142. Grandir ?
25/01/2025
Écrit nº142
L'enfant que j'étais avait hâte de grandir.
L'adolescente que je suis à si peur de grandir.
J'aimerais retourner à l'époque où tout, ou presque était plus simple.
Quand, rentrant à la maison, je prenais un goûter, devant les dessins animés ou un livre à la main, prenant tout mon temps pour repousser le moment fatidique des devoirs.
Je rêvais alors de devenir chanteuse, ou écrivaine. J'aurai eu trois chats, deux chats, un hamster, un cochon d'Inde et un lapin.
J'avais des rêves, je voulais voyager, faire le tour du monde, j'écoutais la musique, qui encore aujourd'hui me suit partout où je vais.
Je voulais vivre et être heureuse avec qui je voulais. Je voulais partir loin et ne jamais revenir.
Tout quitter, tout oublier pour tout recommencer.
Je voyais mes amis rentrer tôt de l'école, heureux que leurs parents viennent les chercher, leur racontant leur journée d'école avec animation. Tandis que spectatrice de leur bonheur, je me réfugiais derrière un sourire de façade sachant que je n'allais certainement pas rentrer avant 18h ou 19h chez moi.
Mais je savais, qu'une fois rentrée, la journée ne serai pas terminée. Il fallait s'occuper des tâches de la maison.
Faire les litières des chats, faire l'aspirateur, ranger le lave-vaisselle, faire à manger, les devoirs, s'occuper de la fratrie....
Du haut de mon petit âge, et de ma petite taille, c'était beaucoup, il arrivait souvent qu'avec mon frère nous n'allions pas nous coucher avant 23h/minuit.
Mais pour nous c'était normal.
Et si nous faisions une bêtise, on nous faisait rapidement comprendre qu'il ne fallait pas recommencer. Je ne compte plus le nombre de fois où mon frère et moi avions été oublié au coin, debout dans le hall, à côté de la porte d'entrée. Nous pouvions facilement y passer deux à trois heures.
Si nous étions suffisamment malins, nous pouvions nous éclipser dans notre chambre, prennant garde à être silencieux et à avoir attendu assez longtemps pour être oublié.
Sinon, la punition était pire, nous avions souvent des lignes à copier, 100 fois, 200 fois, 300 fois, je suis montée jusqu'à 600 fois, et mon frère 800. J'ai essayé de l'aider mais n'ayant pas la même écriture, ça aurait fait pire que mieux. Dans ces moments-là nous n'allions pas nous coucher avant 2 ou 3h du matin pour se lever à 7h30. Tout ça pour que quand nous donnions les feuilles remplies de nos écritures, les poignets encore douloureux d'écriture intensives, nous voyons nos feuilles jetées dans la cheminée, brûlant en quelques secondes, des heures et des heures de dure labeur.
Il est souvent arrivé que je prenne la défense ou que je me fasse disputer à la place de mon frère ou ma sœur. Mais je n'ai jamais supporté qu'on m'accuse à tord.
Je crois que c'est pour ça, à cause ou grâce à cette vie, qui n'a qu'une infime partie de rédigée ici, que je me suis plongée dans le monde de la lecture, et dans la musique.
La découverte de mon groupe favori, qui n'était encore qu'un groupe de trois avant d'évoluer, m'a beaucoup aidé parce que je me suis beaucoup retrouvée dans les musiques même si je ne comprenais pas tout, j'essayais et je me perdais dans les musiques.
Tout comme je me perdais et je me perds dans les livres.
La petite fille que j'étais avait hâte de grandir pour se libérer de cette vie, la jeune fille qu'elle est devenue n'aurai pas voulu grandir, mais au moins elle ne vit plus cette vie, elle en vit une autre. Et elle est terrifiée de grandir
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