11 ~ Coming Home

Je souffle et passe ma main dans mes cheveux. Michael est encore là, près de mon corps presque sans vie. Sa main tien la mienne et il regarde la télé. 

Je ne sais vraiment pas quoi faire et j'ai toute ma journée à tuer avant d'aller aider Andy et son rencard ce soir.

En plus ça m'énerve parce que ça fait longtemps que j'ai les mêmes vêtements et ça commence à me dégoûter, je ne sais pas vraiment si je peux les changer, mais bon, Luke lui, il changeait de vêtements. 

Un nouvelle expiration s'échappe de mes lèvres lorsque le prénom de Luke m'est venu à l'esprit. 

Je joue nerveusement avec les bagues que j'ai aux doigts lorsqu'une infirmière entre dans ma chambre.

-Monsieur Clifford, vous êtes encore là ?

Ce dernier hoche la tête doucement et lui envoie un triste sourire.

-Vous devriez rentrer chez vous un peu.

-Non, je vais rester ici. Je veux être là quand elle se réveillera. 

-Elle ne se réveillera pas maintenant, si vous voulez tout savoir.

-Pourquoi ? 

Elle s'approche des machines aux-quelles je suis reliée et commence à les tripoter de partout.

-Je ne sais pas ce qu'elle fait, mais elle semble résister à l'envie de revenir parmi nous.

-Quoi ?! Je m'exclame. C'est n'importe quoi ! Je fais tout pour revenir ! Lui dis pas ça connasse, ça va le détruire ! 

-Oh... Dit mon meilleur ami, dépité. 

-Bonne journée, monsieur Clifford.

-A vous aussi... 

Lorsqu'elle sort de la pièce, je me concentre sur Michael et l'observe. Ses yeux me scrute, il apporte ma main qui est liée avec la sienne à ses lèvres et en embrasse le dos.

-Reste avec moi Ellen... 

J'aimerais bien Michael, mais je ne sais pas comment faire. La voyante Kalypso m'a dit que j'avais quelque chose à accomplir avant de pouvoir revenir parmi les vivants, et je compte bien trouver de quoi elle parlait. 

Il me regarde encore quelques instants et reporte ses yeux sur le dessin animé qui passe à la télé. 

***

-Tu devrais peut être changer de vêtements, ça fait une semaine que tu as les mêmes. Grimace Andy.

-Je peux changer de vêtements ? 

-Je pense. Il hausse les épaules. 

-Je devrais essayer.

-Bonne idée. 

On se regarde quelques instants et on plonge tous les deux notre nez dans nos tasses de chocolat chaud, ayant la flemme de bouger. 

-Tu peux m'emmener chez moi ? 

-Pourquoi ? 

-Je veux pas être seule avec ma mère.

-De toute façon elle ne te voit.

-Et c'est justement là que tu interviens, je veux que tu me retienne de faire une connerie.

-T'aimerais lui faire quoi à ta mère ?

Lui faire regretter toutes ses années où elle m'a mise de côté, humilier et complètement rayé de la liste de famille des Wellingam. J'aimerais la faire souffrir autant que je souffre par sa faute.

Je le regarde quelques instants puis un sourire malin se dessine au coin de mes lèvres.

-Vaut mieux pas que tu saches. 

Il fronce ses sourcils et finit sa tasse de chocolat. Je fais de même et on se lève. Je le vois s'éloigner vers son blouson et en sortir de l'argent.

-Pourquoi tu prends de l'argent ? Je demande.

-Je pense qu'on va prendre le bus.

-Et alors ? 

-Et alors il faut payer un billet. Il roule des yeux.

-Ah ouais, donc toi tu payes ton billet ? 

-Bah oui, comme tout le monde.

-Moi je payais pas. J'hausse mes épaules. Il cramait rien le vieux. 

-On ne sait jamais. 

Il glisse son argent dans sa poche de jean puis on sort. On descend avec l'ascenseur et on traverse la rue pour atterrir à un arrêt de bus. On monte dedans et comme prévu, il paye. Je pouffe derrière lui et le suit jusqu'à un siège. 

-Prends ton téléphone.

Il fait ce que je dis et fais semblant de parler dedans pour ne pas paraître pour un fou à parler seul aux yeux des autres. Bien qu'entre nous, c'est exactement ce qu'il est. 

-On va aller chez moi, tu auras juste à dire que tu viens récupérer un CD que tu m'avais prêté et ma mère te laissera entrer crème.

-Si elle me laisse entrer, c'est qu'elle est sympa.

-Non, si elle te laisse entrer c'est parce que tu montes dans ma chambre et qu'elle s'en bat les steaks de tout ce qui s'accroche à moi.

Il n'ajoute rien et range son téléphone. Lorsque le bus s'arrête enfin au bon arrêt, on descend tous les deux. Puis, je décide de passer par le cimetière comme avant. 

-Tu passais souvent par là ? Me demande-t-il.

-Tous les jours, c'est plus court. 

-Tu as l'air toute tendue.

-Souvenirs bizarres. 

-Tu veux en parler ? 

J'hausse un sourcil. 

-Et bien... Moi aussi, quand j'étais vivante, j'ai rencontré un fantôme, comme toi avec moi. 

-Quoi ?!

Je grimace.

-Ouais, sauf que moi je n'étais pas au courant.

-Et il s'est passé quoi ?

-Il est partie. 

-Mais encore ? 

-T'es toujours aussi curieux ?

-Je veux juste te connaître un peu plus.

-Pourquoi ça ? 

-Parce qu'on pourrait être ami.

Je fronce mes sourcils, il veut vraiment être mon ami ?

-Et bien... Je suis tombée amoureuse du lui, et pile quand on commençait à se l'avouer, il a dit qu'il devait partir. 

-Il s'appelait comment.

-Luke. 

-Attends... Luke Hemmings ?

-Ah oui, c'est vrai, vous vous connaissez tous par ici. Dis-je avec une voix emplis de sarcasmes. Ouais, c'est lui. 

Il glousse doucement puis on passe sous le grillage qui est ouvert avant de traverser quelques rues et d'arriver devant ma maison.

-Attends... C'est là que tu habites ?

-Ouais.

-C'est magnifique.

-L'enveloppe est pas mal, c'est vrai, mais l'intérieur est dégueulasse et pourri. 

Je n'attends pas sa réponse et avance vers la porte, il me suit et appuie sur la petite sonnette. Au bout d'un moment, ma mère arrive toute souriante et lorsqu'elle pose son regard sur Andy et son style décalé, son sourire s'évanouit.

-J'imagine que t'es là pour ma fille. Vous êtes pareils avec vos chaînes et vos trucs en cuir.

-Euh ouais... Andy se gratte la nuque, gêné. Je viens juste récupérer...

-Je m'en fou. Tu peux monter. 

-T'es qu'une salope ! Tu mérites même pas d'être mère ! T'es dégueulasse ! Je lui hurle dessus.

Andy se racle la gorge pour que je me taise et on grimpe les escaliers. Je passe devant lui et ouvre la porte moi même. J'avance au centre de ma chambre et respire le bonne air.

-Mmmmh... Ça fait du bien de revenir... 

-C'est vrai que ta chambre contraste complètement avec le reste de la maison. Glousse-t-il.

Je lui souris et m'avance vers mon armoire, je prends plusieurs tenues et four le tout dans un sac. J'ajoute aussi mon maquillage, ma brosse à dents et à cheveux. Ouais, personne ne me voit à part Andy mais j'en ai quand même besoin. 

Je jette mon sac à mon coéquipier pour qu'il le réceptionne et je m'avance de ma chaîne hifi avant de venir déposer mes lèvres dessus. 

-Tu vas me manquer ma chérie, on se retrouve bientôt, ne t'inquiète pas. 

-T'es tarée. 

-Et fière.

Je m'approche ensuite de mes CDs et les caresse du bout du doigt en murmurant des mots d'au revoir et de promesse de retour. 

-Bon allez, on retourne à la maison parce qu'on a un rencard à préparer tous les deux. Dis-je en reprenant mon sac.

Mylène, Kiss xx.



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