17 ~ Emilie
Je suis seule, assise à côté de mon corps dans cette chambre d'hôpital et le temps semble tellement long. Je ne comprends pas, que dois-je faire pour revivre ?
Je souffle une nouvelle fois et pose ma tête sur mes bras qui sont croisés sur le bord du lit blanc. Michael. La voyante Kalipso avait dit que ce n'était pas seulement lui que je devais aider. J'ai aidé Andy aussi, à avoir son rendez-vous avec Juliet et pourtant je suis toujours dans le coma.
Je ne vois vraiment pas de qui elle pouvait parler...
Je relève ma tête lorsque quelqu'un pousse ma porte pour pénétrer dans ma chambre, ce doit être Michael alors je me mets à sourire de toutes mes dents. Mais mon sourire disparaît automatiquement lorsque la tête de ma sœur fait son apparition.
-Qu'est-ce que tu fous là toi ? Je lui dis, bien que je sache qu'elle ne m'entend pas.
Elle regarde dans le couloir de l'étage et referme la porte derrière elle avant de poser ses yeux sur moi. Elle reste quelques instants debout face à moi et elle semble... Triste ?
C'est une blague ?
Elle se balance doucement d'un pied à l'autre et je vois ses yeux commencer à se remplir d'eau mais elle se retient, je le vois bien.
Elle regarde partout autour d'elle puis finalement, elle renifle et laisse libre court à ses larmes de dévaler ses joues. Elle court vers mon lit et monte dessus pour ensuite venir se coller à moi.
-Mais tu fous quoi là ?! Je m'énerve.
-Je suis désolée... Je suis désolée Ellen... S'il te plaît... Reviens... Reviens Ellen !
Doucement, je défronce mes sourcils et la regarde de travers.
-Je suis tellement désolée... Tu me manques Ellen...
Je reste plantée là, ne sachant quoi faire ni quoi dire, même si elle ne me voit pas et ne m'entends pas. Je ne sais pas comment réagir.
Emilie, ma petite sœur, je n'ai jamais su l'apprécier car elle était trop... Trop comme ma mère. Presque quinze ans qu'elle est née et je me souviens, nous étions proche avant, puis lorsqu'elle a eu huit ans à peu près elle a commencé à prendre ses aires de princesse et de tout faire comme maman.
-Je suis désolée de pas avoir été plus proche de toi... Tu sais je voulais juste que maman arrête de me crier dessus. Elle disait que j'allais devenir comme toi et que c'était pas bien. Alors j'ai seulement fait ce qu'elle me disait de faire. Pardonnes moi... Tu es géniale comme sœur et je veux vraiment qu'on retrouve notre complicité.
Emilie, celle qui m'a abandonné pour ma mère. Celle qui avait abandonné tout notre petit monde qu'on c'était créé pour ma mère.
-Tu te souviens, quand j'étais petite et que j'avais peur des monstres dans ma chambre, je venais te voir et tu me racontais que tu étais une fée et qu'avec tes pouvoirs magiques tu allais les chasser. J'y croyais, j'y croyais tellement que j'en devenais jalouse parfois parce que moi aussi je voulais des pouvoirs. Grâce à toi et à ce monde que tu avais créé, je me sentais mieux et je pouvais me rendormir...
Emilie, celle qui m'humiliait à chaque fois qu'elle le pouvait pour paraître bien aux yeux de notre mère.
-... Et lorsque je voulais dormir avec toi, tu ne voulais pas car tu disais que la nuit tu partais voler avec tes ailes qui ne se montraient que la nuit. Je voulais les voir, je le voulais plus que tout mais tu m'avais dis que si je te voyais voler, j'allais briser tes ailes car c'était fragile et secret.
Emilie, celle que je chérissais tant à sa naissance parce que j'allais enfin avoir quelqu'un pour jouer à la poupée avec moi.
-Mais je me souviens, une fois, je crois que j'avais huit ans, j'étais venue en secret dans ta chambre pendant la nuit pour voir tes ailes car j'étais curieuse. Et je t'avais vue, tu étais là, devant ta fenêtre que tu venais d'ouvrir et tu avais les yeux lever au ciel. J'étais sûre d'avoir vu tes ailes. Aujourd'hui, je sais que c'était seulement le rideau de ta chambre qui se rabattait sur toi mais j'avais été tellement vite que j'était sûre de les avoir vue. Alors j'ai paniqué, je venais de briser tes ailes alors je suis partie en courant.
Mais où veut-elle en venir à la fin ?
-Le lendemain, j'étais venue m'excuser, et au lieu de me gronder tu avais ris et avais caressé le haut de mon crâne en disant que maintenant, tes ailes allaient être à moi car j'avais eu le courage de venir les voir. J'étais si heureuse. Mais maman avait entendu et m'avais grondé parce que je croyais à ce que tu me disais. Et puis elle a dit pleins de choses pour que j'arrête de t'écouter et de jouer avec toi. J'étais enfant Ellen, j'ai seulement suivi ses conseils. Pardonnes moi, je t'en supplie Ellen, pardonnes moi et reviens...
Pardonner à Emilie ? Pardonner tout ce qu'elle m'a fait ? Je ne sais pas si j'en serais capable...
Elle approche ses lèvres de ma joue et y dépose un petit baiser. Des petits fourmillements me parviennent alors je pose ma main sur ma joue et fronce mes sourcils. Lorsque Michael touche mon corps sur le lit, je ne ressens pas, alors pourquoi là ai-je ressenti son touché ?
Elle regarde sa montre et soupir avant de se relever, elle essuie ses joues et se les tapote légèrement pour reprendre un peu de couleur. Elle se tourne vers la porte d'entrée et offre son plus beau sourire, pile au même moment, ma mère entre et lance un rapide regard sur mon lit d'hôpital avant de porter son attention sur Emilie.
-Viens chérie, tu vas être en retard à ton cours de danse.
-J'arrive.
Puis elles sortent toutes les deux de la chambre.
Serait-ce ça ? Pour que je puisse revenir, dois-je pardonner ma petite sœur ?
Mais en suis-je réellement capable ? Après tout ce temps ?
Mylène, Kiss xx.
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