14 ~ Death.

-Ah bah enfin, tu y es resté toute la nuit cochon.

J'explose de rire et repose ma tasse de chocolat chaud sur la table basse du salon en regardant Andy enlever sa veste et venir s'asseoir à mes côtés, un sourire béa sur les lèvres.

-C'était trop bien ! S'extase-t-il.

-Beurk, je ne veux pas de détails. Dis-je en apportant ma tasse à ma bouche.

-C'est vrai, t'es trop jeune pour ce genre de truc. Ajoute-t-il en faisant jouer ses sourcils.

-La ferme ! Je lui envois un oreiller dans la tête. Aller, va te laver tu pus.

-Pourquoi ? On va où ?

-A l'hôpital.

-Oh la flemme...

-Fais pas chier ! Et va cacher tes suçons dégueulasses là.

D'un coup, son visage devient rouge alors qu'il pose ses mains sur son cou pour le cacher, je ris un peu plus et le regarde se lever et partir en courant vers la salle de bain. Je secoue ma tête d'exaspération et me lève pour poser ma tasse vide dans le lavabo de la cuisine, Andy se fera un plaisir de faire la vaisselle.

Plusieurs minutes plus tard, le brun revient et prend les clefs de l'appartement pour pouvoir fermer la porte lorsque nous serons sortie. Je finis d'attacher mes chaussures et attends Andy dans le couloir, une fois sa demeure fermée, on descend les nombreux escaliers, l'ascenseur mettant trop de temps à venir, et on commence notre chemin vers l'hôpital à pieds.

Puis, je suis rapidement prise de vertige, je me retiens de justesse au bras d'Andy qui me regarde avec incompréhension. Je pose l'une de mes mains sur mon cœur qui semble me pincer comme jamais, j'essaie de reprendre une respiration normale.

-Est-ce que tu vas bien ?

J'en ai l'air troue du cul ?!

-Euh... Oui oui, c'est bon, désolée.

Je relâche son bras et continue de marcher, bien que ma respiration diminue de plus en plus et que ma tête tourne. Lorsqu'on arrive enfin à l'hôpital, je monte directement dans l'ascenseur et me pose contre l'une des parois pour me calmer alors qu'Andy appuie sur l'un des boutons clignotants.

Une fois au bon étage, je trace ma route et arrive enfin devant la porte de ma chambre. Je n'attends pas Andy et traverse directement la porte, amplifiant mon mal-être que je ressens déjà. J'ignore tout ça et remarque une nouvelle fois Michael assis près de moi.

Je souris doucement et m'approche de lui, j'avance ma main vers sa chevelure coloré et m'apprête à les toucher lorsqu'un énorme bruit nous fait sursauter tous les deux.

-Tu fous quoi là ?! Je hurle à Andy qui a presque défoncé la porte.

Il ne me regarde même pas, trop occupé à lancer un regard noir à mon meilleur ami en serrant les points.

-Euh... Andy c'est ça ?

-Putain mais j'y crois pas ! T'es ce fils de pute de Clifford !

Je n'ai pas le temps de l'enguirlander que Michael se lève d'un bon, s'écarte de moi et s'approche de lui.

-Répète un peu ce que tu viens de dire !

-T'as très bien entendu connard !

-Mais tu te prends pour qui enfoiré ?!

-Attends c'est à moi que tu demande ça ?! Dit-il en approchant son visage du sien. J'ai tout mes droits de te traiter de fils de pute étant donné que tu as détruit la vie de Mali-Koa !

Le changement de réaction de Michael est plutôt impressionnant. Il recule de quelques pas et fronce ses sourcils bien que ses yeux deviennent rapidement mouillés, mais ses larmes refoulés rendent rapidement ses yeux rouges et gonflés.

-C-Comment tu la connais ?

-C'est mon amie ! S'énerve une nouvelle fois Andy. Tu l'as détruite ! Et c'est moi qui ai dû la récupérer à la petite cuillère pendant que toi tu profitais de ta belle vie de connard !

-Arrête ! Tu ne sais même pas ce que j'ai enduré !

-Oh mais oui, t'as raison, c'est toi la petite victime dans l'histoire, pauvre Clifford !

Andy est vraiment hors de lui, je crois que jamais je ne l'ai vu comme ça et je peux voir le visage de Michael s'endurcir de colère petit à petit mais je ne sais vraiment pas comment intervenir sachant qu'un seul d'entre eux peut me voir.

-Tu sais quoi ?! Cri encore Andy. Toutes ces fois où tu tente de te suicider, tu devrais arrêter de te louper et le faire vraiment pour avoir été autant un connard avec elle !

Un silence pesant s'installe dans la pièce. Michael a baissé les yeux tandis qu'Andy continue de le regarder avec fureur. Mon cœur bat la chamade et les paroles haineuse du brun me reste au travers de la gorge. Je m'approche et me plante entre les deux garçons, mes yeux braqués sur Andy.

-Andy. Tu sors.

Son regard lâche mon meilleur ami pour se porter sur moi, bien sûr il ne me parle pas pour ne pas passer pour un schizophrène mais son regard en dit long sur sa pensée, et il a l'air plus qu'en colère.

-J'ai dis tu sors. Je répète plus fort, mon regard jète du venin sur l'homme, que dis-je, le connard qui se trouve face à moi.

Il lance un dernier regard à Michael et sort finalement de la chambre, claquant les portes sur son passage. Je me tourne lentement vers Michael et mon coeur ne cesse d'accélérer à l'intérieur de ma poitrine, ma tête tourne et je ne peux presque plus tenir sur mes jambes. Je me tiens à la barre du bas de mon lit et essaie de reprendre mon souffle qui semble se couper petit à petit.

-Qu'est-ce que... Ellen... ELLEN ?!

Je lève ma tête vers lui, bien que mon corps menace de lâcher à tout moment et le regarde se jeter sur mon corps allongé dans le lit. Il tapote doucement mon visage puis presse mes mains pour finalement appuyer sur un bouton en hurlant de l'aide. J'essaie de comprendre ce qui se passe mais plusieurs médecins en blouse blanche débarquent dans la pièce et je me mets à trembler. Doucement, une sorte de liquide semble glisser sur mes lèvres alors je le touche du bout du doigt et découvre une nouvelle fois la substance noir sur mes doigts.

La panique commence à me prendre et l'agitation dans la salle ne m'aide en rien, je lève mes yeux qui commence à se baigner d'eau vers Michael qui est dans un coin de la pièce,des larmes ruissellent sur ses joues et l'angoisse est présente dans ses iris vertes.

Je ne comprends pas ce qu'il se passe, mon corps lâche et je m'écroule au sol.

-On la perd ! On la perd ! Vite, chargez le défibrillateur...

Les voix deviennent lointaine, comme un murmure et j'ai l'impression de sentir mon corps voler. Je m'élève dans le ciel, aux côtés des plumes d'oiseaux et je me sens libre.

Est-ce que je suis morte ? Alors c'est ça la réelle sensation de mourir ? Ce sentir libre et bien ? Parce que oui, je me sens bien. Un sourire s'étire sur mes lèvres et je m'approche du soleil, si proche que je sens sa chaleur m'envelopper, me bercer.

Si c'est ça mourir, j'aurais préféré l'être depuis longtemps.

Mylène, Kiss xx.

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top