Après avoir passé une nuit interminable à regarder la télé pendant que Andy dormais, oui parce qu'apparemment les presque morts n'ont pas besoin de dormir, on se prépare tous les deux à aller à l'hôpital.

J'attache rapidement mes cheveux en un chignon rapide et sors devant Andy qui verrouille la porte derrière nous. Et c'est reparti pour marcher... Je hais le sport !

Lorsqu'on arrive dans le hall de l'immeuble, on croise la même brune que la veille, je souris pendant que Andy se met à bégayer.

-Euh... S-Salut Juliet !

-Salut Andy. Glousse cette dernière avant de monter dans les escaliers.

Andy la suis du regard et rapidement je claque mes doigts à côté de son oreille pour qu'il revienne sur Terre.

-Pourquoi tu ne l'invites pas à sortir si elle te plaît tant ?

-Quoi ? N'importe quoi ! Allez, ferme là et avance.

Je ris et avance avec lui à l'extérieur, on avance et on marche pendant des minutes qui semblent être des heures. Au bout d'une éternité, j'aperçois enfin le toit de l'hôpital. On presse un peu mon pas et on y est presque. Il ne reste plus qu'à traverser une route. Route sur laquelle je me suis faite écraser.

-Pourquoi tu t'arrête ? Me demande Andy qui s'est lui même arrêté en plein milieu de la route.

J'écarquille d'un coup mes yeux et court pour le pousser hors de la voie qu'empruntent les voiture. Il ne dit rien et entre dans l'immense bâtisse en premier, je le suis silencieusement. Lorsqu'on est entouré de plusieurs personnes, il attrape son téléphone qui est dans sa poche et le glisse à son oreille.

-T'es au courant qu'il n'a pas sonné ?

-Non jure ! C'est pour que je paraisse moins fou à parler seule.

-Ah ouais pas con.

Je l'entends souffler et il continue d'avancer.

-On fait quoi maintenant ?

-On va voir mon corps.

-Beurk, dis comme ça, c'est horrible.

Je ris et l'emmène à ma chambre. On passe dans l'ascenseur puis on passe devant une multitude de portes blanches avant d'arriver à mon numéro.

-Bouges pas.

Il fait ce que je dis et j'avance face à moi, traversant facilement la porte comme me l'avais appris Elya, un sentiment désagréable me chatouille le corps suite à cet act.

Puis mon souffle se coupe lorsque je remarque deux personnes dans ma chambre. Enfin, "mon souffle"...

J'approche doucement ma main de ma bouche et remarque avec surprise que je respire. Bien que je sois entre la vie et la mort.

Est-ce que Luke respirait lui aussi ?

Je secoue ma tête pour ne pas penser à lui maintenant et dévisage ma mère et ma soeur. Émilie zappe avec ennuis les chaînes à la télé tandis que ma mère est adossée contre un mur et qu'elle me regarde, aucune émotion n'est perceptible sur son visage.

De toute façon pourquoi serait-elle triste ? Elle s'en fou royalement de moi et de savoir si ma vie allait continuer ou non. Ma mère est une salope, on n'y peut rien.

-Euh... T'es qui toi ?

Je fronce mes sourcils et traverse la porte une nouvelle fois, grimaçant par la sensation, et remarque Michael en train de toiser Andy du regard.

-Dis lui que tu es mon ami.

Andy sursaute doucement, il n'avait pas dû le voir et fait ce que je lui ai dis.

-Ellen n'avait pas d'amis. Alors fais pas genre et dis moi tout de suite qui tu es où je t'explose.

Je ne peux m'empêcher de sourire en voyant la façon dont Michael me protège. Je sais que je devrais me sentir blessée par ce qu'il vient de dire mais bon, c'est la vérité alors...

-Dis lui que tu m'as rencontré un jour dans le parc et qu'on se voyait souvent. Tu viens d'apprendre mon hospitalisation et tu veux prendre de mes nouvelles.

Il répète les paroles et je vois Michael se détendre légèrement.

-Oh... Okay... On va juste attendre que ça putain de mère sorte puis on ira la voir.

-Sa "putain" de mère ? Demande Andy en fronçant ses sourcils.

-Ouais, sa mère est une vraie salope avec elle. C'est le genre de mère que personne ne voudrait av-

Il est coupé dans sa phrase par la porte qui s'ouvre d'un coup sur ma mère et son regard méprisant.

-Sachez, monsieur Michael, que je ne porte pas non plus les voyous de votre genre dans mon cœur.

-Tu vois de quoi je parle ? Dit-il a l'attention d'Andy.

Ma mère roule des yeux et quitte l'étage accompagnée de ma soeur. Une fois les porte de l'ascenseur fermés, les deux garçons entrent dans la chambre, je les suis avant que la porte ne se ferme pour ne pas avoir à la traverser, et m'approche de mon corps.

Michael me regarde quelques instants avant de souffler et de venir s'asseoir à côté de moi. Il attrape ma main dans la sienne et commence doucement à jouer avec. Tripotant mes doigts, faisant des petits cercles...

-Est-ce que elle est genre... Ta petite amie ? Demande Andy en s'asseyant sur l'un des sièges.

-Quoi ? Je... Elle n'est pas... Enfin... On est meilleurs amis quoi... Ses joues deviennent rouges cramoisis et on peut voir la gêne envahir son visage.

Je fronce les sourcils face à sa réaction mais bon... Peut être que c'est les émotions qui font ça ? Ou la question soudaine d'Andy. Ouais ça doit être ça.

Le brun glousse légèrement et joue légèrement avec ses sourcils en regardant mon seul et unique ami.

-Arrête ça toi. S'énerve Mike. Tu t'appelles comment en fait ?

-Je suis Andy.

-Michael.

-Andy, dis lui qu'il doit accepter la demande d'Ashton et Calum concernant le groupe.

-Euh... Tu dois accepter la demande pour le groupe avec Ashton et Calum.

D'un coup, mon meilleur ami relève sa tête vers le brun et fronce ses sourcils.

-Comment tu es au courant de ça ?

-Je... Ashton est un ami à moi et il m'en a parlé. Ment-il.

-Dis lui qu'il t'a aussi parlé de ses talents en guitare et qu'il veut vraiment que tu intègres le groupe. Je continu.

-Il m'a dis à quel point tu es doué en guitare tu sais ? Je pense que tu devrais vraiment le faire.

Il hausse les épaules.

-Je ne pense pas que je pourrais m'amuser sachant que elle, elle est ici, bloquée dans ce lit.

-Non mais j'y crois pas ! Je hurl. Tu t'entends ?! C'est pas parce que je ne peux pas ouvrir les yeux que tu dois t'empêcher de faire les choses ! Vie ! Amuse toi ! Merde alors ! Pourquoi est ce que-

Je m'arrête dans ma phrase en me souvenant que c'était exactement le même raisonnement que j'ai eu lorsqu'Agathe est morte. Je baisse doucement les yeux et observe ses mains qui serrent fortement la mienne. Andy me regarde, mais ne dis rien.

-Tu peux me laisser avec lui Andy ? Je demande sans même le regarder.

-Je dois aller téléphoner à quelqu'un, je te laisse. Bafouille-t-il avant de quitter la pièce.

Le regard de Michael est tourné vers mon visage et du bout des doigts, il retire une mèche de mes cheveux qui était sur le côté. Il souffle lourdement et pose sa tête sur le matelas de mon lit blanc. Doucement je vois son corps trembler et rapidement, des spasmes s'emparent de lui.

Sans reflechir, je fais le tour du lit et colle mon corps à la tête de mon meilleur ami pour ensuite passer mes mains dans ses cheveux verts, tout en lui faisant un câlin. Doucement il redresse sa tête et je l'entends renifler.

-Qu'est-ce que...

Il fronce ses sourcils encore une fois, ressentant sûrement les fourmis a l'endroit où je le touche mais tant pis, je le tiens contre moi, comme si ma vie en dépendait, laissant silencieusement les larmes couler le long de mes joues.

Il s'avance doucement et pose ses doigts sur ma joue, caressant ma peau blanche.

-Je ne peux pas continuer sans toi, tu comprends Ellen. Tu représente tout pour moi, t'es mon monde. Est si toi tu t'en va, alors tout mon monde s'écroulera. Je ne peux et je ne veux avancer sans toi avec moi. Réveille toi Ellen, je t'en supplie réveille toi...

Mylène, Kiss xx.