Chapitre 1

Cela fait maintenant 11 ans que je connais Angie. Et comme tous les ans, on dort l'une chez l'autre pour fêter notre amitié. Cette année c'est moi qui dors chez elle. Je lui raconte un rendez-vous particulièrement raté avec un goujat de première de notre lycée.
- Sérieux, il t'a dit ça? S'étonne-t-elle
- Mais oui, je lui répète, il m'a dit que si je voulais aller au cinéma avec lui je me payais ma place et tout ce qui vas avec, pop-corn, boisson et tout.
- Bon, et à la fin de la soirée qu'est-ce que tu as fait ?
- Je l'ai largué et je lui ai dit de ne pas venir me reparler.
- Tu as bien fait, tu mérites beaucoup mieux que cet idiot.
- Je sais.
Sur quoi elle se replonge dans son magasine. C'est ça qui est bien avec Angie, il peut y avoir des moments de silences comme celui-ci sans que ce soit gênant. Elle est couchée sur le ventre sur son lit deux places à la couverture violet foncé, et moi je suis en face d'elle, assise en tailleur. Je regarde les vêtements de son magasine par-dessus son épaule. Un haut à manches longues gris, un jean slim noir, des chaussures en daim à talons compensés et un foulard noir avec des étoiles violettes. Tout à fait son style. Angie est blonde, avec quelques reflets roux, un visage ovale, une peau au bronzage parfait ce qui fait ressortir ses lèvres d'un rouge intense. Elle mesure 1,65m, à peine plus petite que moi qui fait 1,68m. Elle est mince, toute en jambes, et en prime elle fait partie de l'équipe de course du lycée. Avec ses yeux d'un bleu azur impressionnant, presque irréel, elle fait tomber les mecs comme des mouches. Alors que moi je n'ai rien d'exceptionnel- à part le fait que je lise dans les pensées mais ça personne n'est au courant. Quoi, je ne vous avais pas prévenu ? Et bien maintenant vous savez. J'ai des cheveux brun clair, des lèvres d'un rose tendre, une peau claire, un corps avec pas mal de formes aux bons endroits, et la seule chose que j'aime vraiment chez moi, mes yeux d'un vert émeraude. Je pose ma tête sur son magasine pour attirer son attention et lui dit :
- J'ai faim.
Il faut dire qu'il était déjà presque 20h et sa mère, Alice, n'était toujours pas rentrée de son travail. Je ne savais pas grand-chose à part qu'elle avait un poste avec pas mal de responsabilités dans une grande banque de la ville. Je sais, vous vous dîtes c'est bizarre, Angie est ma meilleure amie et je ne sais pas grand-chose de sa mère. Pour ma défense, elle n'est jamais à la maison et Angie n'aime pas parler d'elle. Enfin, pour le boulot de sa mère, autant dire qu'elle gagnait bien sa vie.
- Moi aussi, répond-elle. Tu viens, on va voir s'il y a quelque chose à manger.
- Tout à fait d'accord.
En sortant de la chambre, on tombe sur son frère, Kevin, âgé de 9 ans, armé d'un pistolet et de plusieurs recharges de balles en mousses. Évidemment, il se met tout de suite à nous bombarder.
- Aïe Kevin ça fait mal ton truc ! hurle sa sœur. Attend tu vas voir !
Sur quoi elle court dans la chambre de son frère chercher d'autres armes et munitions. Durant la demi-heure suivante, nous jouons tous les trois à nous tirer des balles en mousse les uns sur les autres. Forcément, je gagne vu que je sais exactement où ils sont cachés et ce qu'ils vont faire, alors je les trouve et évite leurs attaques sans problème. Je sais, vous devez vous dire c'est trop cool, elle gagne sans problème à des jeux comme ça, et tout et tout... Mais pas tant que ça en fait. Laissez-moi vous dire que ce n'est pas toujours amusant de tout savoir à l'avance. Bon, OK, je l'avoue, ça m'aide quand même pas mal à remonter ma moyenne en cas de besoin. Mais sinon pour les jeux c'en est même parfois ennuyeux. Tout ça pour dire que, si je pouvais, je me débarrasserais de ce... Don ? Pouvoir ? Malédiction ? C'est vous quoi voyez, mais le fait est que si je pouvais m'en débarrasser, je le ferais volontiers. Enfin, bref, à ce moment-là Alice arrive et est accueillie avec un projectile sur le visage. Ce qui, évidemment, ne lui plaît pas, mais alors pas du tout.
- Mais... Chloé ! Angie ! Kevin ! Venez ici ! s'écrie-t-elle.
Nous nous approchons, prêt à nous faire disputer. Et c'est parti... pense Angie.
- C'est inadmissible ! Tonne sa mère, Kevin, encore je peux comprendre, mais vous vous avez 16 ans les filles, pas 9 !
- Mais maman, plaide Angie, on ne faisait rien de mal, on s'amusait c'est tout !
- Vous n'aviez pas d'autres manières plus calmes de vous amuser ? Il y a des balles en mousses dans toute la maison ! Bon, pendant que je prépare le dîner vous allez toutes les retrouver et les ranger ! Et que je n'en retrouve aucune !
Sur quoi elle part à la cuisine, et nous partons ramasser les munitions en traînant des pieds. Le temps de toutes les retrouver, les ranger, mettre la table et nous mangeons. Ce soir, poisson tellement sec qu'il est immangeable, riz trop cuit et une sauce infecte. Évidemment, Angie et moi ne mangeons rien. Il règne un silence de mort à table, durant lequel j'entends mon amie pester contre sa mère et ses talents culinaires, son frère se demande si les pingouins ont des genoux, et sa mère réfléchit pour savoir si demain elle aura le temps de passer faire des courses ou si elle nous demande à sa fille et moi. On se dépêche de terminer et on remonte dans la chambre. Angie est tout ce qu'il y a de plus féminin et... rose. Sa chambre est une explosion de nuances de roses et de violet. Ses murs sont peint en rose pâle, son canapé est d'un violet très foncé, un immense tapis poilu rose bonbon est placé au milieu de la pièce. Quant à son lit il déborde de coussins de toutes tailles allant d'un rose presque blanc au violet intense. Et ses étagères sont remplies de toutes sortes de nounours représentant toutes sortes d'animaux et de toutes les couleurs. Elle prend une grosse boîte lilas fermée par une clé toujours autour de son cou ou soigneusement rangée dans sa boîte à bijoux. Elle l'ouvre et à l'intérieur il y a des tas de barres chocolatés, de bonbons et de gâteaux. Tout ça pour les fois où, comme ce soir, Alice est énervée et sa cuisine est donc immangeable. Dix minutes plus tard, sa génitrice arrive et nous propose un dessert. Bien sûr, on accepte une glace. Caramel beurre salé pour Angie, et vanille café pour moi. Une fois que nous avons terminé nous remontons dans sa chambre, et je reçois un appel. Mon oncle. Curieux, il évite de m'appeler pendant mes week-ends avec Angie.
- Allô ?
- Chloé ! Il faut que tu rentres ! me dit-il d'une voix paniqué.
- Quoi ? Pourquoi? Attends, calmes toi! Explique.
- C'est ta tante... Elle est à l'hôpital, elle a eu un accident de voiture en rentrant du travail...
Horrifiée, je lâche le téléphone.

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