Concours #1
Je suis moi. Enfin, jusqu'à aujourd'hui, je pensais être moi. Mais, maintenant, je ne suis plus sûr de rien. Je... Je suis perdu, je suis comme au fond d'un trou.
Hier, un inconnu est venu me parler. Il avait un accent étrange et savait tout sur moi. Et il m'a dit :
« Je te cherchais. C'est drôle, je te pensais plutôt brun, comme lui. »
Il m'avait regardé, de ses grands yeux bleus. À la fois comme si j'étais un diamant fait de platine, et comme un affreux monstre aux ailes de chauve-souris. À bien y réfléchir, dans ses yeux se reflétait surtout une profonde réflexion. Qu'importe, j'aurai préféré ne jamais entendre ce qu'il avait à me dire. Je ne serai pas si déchiré, et ma vie ne serai pas un mensonge.
Sans que je ne puisse protester, il a posé sa main sur mon front. Elle était froide, froide comme la glace. Ses pupilles se son révulsées, ne laissant à ma vue qu'une paire de terrible yeux blancs. Ma tête s'est jetée en arrière d'elle-même, et j'eus, sans toujours savoir si c'était réel, l'impression de tomber.
Soudain, je me retrouvai dans une pièce sombre, éclairée par quelques torches aux flammes dorées. J'étais debout près d'un immense lit, où respirait difficilement un homme aux longs cheveux bruns, dont le front était serti d'un diadème d'or et de platine plaqué. En face de moi, un autre jeune homme, légèrement plus âgé, aux mêmes cheveux bruns, plus court toutefois, était penché au-dessus de lui, et je put remarquer une larme qui roulait sur sa joue.
À côté de lui, une jeune fille l'observait. Elle semblait perdue, mais, au contraire de moi-même, elle semblait le cacher. Ses cheveux blond-dorés retombaient en cascade sur ses épaules et ses grands yeux pétillaient comme ceux d'un guerrier ayant remporté une victoire. Est-elle contente de la souffrance de l'homme ? me demandai-Je. Cela me semblait peu probable, puisqu'elle ne le connaissait visiblement pas.
Un éclair aveuglant illumina la pièce. Je me retournai vivement dans cette direction, cachant mes yeux de la main. Quand enfin la lumière s'estompa, je découvrit un impressionnant personnage dont les longues mèches claires brillaient de milles feux. La longue tunique parsemée d'étoiles qu'il portait éclairait la pièce d'une douce lumière chantante.
« Je m'appelle Adler, déclara-t-il de sa voix profonde. Ravi de voir que vous allez bien, jeunes gens. »
Bien... Je ne me sentais pas vraiment à mon aise, et l'homme qui était étendu sur le lit allait tout sauf bien. Le dénommé Adler sembla remarquer mes hésitations, et il continua:
« Ne vous en faites pas pour lui. Il s'en remettra, même si il n'est plus tout jeune. »
Il marqua une pause, posant ses yeux terriblement clairs sur moi. Puis, ses pupilles glissèrent vers la jeune fille, avant d'observer le dernier. Adler se racla la gorge, semblant chercher ses mots.
« Le règne d'un roi elfe peu durer plus d'un siècle, mais la maladie de Sa Majesté nous a rappeler qu'il ne dure pas éternellement. Pour que ses héritiers puissent lui succéder au mieux, chacun d'eux est confié à un peuple. Le peuple de Défi, le peuple de Triomphe et le peuple de Noblesse. »
Une minute... Quelqu'un peut m'expliquer ce qu'il baragouine ?
« Il est temps pour vous de choisir qui succédera à Sa Majesté quand celui-ci succédera.
- QUOI ?! m'écriais-je aussitôt. Il est hors de question que je fasse quoi que ce soit ! Atterrir dans un endroit bizarre avec l'autre qui raconte n'importe quoi, pourquoi pas... Mais j'ai déjà assez de problèmes chez moi !
- Veuillez l'excuser, Adler. Je crains que le peuple de Défi n'aie que trop bien tenu sa promesse. »
L'inconnu de la rue était apparut si soudainement que je ne l'avais pas tout de suite remarqué. Il me fixait comme pour me mettre en garde. Il s'approcha d'Alder et lui murmura quelque chose à l'oreille, et celui-ci hocha la tête.
« Princes Tauron et Aldaron, Princesse Linaewen, soyez les bienvenus dans le palais de Sa Majesté Anario des Elfes. »
Avant que je ne puisse demander si je me trouvais à mon insu sur le tournage d'un film, Adler écarta la main et nous nous retrouvâmes sur un balcon. Je fermai les yeux, de peur de tomber, avant de les entrouvrir doucement. Le marbre était sculpté en une fine barrière pour nous empêcher de tomber. Plus je l'étudiais, plus je découvrais dans les fines formes des milliers de créatures magnifiques. Je relevai les yeux. Ce que je découvris me coupa le souffle, et je sus que je n'oublierai jamais cette première vision.
Nous nous trouvions dans une vallée. De chaque côté s'élevaient les pans escarpés de montagnes couvertes de forêts. Tout en bas, bien des centaines de mètres en dessous de moi, coulait une rivière de couleur du ciel. C'était le bleu le plus pur que je n'avais jamais vu. Sur ses côtés, des collines et des pans rocheux s'appuyaient contre les montagnes. Les arbres que je voyais étaient grands, imposants, magnifiques. Leurs feuilles et couleurs variaient d'un bout à l'autre de la vallée, entre un beau vert sombre et un vert aussi clair que le ciel. Entre eux, je distinguai des habitations. La plupart étaient blanches, certaines se confondaient dans le brun des troncs, d'autres encore dans le vert du feuillage. Mais il y avait quelque chose qui faisait de cet endroit le plus beau que je n'avais jamais vu.
Toutes ces choses, des roches aux habitations, en passant par toutes ces plantes, brillaient sous le soleil couchant d'un éclat si pur...
« Tu ne rêves pas », déclara une voix grave derrière moi.
Je me retournai. Il ne s'y tenait que l'inconnu de la rue.
« Cet endroit existe bel et bien, loin de la perfide convoitise des hommes.
- Qui êtes-vous ? demandai-Je, ne sachant que répondre.
- Moi nom est Herendil. Je suis le messager de Sa Majesté, expliqua de sa voix profonde.
- Et où suis-je ? » continuai-Je. Des milliers d'autres questions flottaient dans ma tête, et sans doute faudrait-il des jours pour que l'on puisse répondre à toutes, et de la magie pour qu'ils ne s'en forment pas de nouvelles dans mon esprits. Le « messager » me fixait intensément.
« Tu te trouves à Araeron, au royaume des elfes.
- Très drôle.
- Ce n'est pas une blague. »
Il me tendit ses deux mains, ouvertes. Je le regardai, incertain, mais il ne broncha pas. Doucement, j'y posai mes propres mains. Aussitôt, ma vision se brouilla.
Il fait sombre. Seule, une torche éclaire la pièce. Juste en dessous, une jeune femme berçait un poupon à peine âgé de deux jours.
« Je suis désolé, Anario.
- C'est comme ça depuis la nuit des temps. Tous les rois avant moi ont vécu ce déchirement.
- Quand il sera temps, j'irai le chercher moi-même.
- Merci, Herendil. Mais où...?
- Pourquoi pas le Peuple de Défi ?
- Ce ne sont pas les plus belles créatures...
- Certes, mais il y apprendrait bien des choses.
- Très bien.
Je clignais des yeux, avant d'être à nouveau emporté dan s'un tourbillon de temps.
Dans la rue, peu de monde est encore de sortie. Il fait beau, mais il fait froid. Un homme porte un paquet de couvertures dans ses bras. C'est Herendil.
Il s'approche d'une petite maison en pierre beige et rougeâtre. Il y toque, et attend patiemment. Un homme lui ouvre. Il est grand, robuste, et porte un panier à la main. On les entend parler. Herendil dépose avec soin le paquet de couvertures dans les bras de l'homme. Celui-ci proteste, mais l'elfe a déjà disparu.
« Je dois te ramener chez toi, déclara Herendil, me tirant violemment de ma transe.
- Mais...
- Tu comprendras bien vite ! »
Avant que je ne puisse protester, je me retrouvai au même endroit que le matin même.
Assis dans le canapé, je réfléchis. Ai-je rêvé ? C'est impossible, je suis incapable d'imaginer tout ça. Je regarde autour de moi. Cette maison, je l'ai toujours connue, c'est là où j'ai grandis. Mes parents n'ont jamais développé de lien très spécial avec moi, il faut dire qu'ils travaillent beaucoup. Ils sont partis de rien, et maintenant, ils dirigent une grande entreprise. Pour eux, tout ce qui compte, c'est que je fasse de bonne études. J'ai 17 ans,je passerai bientôt mon bac, j'ai sauté une classe. Il est déjà vingt heure, et ils ne sont toujours pas rentrés. J'aimerai tellement retourner là-bas...
J'aurai préféré ne jamais entendre ce qu'il avait à me dire. Je ne serai pas si déchiré, et ma vie ne serai pas un mensonge.
En soupirant, je pose mes mains sur mes cuisses. C'est alors que je sens un bout de papier dans ma poche. Une preuve ? Je le sors avec empressement, et découvre une feuille pliée. Impatient, je la déplie. En écriture manuscrite, je découvre un texte.
Cher Aldaron,
Je suis désolé de t'avoir brusqué. Sache que tous ce que je raconte est réel, et que t'es parents sont au courant. Selon nos ordres, ils n'ont pas eu le droit de te divulguer quoi que ce soit, car cela aurait accéléré ta croissance magique avant l'heure. Tu es un elfe, Aldaron, placé chez les humains, appelés « Peuple de Défi », selon la tradition, et pour te protéger de la maladie de ton père, le roi Anario.
Dès que tu te sentiras près, tu pourras rentrer au palais des elfes. Je t'expliquerai tout.
Herendil.
Aujourd'hui, quand j'y repense, je ris. Finalement, mon père va mieux. Tauron et moi ne sommes pas encore obligé de nous battre à l'épée pour choisir qui sera roi. J'ai pu apprendre à les connaître. Tauron et Linaewen sont mes frères et sœurs de sang, après tout. Linaewen est gentille, même si elle se cache sous ses airs fiers, qu'elle tient sans doute de son peuple d'adoption, le « Peuple de Triomphe », les Griffons. Tauron a toujours l'air d'un roi.
Un jour, peut-être, j'écrirai la suite de mon Histoire. Mais pour l'instant, je suis trop occupé. Les dragons en ont encore fait des siennes dans les pointes de l'Himalaya.
Au revoir,
Prince Aldaron des Elfes.
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