C'est bientôt les vacances, pour @leo10buys
Alors tu m'a demandé un résumé, donc le voici :
C'est les vacances. Mais celles là, ce ne sont pas des vacances qu'on attend avec impatience. En tout cas pour Lina, à cause de la situation de son petit ami. Une situation très grave qui la fait souffrir. Alors, pour se divertir, elle décide de partir à Venise, comme le souhaitait le couple autrefois. Pourtant, un événement qui va chambouler sa vie va annuler son départ.
Bon c'est pas ouf mais voilà !
Ces vacances là...
Il faut que je m'en aille. Je le sais. J'en ai besoin. J'ai besoin d'extérioriser tout ça. Ça me changera les idées. En plus, c'est bientôt les vacances. C'est le meilleur moment.
Oui, oui, c'est une excellente idée. Il faut que je parte. Mais où ? Pas trop loin, je n'ai pas assez d'argent pour me payer un avion pour Hawaii. Peut être en Italie ? Oui, me gaver de glaces me fera du bien. En plus, je pourrai prendre le métros ou le bus.
J'irai visiter la basilique Saint Marc. Faire un tour de gondole. Voir le palais des Doges. Tellement consommer de glaces straciatella que je me mettrai à détester ce parfum.
Oui, ça semblait être un bon programme. Peut être même qu'il sortira de ma tête un instant.
Papa et Maman voudront m'accompagner. Je refuserais. Je leur dirai que je veux être seule, que j'ai besoin de réfléchir et de me poser.
Mais... et ensuite ? Quand je reviendrais ? Que se passera-t-il ?
La raison de mon mal être aura-t-elle disparu ?
Je referme mon journal en serrant les dents. Je luttai contre les larmes de rages qui me menaçaient.
Ça faisait mal. Très mal. Peut être qu'à Venise, loin de tout ça, la douleur s'apaiserait un peu.
Je descendis les escaliers pour aller annoncer mon projet à mes parents. Ils se montrèrent encore plus compréhensifs que ce que je ne le pensais. Ils savaient très bien à quel point je souffrais, alors ils acceptèrent même de m'aider financièrement. Ils tentèrent de me convaincre de les laisser partir avec moi, mais je refusais. Je les aimais de tout mon cœur, mais leur présence à mes cotés me rappellerait sans cesse que, lui, il ne pourrait pas venir.
Je remontais pour réserver mon billet d'avion. Mon départ était prévu pour le dimanche qui arrivait. Dans deux jours. Le véritable début des vacances, juste après Samedi.
Il ne serait pas encore sorti de l'hôpital.
Mais il fallait que je lui dise au revoir, alors dès le lendemain de la validation de mon projet, et la veille de mon départ, je pris ma voiture et je me dirigeai vers l'hôpital.
Quand j'arrivais, je me présentai à la dame de l'accueil :
-Lina Vasseur. Je viens voir Matteo Hamon.
-Chambre 178.
Je la remerciai et montai les escaliers, puis arpentai les couloirs jusqu'à sa chambre. Arrivée devant la porte, j'hésitai, puis je toquai et rentrai sans plus d'hésitation dans la chambre de mon copain.
Mon copain atteint d'une cardiopathie ischémique.
L'une des maladies les plus mortelles du monde.
J'ai fait des recherches dessus. C'est l'une des principales causes de mortalité à cause d'une maladie du monde. Elle est responsable de seize pour cents de tous les décès enregistrés dans le monde, soit, en 2019, huit virgule neufs millions de personnes.
Un chiffre énorme. Et parmi ces huit virgules neuf millions, mon copain.
Je m'approchai de lui. Il ouvrit difficilement les yeux. Je lui souris doucement, tentant de retenir mes larmes. Il en était à un point très grave. Les médecins disaient qu'ils ne pouvaient plus rien pour lui. Et le voir tellement faible, allongé dans son lit...
Je soupirai, m'approchai de lui, lui déposai un doux baiser sur le front, et lui attrapai la main.
Il me dit faiblement :
-Salut, Lili.
Je souris tristement devant le surnom qu'il m'avait donné.
-Salut Matt. Ça va ?
Je connaissais très bien la réponse, et lui aussi, mais il ignora les tuyaux qui s'enfonçaient sous sa peau pour me répondre d'une voix rauque et sifflante:
-Tranquille, tranquille. Je suis juste légèrement indisposé, je suis pas sûr de pouvoir partir en vacances... Tu vas quelque part, toi ?
J'inspirai une longue inspiration. J'avais l'impression de manquer d'air. Comme s'il n'y avait plus assez de dioxygène dans cette petite chambre. Alors que j'avais juste la gorge nouée.
-Je... j'ai décidé de partir à Venise...
Il a perdu son sourire et est resté silencieux un instant. Moi, les larmes me sont montés aux yeux. Et s'il désapprouvait mon idée ?
Le silence était insupportable, alors, avec un sanglot dans la voix, j'ai dit :
-Comme on voulait le faire tous les deux... tu sais ? Mais je me suis dit...
Je fermai les yeux. Je ne pouvais pas le dire. Je ne le pouvais pas. Et pourtant les mots restèrent présent dans mon silence.
« Comme je me suis dit que pour toi, c'était fichu... Que tu allais mourir avant... »
Il m'a regardé avec une grande tristesse dans les yeux, et il m'a demandé :
-Tu veux y aller, même si ça implique d'y aller toute seule, tant que je suis encore vivant ?
J'ai éclaté en sanglots. Cette fois, impossible de retenir mes larmes. Pourquoi, mais pourquoi il prononçait ces mots ? Lui, mort ? Étendu dans un cercueil, ses beaux yeux bleus fermés à jamais ? Non, non, impossible, pas Mattéo. Non. Je ne m'en remettrai jamais.
Et pourtant, il avait raison.
Nous voulions y aller ensemble, juste tous les deux, en bon couple de dix-huit ans. Notre première sortie. Peut être que c'est lui qui aurait offert les glaces. Peut être qu'il m'aurait invité au resto, peut être même, qui sait, qu'après quatre ans de relation, il m'aurait demandé en mariage.
Mais tout ça, c'était des peut être.
Le quand, c'était : « quand il va mourir ».
C'était trop tard pour faire tout ça, trop tard pour y aller. Trop tard. Il allait mourir. Bientôt. Il allait emporter mon cœur avec lui. Alors pas grave si je devais y aller seule. Pas grave. J'accrocherais un petit cadenas je ne sais où, et je lui rapporterais la clé. Et il y aurait une trace de notre amour pour toujours.
-Tu penses que c'est une bonne idée ? lui demandai-je en tentant de sécher mes larmes.
Impossible, il y en avait tellement.
Il me sourit, et me répondit :
-Fais le pour nous deux, Lina.
Il approuvait. Alors j'allais y aller. Et ça allait faire mal. Ça allait faire très mal. Parce qu'il ne serait pas avec moi. Parce qu'il ne le pourrait pas. Parce que ce serait certainement ses dernières vacances. Parce qu'il allait mourir. Et que moi j'allais rester en vie, dans ce monde, qui serait à jamais en noir et blanc, sans lui pour rajouter les couleurs.
J'avais envie de hurler. Comment c'est possible de vivre quand la seule personne que vous aimiez comme je l'aime vous quitte, bon sang ?! Je ne m'en remettrai jamais. Jamais. Jamais. Jamais. Jamais.
La douleur, la peur me faisaient perdre la tête. Les mots tournaient en boucle dans ma tête.
Je ne pourrais pas continuer. Je ne pourrais pas me relever. J'en mourrai. Assurément.
Ce fut la main qu'il passa doucement sur ma joue qui me sortit de mes pensées.
Il me sourit, et, pour la première fois depuis bien longtemps, je vis une larme qui coulait sur sa joue.
Une larme.
Il ne s'était plus autorisé à pleurer devant moi après la découverte de sa maladie.
Et là... Une larme.
C'est là que je sus. Il n'en avait plus pour longtemps.
Il fallait que je me dépêche.
Avant qu'il ne soit trop tard.
Et c'est comme ça que le lendemain, je me suis retrouvée à garer ma voiture sur le parking de l'aéroport.
Je me suis ensuite dirigée vers l'intérieur. Il me restait une heure avant que mon avion n'arrive, alors je me suis assise sur un fauteuil, et j'ai écouté le jeune homme, qui, pas très loin, jouait de la guitare.
Il jouait très bien. Au bout d'un moment, une jeune fille qui lui ressemblait énormément est arrivée, et elle s'est mise à chanter.
Je ne connaissais pas cette musique, mais elle était triste, et ce n'était absolument pas ce qui me fallait pour commencer ces vacances. Pourtant, je n'ai pas bougé, et j'ai continué à les écouter, toutes mes pensées dirigées vers Matt. Matt, toujours dans son lit. Matt, qui aurait aimé être là avec moi. Matt qui allait mourir.
Les larmes ont commencé à dégringoler. C'est fou comme je n'arrivais pas à me sortir ces pensées de la tête, comme je n'arrivais pas à me distraire. Je restai fixée sur l'horreur de notre situation, je me faisais du mal. Je n'arrivais pas à ce qu'il en soit autrement. Et j'avais mal, j'avais peur, j'étais en colère. Je souffrais, j'étais terrifiée, je n'arrivais pas à réaliser. J'allais le perdre. Lui. Non. Non. Ne pas y penser. Pas maintenant. Ça allait arriver, obligé, alors autant ne pas se torturer, et attendre d'y être.
Mais... mais Matt allait mourir. Mon Matt, celui qui était allongé, énormément affaibli, sur son lit d'hôpital. Mais aussi celui que j'avais connu heureux et en forme. Celui qui courait après m'avoir volé mon livre. Celui qui me regardait dans les yeux avec son petit sourire en coin. Celui qui était heureux. Celui qui me rendait heureuse.
Sans même que je m'en soit rendu compte, la fille s'était arrêtée de chanter, et elle était venue s'accroupir devant moi. Elle avait dû voir mes larmes.
-Mademoiselle, est-ce que ça va ? me demanda-t-elle.
Je secouai la tête de haut en bas, alors qu'en moi, c'était l'orage. Elle sembla s'en apercevoir, et insista.
Pourtant, je ne dis rien. Mes lèvres restèrent closes. Je ne pouvais pas parler. Ça faisait trop mal.
Elle était toujours là, accroupie devant moi, une main sur ma cuisse, à attendre que je dise quelque chose, quand mon téléphone a sonné dans ma poche.
Je l'ai sorti. C'était Mme Hamon qui m'appelait. La mère de Matt.
Un horrible pressentiment m'a écrasé les entrailles tandis que je décrochai sous les yeux de la fille et de toutes les autres personnes autour de moi.
-Allô, Mme Hamon ?
Je m'attendais à ce qu'elle me dise de l'appeler Elise, mais elle s'est contenté de sangloter.
Sans rien dire.
Juste des larmes.
Le bruit autour de moi s'est arrêté. Je n'entendais plus que les sanglots de Mme Hamon. Et mon cœur qui se brisait. Mon souffle qui se coupait. Mon bonheur qui s'achevait. Mon espoir qui se détruisait.
Moi, qui tombais.
Et ces vacances là, je ne les passais pas à Venise. Mais au cimetière.
Deuxième place du concours !
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