À toi qui es si importante
//Parenthèse : j'avais dit que je ferais des lettres masquées. Celle-ci a bien une destinataire, mais je ne peux simplement pas lui parler et lui dire tout ce que je pense, tout ce que je ressens. Alors je le fais ici, parce qu'ici, ce n'est pas dans la vraie vie.\\
Salut, mon petit cœur.
Je n'avais pas d'idée de surnom, donc j'ai pris celui-ci. Est-ce un peu trop fleur bleue ? Est-ce inapproprié ? Déplacé ? Tout compte, fait, je m'en fous. J'ai envie de t'appeler comme ça, même si je ne peux le faire qu'ici. Mais c'est déjà un bon début, tu ne trouves pas ?
Bon... soudainement, tout ceci me paraît être une bien mauvaise idée. Mais après tout, j'ai souvent de mauvaises idées qui finissent par sembler bien meilleures à la fin. Et puis, qui sait ? Peut-être que t'adresser ces mots sans que tu le saches me libérera ? J'espère que oui. Oublier ce que je ressens n'est pas une solution, certes, mais te parler sans le faire ? T'écrire sans que tu le saches ? Tout te dévoiler sans rien te dire ? Le concept me plaît. Alors faisons cela.
Tu sais, c'est en partie dans cette optique que j'ai créé ce livre. Une lettre cachée pour tout te dire sans que tu n'en saches rien. J'ai gardé cette pensée dans un coin de ma tête jusqu'à maintenant où je l'applique enfin. Ici, je peux enfin tout déballer, tout ce que je ressens chaque jour en pensant à toi.
Comme pour la lettre d'avant, je ne sais pas par où commencer. Mais je viens d'avoir une idée. Je vais mettre des mots sur mes pensées. Un mot, une catégorie. Une raison, une chose, une explication. Et le premier mot est tout trouvé :
Belle. Ou mignonne. Parce que oui, tu es belle. Dès que je te regarde, ça me submerge.
Déjà, il y a tes cheveux blonds, qui sont bruns aux racines même si tu ne veux pas l'admettre, dont on dirait qu'ils sont faits d'or au soleil. C'est des fois l'impression que j'ai en te regardant. Que quelqu'un (un génie, c'est certain) a pris des fils d'or et les a glissés dans ta magnifique chevelure.
Ensuite, tes yeux. Waow. Ils sont tellement beaux, tes yeux. Verts, un peu marrons, ils scintillent quand tu es heureuse. Ils scintillent tous le temps. Cette même personne qui mettait de l'or dans tes cheveux a fait pareil avec tes yeux, j'en suis persuadée. Ce n'est pas possible autrement. J'aime quand tu me regardes dans les yeux. Parce que j'y vois plein de choses que je ne saurai pas décrire. Je ne tenterai pas d'essayer de le faire. Je préfère laisser ça dans le flou, l'inconnu.
Tu es tellement, tellement mignonne. Quand tu marches, par exemple. Quand tes petites jambes s'activent, quand tu fais plein de petits pas qui font que tu avances vite et qu'on doit accélérer pour te rattraper. Quand tu poses ton index sur tes lunettes en prenant un air mystérieux et que tu les remontes tout doucement en exagérant les mouvements de tes sourcils. C'est trop craquant. Il y a plein d'autres petits détails du quotidien qui font tout ce que tu es, mais je ne m'en souviens pas, là maintenant. Pas grave.
Quand tu sautes littéralement sur les gens pour leur faire tes fameux câlins surprise, quand tu te mets à courir vite pour rejoindre les potes, quand tu te disputes avec ferveur avec des gens pour une chose ou une autre, j'ai l'impression que je vais exploser de mignonitude.
Et tu es drôle. Ah ça oui, qu'est-ce que tu es marrante. Nos délires du quotidien me font être heureuse. Le franglais, par exemple. Quand tu te mets à parler franglais, faisant comme si tu étais la personne la plus géniale au monde de parler ce mélange entre deux langues et que je te suis, pour faire durer cet instant de joie... comme mardi midi, quand les autres étaient je ne sais pas où. Ces quelques minutes appartenant à nous, et rien qu'à nous étaient tellement parfaites. Et puis à la cantine, le délire du verre d'eau, les blagues à la con et tout le reste. T'es drôle, et j'aime ça. Bien réfléchi, tout me fait rire. Tes petites mimiques, tes attaques surprises, tes blagues.
Je sais que c'est absurde, mais des fois je suis jalouse. Quand, par exemple, tu préfères un autre à moi. Quand tu me dis bonjour, mais sans plus, et que deux minutes plus tard, tu dis bonjour avec un câlin à nos potes. Je sais que c'est puéril, mais je ne peux pas m'en empêcher. Ça va avec le reste, je suppose.
Après, je me sens délaissée, parfois. C'est tout aussi puéril que la jalousie, mais c'est bien là. Quand il y a une chose que moi, j'aime de tout mon cœur mais pas toi et que tu dis "Ah non, c'est nul, ça ! Franchement j'aime pas !", c'est comme si tu me disais ça à moi. Que tu me dénigrais en même temps. En refusant quelque chose que j'aime, tu me refuses en même temps. C'est un comportement de gamine, mais quoi que je fasse, je ressens ça.
Tu sais, j'ai peur. Peur pour toi, peur pour notre amitié à la fois si solide et si intangible. Car si jamais tu venais à tomber, par un moyen ou un autre, sur cette lettre, que ferais-je ? Encore, si tu la lisais sans comprendre de qui je parlais, ça passerait. Mais si tu te reconnaissais, tu me poserais plein de questions auxquelles je ne suis pas sûre de pouvoir répondre. Et dans ce cas de figure, j'ai peur que cette amitié ne s'en relève pas, ce qui serait à coup sûr une des choses les plus horribles pouvant m'arriver. Et j'ai peur pour toi, aussi. Peur qu'il t'arrive quelque chose de grave. Peur que tu me tournes le dos pour x ou y raison.
Je pense que t'as compris. Je pense que ressens un peu plus que de l'amitié pour toi et j'arrive pas à pointer la véritable nature de mes sentiments, alors si quelqu'un pouvait m'éclairer, ce serait sympa, merci. Tu m'es infiniment précieuse. J'espère que tu le sais.
Malheureusement, toute cette histoire m'amène à mon dernier mot. Un des plus forts. Le plus dur, aussi.
Impossible. Oui, ce que j'aimerais voir pour nous deux, ce que j'aimerais faire est impossible, pour plusieurs raison évidentes. Parce que nous n'avons pas les mêmes... aspirations. Parce que nous sommes, en un sens, totalement différentes, c'est un fait. Et il ne servirait à rien de le nier.
Surtout, c'est à cause d'une chose que je hais particulièrement. Ton idéal. Pas un idéal à proprement parler, quelque chose que tu voudrais devenir ou atteindre... Si je le hais tant, c'est parce que je n'y correspond pas. La raison, c'est que... c'est que... c'est un idéal masculin. Si il était féminin, ça irait encore. J'aurais toujours ma chance, si minime soit-elle. Mais non. Tu es hétéro. Et ça fait mal. C'est pour ça que tu ne pourras jamais m'aimer. Moi, je pourrai t'aimer tant que je le voudrais, tant que je le pourrai, ce ne sera jamais réciproque. Je l'ai appris à mes dépends. Ce moment que je n'oublierai jamais, où le dernier de mes faibles espoir a été anéanti. Je me souviens des larmes qui montaient dans ma gorge et que j'essayais de réfréner, ce jour-là, en cours d'allemand. Parfois, je pleure à cause de ça dans le noir, comme le dit Louane dans Secret. Quand je te fais un câlin, je suis vraiment heureuse. Je pourrais rester comme ça toute une vie. Et il y a d'autres moments, ou je te prends la main, je me permets d'imaginer une autre réalité, une réalité où tu ne me prendrais pas la main comme une meilleure amie, mais comme une petite amie. Malheureusement, ce jour n'arrivera jamais, donc je dois me contenter de rêver. Parfois, quand je te regarde, j'aimerais fondre sur toi et capturer tes lèvres grâce aux miennes, sans me soucier du regard des autres. Sans me soucier de rien. Oui, des fois, j'aimerais t'embrasser jusqu'à la fin des temps. Je sais que c'est étrange de dire ça ici, alors que tout le monde peut le lire, mais c'est le seul moyen que j'ai trouvé pour me libérer et alléger ma peine. Ça et pleurer, comme les larmes qui commencent à embuer mes yeux. Mais je les essuie, comme à chaque fois. Je dois rester forte. Pour les autres, pour toi. Il y a des moments où je voudrais m'effondrer et pleurer mais je me retiens.
Tu ne le sais pas mais... Tu ne le sauras jamais, sauf si tu lis ces mots et comprends tout. Mais il ne faut pas que ça arrive.
Je pense à toi chaque jour, chaque heure. Pas non plus chaque minute, mais c'est tout comme. Il y a des moments, je suis concentrée sur quelque chose, et puis tu débarques comme ça dans mes pensées, telle un ouragan libérateur.
Je viens d'effacer ces mots, mais j'avais écrit ton prénom, ton nom de famille. Pour le dire au monde entier que je t'avais choisie. J'aurais aimé les laisser. Mais non, c'est impossible.
Il est temps de terminer cette lettre libératrice. Et je sais par quoi je vais finir.
Je ne sais plus quoi te dire. Si ce n'est cela :
Je t'aime, je t'aime, je t'aime. Tellement, tellement, tellement.
💘Moïra au cœur brisé💔
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