Surprise


« Ding Dong »
Mince... Qui est-ce ?
« Ding Dong »
Mais c'est qu'il insiste ! Zut, j'ai à peine eu le temps de me rincer les cheveux.


- Maman... Maman... on a sonné !
- Oui, ma puce, j'ai entendu. Tu veux bien aller ouvrir et dire que j'arrive.
- C'est le facteur, me hurle Alexandre depuis la porte d'entrée.
- Ben prends le paquet et dis-lui merci, tentai-je de dire en enfilant mon peignoir sans trouver la ceinture qui est le seul moyen pour le tenir fermer.
- Je suis désolé, Madame, mais... vous devez signer ! me dit le facteur depuis la porte d'entrée.


Ben voyons ! C'est vraiment pas mon jour. Je tiens le haut de mon peignoir tout serré contre ma poitrine et je déambule dans le couloir m'approchant de la porte d'entrée. Je vois sur le visage du facteur un sourire narquois. Aucun doute n'est permis, mes cheveux dégoulinent encore, mes pieds laissent des traces humides derrière moi...
Eh oui, dérangée en pleine douche !


Alexandre qui s'impatiente, Marie qui se cache derrière la porte... Mais où est Kevin ? Je prends le carton des mains du facteur, sans lui laisser le temps de me dire :


- Attention, Madame c'est lourd.
- Piouf... oui, effectivement, je le lâche immédiatement et le pousse du bout du pied.


Dans ce geste, difficile de garder le peignoir parfaitement hermétique. Le postier me tend sa feuille et me montre l'endroit où ma signature semble indispensable. Le papier est si fin, qu'il me serait impossible de la signer sans un support rigide.


Alors que je me tourne pour trouver une solution, mon petit dernier, à peine deux ans, s'agrippe à mes jambes et tire sur mon peignoir. Surprise, je pousse un petit cri, autant par le geste de mon fils qui offre une vue des plus sexy au facteur, que par l'effet de surprise de son arrivée.


- Tournez-vous ! dis-je brusquement en m'adressant au facteur.


Je signe son reçu sur son dos, alors qu'il me semble entendre un petit gloussement.
Lorsque je lui tends sa feuille et son stylo, nos doigts se frôlent, il me sourit et me fait un clin d'œil.


C'était il y a plus de dix ans...
Aujourd'hui encore, le même facteur continue de me livrer mes colis avec toujours son charmant sourire et ses clins d'œil suggestifs.

Depuis dix ans, je m'amuse à me remémorer cet épisode légèrement coquin.
Depuis dix ans, jamais une parole ou un geste n'est apparu entre nous, si ce n'est...


Une bise à Noël, un café par grand froid et des dizaines de sourires toujours sincères, polis et peut-être aussi légèrement narquois.

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