Chapitre 2

Mes parents ont disparus quand j'étais bébé. J'ai ensuite fini chez mon oncle et ma tante. Je ne me rappelle même pas d'eux. J'ai vu quelques photos mais c'est tout. Du plus loin que je me souvienne, j'ai toujours vécu dans la même maison. Angie est ma meilleure amie depuis que j'ai 5 ans. Malgré tous elle ne connaît pas mon secret. Vers l'âge de 6 ans, j'ai commencé à entendre des voix dans ma tête. Les voix des personnes autour de moi. Pourtant personne ne disait quoique ce soit. Quand j'en ai parlé, on m'as tout de suite envoyée voir un psy. Après avoir changé 3 fois de psychologue car je les terrorisais, j'ai vite compris qu'il fallait mieux garder mes pensées (et celles des autres) pour moi. A l'âge de 12 ans, avec la puberté, en plus de la lecture de pensée, j'ai commencé à ressentir de l'empathie... Très forte. Je ne vous explique pas les mal de crâne que ça me provoque parfois encore aujourd'hui. Et j'ai remarqué que dans les moments de stress intense comme maintenant, mes pouvoirs étaient amplifiés. Je ressens l'inquiétude d'Angie, la préoccupation de sa mère et l'indifférence de Kévin. Je ressens même l'angoisse de mon oncle. Non. C'est la mienne. Un terrible mal de tête me saisit. Tellement terrible que je m'écroule. J'entends un cri. C'est le mien. Angie qui s'agenouille près de moi, essaie de me calmer. La porte qui s'ouvre. Des pas. J'ai l'impression qu'on me scie la tête en 2. Angie qui crie qu'il faut appeler une ambulance. Moi qui hurle toujours. Sa mère qui court chercher le téléphone. Son frère sur le seuil de la porte, qui n'ose pas rentrer et ne sais pas ce qui se passe. Je sers les paupières et continue de crier. Et soudain, plus rien. Le noir complet.

Je me réveille dans une chambre blanche et stérile. Une chambre d'hôpital. Qu'est-ce que je fais là ? L'hôpital... Mais oui ! Ma tante... Mais pourquoi je suis là moi ? Je tourne la tête, du moins j'essaie et ressens une vive douleur dans le crâne. Je gémis. Un raclement de chaise sur le sol m'indique que quelqu'un est là. Des pensées incohérentes me traversent. Elle est réveillée. Non, ce ne sont pas mes pensées. Je ressens de l'inquiétude et du soulagement.
- Chloé...
Je tourne légèrement la tête et vois Angie à côté de moi. J'essaie de parler. Impossible, je n'y arrive pas.
- Chut... Repose-toi. Je me suis fait du souci, me dit-elle d'une voix douce en me caressant les cheveux.
J'ai voulu parler de nouveau, mais mon oncle entra à ce moment-là, avec des pensées trop vives et des émotions trop fortes. Je sombrais de nouveau.

Je reprends connaissance toujours dans la même chambre stérile. Sauf que je suis toute seule cette fois. Je me sens un peu mieux. La porte s'ouvre et Angie revient.
- Tu es réveillée, constate-t-elle, soulagée.
- Il faut croire, j'articule.
- J'ai parlé avec ton oncle... Il m'a tout raconté.
- Comment va ma tante ? Je questionne, me rappelant soudain les évènements de...
- Angie, depuis combien de temps je suis là ? Mon oncle tien le coup ?
- Chloé tu... Il faut savoir que...
- Angie... Tu me cache quelque chose. Exprime-toi.
- Tu es là depuis 3 jours Chloé. Et ton oncle n'est pas en très grande forme. Je... Je vais le chercher
Sur quoi elle sort sans me laisser le temps de répondre. Il est 16h. 3 jours... Alors on est mardi. 2 jours sans aller au lycée. OK. Et ma tante ? Elle ne m'a pas répondu. Comment va-t-elle ? Où est-elle ? Mes pensées sont interrompues par la porte qui s'ouvre. Mon oncle entre dans la chambre. Il a l'air épuisé. Il a le teint grisâtre, les yeux injectés de sang, et une expression indéchiffrable sur le visage. Il a l'air effondré et en même temps soulagé. Il se précipite à mon chevet et prend ma main.
- Tu es enfin réveillée. Je me suis fait beaucoup de soucis non seulement pour toi que pour...
- Pour Tata ? Je l'aide.
- Oui, il répond dans un souffle.
- Comment elle va ?
- Elle est dans un état critique.
- C'est-à-dire ? Que s'est-il passé ?
- Elle rentrait du travail, m'explique-t-il, quand un ivrogne a pris la route à contre sens, ta tante a essayé de freiner, et elle a foncé dans un arbre, et l'ivrogne lui est en plus rentré dedans. Elle est dans le coma pour l'instant, on espère qu'elle va se remettre.
Oui on espère... On espère... Pense-t-il. Je m'inquiète. Il ne me dit rien d'autre. Je me tais aussi. Il ne reste pas longtemps, me dit qu'il est venu me voir chaque jours, et Angie passait tout son temps libre à mon chevet. Ce qui me touche beaucoup. Ensuite il s'apprête à repartir, et je lui demande de dire à Angie de rentrer. Mais elle est repartie, je le prie donc de me rapporter des affaires, notamment mon téléphone. Il me dit qu'il repassera demain, et il sort.

Le reste de la soirée est un vrai défilé d'infirmières. Elles prennent ma tension, ma température, me posent des tas de questions, et ce n'est qu'au moment où on m'emmène le dîner que je me rends compte que je meurs de faim. C'est de la nourriture d'hôpital, mais je pourrais avaler n'importe quoi. J'ai à peine terminé, que je m'endors, épuisée.

Quand je me réveille le lendemain, Angie est déjà à mon chevet.
- Qu'est-ce que tu fais déjà ici ? Tu n'es pas en cours ? je m'étonne.
- Quel accueil ! me répond-elle.
- Oui si tu veux, je suis juste surprise.
- Je te ferais savoir que je suis venue te voir tous les jours, dès que j'avais du temps, en sortant des cours, je venais et faisais mes devoirs ici, en attendant que tu te réveilles. Je restais jusqu'à ce que les infirmières me renvoient parce que les heures de visites étaient terminées. Donc ne t'étonne pas s'il te plaît. Et je suis déjà là parce que, non, il n'y a pas cours, ils ont une grosse réunion, ou quelque chose comme ça, je ne sais plus trop.
- Je... Désolé. Je ne voulais pas t'offenser. Tu as vraiment passé tout ton temps à mes côtés ? je la questionne.
- Bien sûr que oui, elle réplique comme si c'était évident.
Je n'ai pas le temps de répondre, une infirmière entre dans la chambre.
- Alors, comment tu te sens aujourd'hui ? me demande-t-elle d'un ton joyeux.
- Je me sens bien... Je crois, je lui réponds.
- D'accord, je vais prendre ta température et ta tension maintenant.
Elle commence à s'activer. Qu'est-ce qu'elle peut m'énervé, elle me marle comme à une enfant! Mais il faut que je lui pose une question.
- Quand est-ce que je pourrais partir ?
- Je ne sais pas, tu ne devrais plus rester longtemps. Je vais aller me renseigner.
Sur quoi elle ressort de la chambre. Angie me regarde.
- Tu as fait un simple malaise, ils pensent...
- ... que mon corps à trouver cette seule réaction comme échappatoire à la douleur de la nouvelle que mon oncle m'a annoncer, je sais ils m'ont dit.
- Ho bien sûr, c'est normal.
Un silence s'installe jusqu'à ce que l'infirmière revienne.
- Alors, tu peux repartir dès que ton responsable légal est là.
- Mon oncle, je réponds.
- Quoi ? s'étonne-t-elle.
- Mon responsable légal. C'est mon oncle.
- Oui bien sûr.
Sur quoi elle repart. Je décide de questionner Angie.
- Alors, rien de nouveau au lycée ?
Je sens son enthousiasme monter.
- Ho que si il y a du nouveau. Du super nouveau.
- Dans notre lycée ? T'es sure de toi là ?
- Plus que sure, et il ne passe pas inaperçue.
- Je veux tout savoir !
Sur quoi elle m'explique qu'un nouveau a débarqué au bahut. Et il est -je cite- la plus belle créature qui ai jamais existée sur Terre. J'en jugerais par moi-même. Sur quoi mon oncle entre dans la chambre.
- Enfin!! Laisse moi m'habiller et j'arrive.
Il ne m'écoute pas. Il est perdu dans ses pensées. Je commence à paniquer en entendant ce qu'il se passe dans sa tête. Apparemment ma tante ne va pas mieux. Au contraire.
Je pars vite me changer puis reviens dans la chambre.
- On peux aller voir Louise avant de partir?
Mon oncle émerge enfin de ses pensées.
- Bien sûr... C'est logique que tu veuille voir ta tante. Allons-y. Angie, tu devrais retourner chez toi. Chloé t'appellera en rentrant.
Angie me sert dans ses bras et rentre chez elle. On part ensuite vers l'unité des soins intensifs, et nous nous dirigeons vers la chambre de tante Louise. La chambre est vide, des infirmières changent les draps. Un médecin arrive, l'air désolé.
- Monsieur Perrin. Et toi tu dois être Chloé.
- Docteur que se passe-t-il? Où est ma femme?
-Je suis désolé de vous l'annoncer... Ce n'est jamais facile. Mais elle est morte ce matin.

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