Je reviens d'un pas las vers l'appartement d'Andy et entre finalement à l'intérieur. Lorsque j'entre, il se lève du canapé et vient vers moi. Je m'arrête et le laisse s'approcher, son regard est triste et il se gratte la nuque comme s'il était gêné. 

-Qu'est-ce qui t'arrive ?

-Je... Je suis désolé de t'avoir crié dessus hier, je me suis emporté. On fait la paix ? 

Je souris, m'approche et enroule mes bras autour de son torse pour lui faire un câlin. 

Attends... Je lui fais un câlin ?! Et le pire c'est que ça me fait plaisir...

Il referme ses bras sur moi et on reste dans cette étreinte plusieurs minutes avant de s'éloigner et d'aller s'asseoir sur le canapé.

-J'ai bien réfléchis et je sais comment tu pourrais revenir à la vie. Ce n'est pas en rapport avec Michael donc peut être que ça à un lien avec Ashton ?

-Non, je ne le connais pas tant que ça. Mais... Je pense savoir qui est cette personne...

-Vraiment ?! Qui ?! 

-Ma petite sœur. 

-Oh... 

-Ouais... Elle est venue me voir à l'hôpital tout à l'heure et elle faisait que de s'excuser et de dire que je lui manquais. Et lorsqu'elle a touché ma joue, je l'ai ressenti tu vois ? Je pense que c'était un signe pour me dire que c'est elle. Je pense que je dois lui pardonner.

-Parfait ! Fais le ! 

-Ce n'est pas si facile que ça... Ma sœur est la cicatrice la plus douloureuse et la plus profonde de mon cœur. Je ne peux pas oublier d'un coup de baguette tout ce qu'elle m'a fait.

-On ne te demande pas d'oublier, mais de pardonner. 

Je n'ajoute rien et me contente de le regarder. 

-Je... J'aimerais aller voir Michael aujourd'hui.

J'hausse l'un de mes sourcils en l'entendant parler et prends automatiquement la défense de mon meilleur ami.

-Mais tu n'es pas sérieux ?! Je pensais que t'allais enfin le laisser tranquille ! 

-Je veux seulement discuter avec lui et te prouver une chose.

-Me prouver quoi ?

-Qu'on peut pardonner une personne malgré le niveau de connaritude qu'il a atteint.

-Pour commencer il n'est pas un connard et ensuite ce mot n'existe même pas. 

-Bien maintenant il existe.  

Je roule des yeux et me lève en même tant que lui pour aller voir comme prévu Michael. On sort de son appartement et on marche jusqu'à l'arrêt de bus. On monte à l'intérieur et on laisse le véhicule nous emmener jusqu'à l'arrêt le plus proche de la maison de Mike. Une fois là-bas, on descend et je guide Andy. 

Une fois devant la porte, le brun toque plusieurs fois contre la paroi de bois. La porte s'ouvre sur un vieil homme qui a les yeux rouges comme jamais et une haleine de vodka répugnante. Son père. 

-C'est pour quoi ?

-Bonjour monsieur, est-ce que Michael est là ? 

Il se retourne et hurle le prénom de son fils dans toute la maison. Celui ci hurle à son tour qu'il arrive et dévale les escaliers. Lorsqu'il voit Andy à la porte, son visage se décompose à la vitesse de l'éclair.

-Qu'est-ce que tu fais ici ?

-J'aimerais juste discuter d'accord ? 

Il lance un regard inquiet vers son père qui se contente de repartir vers l'intérieur. Il hésite quelques instants puis sort avant de refermer la porte derrière lui.

-Comment tu sais que j'habite ici ? 

-Ell... Je veux dire, Ashton m'a renseigné. 

-Bon, de quoi tu veux parler ?

-D'abord je voudrais m'excuser pour les paroles que je t'ai dites l'autre jour, elles étaient déplacées.

-Putain tu parle comme un trou du cul. Je souffle. 

Il se racle la gorge et continue de parler.

-Je voudrais seulement que tu m'explique ce qu'il s'est passé avec Mali-Koa. Elle est mon amie et tu l'as réellement laissé au bout du gouffre en la laissant, elle a eu beaucoup de mal à s'en remettre. Elle était vraiment amoureuse de toi et tu l'as détruite. 

Michael frotte son visage à l'aide de ses mains et finit par s'asseoir sur l'herbe de son minuscule jardin, Andy fait de même et je m'assois à mon tour face à eux deux. Mike regarde vers moi, et pourtant son regard à l'air perdu dans l'horizon, il me transperce complètement. 

-Je le sais. Je le sais déjà tout ça.

-J'aimerais comprendre pourquoi tu as fais ça. 

-C'est compliqué... Tu sais, je l'aimais vraiment comme je n'avais jamais aimé personne. Et elle me manque terriblement. Et ce que j'ai fais, ça m'a détruit aussi. 

Il fait une pose pour prendre une grande inspiration et ouvre une nouvelle fois sa bouche, le regard toujours perdu dans l'horizon.

-Lorsque j'étais avec elle, j'étais vraiment heureux mais des problèmes commençaient à arriver. Ma mère s'est barrée de la maison et mon père s'est mis à boire et à se droguer. Je commençais vraiment à toucher le fond mais Mali m'aidait à rester debout, elle m'épaulait, me consolait et... Et elle était parfaite avec moi. Mais il y a eu ce soir où ma mère a débarqué à la maison. Elle est venue me chercher dans ma chambre et elle voulait que je parte avec elle. Moi je voulais pas parce qu'elle était partie habiter à l'autre bout du pays et je voulais rester ici moi, avec Mali. Je me voyais déjà l'épouser, lui faire des enfants et lui acheter une maison à cette fille alors j'ai protesté et je ne sais pas, j'ai complètement pété un câble. J'ai tapé ma mère, je veux dire, je l'ai envoyé à l'hôpital.

-Quoi ?! Je m'exclame. 

-Elle est tombée dans le coma et ça a duré plusieurs semaines, je me sentais horrible et le pire dans tout ça c'est que ma mère avait fait passer ça pour une agression dans la rue... J'étais devenu super violent et je ne voulais pas faire de mal à Mali. Alors j'ai commencé à prendre mes distances et j'ai décidé de partir. Je ne voulais pas la blesser, physiquement parlant. Alors je suis parti et j'ai fais en sorte qu'elle me déteste pour pas qu'elle ne revienne vers moi. Je lui aurais fait du mal. Puis au fil des années, j'ai commencé à me calmer et j'ai rencontré Ellen. Elle m'a aidé et grâce à elle je suis devenu calme et j'ai maîtrisé ma violence. Sans même qu'elle ne le sache, cette fille m'a aidé et maintenant elle est à l'hôpital. 

-Pourquoi ne pas l'avoir dit à Mali-Koa ? Je veux dire, après ?

-Parce que c'était trop tard, tu voulais que je dise quoi ? "Eh ! Salut ! En fait, je t'ai laissé seule comme un bâtard parce que j'étais une grosse merde et que j'avais peur de te frapper. Voilà ! Mais maintenant je suis calmé, on ressort ensemble ? " Tu crois vraiment que ça l'aurait fait ?

-En effet, non. 

-De toute façon maintenant elle sort avec l'autre là...

-Joe ? 

-Ouais... Je fais pas le poids à côté de lui... Ça servirait à rien. 

-Je vois... 

Un silence tombe sur notre petit trio et il m'est impossible de le briser. Je reste là, bouche bée, les yeux fixés sur Michael. Je ne savais pas tout ça, il ne m'avait jamais raconté cette partie de sa vie. Et j'en suis vraiment triste car j'aurais aimé l'aider, mais consciencieusement car il a dit que je l'avais déjà aidé. 

Je me redresse sur mes genoux et enroule mes bras autour de Michael pour l'étreindre. Lorsque je me recule, ses sourcils sont froncés et il lance des regards inquiets vers Andy qui fait semblant de ne rien voir. Je dépose un baiser sur sa joue et me rassois. 

-Je... Je crois que je devrais rentrer. Bafouille-t-il finalement.

-Moi aussi. Encore merci de m'avoir fait confiance en m'expliquant Michael, je comprends mieux maintenant. 

Ils se relèvent tous les deux et Andy tend sa main à mon meilleur ami.

-On fait la paix ? 

Michael sourit et sert sa main avant de rentrer chez lui. On retourne dans le bus puis une fois arrivée, on monte jusqu'à son appartement.

-Bon, tu veux revivre ou pas ? Me demande-t-il.

-Bien sûr !

-Cool, parce que j'ai pas envie de mourir non plus, alors demain, on va voir ta sœur. 

-Et on va s'y prendre comment ?

-De la même façon dont tu as procédé avec Ashton et Luke. 

Mylène, Kiss xx.