Emma et Mathilde

C'étaient deux sœurs, deux sœurs sans avoir la même mère et encore moins le même père, ni biologique ni adoptif. Mais elles étaient sœurs aux yeux de tous elles se ressemblent comme deux sœurs. Depuis toutes petites, elles se suivent de classe en classe, d'écoles en écoles. Deux petites filles orphelines.

Tous le monde, je dis bien tous le monde croyaient dur comme fer qu'elles étaient sœurs, d'ailleurs ça arrangé pas mal les assistants sociaux, les papiers et tout le bazar qui va avec ses gosses sans parents.

Mais personne n'a jamais compris, elles ne s'entendent pas, elles se détestent, entre elles il n'y a rien d'autre que de la jalousie, une volonté de faire mieux que l'autre. Tout le temps, partout et sur tout les sujets. En classe, les notes étaient un concours des plus importants pour elles mais surtout sujet de dispute immense. A chaque fois les points sont recomptés plusieurs fois et malheur s'il y a eu préférence pour l'une d'elles. Alors les notes ont rapidement été scrupuleusement les mêmes pour les deux. Pas un seul point ne les différenciait.

Évidemment, elles ont trouvé autres choses, celle qui a le plus d'ami, les amis les plus vieux, à l'orphelinat, celle qui a le plus à manger, le plus d'attention, la plus grande chambre, le plus de temps dans la salle de bain.

Et encore une fois, même l'orphelinat a fini par les considérer comme des sœurs, elles partagent maintenant une chambre, alors maintenant c'est à celle qui les plus belles fringues, celle qui en le plus, celle qui aura le plus de nichon. Rapidement ce sera celle qui aura le plus beau mec, le plus impressionnant et puis pire encore, celle qui en enchainera le plus.

Et bientôt rien ne comptait plus que d'être la première à faire quelque chose avant l'autre, tout y est passer, drogue, sexe, alcool, fugue, vole, le pire mais aussi le meilleur, bénévolat, travail, aide à l'orphelinat, la moindre petite tâche été faite dans la seconde par l'une des deux.

Souvent le pire ressortait, il est toujours plus facile de faire sortir la noirceur que de faire éclatait la blancheur. De toute façon, elles l'avaient rapidement compris, personne n'était blanc ou noir, ça varie, c'est souvent plus gris qu'autre chose. Mais elles s'évertuaient à faire éclater leurs noirceurs toujours plus que la blancheur.

Elles se tiraient vers le bas autant qu'elles se tiraient vers le haut, c'était un duo explosif mais qu'aucunes d'elles ne sachent qu'elles étaient considérées comme un duo, comme des sœurs sinon la noirceur éclatait. Personne ne pouvait rien pour elle, que faire de toute façon, si elles étaient séparées, la noirceur éclatée plus encore que si elles pouvaient se juger, voir où en été l'autre.

Mais forcément, ça n'aurait jamais pu durer, il fallait que la situation change tout le monde autour de leur bulle l'admettait avec plaisir mais tous étaient aussi impuissant que la lune en plein jour. Il fallait qu'elles comprennent seule, rien ne pouvait les forcer à se remettre en question, rien n'y personne. Car de toute façon elles ne considéraient personne, elles n'avaient personne.

La solitude a été le déclencheur.

« De toute façon, tu es seule, aussi seule que raiponce dans sa tour sauf que bien-sûr que toi tu n'auras pas de sauveur !

Mais tu oublies quelque chose, le venin que tu craches est aussi vrai pour toi que pour. Si je suis seule, tu l'es autant. Aucune compétition ni de sport ni de quoique ce soit d'autre pourra nous différencier, on est les mêmes. Tu es aussi seule que je le suis. »

Un long silence se fait entendre, elles se jugent encore une fois du regard, mais cette fois quelque chose à changer, dans leurs yeux, une étincelle a disparu mais un feu d'artifice la remplacé.

Le feu d'artifice, elles l'ont fait explosé ensemble, elles ont essayé de le consommer encore et encore mais rien ne pourra plus jamais éteindre ce feu-là. Rien n'y personne encore une fois.

Parce que ça n'a jamais était Emma contre Mathilde, parce que c'est à jamais Emma et Mathilde.


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