Chapitre 6
-Alors ? Cette soirée ? Me demande Michael en s'asseyant à la place à côté moi.
-C'était cool, les deux gosses étaient complètement timbré, on a beaucoup bu aussi.
-Et vous avez fais quoi, un plan à trois ?
-Ferme là Mike, on dirait un puceau de quatorze ans quand tu dis ça.
On explose de rire avant de se calmer suite au regard noir que Madame Hawkins vient de nous lancer. J'écris rapidement les formules dans mon cahier et reporte mon attention sur Michael.
-Je te jure, ils avaient un tiroir remplit de bouteilles d'alcool. Je glousse doucement.
-T'aurais pu m'inviter quand même. C'était chez qui d'ailleurs ?
-Chez les Hood, je sais pas si tu connais, leur fils Calum est au lycée aussi.
Soudain, son visage se décompose et il détourne le regard.
-Tu étais... Chez les Hood ?
-Oui, tu les connais ?
-Mali-Koa était là ?
-Oui, elle est trop sympa d'ailleurs. Tu l'as connais d'où ?
-Hein ? Non, non je ne la connais pas.
Puis il se met à écrire sur sa feuille, m'ignorant maintenant complètement. Je souffle et l'appel encore mais il me répond que part "On parlera plus tard faut que je bosse".
Je ne comprend pas, s'il la connaît, pourquoi ne me le dit-il pas simplement ?
Je roule des yeux et écouté à mon tour ce cours qui dans quelques heures sortira de ma tête et qui dans quelques années, ne me servira strictement à rien.
**
-Wellingam.
J'arrête de marcher en soufflant et me retourne pour me retrouver face à Irwin et à sa clique de merdeux.
-Irwin ? Qu'est-ce que tu veux encore ? Je lui demande sèchement.
-Je viens seulement te mettre en garde. Dit-il tout en s'approchant dangereusement de moi.
-Contre toi et ta petite bande de toutous ? Ne t'inquiète pas, je n'ai pas peur de vous.
-Tu devrais.
-Pourquoi, tu vas venir me casser la tronche après les cours c'est ça ? Mais bien sûr Boucle d'Or, on y croit tous. Tu parles toujours mais il n'y a aucun acte par derrière.
D'un coup, je me sens valser en arrière et mon dos percute la lignée de casier. Mon sac s'écrase au sol, mes affaires roulant un peu plus loin. Son corps est appuyé conte le mien et je suis incapable de bouger mes mains, l'une étant coincée entre son torse et le mien, l'autre étant maintenant par sa main à lui. Je ressens une vive douleur dans le poignet, sa pression sur mes cicatrices n'arrange rien. Malgré cette douleur, je ne quitte pas une seule fois c'est yeux et ne cille pas. Je ne dois pas paraître faible, surtout avec lui. Alors même si au fond d moi j'ai qu'une envie c'est d mourir, et même si dans ma tête je suis en train d'hurler et de pleurer toutes les larmes de mon corps, je dois faire face et rester forte et impénétrable à ses yeux.
-Si t'essaie de me faire peur Irwin, ça ne marche pas.
J'ai l'impression que chaque os de mon corps est en train de se briser sous la pression du sien, c'est vraiment dur de tenir mais je garde les yeux grands ouverts, plantés dans les siens.
-Lâche la Ashton, c'est bon, je pense qu'elle a compris.
Mon dieu je ne sais pas qui tu es mais merci infiniment. Sans me quitter du regard, il me relâche. Je respire enfin correctement, prenant une grande bouffée d'air et l'observe faire demi-tour en prenant une des filles de son groupe par les épaules.
-Au plaisir de parler avec toi, Irwin-Connard.
Il ne se retourne pas et disparaît de ma vue. Je frotte doucement mon poignée endoloris puis m'accroupit pour récupérer toutes les affaires.
-Eh, qu'est-ce que tu fais par terre ?
Je relève la tête et observe Calum se mettre à genoux pour m'aider à ranger mon sac.
-Rien, j'ai eu une petite altercation avec Ashton.
-Encore ? La dernière fois tu le fuyais, maintenant il met tes affaires au sol ? Tu sais que si il te dérange trop tu n'as qu'à me le dire, je pourrais aller le voir.
Je souris.
-Non, ne t'inquiète pas, un jour je finirais par lui botter le cul et il me laissera enfin tranquille.
-Si tu le dis. Ça te dirait de venir manger avec moi en ville ?
Euh... Il est sérieux là ou il se fou de moi ?
-C'est... Gentil mais je dois... Je dois rejoindre mon ami Michael, désolée.
-Michael Clifford ?
-Oui, tu le connais ?
-Non, je ne vois pas c'est qui... Eum... Je vais te laisser alors, bonne journée.
Je n'ai même pas le temps de lui sourire qu'il a déjà disparut. Je grogne et me relève. Bon, on est l'après-midi, où peut bien se trouver monsieur Michael Gordon Clifford ?
Bien sûr, la salle de musique.
Je me retourne et avance vers cette fameuse salle. J'entre, sans frapper, et trouve Mikey avec une guitare sèche sur les genoux en train d'en gratter les cordes. C'est bizarre, ça me fait penser à l'inconnu du cimetière, seulement lui, sa mélodie est plus douce, moins colérique.
En m'entendant, Michael arrête de jouer et relève ses yeux verts vers moi.
-On peut en parler plus tard s'il te plait ?
J'entre-ouvre ma bouche, abasourdie par sa façon de me remballer puis l'écoute quelques secondes continuer de jouer, avant de sortir, beaucoup trop blessée. Je quitte le lycée et monte dans le bus avant de revenir dans ma petite ville. Je passe le grand portail noir et traverse l'allée de tombes. Cette fois ci, je n'entends pas de mélodie, ce qui m'énerve encore plus dans cette journée carrément pourrie.
-Tu ne dis même pas bonjour ?
Je sursaute et me retourne vers le blond, qui s'assoit sur son banc habituel.
-Je ne t'avais pas vu.
Je lève les yeux au ciel et continue mon chemin. Une petite flamme réchauffant mon âme de le voir ici.
-Mais tu ne m'as quand même pas dis bonjour.
-Ne commence pas à me saouler s'il te plait, j'ai déjà passer une journée nulle, alors n'en rajoute pas.
-Ouh la, qu'est-ce qui s'est passé ?
-Ça ne te regarde pas.
-Mais t'aimerai me le dire, pas vrai ?
-Non, pas du tout. Laisse moi tranquille.
-Et si je n'en ai pas envie ?
-Et bien, tans pis pour toi car tu n'as pas le choix.
Je continue son chemin mais je sans ses doigts s'entourer autour de mon poignée et appuyer là où Ashton m'a blessé un peu plus tôt. Je grimace et retire vite ma main avant de la masser doucement, faisant bien attention de cacher mes cicatrices.
-Je t'ai fais mal ? Me demande-t-il, la peur se discernant facilement dans son regard.
-Oui, enfin non c'est pas toi. Enfin... Laisse moi tranquille, compris ?
Je lui lance un dernier regard noir puis pars en courant. Lorsque j'arrive chez moi, je claque la porte d'entrée et monte les escaliers deux par deux pour arriver le plus rapidement dans ma chambre. Je me déshabille rapidement, tout en évitant mon reflet dans le miroir et me glisse sous ma douche chaude et réconfortante. Sans rien contrôler, n'attrape ma lame de rasoir et dessine de jolies traits sur mes poignées, déjà très marqués par le passé.
Mylène
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