Là on ne va pas parler d'un rêve comme les autres. (Non ce n'est pas le rêve lucide pour l'instant).
J'étais un jeune garçon (qu'on va appeler Naël) mais qui me ressemblait beaucoup.
Et surtout, je crois avoir compris la signification de ce rêve.
Ce rêve s'est passé pendant le mois de Mai, avant les épreuves du bac.

D'abord, j'étais au lycée. Il y avait tout les autres élèves avec moi mais...il y a un truc qui va pas. Il n'y a aucun professeur.
Le seul professeur que je vois, c'est ma prof d'histoire géographie qui nous regarde apeurée, puis qui s'enfuit par les escaliers. J'essaye de la suivre mais quand j'arrive en haut de l'escalier, elle n'est plus là...mais je vois des traces de sang.
Je rejoins les autres élèves en voulant leur dire ce que j'ai vu mais ils me coupent en disant: Les profs ne sont pas là ! C'est les vacances. Puis ils partent tous de leur côté...j'essaye de retrouver mes amis mais je ne les vois nul part. Plus personne ne se préoccupe de qui que ce soit.

Un peu plus tard, je me retrouve dans mon ancien collège à la place du lycée. Pourquoi ? Je ne sais pas...peut être qu'étant donné que les profs ont disparu on a été transféré. Même si je ne comprend pas pourquoi dans mon collège.
Bref, je sors et je serre contre moi ma peluche Thomas: C'est une peluche d'un cocker avec un trèfle à 3 feuilles sur le flanc que j'ai depuis mes 5 ans, c'est elle qui m'a aidé à développer mon imagination. J'ai créé la Forêt Magique, le lieu où je stocke mes créations. Cette peluche est le symbole de toute une enfance.

En sortant, mon père m'attend. Il a l'air énervé de devoir venir me chercher. Il me dit que la voiture est de l'autre côté de la rue et me demande de lâcher ma peluche car sinon, les gens autour vont me regarder bizarrement. Je fais mine de lui obéir mais je cache Thomas dans mes habits. Il pleut, on entend des bombardements au loin. On traverse la route et une voiture qui arrive à toute allure manque de me renverser. Je me retourne et je vois que mon père a disparu...
Et je vois que tout les autres parents qui venaient chercher leurs enfants ne sont plus là.
Je remarque un groupe de jeunes de tout âge sur le trottoir d'en face qui lance à tout le monde dans la rue: Dépêchez vous, il faut qu'on atteigne le tram et on pourra rentrer chez nous !

Je les suis, tout les enfants sont avec eux. Je remarque une petite fille de primaire qui est perdu alors je lui prend la main et je la rassure pour qu'elle vienne avec moi.

On marche longtemps au sein de Bordeaux (la ville d'où je viens). Je jette un coup d'œil derriere, il n'y a personne mais je distingue les silhouettes de quelques personnes avec un masque noir et des bombes ou des espèces de projectiles en main. Ils essayent de nous attaquer alors on se met à courir.

On atteint le tram et on l'attend, sous la pluie. Il fait sombre, on ne voit presque rien. Un seul tram arrive, ce n'est pas un tram que je reconnais. Il s'appelle Oray ou quelque chose comme ça. La petite fille et pleins d'autres jeunes montent dedans.

Je ne comprend pas car du coup je ne sais pas si je dois prendre ce tram pour rentrer chez moi, à Villenave d'Ornon. Je retrouve mes amis du lycée mais aussi du collège et du primaire. Je leur demande si ils peuvent vérifier si y'a un autre tram pour Villenave d'Ornon mais elles me disent qu'elles n'ont pas Internet.

Et là...les adultes avec leurs masques arrivent et ils nous lancent leurs bombes...ça explosent partout et une de mes amies de primaire est tuée sous mes yeux. La rue est en pente d'un côté et en descente de l'autre. Certains jeunes s'enfuient par la voie la plus facile, la descente. Mais moi...je m'enfuis par la pente, la voie la plus difficile avec une dizaine de jeunes.

On continue de courir en entendant des cris et des bombardements et là, on tombe sur 3/4 personnes...mais ce n'est pas vraiment des adultes ni des adolescents. On aurait dit un entre deux, comme des étudiants ou quelque chose comme ça. Ils sont armés.
Ils nous observent et ils trouvent qu'on réagit « normalement », qu'on est pas infecté. Ils nous demandent de les suivre avec précaution en disant qu'on est en sécurité avec eux maintenant.
Pendant qu'on marche avec eux, je vois mon père sur un bord de route qui a l'air panique. Je fonce vers lui, heureuse et je lui attrape le bras et je lui dis: Papa ! S'il te plaît viens avec nous !

Mon père m'oblige à le lâcher et me répond sur un ton froid: Non, laisse moi. On ne se connaît plus.
Et il m'abandonne...

Et c'est là que je me réveille.

Alors. Maintenant, passons à l'explication car je crois avoir compris ce que signifiait ce rêve.
Il s'agit tout simplement d'une matérialisation de ma peur de devenir adulte.

Explications du Rêve:

Déjà, la disparition des profs.
Tout mes camarades de classe sont heureux de quitter le lycée après le bac...tous sauf moi.
Dans ce lycée j'ai trouvé des profs qui me comprenaient, qui me faisaient rire. Avec qui j'apprenais bien. Ma prof d'histoire fait partit de mes profs préférés. Et je n'ai pas envie de leur dire au revoir...je veux continuer à étudier avec eux.
En quittant le collège, j'ai perdu contact avec mes profs et j'ai peur que ça fasse pareil avec ceux du lycée...d'où la disparition des profs et le fait que je sois la seule à m'inquiéter.

Ensuite, j'ai dit que ma peluche Thomas symbolisait mon enfance et c'est la vérité car c'est vraiment elle qui m'a aidé dans les moments les plus durs de cette période. Elle était tout pour moi.
Mon père qui me demande de ne pas montrer Thomas, c'est comme quand on vous dit de laisser partir cette part d'enfant en vous...mon père dans ce rêve veut que je me comporte comme une adulte responsable et le fait que je tienne Thomas, que je sois encore une enfant. Ça ne lui plaît pas.

La voiture manque de me renverser...au début je ne comprenais pas mais je pense que c'est une allusion au code.
Je vous explique...
Mes parents me mettent la pression pour que je réussisse le code cette année. Car comme ça, je pourrais passer au pratique, avoir mon permis et ma propre voiture. Et ainsi, ils n'auront plus besoin de m'amener et peut être même...que je pourrais habiter ailleurs puisque j'aurais mon propre mode de déplacement.
En plus, j'ai peur de conduire une voiture...je suis hypersensible et je ne serais jamais capable de supporter les insultes des autres conducteurs ou de me concentrer sur tout et j'ai peur d'être responsable d'un accident.
Et ça...je ne suis pas prête.

Et cette voiture qui fonce en manquant de m'écraser fait disparaître mon père et tout les autres adultes. Car dès que j'aurais le permis, je commencerais à m'éloigner d'eux.
Enfin...la petite fille de primaire je crois que c'est moi tout simplement. C'est cette enfant perdue, qui n'a pas conscience de ce qui va arriver...

Dans le groupe d'enfants qui s'enfuyaient, y'avais tout les âges. Ils représentaient chaque étape de ma vie et les plus âgés étaient les plus apeurés car c'est ceux qui étaient plus conscients qu'ils étaient en danger...ou peut être parce que c'est ceux qui se rapprochent de plus en plus de l'âge adulte et qu'ils commencent à comprendre tout le danger qui va avec. Alors que quand t'es un enfant, tu penses pas à ça ou tu crois qu'être un adulte c'est génial. Plus tu grandis, plus tu en as peur...En tout cas c'est ce qui s'est passé avec moi.

Les adultes qui nous bombardent...je crois que c'est simplement ce qu'on redoute de l'âge adulte. Les responsabilités, le travail, l'argent, le temps qu'on perd, les amis, la famille...c'est ce que moi je redoute. Dans ce rêve je n'ai pas peur des adultes mais j'ai peur de la phase adulte. J'ai peur de moi même en devenir un...
Et c'est un truc qu'on retrouve vers la fin avec la phrase: Ils ne sont pas infectés. Infectés de quoi ? De la vie d'adulte tout simplement.

Je n'ai pas d'explications pour le tram Oray car cette destination m'est inconnue...mais je pense que c'est une sorte de tram qui est sensé t'amener à ton futur. Moi j'ai refusé d'y monter.
Toute ma vie, j'ai toujours eu peur de grandir car j'ai peur du futur. J'ai peur de ne pas réussir. J'essaye de m'éloigner un maximum du futur, je préfère le passé. Et le fait que j'ai refusé de monter dans le tram, je pense que c'est parce que je refuse de faire face au futur et de laisser l'avenir me guider.

Mais finalement...les problèmes d'adultes nous rattrapent et nous bombardent.
Encore une fois, mon amie de primaire, symbole de l'enfance qui est tuée.
Et là...truc intéressant. Il y a une descente, plus facile pour y échapper. Et une montée. Plus difficile.
Ceux qui ont pris la descente sont ceux qui réussiront mieux dans la vie d'adulte, car ils éviteront un maximum ces problèmes....
Mais moi, je prend la montée...je m'attend à ce que mon avenir soit semé d'embûches et de problèmes...
Et pourtant, j'arrive à leur échapper même si ça a été difficile.

On arrive devant ces jeunes adultes...des étudiants car après le bac, ma nouvelle vie commencera avec ma vie d'étudiante. C'est vers cet âge là que tu rencontres tes amis pour la vie adulte. Que tu prend conscience de ce que tu vas faire exactement plus tard, que tu développe ta vraie personnalité et peut être même que tu rencontre ton amoureux/amoureuse.
Et ils représentent justement cette étape.

Le fait qu'ils disent: Ils ne sont pas infectés.
Nous ne sommes pas encore infectés par les responsabilités des adultes. Car nous cherchons encore à profiter de la vie et a s'amuser. C'est peut être aussi pour ça qu'on a pris la pente...ça a été plus compliqué pour nous parce qu'on voulait d'abord se faire plaisir plutôt que de s'assurer un avenir immédiatement...mais nous avons quand même réussit.

Mon père qui m'abandonne, la peur de devoir quitter mes parents et qu'on ne se parle plus, encore une fois...