Ses plus sombres pensées remontaient en sa mémoire. Elle regarda la buée se former sur la fenêtre, effaçant peu à peu le reflet du garçon qui se trouvait derrière elle. Elle le connaissait bien. Même très bien. Lorsque le reflet disparu entièrement, ne laissant sur la vitre qu'un fin voile blanc, le jeune homme pensa qu'Elena allait se retourner, mais elle resta figée dans sa position. Les bras croisés sur sa poitrine, les sourcils froncés, les lèvres pincées et sa jambe droite posée sur sa gauche. Alors, Léo, déposa délicatement sa main sur l'épaule d'Elena, qui ne se retourna pas, mais se contenta d'épousseter son épaule, d'un geste de la main. La jeune fille ne montrait pas la moindre de ses émotions. Son visage sévère, indescriptible, menaçait le garçon sans même le regarder. Heureusement, car ses beaux yeux marrons profonds, étaient une faille, qui laissait s'échapper la douleur de la jeune fille. Ils étaient même brillants, et remplis de larmes, prêts à éclater en sanglot, dans les bras de son ami, comme elle le faisait il y a de nombreuses années. Elle restait forte, car elle voulait prouver à Léo qu'elle avait raison, et à qu'elle point elle savait qu'il tenait à elle. Elle voulait qu'il se rende compte qu'il était entrain de la perdre. Personne ne parlait, et dans la salle régnait un silence et une atmosphère pesants.
Léo, n'aimant pas ce silence, le brisa :

« Elena, je t'en prie, pardonne moi..»

La jeune fille se retourna, regarda le garçon avec un air de pitié, puis se remis dans sa position initiale.

« Ne m'en veut pas, mais briser le coeur à la personne que j'aime le plus au monde n'était pas une bonne idée. Ni si tu voulais de moi, ni si tu voulais d'elle. Ceci dit, ça devait être amusant. Après tout, si c'est ce que tu voulait.» réprima Elena en faisant un effort considérable pour rester calme.
«A vrai dire, ce n'était pas dans mon intention de lui briser le cœur, car mes sentiments pour elle avaient changé et que je ne voulais pas lui cacher. Elena s'il te plaît crois moi, mais si je l'ai quitté, c'est parce que je t'aime.»