1 rendu concours de @Cinais1820 et de @senidb

Hello Cinais1820  et  @senidb voici mon histoire pour le concours thème fantastique. Bonne lecture ☺️

Chapitre 1 : Le murmure des autres

Eliot avait toujours été différent. Depuis qu’il était enfant, il entendait ce que les autres ne disaient pas. Les pensées des gens, leurs secrets enfouis, leurs jugements silencieux , tout cela défilait dans son esprit comme une cacophonie incessante.

Au début, il avait cru que c'était un don. Il lisait dans les pensées pour deviner les besoins des autres, anticiper leurs souffrances et les apaiser avant même qu’ils ne demandent. Eliot se sentait utile, presque indispensable.

Mais ce pouvoir avait un prix.

Quand il tendait la main pour aider une voisine à porter ses courses, il entendait : “Il pourrait faire un effort, on dirait un déchet ambulant.”
Quand il soignait le chien blessé d’un inconnu, une pensée perfide traversait son esprit : “Ce gamin me donne la chair de poule. Il doit avoir un truc pas net.”

Peu importait ce qu’il faisait, il n'était jamais à la hauteur dans leurs têtes. Leurs pensées étaient comme des couteaux, et chaque jour, ils l’entaillaient un peu plus.

Eliot avait trouvé une solution temporaire : la musique. Des écouteurs vissés sur ses oreilles, il noyait le bruit des pensées dans des symphonies puissantes ou des riffs de guitare. Mais la musique n’était qu’un mur fragile. Les pensées passaient parfois au travers, comme des murmures sournois dans un cauchemar.

Il vivait seul, dans une petite chambre encombrée de livres, de disques et d’un lit défait. Son visage, reflété dans le miroir craqué près de la porte, lui renvoyait une image qu’il détestait : un garçon maigre, à la peau pâle et aux cernes violacées. Il n’était ni beau, ni fort. Il n’était qu’un écho fragile des héros qu’il lisait dans ses bandes dessinées.

Pourtant, il s’accrochait à ses valeurs : il voulait croire en la bonté, au fait que chacun méritait une seconde chance. Même si les pensées qu’il lisait lui prouvaient le contraire.

Un soir, alors qu’il rentrait sous la pluie, Eliot tomba sur un groupe d’adolescents autour d’un feu de poubelle. Le plus jeune pleurait silencieusement, serrant un sac à dos contre lui. Eliot n’avait pas besoin de lire leurs pensées pour comprendre : ils étaient en train de le dépouiller.

Il hésita. Le gamin avait besoin d’aide, mais était-ce vraiment son rôle ?

“Regarde-toi, tu ne sauveras jamais personne,” s’insinua une pensée. Mais cette fois, elle venait de lui.

Il s’avança malgré tout, ignorant la peur qui tambourinait dans son cœur.

Chapitre 2 : Le poids des esprits

“Lâchez-le,” lança Eliot d’une voix qui se voulait ferme. Les adolescents se retournèrent, le détaillant de haut en bas.

“Et tu vas faire quoi, toi ?” ricana l’un d’eux, un garçon au visage marqué par l’arrogance. “On dirait qu’il sort d’un cimetière.”

La pensée transperça Eliot, mais il se força à rester immobile. Il se concentra, plongeant dans l’esprit du meneur. Là, derrière les insultes et le mépris, il vit autre chose : une peur sourde, un souvenir d’enfance où ce même garçon avait été à la place du gamin qu’il brutalisait.

“Tu ne veux pas faire ça,” murmura Eliot, sa voix plus douce. “Tu sais ce que ça fait d’avoir peur. Tu sais que ça te poursuit.”

Le meneur tressaillit. Ses amis, eux, riaient encore, mais Eliot remarqua la tension dans ses épaules.

“Je... Je m’en fous,” cracha-t-il finalement, en se détournant. Mais ses pensées hurlaient autre chose : “J’aimerais disparaître. J’en ai marre.”

Le groupe finit par s’éloigner, laissant le garçon seul avec Eliot.

“Merci...” balbutia l’enfant en essuyant ses larmes.

Eliot hocha la tête, mais le remerciait-il vraiment ? Une pensée fugace de l’enfant lui parvint : “C’est quoi son problème ? Pourquoi il a l’air aussi bizarre ?”

Le cœur d’Eliot se serra. Il se détourna, serrant ses écouteurs contre ses oreilles.

Ce soir-là, Eliot rentra chez lui plus abîmé qu’il ne l’était déjà. Ce n’était pas la première fois qu’il aidait quelqu’un, et ce ne serait pas la dernière. Mais à chaque fois, il avait l’impression de s’éloigner un peu plus de l’humanité.

Il posa son casque sur ses oreilles, laissant la musique saturer son esprit. Ses valeurs lui disaient de continuer, mais sa douleur murmurait le contraire.

“Pourquoi je fais tout ça ?” demanda-t-il à la pièce vide.

Et pour la première fois, personne ne lui répondit.

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