La mort

Dans l'ombre

Pin pon pin pon ...

Qu'est-ce ? Des sirènes ? Une ambulance ?

J'ouvre les yeux mais ne vois que du noir ... Tiens ? C'est quoi ça? Des lumières... des taches de lumière, devant moi une jeune fille. C'est étrange, elle me ressemble ....

L'hôpital

-- Tu crois qu'elle dort ? demanda une voix féminine qui ne m'est pas inconnue.

-- Sûrement, avec le choc qu'elle a subi .... D'ailleurs, je me demande si ce sera toujours possible pour elle ...de ...d'écrire...enfin ... on en parlera quand elle se réveillera...conclut une voix d'homme grave mais douce et pleine d'une tristesse évidente .

Attends.. mais de quoi ils parlent... Comment ça, je ne pourrai plus écrire et qu'est-ce que ce « choc » *tousse* Je comprends rien.. Il faudrait que j'ouvre les yeux, leur dire que tout va bien et qu'il ne faut pas paniquer ...Mais je n'arrive pas à ouvrir mes yeux ni à bouger ma droite pourtant la gauche je la sens... Mais qu'est-ce qui va pas avec moi ?

-- Oh ! Elle a bougé, chéri ,chéri appelle le docteur et une infirmière elle a bougé vite dépêche toi !!!!cria la femme hystérique.

-- Quoi !!? Docteur, docteur venez vite !! appela t-il complètement affolé

Des bruits de pas se firent entendre dans le couloir et une porte s'ouvrit ( d'après ce que j'entendais). Quelque chose de froid et de rond en métal se posa contre ma poitrine, ma main gauche se souleva d'elle-même et frappa quelque chose.. je ne saurais dire quoi, ne voyant rien du tout.. D'une voix que je trouvais lente et monocorde, je réussis à prononcer dans un souffle :

-- Me ...tou ..chez...pas ....

La voix de la femme hystérique glapit dans un sanglot avec ce qu'on pourrait croire son mari :

-- Elle a parlé ! Oh mon dieu quel bonheur! Oh ma chérie, je suis heureuse que tu ailles bien ...

Et elle fondit en sanglots . Décidée à mettre tout au clair, je fis un immense effort pour ouvrir les yeux mais un seul s'ouvrit... La lumière était aveuglante et je ne distinguais​ rien. Au début, juste de vagues taches noires et floues se fondant avec la clarté de la pièce... mais des formes commencent à apparaître et un homme en blouse blanche, chauve, aux lunettes carrées, me dévisage lourdement ; une femme aux longs cheveux blonds ondulés me regarde elle aussi mais en pleurant, avait sur son visage une expression de soulagement. L'homme aux cheveux noirs et au regard pétillant avait la même expression. La femme se précipita dans mes bras. Ne sachant que faire, je la repoussai. Elle tomba du lit. Tout le monde autour de moi me regarda, interloqué par ce que je venais de faire. Mais rien de plus normal quand une inconnue m'enlace. Je leur demandai, surprise de leur réaction :

-- Qu'y a t-il? Qu'est-ce que vous avez? Et puis vous êtes qui? Pourquoi vous m'enlacez? Et je suis où ici !?

Rien. Pas une réponse. J'attendis mais non... Le docteur chercha ses mots et dit enfin en s'adressant au couple éberlué :

-- Eh bien, elle a de l'humour votre fille et un sacré tempérament! s'exclama t-il hilare. Mais ça ne fit rire personne.
Je le fixai.
-- Excusez-moi Docteur, mais je ne suis pas leur fille. Je ne les connais même pas, dis-je de la façon la plus polie que je pouvais, tant j'avais envie de le fusiller du regard.

Le docteur s'approcha de l'infirmière jusque là invisible, lui chuchota quelque chose. Elle sortit de la pièce et revint quelques minutes plus tard avec une chaise roulante, l'approcha de mon lit, mais je l'arrêtai d'un geste... Enfin c'était ce que je voulais, mais mon bras droit refusait de m'obéir. L'infirmière eut un coup d'oeil à mon bras, ce qui m'incita moi aussi à tourner la tête pour l'examiner. Ma tête tourna lentement... Une petite voix me disait de ne pas regarder mais je l'ignorai. Je regardai mon bras ou plutôt ce qu'il en restait, c'est-à-dire rien du tout ! Un moignon! Voilà ce qui me reste de mon bras.
Je le palpai... une douleur aigüe s'empara de mon « bras » .  C'est alors que je remarquai aussi quelque chose je ne voyais pas jusque là. L'infirmière pourtant n'était qu'à quelques centimètres de ma main gauche. Mon œil droit... Un pansement... je me figeai. Qu'est-ce que ça signifit??? Une femme qui m'enlace, un bras manquant et un œil bandé! Maintenant que j'y pense, je n'ai aucun souvenir...rien... je murmurai faiblement :

-- Comment je m'appelle ?

Personne ne répondit. Il régnait dans la pièce un silence de mort . L'homme se râcla la gorge et répondit à ma question, mais aussi à celle qu'il y avait dans mon esprit comme s'il me connaissait depuis longtemps :
-- Tu t'appelles Nina, tu as 16ans1/2, , tu pèses 54 kg, tu es née le 26 novembre 2001. Tu habites au 10, rue de la Liberté à Central, Limna, dans le pays de Drilna. Tu es au lycée de Deem Street, tes amies s'appellent Alésia , Norino et Mirinou. Tu as un chien qui s'appelle Labrad ; je suis ton père, je m'appelle Vladim Rimn, 42 ans et voici ma femme, donc ta mère Shiska Rimn 41 ans. Tu viens d'avoir un accident avec tes amies et ta petite sœur ; tu as perdu un bras, un œil et visiblement tu es amnésique . Voilà...

... Des larmes coulent de mon unique œil.
-- Mes ...mes amies vont...

-- Oui, elles vont bien. Elles n'ont que quelques égratignures.

-- Et ma ... sœur ?...

Je levai la tête devant le silence les yeux fixés au sol je les baissai aussi

-- J'ai... une derniere question .... qu' est ...ce qui s'est... passé ?

-- Vous étiez dans la voiture et vous êtes sorties car tu avais vu un chat sur la route et une voiture fonçait vers lui. Tu t'es précipitée pour le sauver, ta sœur te suivait ainsi que tes amies. Ta petite sœur s'est pris la voiture de plein fouet et toi aussi en essayant de la protéger ..ce sont tes amies qui vous ont sorti de là. Alésia et Norino ont eu des blessures à la tête ....
Il s'arrêta, voyant que je n'écoutais plus et que je répétais toujours la même chose en hurlant.

-- C'est ma faute...c'est ma faute ...c'est ma faute...c'est ma faute C'EST MA FAUTE J'AURAIS JAMAIS DU SAUVER CE CHAT J'AURAIS DU RESTER DANS LA VOITURE A CAUSE, A CAUSE ... A CAUSE DE MOI ELLE EST MORTE !!!!!!!!!!!!
Le docteur aidé de deux infirmières essayèrent de me calmer mais rien n'y fit. Ils enfoncérent une seringue dans le seul bras qui me restait et je m'effondrai .

fin

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