.

-Oh oui, Stark n'est pas la seule famille à avoir aiguisé mon désir de revanche. Les Barton aussi. Bien évidemment, chacun doit avoir le même châtiment, sinon où est la justice ? Continue l'inconnu en marchant derrière l'écran

-Une divergence de points de vue, laquelle ? Demandé-je en essayant d'esquiver le passage "tuons la famille Barton".

-N'essayez pas de me duper, Hailee. Ne croyez pas que vous passerez entre les mailles du filet, au contraire, vous êtes quelqu'un à surveiller de très près. Vous avez bien évolué, mais une capacité aussi magnifique soit celle que vous possédez est inoubliable, je me demande comment j'ai fait pour ne pas vous reconnaître dès le début.

Mon cœur rate un battement, ma mâchoire se contracte et je dois me retenir à la table sur laquelle je suis assise pour ne pas tomber. Je commence réellement à avoir peur à présent, et je crois que mon frère aussi. Il me connaît, mais ce n'est pas mon cas, c'est un inconnu pour moi. Il sait pour mon pouvoir, alors que nous ne nous sommes jamais rencontrés. Alors comment peut-il simplement être au courant ? Peut-être a-t-il hacker le SHIELD ?

-Vous me connaissez peut-être, le préviens-je, mais pas moi. Et peu importe ce que vous comptez faire pour nous anéantir, nous vous retrouverons et vous arrêterons. Vous n'avez pas encore compris que si vous n'êtes toujours pas arrivé à vos fins c'est tout simplement parce que nous sommes unis, et vous seul. Vous avez peut-être des centaines de personnes sous vos ordres et beaucoup d'armes mais nous, nous sommes ensemble. Et on compte bien vous envoyer dans une cellule pour le restant de vos jours.

-Votre détermination ainsi que votre naïveté me dépassent et me font rire. Je suis seul et alors ? Ce que vous en revanche vous n'avez pas réalisé, c'est que tout ce qui se passe, je l'ai voulu alors que vous découvrez seulement les choses.

Ma bouche se déforme tandis que j'ai une sorte de flash, faisant alors défiler ma vie devant mes yeux, comme si j'approchais de la mort sans vraiment l'être. Chacun semble aussi décontenancé que moi, probablement moins, mais tout de même inquiet quant à ce qui va suivre. Et alors que Clint allait ajouter son grain de sel, l'écran s'éteint, comme l'ensemble de la pièce.

La lumière revient quelques secondes après et je reste à fixer le vide, un sentiment d'impuissance m'ayant envahi. Tout est fini, nous n'allons jamais gagner cette guerre. Si tout ce qui s'est passé depuis le début a été manigancé, alors tout ce que nous ferons par la suite sera déjà envisagé. Clint glisse sa main dans la mienne et m'attire dans ses bras.

-C'est terminé, Clint. Annoncé-je en essayant de perdre un peu de l'angoisse qui me colle à la peau. Nous allons nous faire laminer.

Il m'embrasse le front en me caressant les cheveux.

-Ne sois pas morbide, déclare Natasha.

Je me décale de mon frère pour me tourner vers elle et lui faire face. Elle a un petit sourire espiègle, le même sourire qu'un enfant qui aurait fait une farce vraiment hilarante, puis elle tourne l'écran de l'ordinateur vers nous.

-J'ai réussi à retrouver la voix originale et à identifier notre criminel. Vladimir Stefanski.

-Et alors ? Dis-je sur un ton désinvolte, il avait prévu que nous trouverions son identité. Il sait déjà ce que nous allons faire.

-Oh Hailee, ricane Tony, tu n'as écouté que d'une oreille et tu ne t'es concentré que sur la fin de ses paroles. Il a dit que nous "découvrirons son histoire quand les trois quarts de l'équipe seront mortes". Nous savons qui il est, et nous sommes tous en vie. À moins que le silence d'Aaron ne nous indique le contraire.

-Je ne plaisanterais pas là-dessus, Stark, râle-le concerné.

Je repasse la discussion dans mon esprit, tentant de retrouver chaque parole qu'il a prononcée et alors une lueur de soulagement me traverse. Il y a encore de l'espoir. Je me mets à faire les cents pas, essayant de réfléchir le plus objectivement car les idées fusent dans ma tête à tel point que j'en ai la migraine.

-Romanoff, essaye de nous trouver quelque chose sur lui. Ordonne Fury.

-C'est déjà fait (on se rapproche tous de l'écran). Notre homme est censé être mort suite à l'attentat du 26 février 1993 au World Trade Center, il y a dix-neuf ans. Il a travaillé pour Stark Industries en tant qu'ingénieur et membre fondateur de l'entreprise. Il a été licencié quelques années avant sa soi-disant mort par Howard Stark lui-même.

-Je connais l'historique de l'entreprise comme si c'est moi qui l'avais fondé, et je n'ai jamais entendu parler de cet homme. Nous avoue Tony en se grattant la barbe parfaitement taillée. Mais au final, tout devient clair. Tu avais raison Hailee, l'époque des missiles était à prendre en compte.

-Pourquoi s'est-il fait virer ? Questionne alors Aaron.

-Expérimentations désapprouvées par le conseil de l'entreprise. Mais comme vous l'avez compris, il ne s'est pas gêné pour les continuer, explique la rouquine.

-Quel genre d'expérimentations ? L'interroge mon fiancé avec une petite voix, signe de malaise.

-Injection de trinitrotoluène contenu dans les missiles sur humains, le but étant un contrôle manuel et à distance de l'arme. Dit-elle d'une voix étranglée et surprise.

-C'est un gros malade, un vrai psychopathe, déclare Tony sur les nerfs.

Chacun est un peu perturbé par cette nouvelle, et donne des sueurs froides à plusieurs d'entre nous, dont moi et Aaron. Mais maintenant nous comprenons ses motivations, même si elles sont immatures puisque le père Stark est mort. Je ne comprends toujours pas pourquoi il en a après moi et mon frère, il n'y a pas de liens.

-En fait, c'est une simple vengeance, décèle Coulson. Mais quel est le rapport avec la famille Barton ?

Natasha tapote sur le clavier à une vitesse hallucinante et déclare en hésitant :

-Eh bien... Il semblerait que le papa Barton ait joué dans son licenciement...

-C'est impossible. Déclare mon frère. Papa travaillait dans...

Il ne finit pas sa phrase, car je crois qu'il a compris que papa nous mentait sur certains points. Moi-même je n'ai aucune idée de ce qu'il pratiquait comme profession avant, et finalement il semblerait qu'il ait travaillé avec Howard. Natasha ouvre une photo sur l'écran.

-Tout simplement parce qu'il travaillait avec Stark et Stefanski.

Je soupire en fermant les yeux. Trois hommes en blouse blanche dans l'atelier de Stark -celui où nous nous tenons ici-même-, tout souriant, travaillent en équipe sur un projet : Howard Stark, Vladimir Stefanski et Thomas Barton.



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