Saavah
Saavah
He / him
18 years old
★彡。Special
Qu'est-ce qu'on sait, quand on a 8 ans ?
Qu'est-ce qu'on sait, quand on en a 18 ?
★彡
Nom : Torrent
Prénom : Saavah
Sexe : masculin
Âge : 18 ans
Anniversaire : 30 août
But : le but de Saavah est de stopper l'internat. Il en sait plus sur ce lieu que la plupart des gens et si au début, il ne s'y intéressait que par curiosité, maintenant son objectif est de détruire complètement l'internat. Il voudrait trouver un moyen de révéler ce qu'il s'y passe à tout le monde et d'envoyer les scientifiques en prison. Pas les tuer, parce que Saavah n'est pas violent, et il n'a même pas considéré cette option, en réalité.
Repaire actuel : le port au début. Maintenant, Saavah est à l'internat.
Physique : Saavah n'est pas vraiment grand. S'il est assez fin et paraît plutôt élancé, il atteint en réalité 1,71m. La tête souvent rentrée dans les épaules, le menton baissé et souvent assez crispé, on se rend facilement compte en le voyant qu'il est très introverti et méfiant envers les autres.
Son regard brun associé à quelques reflets dorés est rapide et, s'il évite souvent de croiser les yeux des autres, il observe beaucoup et capte beaucoup de chose. Son attitude attentive est remarquable, parce qu'il ne prend pas la peine de la cacher.
Saavah ne parle que très peu et a tendance à s'isoler très régulièrement. Dans une pièce, il préférera rester près des murs, n'étant pas à l'aise au centre d'une salle.
Lorsqu'il est nerveux, le garçon aux cheveux bruns doit faire quelque chose de ses mains, alors il tripotera souvent ses vêtements, ou alors aura cette habitude de se tordre et de se craquer les doigts. Il ne s'exprime que peu avec des gestes, ou sinon se sert seulement de son expression et de mouvements de tête.
Il se tient souvent très droit, sauf quand il se glisse dans un rôle qui se veut confiant et décontracté. Sa peau claire, qui ne bronze que très peu, est souvent cachée par des vêtements qui couvrent son corps. Généralement, Saavah s'habille en pantalon et pull léger à manches longues, parce qu'il n'aime pas vraiment qu'on puisse voir son corps. D'ailleurs, on s'aperçoit sans trop de problèmes qu'il n'est pas réellement musclé ni un adepte du sport en général et qu'il ne sait vraiment pas se battre ou répondre à des coups. Saavah préfère tout miser sur son intelligence plutôt que sur son corps.
Enfin, ce qu'il inspire ? Pas grand chose. Il est extrêmement difficile de cerner totalement Saavah, alors s'en faire une idée dès la première fois qu'on le voit ? C'est compliqué. Il paraît assez neutre, en fait. Il ne renvoie rien de bon, mais rien de mauvais non plus. On a tendance à parfois le prendre pour quelqu'un de faible, ou de bon à rien, dans ce monde où le combat et la force physique sont devenus les premiers atouts. Mais il ne faudrait pas trop le sous-estimer, Saavah a plus d'un tour dans son sac.
Caractère : Saavah est quelqu'un de méfiant et de renfermé. Il n'aime pas les inconnus et a du mal à se sentir en confiance au milieu d'une foule. Il déteste s'exprimer devant un public, être au milieu de la foule, être au centre de l'attention, ou encore confier ses opinions au premier venu.
Il a tendance à détester tout le monde. Plutôt solitaire, il met énormément de temps à s'attacher et encore plus à considérer quelqu'un comme un ami. Ce n'est qu'au bout d'un long moment qu'il se révèle un peu plus, avec ses qualités et ses défauts. Et encore, même s'il considère une personne comme un amie, cela ne veut pas dire qu'il ira jusqu'à parler de ses sentiments et de ce qu'il ressent. Tout ça, c'est presque comme tabou pour lui. Alors, quand il en parle, c'est comme un instant sacré, parce qu'on sait qu'il ne durera pas et ne se répétera pas deux fois.
Lorsqu'il n'est qu'avec quelques personnes, une ou deux maximum, il est moins fermé. Saavah déteste les groupes et se montre très mal à l'aise avec eux, mais il est capable de parler seul à seul avec quelqu'un d'autre. D'ailleurs, il se montre beaucoup plus facilement détendu, souriant et bavard, même si ce n'est en réalité que ce qu'il a apprit de ses parents, qui prévoyaient de l'engager vers une carrière politique. En effet, il peut facilement s'inventer une autre identité, pour se faire passer pour quelqu'un qui a confiance en lui et n'a pas peur de parler aux autres.
Saavah adore conserver une part de mystère autour de lui. On ne sait jamais grand chose sur lui tant qu'on ne le connaît pas depuis plusieurs années. Et encore, ça reste difficile même quand on en est à ce stade là. Pour être honnête, même ses parents ne connaissaient pas réellement Saavah.
En grandissant, Saavah a gagné en confiance en lui, mais cela ne le rend pas pour autant susceptible avec un ego sur-dimensionné. On pourrait lui balancer toutes les insultes possibles qu'il se contenterait de sourire. Il sait que lorsque la personne en face de soi est en colère, garder son calme sera la meilleure chose à faire, parce que ça ne fera qu'enrager plus la personne, sans qu'elle ne puisse vraiment rien y faire.
Saavah déteste se battre. En fait, il désapprouve toutes les formes de violences physiques. Il considère que les combats ne sont que pour les gens peu civilisés et donc qu'il est au-dessus de ça. Parce qu'en effet, Saavah a tendance à souvent se sentir au-dessus des autres. Peut-être parce qu'il sait beaucoup de choses sur beaucoup de sujets. Peut-être parce qu'il n'a pas été à l'école publique et a appris chez lui, entouré de personnes payées par ses parents pour cela.
Très discret, Saavah se fait facilement oublier. Il est également curieux et assez intellectuel, il aime beaucoup apprendre mais pas avec une méthode scolaire, qui ne serait pas adaptée tout simplement parce qu'il n'y a jamais été habitué.
Saavah a beaucoup de mal à exprimer ses sentiments, ce qui signifie aussi qu'il est incapable de s'excuser, et c'est en partie causé par le fait qu'il n'a jamais eu vraiment de parents et de personnes avec qui se disputer, avec qui il fallait réellement s'excuser avant de pouvoir la vie quotidienne. Ses parents étant peu présents et lui étant obéissant avec les gens qui s'occupaient de lui quand il était petit, on ne l'a jamais poussé à se remettre en question autre part que devant un exercice de maths.
Enfin, Saavah est manipulateur. Manipulateur, mais aussi menteur. Il cache beaucoup de choses et n'a pas peur de déguiser la vérité. Il a tendance à parfois céder à la tentation du pouvoir, de la puissance. Il a beaucoup d'ambition, c'est indéniable, et si ça peut être vu comme une qualité, ici c'est majoritairement un défaut. Si Saavah essaye de lutter contre cette part de lui-même depuis plusieurs années, il lui arrive encore de vouloir prendre les gens à part, de les isoler et de mettre en avant leurs faiblesses en créant une barrière avec les autres, ce qui dégénère donc vite vers le harcèlement. Saavah ne s'en rend pas vraiment compte de ça, ou du moins il s'en rend compte lorsque c'est trop tard. Cependant, ça n'arrivera pas si quelqu'un veille sur lui et fait attention à ce qu'il fait et comment agir. En fait, Saavah aurait besoin d'une personne proche de lui pour lui signaler certaines limites dont il n'a pas toujours conscience.
Et puis, Saavah est humain. Même s'il essaye le plus souvent de le cacher, il a des sentiments. Et bien que solitaire, il a besoin de compagnie. Au lieu de le rejeter pour ce qui est arrivé avec Edith, il serait plus efficace de l'accepter et de l'aider à travailler pour s'améliorer. Parce que personne n'est totalement mauvais, au fond, si ?
Animal : une vipère aspic (plus précisément de la sous espèce vipera aspis zinnikeri), du nom de Fumée.
C'est un petit serpent d'environ 60cm de longueur, une femelle discrète qu'on ne voit que rarement aux côtés de Saavah, si bien qu'on peut facilement le penser humain et non Special.
Par rapport au venin :
« Les vipères ne mordent que si elles sont acculées, dans la grande majorité des cas, elles s'enfuient ou cherchent un trou pour s'abriter. De plus dans le cas d'une morsure, ce serpent n'injecte pas toujours son venin et se contente souvent d'une morsure défensive. Son venin est en effet précieux et elle l'utlise lorsqu'elle chasse pour se nourrir. »
« Le venin des vipères de nos montagnes est 2 à 4x plus toxique que la vipère aspic classique. La sous espèce présente dans les pyrénées est appellée vipère de Zinniker (vipera aspis zinnikeri), elle est endémique des pyrénées. Le venin est dit neurotoxique, c'est un poison paralysant comparable au curare. Il paralyse les muscles, pour atteindre les muscles de la déglutition et enfin les muscles respiratoires. Les signes de l'intoxication sont les troubles visuels, l'hypersalivation, sueurs, diarrhées, vomissements, troubles du comportement avec agitation ou somnolence. »
Source
www.randonneepyrenees.com
Relation avec l'animal : comme dit plus haut, Fumée est extrêmement discrète. Quand elle ne part pas chasser, elle est cachée dans les vêtements de Saavah, invisible et silencieuse mais bien présente. Elle est rarement en mode passif et peut tout de même attaquer si elle sent que son lié est en danger.
Famille : Monsieur et Madame Torrent. Saavah est actuellement fils unique et orphelin. Il est enfant du maire de Haut et d'un couple qui a toujours été intéressé par cette ville et la politique. Aujourd'hui, son père est mort, tué de façon assez mystérieuse, par des Specials il parait. Sa mère était sur le point d'être évacuée avec son fils lorsque celui-ci a fait apparaître son animal. Pour le protéger – lui, mais aussi sa réputation ; qu'est-ce qu'on dirait d'elle en sachant son enfant Spécial ? – elle a annulé l'évacuation et l'a gardé avec elle à l'intérieur de la mairie. Elle est plus tard sortie de Haut, sans son fils.
Saavah a eu une grande sœur, Marie, qui est morte avant sa naissance lors d'un accident.
Relations :
Saavah connaît Edith. Ils ont été amis au début de la primaire, puis Saavah a ensuite démarré toute une chaîne de harcèlement contre elle.
Il a fréquenté la même école que Night et Arthur pendant un temps (de 6 à 8 ans). Il a ensuite changé d'école et a eu des cours chez lui pendant toute la primaire.
Il connaît Sacha, parce que leurs mères étaient amies et donc s'invitaient souvent. Leur relation a toujours été assez ambiguë, allant de « je te déteste du plus profond de mon être » à « je t'adore t'es le meilleur t'es génial ».
Il connaît également beaucoup de monde de l'internat (il est surtout proche de Simon, a beaucoup parlé avec Emilia, puis a interagi avec les rouges et les oranges).
Récemment, il a revu Emilie et a rencontré Rain et Justice, avec qui il a eu des discussions intéressantes.
Ce qui est marrant avec Saavah, c'est qu'il connaît énormément de monde. Mais personne ne le connaît vraiment, lui.
Histoire
Saavah est né dans l'ombre d'une grande sœur qu'il n'a jamais connu. Mais c'est elle qui a choisit son nom, Saavah. Il n'en a jamais été très affecté ; comment quelque chose qu'on n'a jamais connu peut nous manquer ?
Ses parents, occupés par le travail mais tout de même là pour lui, l'ont très vite conditionné à vivre comme eux. Il a apprit que l'organisation était le meilleur outil et qu'on n'était jamais mieux servi que par soi-même.
Arrivé à l'école, Saavah était un enfant timide et renfermé. Il n'aimait pas tout ce monde et l'école l'ennuyait. Puis, il rencontra Edith. Il devint très ami avec elle. Ils s'entendaient bien et passaient une majeure partie de leur temps à l'école ensemble. Les parents de Saavah n'ont jamais approuvé cette amitié. Edith ne venait pas d'une famille très... très quoi ? Recommandable ? Les parents n'ont jamais mis de mot dessus. De toute manière, Saavah s'en fichait un peu. La vie continuait. D'accord, ses parents n'approuvaient pas l'amitié qu'il partageait avec Edith, mais ça n'empêchait pas la Terre de tourner. Ce n'était pas ça qui allait provoquer la fin du monde.
En fait, ce qui provoqua la fin du monde, de leur monde, à lui et Edith, ce fut Saavah lui-même. Il ne sait même pas vraiment pourquoi.
Il avait huit ans. Qu'est-ce qu'on peut savoir, à huit ans ?
Il a commencé à diffuser des rumeurs sur Edith. Des trucs débiles. Des trucs d'enfants de huit ans. Des mensonges, des secrets, qu'est-ce que les autres en savaient ? Saavah s'est soudain montré plus distant. Plus méchant aussi, pourtant la violence ne venait jamais de lui. Il la provoquait, oui, mais il laissait les autres faire le reste. Les regards, les murmures, les silences.
Non, il ne savait pas ce qu'il faisait. Il ne réalisait pas complètement, sûrement. Qu'est-ce qu'on sait, quand on a huit ans ?
Si Saavah n'a jamais rien dit, jamais rien fait de façon directe, on savait cependant dans l'école qu'il était la source du harcèlement. Les autres enfants le savaient. Ils le respectaient, ou le craignaient, ou l'évitaient. On ne l'attaquait pas. Saavah, le petit Saavah fermé et mal à l'aise avec les gens, se sentait puissant pour la première fois. Il aimait bien ça. Qui n'aime pas se sentir au-dessus, spécial, surtout quand on est un enfant qui, il le sait, ne sera jamais aussi bien que sa sœur disparue ?
Alors il continua. Il continua jusqu'à ce qu'Edith dise stop, ce qui n'était jamais réellement arrivé avant. Edith dit stop et attaqua Saavah. Le lendemain, Saavah se réveilla à l'hôpital et Edith préparait son départ pour l'internat.
Après cet incident, il fut décidé que Saavah ne retourne pas à l'école. Il se retrouva donc à suivre des cours chez lui, ses parents ayant engagé plusieurs personnes pour ça.
Maintenant que Saavah bénéficiait de beaucoup de temps libre, il se passionna pour la lecture. Il lut autant de livres qu'il le pouvait, les dévorant à une vitesse incroyable, jusqu'à ne pas fermer l'œil de la nuit pour terminer ses lectures. Il y avait tellement d'ouvrages, il ne pouvait pas se permettre de perdre de temps en lisant lentement !
En parallèle, il rencontra Sacha, parce que leurs deux mères étaient amis. Il était plus jeune que lui et surtout très différent. La première fois qu'il le vit, Saavah le détesta. Ce petit garçon aux cheveux auburn qui n'aimait ni lire et passait son temps à courir et sauter en lançant des « piou piou piou » partout où il allait pour imiter un combat dans l'espace ? Non, merci. Très vite, Saavah se mit dans le rôle de l'enfant associable et se réfugia dans ses livres. Mais il fallut qu'ils se revoient. Tous les mercredis après-midi, juste après le cours de natation de Sacha. Il revenait à chaque fois trempé et Saavah se retrouvait obligé de lui prêter des serviettes, s'il ne voulait pas que l'autre mette de l'eau partout dans sa chambre.
À force de se revoir, ils devinrent plus au moins amis. Enfin, ça restait un grand mot. Saavah commença à tolérer Sacha et arrêta de l'ignorer. Ils se mirent à parler. Parler, pas jouer ensemble. Les combats intergalactiques, ce n'était pas ce que préférait Saavah. Alors, il parlait de ses livres et Sacha lui parlait de chats et de l'école.
Ils avaient dix ans lorsque Sacha revint de la natation avec un bleu sur la joue et une marque de morsure sur le bras. Saavah en fut horrifié, et encore plus quand son camarade lui annonça que c'était à l'école. « Je me suis battu et regarde, j'ai perdu une dent ! » Sacha paraissait très fier, lui. Il expliqua qu'un plus grand que lui avait décidé d'embêter un plus petit. Ce n'était pas juste, alors il était intervenu. Ce fut à peu près la seule fois où Sacha se battit pour une raison à peu près correcte. Ensuite, les excuses pour les combats se firent moins claires, et Saavah comprit qu'il ne recherchait que l'adrénaline et l'excitation des bagarres, et pas réellement la justice.
Mais cet événement rappela quelque chose à Saavah. Il chassa immédiatement ses souvenirs, les cacha sous une couverture, mais ils étaient là. Ils le furent encore plus quand Sacha lui raconta, avant son entrée au collège, cette intervention qu'il avait eu contre le harcèlement. Là, Saavah pâlit. Il n'avait jamais posé de mot sur ce qu'il s'était passé avec Edith. Il n'y avait jamais vraiment réfléchi. Il savait, oui, il savait que ça avait été là, il savait que ça avait existé. Il savait que ça avait été mal, de faire ça. Mais il n'avait jamais su qu'il y avait un mot pour ça, ni qu'on faisait des séances d'interventions et de prévention sur ce sujet à l'école.
Il se dit que s'il en avait eu, lui, à huit ans, peut-être qu'Edith ne serait pas à l'internat.
Après un moment, Saavah finit par tout avouer à Sacha. C'était un mercredi après-midi, encore, et ils étaient tous les deux étalés sur le lit de Saavah, occupés à fixer le plafond. Saavah ne montra aucune émotion quand il raconta pourquoi il n'allait plus à l'école. Pour ses parents et tous les autres, c'était parce que c'était plus adapté à son caractère et qu'il avait été traumatisé depuis qu'une fille s'en était pris à lui sans raison. Pour Saavah, Edith et maintenant Sacha, c'était parce qu'il avait été un harceleur. D'abord, Sacha fut surpris. Comment ce garçon si... si renfermé et incapable de frapper quoi que ce soit pouvait avoir fait du mal à quelqu'un ? Il lui fallut un peu de temps pour réaliser que les mots aussi, étaient dangereux. Il lui fallut encore plus de temps pour comprendre à quel point toute cette histoire rongeait Saavah, à quel point il s'en voulait et était en même temps incapable de le dire, incapable d'en parler, incapable de se confier.
Cet aveux les rapprocha autant qu'il les éloigna. Et la vie continua, encore. La Terre continuait de tourner, elle ne s'arrêtait pas, jamais.
Sacha arrêta la natation pour le rugby. Il rentra au collège, aussi. Les mères des deux garçons arrêtèrent de se voir, mais Sacha continua de se rendre chez Saavah le mercredi après-midi. Saavah lui en était reconnaissant ; il était son seul ami. Sans lui, il était totalement seul.
Ils se rapprochèrent encore. Sacha resta dormir de plus en plus souvent chez Saavah. Il partait tôt le lendemain pour ne pas être en retard à l'école. Quand Sacha n'était pas là et qu'il n'avait pas de cours, Saavah se rendait à la mairie, pour aider ses parents. Il ne parlait pas à grand monde et rangeait des papiers, là-bas, mais c'est comme ça qu'il apprit l'existence de l'internat, et surtout la présence d'Edith là-bas.
Sacha rentra au lycée et échangea le rugby et le tennis contre le hockey et le volley-ball. Il se battait de plus en plus régulièrement, au point où Saavah ne se demanda pas si c'était une sorte d'addiction. En tous cas, Saavah l'aida à se soigner, et c'est là qu'il apprit à avoir plusieurs réflexes qui l'aidèrent beaucoup plus tard, quand les Specials arrivèrent.
Peut-être que c'était de voir Sacha arriver chez lui avec du sang dans les cheveux et un regard pétillant qui engendra la suite. Peut-être que c'était de voir Saavah concentré quand il désinfectait les plaies du lycéen. Peut-être que c'était leur proximité depuis des années, tous les mercredis après-midi. Peut-être que c'était à cause des nuits, quand l'un des deux ne dormait pas et observait l'autre. Peut-être que c'était de voir Sacha se réveiller le matin sur le matelas installé pour lui, dans la chambre de Saavah, et de voir ses cheveux en bataille et son expression endormie. En tous cas, quelque chose de nouveau se créa entre les deux garçons. Quelque chose que Saavah n'avait jamais ressenti, quelque chose sur quoi il n'arrivait pas à mettre de mot. Ils firent comme si de rien n'était, mais maintenant, il y avait comme de l'électricité autour d'eux en permanence. Quand on ne fréquente qu'une seule personne dans sa vie, c'est peut-être plus simple de tomber amoureux d'elle.
Ça effraya Saavah. Premièrement, parce que ses parents n'étaient pas un genre de personnes très ouvertes. Une famille pour eux, c'était un père, une mère et un enfant. Le reste, ce n'était pas bien. Ce n'était pas vrai. Deuxièmement, parce que, sans qu'il ne sache vraiment pourquoi ou comment l'expliquer, ça lui rappela Edith. Alors, il prit peur et commença à se refermer. Il s'intéressa aussi de plus en plus à l'internat.
Ça ne s'arrêta pas là, cependant. Ça aurait été si simple. Sacha retrouva vite le Saavah qu'il connaissait. Ils s'embrassèrent, une fois, une seule.
Et puis, les Specials arrivèrent. Saavah en oublia ce que signifiait avoir des parents, parce que s'ils n'étaient déjà que peu présents, là ils furent totalement absents, trop occupés à gérer le bazar à Haut. À partir de là, tout s'enchaîna vite, à Haut comme dans la vie de Saavah.
Un mercredi après-midi, Sacha ne vint pas. Saavah l'attendit toute la journée. Il l'appela même, lui qui considérait les appels téléphoniques comme la pire torture. Pas de réponse, pas de réponse. Pareil pour la semaine suivante. Ce fut un samedi matin, très tôt, que Sacha débarqua de nouveau. Il était blessé, bien sûr. Mais cette fois, il ne souriait pas. Il avait un renard dans les bras.
Ce jour-là, Sacha ne monta pas jusqu'à la chambre de Saavah. Il avait appris à vivre en fugitif. Sans un mot, Saavah le soigna. Il n'y avait pas de mot à dire. À Haut, partout, les Specials mourraient. Et malgré l'optimisme de Sacha, Saavah ne pouvait s'empêcher de déjà l'imaginer tué. Pire encore : exécuté sur ordre de ses propres parents. Quelle merde d'être fils d'un chef et de ne pouvoir rien faire contre ses décisions. Sacha ne resta pas longtemps. Il lui présenta Aytigin – Ay', Tigin, Tig', Tigger, Tiggy et ses multiples surnoms. Puis, en gardant son renard dans ses bras, il dit au revoir à Saavah. Il lui dit qu'il ne savait pas quand ils pourraient se revoir, parce que c'était compliqué. Il ne pouvait pas revenir chez lui, on le cherchait. Il n'avait nulle part où aller, mais il assura qu'il se débrouillait. Saavah ne dit rien ; il ne savait pas s'il pouvait y croire, à tout ça. Il ne dit rien et laissa Sacha partir.
Puis, la situation empira et il fallut évacuer. On ne demanda pas son avis à Saavah. Il n'était pas Spécial, alors il sortirait, c'était aussi simple que ça. Son père partit en premier. Enfin, c'était ce qui était prévu, mais en réalité, il perdit la vie sur le chemin, et Saavah ne l'apprît que bien plus tard. Alors qu'il devait à son tour préparer son départ de Haut, Saavah se disputa avec sa mère. Ce fut la première fois de toute sa vie qu'il s'opposa directement à ses parents.
« C'est des conneries, tout ça. Vous faites n'importe quoi. Depuis quand on a le droit de tuer des gens ? »
C'était ce qu'il avait dit. Une dispute s'ensuivit et soudain, on entendit le sifflement caractéristique des serpents. Brusquement, Saavah se retrouva avec une vipère sur son épaule. Là, mère et fils se figèrent. Il ne pourrait pas sortir. Elle ne pouvait pas abandonner son fils ici. C'est ainsi que la génitrice de Saavah se montra pour la première fois comme une vraie mère. Elle annula son départ et celui de son fils et l'installa dans la mairie, le mettant en rang de Lion, mentant sur le décès de son mari. Elle le protégea de la pire et de la meilleure des manières : en le faisant rejoindre le camp de ceux qui voulaient sa mort, la mort des Specials.
Pendant un long moment, la situation resta ainsi, et cela permit à Saavah de récolter un maximum d'informations sur l'internat, tout en n'ayant jamais à s'inquiéter de sa survie.
Plus tard, ce fut au tour des Hyènes et Pumas de quitter la ville. Saavah, pour protéger à son tour sa mère, s'enfuit pendant une nuit, ce qui permit à sa mère de partir elle aussi, pour se mettre en sécurité loin de Haut.
Dorénavant tout seul, Saavah entreprit de survivre comme il le pouvait, en évitant de croiser du monde. Il resta discret, quelque chose qu'il savait bien faire, et enquêta de plus en plus sur l'internat.
Quand les Blancs s'échappèrent, il croisa par hasard Edith. S'ensuivit un combat – enfin, Saavah ne fit en réalité pas grand chose, et peut-être qu'il regretta à ce moment d'avoir refusé les nombreuses propositions de Sacha, qui rêvait de lui apprendre à se battre. À la fin, Saavah donna à Edith quelques fiches qu'il avait trouvé dans les affaires de son père. Il remercia également intérieurement Sacha pour lui avoir permit d'acquérir plusieurs réflexes en matière de soin.
Après sa rencontre avec Edith, persuadé qu'il n'y avait pas que les Blancs à l'internat – c'était quelque chose de trop grand pour ne concerner que onze personnes, selon lui – Saavah se rendit donc à l'internat. Qu'elle fut sa surprise lorsqu'il découvrit l'endroit en ruine ! Et cela n'alla pas en s'améliorant quand il se réveilla... à l'intérieur de l'internat. Les scientifiques, de peur qu'il ne révèle trop d'informations, avaient préféré le garder captif et sous contrôle. Là-bas, Saavah rencontra Simon, avec qui il passa deux longs mois en salle d'isolement. Ils rejoignirent ensuite les Oranges. Saavah, menacé par la haine des Internés envers les Specials, du cacher l'existence de Fumée. Répartis en équipes, ils se retrouvèrent plus tard tous dehors, et là Saavah abandonna totalement son groupe, légèrement forcé par Simon, qui voulait revoir les Blancs et avait besoin de lui pour lui indiquer comment les retrouver.
Quand les Internés furent ramenés à l'internat, ce ne fut pas le cas de Saavah. Alors, celui-ci prit du temps pour élaborer un plan. Il avait son but : détruire l'internat. Il se disait que ça lui permettrait de se racheter auprès d'Edith, peut-être, puisqu'il était incapable de s'excuser auprès d'elle – rien à faire, les mots ne sortaient tout simplement pas.
Maintenant, il est de retour à l'internat, avec un plan en tête... la suite reste encore à découvrir.
En plus...
• Il peut faire preuve de beaucoup de patience.
• Il a un tic qui consiste à se tordre ou se craquer les doigts, surtout lorsqu'il est nerveux ou pressé.
• Il ne parle pas de sa sœur décédée. Elle avait quatre ans de plus que lui et est morte l'année de sa naissance. Saavah n'en a jamais été très touché, mais pendant une grande partie de son enfance, il était très jaloux d'elle, parce qu'il se disait que ses parents l'aimaient plus elle et qu'il ne pourrait jamais l'égaler. Plus tard, il a finit par l'oublier, parce que ses parents n'en parlaient jamais et qu'il n'avait aucun moyen de se souvenir d'elle.
Cependant, c'est Marie qui a choisit le nom de Saavah, ou qui du moins l'a fortement inspiré, parce qu'elle n'arrêtait pas de répéter « ça va, petit frère ? » quand la mère de Saavah était encore enceinte. En fait, elle l'appelait littéralement « ça va » et lorsqu'elle a voulu faire un dessin pour Saavah (dessin qui a d'ailleurs été ensuite accroché à la porte du frigo de la maison de la famille), elle a écrit « sava » et a dit que ce serait son nom. « Sava » est devenu « Saavah » peu après la mort de la petite fille.
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