-Je pense que tu devrais inviter Juliet à sortir. Dis-je en fourrant une poignée de pop-corn dans ma bouche.

-N... Non mais t'es malade ?!

-Pourquoi ? Tu pourrais le faire ?

-Non.

-Allez quoi ! Elle te plaît ! Et ça crève les yeux que tu lui plais aussi !

-N'importe quoi... Bougonne-t-il en mangeant des pop-corn.

J'apporte une nouvelle fois la nourriture à ma bouche puis m'arrête d'un coup, regardant d'un œil mauvais ce qui se trouve dans ma main. Mais qu'est-ce que je suis en train de faire ? Ça fait deux heures que je me goinfre de ces conneries et pourtant... Pourtant ça ne me fait rien. Il y a quelques semaines, rien que d'avaler des pâtes me faisait peur par rapport à mon poids, et voilà que je mange pleins de cochonneries.

Je regarde une nouvelle fois les pop-corns puis hausse les épaules en les fourrant dans ma bouche. Au pire je suis morte, personne ne verrait la graisse en plus que j'ajoute à mon corps de cachalot.

-Tu devrais ! Je te jures !

-Tais toi !

-Mais qu'est-ce qui te retiens ?

-Je... Je n'y arriverais pas. Et puis je ne vois pas pourquoi elle s'intéresserait à moi. Non mais tu m'as vu ?

-Ouais, et t'es archi canon. Je suis sûre qu'elle bave sur toi lorsqu'elle te voit.

-Tu viens réellement de dire que j'étais canon ? Se moque-t-il, un sourire aux lèvres.

-Ferme là ! Tu sais quoi ? Je vais t'aider moi !

-Hein ? Mais non ! Je ne saurais même pas quoi dire, je vais trembler, bafouiller et bégayer toute la soirée !

-Je te dirais quoi dire moi.

-Ah oui ? Et comment tu comptes faire ça ?

-Je te rappelle qu'elle ne me voit pas, crétin. Dis-je, blasée.

-Ah oui, c'est vrai. Glousse-t-il.

-Allez ! Je tape dans mes mains et me lève. C'est partie !

-Tu vas où là ? Le film n'est pas finit !

-Il n'y a même pas de film. Je ris. C'est le générique qui passe depuis tout à l'heure.

Il souffle mais se lève aussi. J'attrape son bras et le tire à l'extérieur de son appartement. Il proteste mais me suit tout de même.

Idiot.

-C'est quel appart ?

-6b au deuxième étage.

J'hoche la tête et monte dans l'ascenseur, qui a enfin été réparé, avec lui. J'appuie sur le petit deux qui clignote et sors lorsque les portes m'en laissent la possibilité. Je cherche la porte numéro 6b et m'arrête devant la bonne porte. Avant qu'Andy ne puisse se manifester, je tape deux petits coups sur la paroi de bois.

-Oh putain... Jure-t-il en murmurant.

Au bout de quelques secondes, la porte s'ouvre. Juliet sourit en voyant Andy.

-Andy ! Comment tu vas ?

-Euh... Je... Très bien et toi ?

-Ça va. Sourit-elle encore.

-Maintenant invites là à un rendez vous avec toi. Je l'encourage.

-Est-ce que eum... Il gratte sa nuque, gêné. Est-ce que ça te dirait de sortir avec moi un de ces quatre ?

Je jure avoir vu une étincelle flambée dans les yeux de la jolie brune.

-Avec plaisir Andy.

-Je... Sérieux ? Il relève d'un coup sa tête vers elle.

-Oui.

-Dis lui demain soir, on sera vendredi ce sera cool. Je lui suggère.

-Euh... Eum... Demain soir ?

-D'accord, tu passes me prendre à vingt heures ?

Il hoche la tête, un sourire stupide collé au visage.

-Okay. Dit-il finalement.

-Okay. Répète-t-elle en souriant.

Il recule un peu puis elle ferme sa porte, il se tourne vers moi, comme un robot et sourit. Je fais un signe de tête pour qu'il me suive jusqu'à l'ascenseur, ce qu'il fait. Une fois dans celui ci, il reprend sa respiration.

-Mon dieu c'était bizarre.

-Mais non ! Tu as été génial ! Et puis elle a plutôt l'air heureuse de ce rencard.

On rit tous les deux puis on revient dans son appartement.

-Mais attends... Je l'emmène où demain soir ?!

Oops... Je n'y avais pas pensé à ça.

-Euh bah... Il y a pas un petit restaurant sympa en ville ?

-Oh si, il y a une pizzeria qui vient d'ouvrir.

-Bah voilà ! Et puis après vous pourriez vous promener au parc.

-Ouais, c'est bien ça.

On s'étale tous les deux dans le canapé et on reprend nos bols de pop-corn, comme plutôt.

-Tu as été voir Michael hier ? Demande-t-il pour casser le silence.

-Ouais. Dis-je simplement.

-Et alors ?

-J'ai réussi à l'empêcher de se doper de médicaments.

-Oh...

-Tu sais... C'est horrible de voir une personne chère à nos yeux tomber si bas et ne rien pouvoir faire.

-Je te comprends tu sais ?

-Comment ça ?

-J'ai une amie, elle aussi avait touchée le fond et je ne pouvait strictement rien faire. Son petit ami l'avait largué sans vraiment d'explication et elle ne supportait pas, elle l'aimait vraiment. Mais je suis quand même resté avec elle et rien que le fait de savoir qu'elle avait quelqu'un sur qui compter, elle s'en ai remis peu à peu. Tu devrais faire pareil avec Michael, reste avec lui et ça s'arrangera. Mais surtout, ne le laisse jamais tomber.

-Comment s'appelle ton amie ?

-Mali-Koa.

Je m'étouffe d'un coup avec mon pop-corn et pose le bol à côté de moi pour pouvoir me sauver de ma probable sur-mort.

-Est-ce que tu vas bien ?

-Mali-Koa comme dans Mali-Koa Hood ?

-Ouais, tu l'as connais ?

-Pourquoi est-ce que j'ai l'impression que tout le monde la connait alors que personne ne m'explique rien ?

-Comment ça ?

-Michael aussi la connaît, quand je lui avais parlé d'elle parce que j'avais mangé chez elle avec ma mère, il avait l'air chamboulé et m'a évité pendant une semaine après ça pour pas que je ne lui pose des questions.

-Attends... Est-ce que ton Michael est Michael Clifford ?

-Ouais pourquoi ?

Soudain, il est prit d'un rire jaune et lâche plusieurs "Mais bien sûr !", "Je suis tellement con !" ou encore "j'aurais du le reconnaître".

-Il se passe quoi là ?

-Michael est celui qui a largué Mali pour rien. C'est à cause de lui qu'elle est tombée si bas. Heureusement qu'elle a réussi à se relevé car j'aurais bien été lui péter la gueule à ton pote.

-Quoi ?! Michael n'aurait jamais pu faire de mal à une fille.

-Pourtant il l'a fait.

-Il... Il ne m'en a jamais parlé... Dis-je en baissant la tête.

-Ça remonte à longtemps tu sais ? Sûrement trois ou quatre ans.

-Je ne devais pas le connaître encore.

-Tu devrais lui demander, un de ces quatre.

J'hoche la tête et continue de manger ma nourriture. C'est pour ça qu'il avait évité si longtemps le sujet, il doit cacher quelque chose en plus.

C'est encore un mystère à élucider pour Ellen Wellingam, la demi-morte.

Mylène, Kiss xx.