Jesse
Jesse
He / him
21 years old
★彡。Interné
{Mort}
Un conseil : préparez vos mouchoirs :)
Nom : Black
Prénom : Jesse
Jesse est un prénom typiquement anglophone, je pense plus porté par des américains mais quoiqu'il en soit très répandu dans les pays où on parle anglais. C'est un nom dérivé de l'hébreu, qui voudrait signifier quelque chose comme « cadeau de Dieu », « Dieu existe » ou même « roi » fin bref on sait pas trop et de toute manière c'est pas pour sa signification que la mère de Jesse a choisi ce prénom. Ce qui est à retenir, c'est que Jesse ça se prononce Jess-i en appuyant sur la première syllabe et avec un son « i » plus long. Si vous savez toujours pas le prononcer correctement, allez écouter comment ça se prononce, je suis sûre que vous trouverez plein de vidéos de ce style sur internet !
ON PRONONCE BIEN LE PRÉNOM DE MON OC S'IL VOUS PLAÎT
Black, c'est le nom de sa mère. C'est un nom de famille commun aux États Unis, le pays d'origine de sa mère. Pourquoi porte-t-il ce nom plutôt que celui de son père ? D'abord parce que Jesse ne se souvient pas du nom de son père, alors ça règle le problème. Deuxièmement, parce que sa soeur se nommait comme ça, alors ça lui semblait logique de prendre le même nom quand on lui a demandé.
Surnoms : Jessouille, Jay ou Jaybird (par Ayron)
Sexe et genre : masculin, dans les deux cas.
Âge : 21 ans, aurait eu 22 en septembre prochain.
Anniversaire : Jesse ne connaît pas sa date de naissance exacte. Personne ne la connaît en fait : lorsqu'on a cherché des réponses quant à sujet, personne n'a été capable de donner de date. D'après son père, qui a été interrogé, Jesse serait né en fin d'été, mais impossible de savoir plus. Finalement, il a été décidé de lui attribuer comme anniversaire le jour où Guillaume l'a trouvé dans les rues : un 22 septembre. Après des observations et quelques examens, on en a déduit l'âge de Jesse. Sur ses papiers, sa date de naissance est donc officiellement le 22 septembre 1999.
Décès : 4 juillet 2021
Motivations : difficile de parler de but quand la personne n'est pas et ne sera pas en capacité de les atteindre un jour. Je vais donc vous parler des motivations de Jesse.
Jesse a d'abord eu des envies très simples, enfant. Il voulait aller à l'école. Avoir des amis. Pouvoir dormir sans que sa soeur ne prenne toute la couverture à chaque fois. Il voulait que ses cheveux arrêtent de gratter et de tomber devant ses yeux, que ses parents lui fassent des câlins plus souvent et avoir une famille comme il en voyait à la télé. Il voulait aller dans des parcs d'attraction, conduire de grosses voitures et pouvoir écouter de la musique à fond sans que les voisins viennent se plaindre.
Plus tard, Jesse a voulu avoir une autre mère, pouvoir sortir son père de prison, devenir médecin pour soigner son petit frère et apprendre à écrire pour que Ciel arrête de se moquer de lui.
Encore plus tard, Jesse a voulu retrouver sa mère, trouver un moyen de remonter le temps. Il a voulu oublier tout tout tout jusqu'à s'oublier lui-même et n'être plus rien parce que décidément toute cette vie, ça ne lui allait pas.
Jesse a ensuite voulu aller à l'internat, trouver une nouvelle famille, créer des amitiés. Il a voulu apprendre le plus qu'il pouvait, avoir à manger autant qu'il voulait, avoir le droit d'exister, d'être réel aux yeux de la société. Il a voulu partager sa chambre avec Reece et passer des soirées à regarder des films adaptés à son âge.
Jesse a voulu se lier d'amitié avec Ayron. Il a voulu s'amuser avec ses amis et réussir ce qu'il entreprenait pour rendre fiers ses protecteurs.
Il a voulu s'éclipser dans le parc avec Ayron, apprendre les étoiles avec lui. Il a voulu être avec lui, l'aimer, l'aider, le soutenir.
Jesse a voulu devenir médecin une nouvelle fois pour pouvoir sauver son lié. Il a voulu trouver les remèdes qui n'existaient pas, provoquer un miracle et décider de l'impossible.
Il a voulu faire des tatouages, parce qu'après avoir tant souhaité oublier, il désirait maintenait se rappeler. Il a voulu se teindre les cheveux et a hésité longuement à ce propos.
Il a voulu apprendre à conduire, parce qu'il voulait toujours pouvoir être au volant de belles voitures.
Il a voulu tout abandonner, un jour lorsque les Blancs se sont échappés. Puis, il s'est consolé.
Jesse a souvent voulu beaucoup de choses. Mais pendant longtemps, il ne les a considéré que très futiles. Ce n'était jamais la priorité. La priorité était la volonté des scientifiques, toujours, en permanence. Il fallait les rendre fiers, se montrer à la hauteur des tâches qu'on lui confiait.
Vers la fin, Jesse voulait plus de libertés, moins d'injustices. Il voulait aider ceux qui avaient été comme lui et il a réalisé qu'il était entouré d'enfants comme ça. Jesse voulait se battre pour un monde meilleur, trouver une vérité stable, trouver des solutions justes qui blesseraient le moins de monde possible. Jesse voulait continuer d'espérer, rester debout encore et encore, malgré les difficultés. Il voulait tendre la main aux autres, leur avouer qu'il comprenait maintenant, qu'il avait eu tort, qu'il voulait faire en sorte que tout soit mieux maintenant. Il voulait retrouver sa soeur, revoir sa famille, se réconcilier avec son passé, avec lui-même. Il voulait pouvoir retrouver la vérité, toute la vérité, dans tous les domaines possibles.
Jesse est mort en tendant la main, peut-être naïvement, mais quoiqu'il en soit avec beaucoup d'amour, beaucoup d'espoir et beaucoup de gentillesse. Il n'aurait pas voulu ça, parce qu'il n'était pas prêt à mourir. Mais Jesse sait depuis sa naissance qu'on n'a pas tout ce qu'on veut et que parfois, on peut être aussi pur qu'on le peut, la vie nous traitera quand même injustement.
Physique
Ce qu'on retient de Jesse, ce sont d'abord ses cheveux. Noirs à la racine (leur couleur naturelle), ils deviennent bleus, aux allures un peu électriques au niveau des mèches. C'est souvent ce qu'on remarque en premier chez lui. Il est le garçon aux cheveux bleus.
Il n'est pas très grand pour un homme, pas non plus petit cependant. En fait, il mesure 1m76, ce qui n'est pas énorme mais pas affolant non plus. Souvent, on le dépasse quand même. En tous cas, sa carrure semble plutôt dans la moyenne, il est musclé sans non plus être une armoire à glace, mais sans non plus être une brindille. On se rend compte qu'il a été entraîné au combat et régulièrement poussé à se dépasser physiquement : il est endurant, plutôt souple et avec de bons réflexes. Ses atouts ne se trouveront peut-être pas dans la force brute, mais il est suffisamment agile pour être capable d'affronter n'importe quel adversaire sans s'en trouver si désavantagé.
De nombreuses cicatrices couvrent la peau presque-mate-mais-pas-totalement de Jesse. Il en a principalement sur le bras droit, mais parfois aussi les jambes (notamment les genoux). Sur le bras gauche, c'est un tatouage qui marque sa peau. Le dessin coloré s'étend sur tout son bras et représente une petite cabane dans un arbre, qui trône autour de rochers rouges. Dans le « coin » du dessin (sur son épaule, en fait) trône un soleil jaune-orange aux rayons déformés, qui viennent jusqu'à la cabane, l'arbre et les pierres. Pour Jesse, ce tatouage a bien sûr une explication, mais il ne l'a jamais donnée. Il l'a fait faire peu de temps avant ses dix-neuf ans. Un autre tatouage, plus discret et plus récent, se trouve sur son dos. Celui-là, Jesse l'a fait faire peu avant la crise des Specials : c'est la tête d'un chat, en l'honneur de Pim, son lié décédé. Il le montre moins souvent, puisqu'il a visiblement plus de poids émotionnel que l'autre.
Jesse est quelqu'un de plutôt énergique, ça se reflète dans sa gestuelle. Il est d'ailleurs aussi extrêmement expressif par son corps, parfois même un peu trop : enfant, on ne lui a jamais appris tout ce qui est en lien avec la politesse, l'attitude corporelle à avoir en public et tous les codes sociaux qui vont avec. Par exemple, il haussera souvent les épaules, alors que c'est jugé malpoli. Il aura tendance à ne pas regarder quelqu'un quand il parle, comme s'il était désintéressé, alors qu'il n'en est rien. Ce sont de petits détails comme ça, mais ils se remarquent souvent.
Il a souvent quelque chose d'enfantin dans son attitude. Il aura tendance à sautiller sur place, à rire facilement, à s'amuser de tout. Ses yeux couleur noisette se plissent quand il sourit... et cela arrive bien souvent. Quelque chose qu'il adorait faire enfant, quand il venait d'arriver à l'internat : se sourire devant un miroir tout beau tout propre. Chez lui, il n'y avait pas de miroir, sa mère les avait bannis de la maison. Alors pour Jesse, c'était une vraie découverte, savoir qu'on pouvait se regarder, qu'il existait un reflet de nous autre que celui de l'eau quand il prenait un bain... Il avait tendance à dire qu'il aimait beaucoup son sourire, à cet âge là.
Peut-être parce qu'il a grandi totalement coupé de la société, Jesse a un rapport au corps très sain. Il ne fait pas d'histoires dessus, parce que son corps n'est rien de plus qu'un corps, qu'une manière de refléter à l'extérieur ce qu'il y a à l'intérieur de lui. Il aime bien son corps. Et tant pis si ça ne convient pas aux critères de beauté, il en est complètement détaché. Lorsqu'on a grandi dans une maison où l'hygiène n'était pas au rendez-vous et dans laquelle ses joues étaient sans cesse barbouillées de crasse, la beauté est bien le dernier des soucis.
Caractère
Jesse est quelqu'un de très chaleureux et enthousiaste. Ce n'est pas quelqu'un qui aime la solitude, bien au contraire. Je dirais même qu'il a besoin d'être entouré, besoin de se savoir aimé et apprécié. Depuis toujours, il a cette mauvaise habitude de faire passer les autres avant lui (quand il ne lâche pas Ayron même si ça met en péril sa sécurité, quand il soutient Reece alors que lui-même ça ne va pas, quand il veut aider Edith même s'il n'a aucune obligation à le faire, même si c'est ce qui l'a tué). Certains diront que c'est à cause de son éducation, à cause des reproches à répétition, des « tu n'aurais jamais dû naitre, on ne voulait pas de toi ». Sous prétexte que sa naissance, que son existence n'était pas désirée, Jesse s'est convaincu qu'il était moins méritant. Ce n'est pas un manque de confiance en lui, parce qu'il a plutôt tendance à croire en ses capacités, mais il aborde cela comme un fait : « c'est comme ça, tu passeras toujours en second, parce que tu vaux moins ».
Jesse est quelqu'un qui tient aux gens. Là aussi, on peut le relier à son enfance. Parce qu'il n'a pas été traité comme il le fallait (et il le sait), il est conscient des conséquences et il veut que ça n'arrive à personne. Ou alors, le moins de monde possible. C'est pour ça qu'il est toujours gentil avec les autres, même s'il peut parfois paraître distant de temps à autre. « Sois la personne dont tu avais besoin quand tu étais plus jeune », c'est l'idéal qu'il cherche à atteindre et il fait tout son possible pour.
Mais même si Jesse est quelqu'un qui socialise facilement, cela ne veut pas dire qu'il accorde sa confiance à n'importe qui. Au contraire, même, parce qu'il est loin d'être naïf. Il lui faut du temps pour se sentir en sécurité avec quelqu'un et il lui en faut encore plus pour apprendre à se confier. Il est timide, d'une certaine manière, et il lui faudra toujours du temps pour s'ouvrir vraiment à quelqu'un, pour oser montrer et avouer sa vulnérabilité.
Il déteste les responsabilités. Il déteste les responsabilités, être responsable, être la cause de quelque chose, que ce soit de sa faute. Il ne supporte pas. C'est pourquoi il ne supporte pas beaucoup les jeux, parce qu'il est très mauvais perdant. Il aime encore moins les jeux d'équipe puisque lors d'une défaite, il y a forcément un coupable qui a tout fait foirer. Et même si on ne l'accuse pas, il s'accusera lui-même et ça l'énervera. En suivant la première idée, ce n'est pas un meneur. Jesse n'est pas un guide et il n'aime pas beaucoup prendre les décisions, parce que ça signifie qu'ensuite, il est responsable de ces décisions. Si ça tourne mal, la faute sera sur lui. Il prend donc assez peu d'initiatives au quotidien et hésite beaucoup quand c'est le cas. Par exemple, il a réfléchi des mois avant de faire son premier tatouage. Il a hésité avec plein de couleurs pour se teindre les cheveux et, quand il était enfin décidé, il a hésité sur comment faire la teinture (tout bleu ? pas tout bleu ? juste une mèche ?), c'était interminable. Il a très peur de se jeter à l'eau, en fait. L'inconnu, c'est quelque chose de terrifiant pour lui. C'est pour ça qu'il a toujours préféré le confort de l'internat. Il ne sait pas s'il aurait pu vivre sans cette stabilité (et c'est pour ça que, même s'il était contre les scientifiques, Jesse n'aurait jamais voulu détruire l'internat ou tuer lés scientifiques).
Il ne supporte pas la vulnérabilité. Sa tristesse ? Vous ne la verrez pas beaucoup, parce qu'il l'a cache, comme il dissimule habilement toutes ses insécurités, ses angoisses, ses traumas et tout cet amas de trucs un peu négatifs en lui. Tout cela se voit dans les détails, jamais de manière assumée. D'ailleurs, Jesse abordera rarement un événement qui le dérange de son plein gré. Il faudra soi-même chercher à parler du sujet et espérer qu'il ne se braque pas. Parce que, oui, il se braque très facilement également.
Si on veut résumer, Jesse a une énergie de golden retriever peureux. Il est plutôt empathique, ce qui fait qu'il va être très heureux si quelqu'un à côté de lui l'est aussi. Il absorbe les émotions des autres et en fait les siennes, ce qui est autant un avantage qu'un gros inconvénient, fatiguant au quotidien. Il a tendance à vouloir réchauffer l'atmosphère quand ça ne va pas autour de lui et que tout le monde est triste. Si vous ne vous sentez pas bien et qu'il est là, c'est promis, il fera tout pour vous rassurer. Il est aussi toujours partant quand il s'agit de relever des défis ou taquiner ses amis.
Bref, c'est un ami, un frère, un amoureux qui donne tout l'amour qu'il peut... et qui finit parfois par s'oublier soi-même.
Lié
Pim, c'est son nom !
C'est un chat de race munchkin. Le muchkin est un chat originaire des États Unis, issu d'une mutation apparemment spontanée. Il est caractérisé par ses pattes très très très courtes, ce qui lui donne le surnom de « chat nain » ou « chat miniature »
Une anecdote que Jesse aime beaucoup au sujet de cette race : le nom de munchkin vient du film Le Magicien d'Oz, dont l'héroïne rencontre un peuple d'humanoïdes de petite taille nommés Munchkins. Ça l'amuse beaucoup qu'on ait nommé ces chats en rapport avec un film, il trouve ça adorable.
Cependant, Jesse a aussi vite appris que par sa race, Pim était condamné dès son apparition. En effet, les munchkins sont sujets à une mutation, qui caractérise leur race, mais qui est considérée par d'autres comme une maladie génétique. On ne connaît pas tous les impacts de cette mutation sur le chat, mais on sait qu'il est plus susceptible de souffrir de lordose (courbure excessive de la colonne vertébrale) et de pectus excavatum (poitrine creuse). Les muchkins ont aussi un risque plus élevé d'arthrose sévère. Pour Pim, ces risques ont été fatals. Deux ans après son apparition, Pim est mort suite à ses problèmes de santé, sans qu'on n'ai rien pu faire pour le sauver. Jesse avait un peu plus de dix-huit ans à ce moment là.
Le munchkin est réputé pour conserver son caractère de chaton une fois parvenu à l'âge adulte. Ce serait un chat très sociable, au tempérament plutôt grégaire. Il serait généralement actif et la taille de ses pattes ne l'empêche pas de courir, de sauter ou de chasser. Pim en était le parfait exemple : très actif, il n'était jamais fatigué excepté à la fin de sa vie, quand il avait de plus en plus de mal à bouger. Il était très câlin, joueur et peu chiant parfois, vu qu'il s'amusait à faire tomber tout ce qui pouvait tomber au sol. Il dormait toute les nuits avec Jesse, roulé en boule contre lui... même s'il se réveillait à cinq heures le matin et miaulait en boucle pour être nourri ou se mettait à attaquer les pieds de Jesse dès qu'il bougeait un peu.
Pim était minuscule en taille : on voyait bien son appartenance à la race Munshkin en raison de ses petites pattes toutes musclées. Il ne dépassait pas les 20cm de haut au garrot (je sais pas si vous vous rendez compte, c'est absolument minuscule), pesait autour de trois kilos. Sa fourrure était toute blanche et ses yeux plutôt gris, avec quelque chose de très vif dans le regard et d'un peu brillant.
Suite à la mort de Pim, Jesse a commencé à écrire une série de bandes dessinées. L'histoire, intitulée Super Pimouille raconte les aventures d'un chat super héros qui devrait se battre contre différents ennemis. Pimouille, le héros, est un félin semblable en tous points à Pim, décoré d'une cape bleue. À l'aide de ses amis, il combat les injustices, découvre différentes contrées et fait plusieurs rencontres. Jesse dessinait et écrivait dans de vieux cahiers d'école qu'il avait en trop avec de simples crayons de couleurs et stylos noirs. Le résultat final était évidemment un peu brouillon, mais restait tout de même soigné et Jesse conservait ses différents tomes comme un religieux garde une bible près de lui. Ses histoires à l'humour touchant était composée de cinq tomes jusque là, le cinquième étant encours d'écriture au moment de sa mort.
Pouvoir
Le pouvoir de Jesse est simple. Il fonctionne sur une seule idée : le copiage.
Jesse peut copier les autres. Copier leurs capacités, leurs compétences. Copier leurs pouvoirs, quand ils en ont.
Ainsi, il peut copier le savoir d'un autre, copier ses connaissances. Copier la force de quelqu'un et se l'attribuer. Copier la façon dont il crochète une serrure. Copier ses capacités dans n'importe quel domaine.
Pour cela, simple encore une fois : Jesse doit faire couler son sang. Bon, en réalité, ce n'est pas si simple que ça. Il doit faire gaffe à ne pas perdre trop de sang, à ne pas se blesser gravement, tout ça...
Dans le RP, Jesse a plusieurs fois utilisé son pouvoir. Plusieurs fois contre la Furie. Une fois contre d'autres internés, pour relayer Rosten qui bloquait leurs pouvoirs. Mais il ne l'a jamais utilisé au maximum, ne l'a même jamais poussé plus loin que le minimum. À vrai dire, il n'a jamais été très fier de son pouvoir. D'abord à cause du principe de ce dernier : c'est un peu comme du vol, c'est s'approprier quelque chose qui ne lui revient pas et ne devrait pas lui revenir. C'est trop facile. Ensuite parce qu'il peut rapidement devenir dangereux pour lui-même. Et enfin, parce que lorsqu'il a eu son pouvoir, il venait de perdre Pim, alors disons qu'il avait d'autres choses à faire que y apporter beaucoup d'attention. Et s'il avait pu choisir entre son pouvoir ou Pim, il aurait préféré son compagnon sans hésitation.
Famille
Parents - Pierre Feau et Helen Black
De ses parents, Jesse ne gardait que des souvenirs à la fois très flous et très nets. Il ne se rendait compte de rien de ce qui arrivait quand il était auprès d'eux et maintenant qu'il savait, il avait l'impression de tout exagérer en permanence, alors il évitait d'y penser et d'en parler.
Jesse n'a jamais été proche de son père. Il ne sait même pas s'il le connaissait vraiment, en réalité. Son père se résumait à cette figure intimidante qui se glissait dans la maison tard le soir, à qui on devait vite laisser la télévision, même s'il s'endormait devant. C'était cet homme qui parlait peu, qui ne se préoccupait que de Ciel et ignorait les deux autres enfants de la maison. Il était souvent absent et, quand il ne l'était pas, Jesse craignait sa présence. Malgré tout, c'était son père et il était accoutumé à sa présence, aux petits déjeuners qu'il ramenait le dimanche matin, à ses paroles brusques, à sa voix grave et aux joies de Ciel quand elle apprenait qu'il était là. Alors, quand son père est parti en prison, ça l'a rendu triste, le petit Jesse.
Aux dernières nouvelles, Jesse n'était franchement pas fier de son père. Il n'a jamais souhaité le revoir, puisqu'au fond il n'était pas mieux que sa mère. Pas une seule fois il n'a parlé de lui avec des détails. En fait, on peut même aller au point de dire qu'il en avait carrément honte.
Avec sa mère, Jesse avait une relation plus complexe, puisqu'il était avec elle en permanence. Ou du moins, ils étaient dans les mêmes pièces en permanence. En réalité, ils se parlaient peu et se limitaient à quelques échanges secs et stériles. Jesse ne connaissait pas plus sa mère que son père, si on y réfléchit.
Sa mère, Helen Black, était très jeune par rapport à Pierre. Elle était tombée en pleine addiction, à l'alcool, à la drogue, aux cigarettes. Elle avait ruiné sa vie, elle le savait, et détestait particulièrement ses enfants pour ça. Ciel, surtout, en réalité. Grâce à cela, Jesse était épargné. D'ailleurs, il avait tendance à être considéré comme le petit favori de Helen. Elle l'aimait bien, ce petit garçon tout plein de crasse, qui lui offrait des sourires dès qu'il la voyait et passait ses journées auprès d'elle. Il lui rendait service en plus quand il faisait la vaisselle à sa place ou quand il allait répondre dès que quelqu'un frappait à la porte. « Ma maman ? Non, elle est partie faire les courses. Elle reviendra plus tard. Oui. Au-revoir. » En réalité, Helen n'allait jamais faire les courses.
Jesse aimait sa mère. Il l'aimait même quand ses paroles rudes tombaient sur lui comme du poison, même quand elle lui faisait boire de l'alcool en lui disant que c'était du jus de pomme, même quand elle pleurait dès qu'il s'éloignait d'elle, même quand elle criait sur lui, sa soeur et son frère. Malgré sa folie, malgré ses addictions, malgré son irresponsabilité, malgré ses colères, malgré ses violences, Jesse l'aimait.
Les deux parents de Jesse sont morts. Il ne le sait pas pour son père, cependant, puisque cela fait longtemps qu'il a perdu contact avec lui et qu'à sa connaissance il était encore en prison. Pour sa mère, c'est autre chose, vu que c'est Jesse lui-même qui est responsable de sa mort. Il ne se l'est jamais pardonné, d'ailleurs, même après des années. Il ne l'a jamais dit à personne non plus : ni aux scientifiques (de peur qu'ils l'envoient en prison), ni aux Entre Deux, ni à Ayron. Ce qu'ils savent, c'est que son père est en prison, que sa mère est morte d'une chute dans les escaliers et voilà. Selon Jesse, personne n'avait besoin de savoir plus. Il leur aurait raconté quand il aurait été prêt. Rien n'était pressé.
Sœur - Ciel Black
Ah, Ciel ! Elle est plus âgée de quelques années par rapport à Jesse. En plus d'être une grande sœur, Ciel était pour Jesse comme une seconde mère et surtout un modèle. Malgré les difficultés, rien n'arrêtait Ciel. Elle prenait les décisions, allait à l'école, se faisait des amis, était capable de préparer un repas très tôt, a rapidement été très autonome, et ce sous le regard toujours extrêmement admiratif de Jesse.
Pour Jesse, Ciel était très une sorte de déesse sur Terre. Elle était son modèle, la marche à suivre, la personne toujours disponible pour le rassurer. Ciel est celle qui a appris à Jesse à écrire aussi (même si on va pas se mentir, l'orthographe de Jesse est terrible). Il était toujours triste de la voir partir à l'école, mais toujours heureux de la voir revenir le soir... un peu comme un chien qui attend désespérément son maître, en fait.
Mais leur relation n'était pas toute blanche. Ciel était extrêmement désagréable avec son frère. Au fond, elle souhaitait le meilleur pour lui, mais ça ne l'empêchait pas de le martyriser, de le rabaisser constamment ou de le négliger fréquemment. Ciel a voulu apprendre à Jesse à écrire, mais ce dernier était gaucher. Elle était droitière et ne comprenait pas qu'il ne fonctionne pas comme elle, alors elle l'a forcé à écrire de la main droite, en allant pour ça parfois jusqu'à la violence. Elle était très brusque avec lui et maintenait une grande dominance sur lui. Quoiqu'il arrive, Ciel était celle qui prenait les décisions, celle qui était responsable et à qui on devait obéir.
En plus de cela, Jesse était au milieu entre d'un côté sa mère, de l'autre sa sœur. Les deux, terriblement possessives, passaient leur temps à se battre pour sa présence, pour son amour, pour son attention. Chacune leur tout, elles tentaient de monter Jesse contre l'autre. L'enfant se retrouvait piégé avec la croyance qu'il serait forcé de faire un choix un jour ou l'autre ; que quoiqu'il fasse, son amour ne pouvait pas aller à deux personnes à la fois, qu'il n'y en aurait pas assez pour partager.
Jesse ne parlait pas beaucoup de Ciel non plus. Mais au moins, on était au courant de son existence. Ses proches savaient qu'il avait une sœur avec qui il avait perdu contact. D'ailleurs, Jesse faisait beaucoup de recherches sur elle, vers la fin. Il voulait la retrouver, mettre au clair leur enfance. Malgré le mal que Ciel lui a fait, Jesse était persuadé qu'elle n'était pas fautive. Après tout, elle n'avait été qu'une enfant, elle aussi.
Frère - Dylan
Tout devient plus complexe quand on aborde le sujet de Dylan. Dylan, c'est celui qui a marqué la fin de tout, ou en tous cas la fin d'une vie et le début d'une nouvelle pour Jesse.
Dylan ressemblait beaucoup à Jesse : lui aussi était un « enfant accident », dont on n'avait pas voulu. Il était un garçon. Il n'irait pas à l'école. Leur père ne l'aimait pas.
Jesse l'a immédiatement adoré. Dylan était particulièrement petit, étrangement silencieux, mais on ne s'en inquiétait pas. Jesse était ravi d'être grand frère et, égoïstement, très rassuré de pouvoir enfin partager sa misère avec quelqu'un.
C'est avec la présence de Dylan, plus jeune de six ans par rapport à Jesse, que les tensions entre Ciel et Jesse ont vraiment commencées. Ciel n'était pas contente d'avoir un deuxième frère sur les bras, mais en plus à cause de lui, Jesse prenait plus d'initiatives et l'empêchait d'avoir le contrôle sur tout. Ça la rendait folle, Ciel. En réponse, ça rendait Jesse fou, parce qu'après tout, lui aussi il avait bien le droit de grandir et de ne plus être le plus petit !
Contrairement à tout sa famille, Dylan était blond. Alors, forcément, Pierre a tout de suite pensé à quelque chose de la part de sa compagne et cette idée ne lui plaisait pas du tout. À partir de ce moment-là, il a arrêté de voir Dylan. Déjà qu'il ne donnait pas beaucoup d'attention à Jesse, avec Dylan, c'était bien pire. Pierre ne supportait tout bonnement pas sa présence. « C'est pas mon fils, il a rien à foutre sous mon toit », disait-il.
Dylan n'a pas eu le temps de grandir beaucoup. Mais il adorait son frère et sa sœur, avec qui il passait énormément de temps (en particulier avec Jesse, vu que celui-ci n'allait pas à l'école).
À cause d'un système immunitaire fragile, mais en plus du manque d'hygiène quotidien à la maison, Dylan est décédé à trois ans d'une maladie. D'après Jesse, ça aurait été un rhume, un petit virus. Il se rappelait avoir été lui aussi malade, mais pas plus d'un jour ou deux. Pour Dylan, le virus est resté plus de deux semaines. De jour en jour, son état s'aggravait. Pierre n'était déjà plus là pour prendre les choses en main (et même s'il avait été là, ce n'est pas certain qu'il ait emmené l'enfant chez un médecin) et Helen refusait de quitter la maison. Elle passait ses jours au chevet de Dylan, son nouveau petit préféré (ce qui soulageait Jesse, qui n'avait plus à être constamment étouffé par sa mère), mais ne tolérait même pas l'idée de l'emmener voir un docteur. Elle réunissait chaque fois plusieurs arguments pour se justifier et Ciel et Jesse ont bien fini par abandonner.
Dylan est mort peu de temps après.
Jesse ne s'est jamais remis de sa mort. Pour lui, ce décès reste la preuve qu'il n'était pas suffisamment bon, qu'il n'était pas un grand frère suffisamment méritant. Il n'a jamais beaucoup parlé de Dylan, de peur qu'on ne l'accuse de sa mort. Avec le temps, il a cependant fini par informer les scientifiques de son existence, puis Ayron et enfin les Entre Deux, sans cependant s'étendre sur les détails.
Relations
Les scientifiques
Pendant longtemps, Jesse était très reconnaissant envers les scientifiques. Enfin, il y avait dans sa vie des adultes responsables sur qui il pouvait se reposer. C'était même une révélation, pour lui, que des adultes soient comme ça. Jesse avait fini par penser que les grands n'était que des gens qui s'en fichaient de tout, ou au moins de tout ce qui ne les concernait pas. Puis, il a découvert les scientifiques, ceux qui gèrent un internat d'enfants en difficulté, qui tendent la main à ceux qu'on a abandonné et qui en plus de ça disent travailler pour une cause bien plus grande qu'eux-mêmes. Ça a immédiatement convaincu Jesse et le charme est resté pendant des années.
Pour Jesse, les scientifiques sont ceux qui lui ont offert l'opportunité d'avoir une vie. Grâce à eux, il a pu avoir des papiers, ce qui aurait été bien plus compliqué s'il avait été livré à lui-même. Grâce à eux, il a eu des séances de thérapies régulières, un suivi psychologique mais aussi au niveau de toute la santé physique. Grâce à lui, il a pu se construire petit à petit, découvrir ce qu'il aimait, ce qu'il n'aimait pas. Et surtout, il a pu avoir une famille, des amis et même un amoureux.
Ce n'est qu'à peine quelques semaines avant sa mort que Jesse a commencé à réellement se poser des questions sur eux. Et finalement, il a accepté que même si les scientifiques lui avaient offert beaucoup, ils avaient aussi pris à d'autres. Il a accepté que pour certains, les scientifiques étaient les méchants de l'histoire. Et il s'est dit que ça ne pouvait ait plus durer, parce que même s'il les aimait, même s'il était plein de gratitude pour eux, ça ne justifiait pas qu'il ferme les yeux quand ils tuaient des gens autour de lui.
(En fait Jesse n'était que moyennement loyal avec les scientifiques depuis le début, je m'en rends compte en relisant des scènes qui datent d'août 2020... un extrait de la scène en question juste après.)
— Tu penses que les scientifiques vont le soigner ?
— Oui.
Jesse parut soudain très sûr de lui. Son regard se fit un peu plus dur, effaçant toute trace enfantine qui y résidait habituellement. Il se dit que si Ayron mourait et que les scientifiques ne faisaient rien pour le sauver, il se vengerait. Il pourrait libérer les autres internés ou refuser d'aider les scientifiques... qu'importe. Il ferait quelque chose.
— J'irai leur demander, dès qu'il se réveillera. »
« Jesse n'était pas désobéissant. Encore moins avec les scientifiques, ceux à qui il devait tout. C'était simple, il ne réfléchissait pas, il faisait ce qu'on lui disait. On l'avait formé à ça. Alors, ignorer l'ordre qui passait par ce téléphone qui sonnait en boucle était nouveau pour lui. Le téléphone sonnait, sonnait, sonnait, sonnait et lui il embrassait Ayron. Le téléphone criait décroche décroche décroche et il répondait Ayron Ayron Ayron. »
« Ce sont les scientifiques. C'est leur faute. Tout est leur faute. »
« Jesse était véritablement en colère contre les scientifiques. Il n'avait pas perdu confiance en eux. Il était toujours attaché à l'idée qu'il avait d'eux. Mais il comprenait. Il pouvait comprendre que ceux qui l'avaient sauvé étaient aussi ceux qui avaient condamné d'autres. Il comprenait. Et il voulait aider. Il voulait que les internés retrouvent leur liberté. »
Guillaume Martin
Jesse a rencontré Guillaume avant de connaître l'internat. Il a même vécu un moment chez lui ! C'est Guillaume qui lui a proposé de rejoindre l'internat et Jesse a immédiatement accepté.
Il a toujours fait confiance à Guillaume. Pour lui, il a été comme une figure paternelle, et cette fois quelqu'un avec qui il pouvait se sentir en sécurité. Il ne savait plus trop quoi penser de lui vers la fin et n'a malheureusement pas eu le temps de démêler tout ça.
« Je demanderai aux scientifiques. Guillaume, il doit savoir. »
Reece areuondrug
Son meilleur ami, son frère, son âme sœur platonique... pour Jesse, Reece est absolument tout ça. Ils se sont réellement rapprochés quand Night est parti (ce qui a rassuré Jesse, d'ailleurs, égoïstement, parce qu'il avait l'impression de ne pas avoir accès à Reece tant qu'il y avait Night) et ont tout de suite commencé à fonder une amitié qui n'a cessé de devenir plus forte avec le temps.
Jesse faisait confiance à Reece de tout son cœur. Si Reece lui avait demandé de sauter d'une falaise, il l'aurait fait sans hésiter. Et il aurait donné sa vie pour lui, sans hésiter.
Jesse a vu Reece tomber peu à peu dans une forme de tristesse et de désespoir. Ça le rendait extrêmement triste de voir son meilleur ami ainsi et il faisait tout en son pouvoir pour l'aider. Nombreuses de ses pensées étaient d'ailleurs dédiées à Reece, même pendant les moments juste avant sa mort.
« Reece ? Ouais, je le connais ! On est amis, même. Il est génial, hein ? »
« Sois pas désolé, y'a pas de raison.
— Il y a tellement de raisons.
Le garçon aux cheveux bleus fit mine de réfléchir. Non, il ne voyait pas. Dans sa tête, Reece était parfait.
— Je ne vois pas quoi. Je t'aime comme tu es. C'est pas grave de faire des erreurs. Et puis, je suis pas en colère contre toi, alors pourquoi tu veux demander pardon ? Y'a pas de raison, je ne ressens pas qu'il y ait de raison. »
« Hey, Reece !
Sa voix se fit moins forte quand il remarqua que son ami dormait et il plaqua une main sur sa bouche pour réprimer un gloussement. »
« Jesse souffla doucement, cherchant quoi dire d'autre. Finalement, il ébouriffa les cheveux de son ami.
C'était quelque chose d'assez banal, comme geste. Mais ça lui rappela une enfance brouillée et les cheveux blonds de Dylan, un jour où les trois enfants avaient trouvé intelligent de sortir un paquet de farine du placard et faire une bataille avec. En réalité, ce n'avait pas été que de la farine, mais ça ils ne l'avaient découvert que bien plus tard. Ce jour-là, Jesse avait passé des heures à frotter les cheveux de son frère, sans jamais penser à simplement lui faire prendre une douche. La douche était un concept très lointain à cette époque.
— Arrête de t'excuser ou je mets un cadenas sur ce tiroir.
Il désigna le tiroir qui renfermait tous ses paquets de cigarettes, accumulés au cours du temps mais jamais ouverts. Il ne savait pas si c'était possible d'y mettre un cadenas, mais il avait remarqué à quel point Reece semblait en dépendre de plus en plus et à l'inquiétait. Il avait vu les dégâts que pouvaient faire les cigarettes et autres drogues. Il ne pouvait pas supporter d'imaginer son ami suivre le même chemin que ses parents. »
« Soudain, le silence lui sembla lourd. C'était peu à donner, en comparaison avec l'amitié inconditionnelle que lui offrait Reece. Même s'il continuait d'aller vers Ayron, même s'il avait plein de mauvaises habitudes, même s'il s'organisait à chaque fois pour avoir une lumière allumée dans la chambre quand ils dormaient, même s'il enchaîne les conneries et l'entraînait avec lui... Reece restait. Il restait toujours. Il ne bougeait pas. Lui partager un peu de son histoire, ce n'était pas si terrible à offrir. Il pouvait bien en parler à Reece. Il pouvait bien lui montrer qu'il voulait lui faire confiance, totalement confiance. »
Ayron Demilune41
C'est l'amoureux de Jesse. C'est son tout, son amour, son âme sœur romantique... Jesse est tombé amoureux petit à petit de Ayron, alors qu'il voulait au départ se rapprocher de lui suite à leurs histoires communes (ils ont tout les deux un petit(e) frère/soeur morte(e)). C'est peu à peu qu'il a commencé à l'aimer. Ayron a été son premier et dernier amour, le meilleur et le pire. Ayron, c'est cette personne pour qui il se viderait de son sang s'il lui disait aimer le rouge. Il l'aime avec passion, avec beaucoup de tendresse aussi. Il aurait vraiment aimé que les choses se passent autrement, qu'ils se rencontrent sans l'internat, qu'ils puissent vivre ensemble sans que Ayron soit constamment torturé. Il aurait voulu pouvoir l'aider, pouvoir lui donner envie de vivre encore et encore, pouvoir lui donner toute la force et tout le courage qu'il faut pour affronter les difficultés. Mais en réalité, Jesse a toujours su que sans l'internat, jamais il ne serait tombé sur Ayron. Il n'y a pas d'autres scénarios possibles pour eux finalement et même s'il y a eu des moments extrêmement compliqués et durs et douloureux, Jesse sera toujours reconnaissant pour cette histoire.
« Il est malade. Il dit qu'il va mourir. Je veux pas qu'il meure... »
« Don't leave me behind, okay ? »
« Imagine même pas te mettre avec quelqu'un d'autre.
— Comme si j'avais envie de quelqu'un d'autre ! »
« On va pas disparaitre !
— J'espère bien...
— Tu fais comme si ! »
« Tu m'embrasses et me dis je t'aime et trois langues différentes pour ensuite me demander si on est ensemble ? »
« Non, il s'en fichait. Ce n'était qu'une minuscule part de lui qui s'inquiétait, de la même façon que ce n'était qu'une minuscule part de lui qui se sentait idiote. La majorité de son être répétait en boucle qu'il aimait Ayron, sans jamais changer de disque, sans jamais laisser un seul moment de flottement ou d'hésitation. L'amour prenait toute la place. »
La Furie
Jesse la déteste. Très très très très fort. Il la déteste pour ce qu'elle fait subir à Ayron, pour ce qu'elle lui a fait subir aussi. Il la hait parce qu'elle existe et il la hait parce qu'il est totalement impuissant face à elle. Il la hait parce qu'il est terrifié par elle et il la hait parce qu'elle lui fait mal, constamment, même quand elle n'est pas présente.
« Oh et un autre détail que Ayron a oublié de préciser ! Il a commencé à tomber amoureux de la petite Prune à l'extérieur... »
Lazuli
Lazu est la meilleure ami de Jesse. Avec elle, il faisait les 400 coups, riait à ne plus pouvoir respirer, dansait sur des chansons ridicules, se couchait tard le soir pour papoter de tout et n'importe quoi jusqu'à ce qu'un adulte finisse par leur dire d'arrêter et d'aller dormir. Avec elle, il était très à l'aise, très souriant et aussi très gamin. C'est ce que lui apportait Lazuli : un air agréable d'enfance insouciante, de rires libérateurs et heureux.
« Je suis sûr que j'ai un truc là. Sûr. Sauf si... sauf si Lazuli l'a trouvé et l'a déjà bouffé... »
Hazel Eco-RPG
Hazel, au même titre que Laz, est considérée comme meilleure amie par Jesse. Il l'adore, lui fait confiance x10000 et peut lui confier à peu près tous ses secrets sans craindre qu'ils ne soient pas bien gardés. Hazel est aussi la plus apaisante du groupe et Jesse l'admire beaucoup pour son courage, pour sa force et sa sensibilité. C'est vers elle qu'il se tourne instinctivement s'il est en quête de conseils... ou de soutien.
Les autres Entre Deux
[Ezio Hope_Neko , Rosten Angelle57 , Aleyna Moony__2 ]
Il les adore. Ils sont sa famille, tous, et il donnerait tout pour qu'ils puissent être heureux à tout jamais, pour pouvoir rester auprès d'eux et les voir grandir et s'amuser et sourire. Jesse a réellement énormément d'affection pour chacun d'entre eux.
« Je les aime pas non plu– ahhhhh
Jesse s'interrompit en voyant Ezio entrer et se cacha immédiatement derrière Ayron, exactement comme il l'avait fait plus tôt quand Reece était entré.
— Jesse, je connais pas beaucoup de gens aux cheveux bleus qui pourraient se cacher dans cette chambre tu sais ?
— Jesse, ta dignité en prend un coup quand tu fais ça.
— Je suis pas là. »
Edith OeilduLoup_
Edith est la seule personne que Jesse n'a jamais supporté. Jamais. Parce qu'il l'a toujours trouvée trop hautaine, trop solitaire, trop désagréable pour qu'on puisse apprécier d'être avec elle. Pourtant, il a essayé hein, au moins de la supporter ! Mais non. Il y a des gens avec qui on ne peut pas s'entendre et même si Jesse a eu mal avec cela, il a bien fallu l'accepter. Avec le temps, sa colère contre elle n'a fait que grandir. Jesse ne supportait pas Edith, il ne supportait pas la façon dont elle veillait sur ses sœurs, il ne supportait pas ses manières brusques, ses réponses sèches. Elle lui rappelait Ciel, d'une certaine manière et peut-être que c'était très exactement pour ça qu'il avait tant de haine contre elle. Il a ensuite lu sa fiche d'internat, par curiosité, et même s'il a été touché par son histoire, il en est ressorti toujours très furieux contre elle, parce qu'elle agissait toujours comme si elle avait la pire histoire du monde et ça le frustrait beaucoup.
Malgré tout, quand il a apprit la mort de Céleste, Jesse a eu une pensée pour elle. Et quand il l'a vue dans la salle d'entraînement, il a voulu l'aider. Parce que même s'il détestait Edith, elle restait humaine et elle avait besoin d'aide. Il a voulu lui tendre la main et c'est ce qui l'a tué.
« Edith. Je peux vraiment pas la supporter celle-là.
— Moi non plus. »
« Il aurait aimé pouvoir l'expliquer à Edith. Il aurait voulu lui dire qu'ils pouvaient travailler ensemble et essayer de discuter. Il pouvait aider, il voulait aider. Il aurait voulu dire qu'il était désolé, qu'il ne savait pas, qu'il,il ne pouvait pas savoir. Il aurait voulu lui dire qu'il fallait se battre pour Céleste. Mais il ne pouvait pas. »
« Edith, écoute-moi. Laisse-moi t'aider, s'il te plaît. »
Les autres Blancs
[Céleste, Lunala, Harper, Prune, Nicolas, Eloan, Simon, Heven, Ivy, Ibae]
Jesse connaît mieux les Blancs que n'importe quel autre groupe d'internés, d'abord parce que les Entre Deux passaient du temps avec eux, ensuite parce que c'est le groupe de Ayron. Ses sentiments envers eux ont souvent changé et finalement, ça a toujours été dur pour lui de se faire un avis sur eux.
Avec Céleste, Jesse a eu une relation de rivaux encore gamins. Ils ne s'aimaient pas beaucoup, mais en fait adoraient se chercher, se provoquer, s'embêter. Les laisser ensemble, c'était inévitablement les voir se balancer des insultes débiles à la figure, un peu à la manière d'un frère et une sœur. Ils n'ont jamais cessé de se chamailler, se faisant chacun des crasses toutes pires que les autres, mais rien de bien méchant en fin de compte. Avec le temps, cela a finit par s'arranger et a même créé une certaine complicité entre eux. Et, à l'étonnement général, s'il lui avait fallu choisir une soeur Durand préférée, il aurait désigné Céleste. En effet, Jesse ne supportait pas Edith et... il aimait bien Prune, mais disons qu'à partir du moment où il a apprit que Ayron l'aimait bien, il a été dur de l'apprécier à nouveau. Ce n'est pas la faute de Prune, parce que Prune est parfaite, gentille, douce et sympathique, mais Jesse a toujours eu très peur d'être remplacé. Il a vécu dans l'idée qu'il n'avait pas assez d'amour à donner à tout le monde et qu'il devait choisir les personnes qu'il préférait et, quelque part, il pense encore que c'est le cas et le cas des autres : Ayron ne peut pas l'aimer lui et aimer Prune en même temps. Prune était un danger pour lui qui, par sa simple présence, était capable de lui faire beaucoup de mal. Avec les autres Blancs, Jesse n'a pas été très proche. Il appréciait Eloan et Simon, était plutôt neutre quant à Nicolas et Harper, se méfiait de Lunala. Il a été touché par les morts de Heven, Ibae et Ivy.
Les Verts
[Jasper, Darren, William, Rubis, Rayla, Lisandro, Raphaël, Ozyas, Elwin, Hope, Naïwenn]
Jesse a connu les Verts aussi, mais n'a pas été proche d'eux comme il a été proche des Blancs. Il ne les connaît pas réellement, même. Cependant, il les trouvait plutôt sympathiques et aimait bien leur rendre visite de temps en temps.
Charlotte lisxuillee
Il ne la connait pas beaucoup, parce qu'il n'a pas eu le temps. Mais pour Charlotte, Jesse a tout de suite eu beaucoup d'affection. Déjà, elle était amie avec Reece, alors c'était forcément qu'elle était quelqu'un de bien. En plus, elle avait une attitude que Jesse a tout de suite apprécié, parce qu'elle le mettait en confiance et lui n'était pas si bien que ça mentalement à ce moment, la tête pleine de questions et d'angoisses. Il aurait adoré pouvoir avoir le temps de devenir ami avec elle.
Arthur OeilduLoup_ (et Argan VentNoir137 et Eben)
Jesse les connaît de la salle vidéo. Et pour ça, il ne les aime pas. Leur interaction l'a mis très mal à l'aise sur le moment, puis finalement il s'en est remis... et puis, il ne peut pas nier qu'il a bien aimé la réaction d'Ayron face à cette situation inattendue.
Les autres groupes
[Oranges, Rouges, Jaunes]
Jesse n'a pas eu le temps de les connaître alors sur eux, il n'a principalement que des stéréotypes. Les Oranges sont un peu bizarres, les Rouges sont violents, les Jaunes sont des enfants. Il a cependant rencontré les Oranges à un moment (il s'était rendu dans leur aile avec Reece) et ça été très très très gênant alors il a préféré ne jamais remettre les pieds dans leur aile. Pour ce qui est des Rouges, il les a toujours trouvés un peu intimidants et n'a jamais cherché à être très proche d'eux ; il était particulièrement mal à l'aise par rapport à Anubis. Et pour les Jaunes, enfin, il n'a pas non plus voulu se rapprocher d'eux : il a toujours associé les enfants à Dylan et après la mort de son frère, il s'est persuadé qu'il n'était pas doué avec les enfants et que s'il restait trop longtemps auprès d'eux, une catastrophe finirait par leur arriver.
Les violets clairs
[Sparkle, Night, Arsène, Yulie]
Jesse n'a été proche d'aucun d'entre eux. Il faut dire qu'il est resté longtemps assez timide et a souvent eu du mal à s'ouvrir aux autres. Malgré tout, il les aimait bien et a été déçu qu'ils partent... et d'un autre côté, c'est leur départ qui lui a permis de se lier d'amitié d'une manière plus forte avec les autres.
Arion OeilduLoup_
(et peut-être Alistair VentNoir137 aussi)
Arion a été le premier ami de Jesse. Ils étaient voisins, vivaient dans le même immeuble, au même étage. Quand il pouvait, Jesse allait jouer avec lui, quand sa soeur était à l'école et que sa mère dormait. L'isolation était mauvaise là-bas, alors quand il toquait au mur, il pouvait entendre Arion de l'autre côté lui répondre. Ils s'imaginaient des histoires dont Jesse ne se souvient plus maintenant, jouaient pour passer le temps, oublier un instant leur vie misérable. Ils ne se disaient pas grand chose, quand on y repense : Jesse ne doit pas savoir grand chose de Arion et inversement. Mais ils se tenaient compagnie et c'était plutôt bien. Puis, un jour, Jesse a arrêté de venir. Deux semaines plus tard, on retrouvait sa mère morte dans les escaliers et lui et Ciel étaient portés disparus. Ils ne se sont jamais revus.
Asmodée, Aisling
Robin, Cassiopée, Ethan areuondrug
Thomas OeilduLoup_
Eliott Shivahe
Que des gens avec lesquels il est sorti (enfin, pour Cass on se limite à coup d'un soir, les autres il y a eu des relations plus ou moins longues et importantes).
Histoire
L'histoire de Jesse prend ses origines dans un avion. Elle commence avec celle de Helen Black, dix-huit ans à peine, le sac à dos qu'elle serre contre son ventre, le monsieur qui dort à sa droite et celui qui regarde son troisième film du trajet à sa gauche. L'avion est dirigé pour la France, pour Paris, la capitale, la ville de l'amour, des romances, de l'art, la villes des lumières, de la poésie et des grandes décisions qui rendent la vie mille fois meilleure. Ses joues rosissent d'excitation chaque fois qu'elle y pense. Elle ne tient pas en place. Mais elle doit attendre, supporter les autres passagers râleurs. Pour patienter, elle se rappelle un maximum de mots français et essaye mentalement de les épeler.
L'avion atterrit tard le soir. Helen est parmi les premiers à sortir. Quand elle arrive au cœur de l'aéroport, son cœur bat à toute allure. Elle sort, il vient de pleuvoir, l'air sent encore l'humidité. Elle serre sa main sur la poignet de son énorme valise et attend un taxi.
C'est une jolie voiture noire qui se gare près d'elle. L'homme au volant sort pour l'accueillir, lui demande sa destination, attrape sa valise pour la mettre dans le coffre. Son accent s'entend dans sa voix. « Oh, Américaine ? » demande le chauffeur, amusé. Il enchaîne ensuite la discussion en anglais.
Ils parlent pendant tout le trajet. L'homme est gentil... et beau, en plus. Il a quand même une dizaine d'années de plus qu'elle, alors Helen ne s'attend à rien entre eux. Mais elle profite de ce moment et lui raconte son projet, les études qu'elle prévoit de faire, cette année de césure qui arrive comme un soulagement. Enfin, elle est libre. Et puis, la France ! C'est un si beau pays, elle a toujours voulu y aller. L'homme lui répond, lui confie qu'il s'appelle Pierre. Il est chauffeur de taxi pour le moment, mais ce n'est que temporaire. Malgré tout, il connaît déjà énormément d'adresse à Paris, il lui en cite quelques unes.
Le trajet est long, alors ils ont le temps de parler. Quand vient l'heure de se séparer, Helen sent la déception effleurer son cœur. Il lui propose de lui laisser son numéro. « Au cas où tu as besoin d'un chauffeur. Ou alors, juste en tant qu'amis. Paris, quand on connaît pas, ça peut être flippant. » Helen promet de le garder précieusement.
Le temps passe. Helen rencontre sa colocataire, elle remplit des papiers, décide avec elle de leur organisation. Elle appelle ses parents, leur raconte tout ce qu'elle fait. Elle visite beaucoup, prend en photo absolument tout ce qu'elle voit. À la fin de chaque semaine, elle en fait un petit film de quelques minutes. À la fin de chaque mois, elle trie à nouveau les images pour en faire un nouveau film.
Elle rappelle Pierre, longtemps après. Il est surpris. « Je pensais que je n'entendrai plus jamais parler de toi ! » Elle se retrouve à nouveau dans sa voiture noire. Elle lui raconte comment se passent ses premières semaines, lui cite plusieurs anecdotes et lui chante même une chanson française qu'elle a entendu le matin à la radio. Il rit. À la fin du trajet, il lui propose de se revoir. « Pas dans une voiture. Dans un café. Ou un restaurant ? »
Le temps passe et voilà qu'ils sortent ensemble. Helen a dix-huit ans, Pierre presque trente. Elle déménage dans son appartement. Ils vivent le parfait amour, Helen est aux anges. Elle confie à sa famille qu'elle préférait son ancien quartier, parce que celui de Pierre est un peu louche, mais ce n'est pas grave parce qu'il prévoit d'aller déménager autre part. « Loin de la ville. La France, c'est pas que Paris ! » Ses parents sont sceptiques. Mais ils n'ont pas beaucoup d'informations sur ce fameux Pierre, alors ils n'ont pas encore de quoi se méfier pour de vrai. « Tu nous le présenteras ? » ils demandent, tout de même.
Aussitôt dit, aussitôt fait. Pierre emmène Helen à Haut. « C'est la ville de mes grands-parents. J'adorais y aller, c'était plus tranquille que la ville. » Ils ont un appartement qui plaît bien à Helen. Et puis, là-bas, il y a la forêt, l'océan... Que rêver de mieux ?
Le reste de l'année passe en éclair. Vient le moment de rentrer. Les parents sont soulagés. Ils ont revu leur fille à Noël et ont eu du mal à la laisser partir à nouveau. Elle n'a pas emmené Pierre, mais ce qu'elle a raconté sur lui les inquiète. Comment ça, il a trente ans ? Et puis, qu'est-ce qu'il fait dans la vie exactement ? Est-ce qu'il a une famille ?
Mais Helen ne veut pas repartir. Elle parle couramment le français, maintenant, et s'est bien intégrée dans son quartier. Elle fait de petits boulots. Elle fait beaucoup de cuisine et passe du temps avec Pierre. Elle se sent plus heureuse qu'elle ne l'a jamais été aux États Unis. Elle veut rester.
Elle l'annonce à ses parents. Ils refusent. Tout le monde se dispute. En l'entendant crier, Pierre arrive et c'est le drame. De voir cet homme aux côtés de leur fille chérie, pour les parents, c'est terrible. Ils s'offusquent, l'insultent, l'accusent de la décision de Helen. Ils le traitent de pervers. Sous la colère, Pierre prend le téléphone et le balance contre le mur. « Je t'en rachèterai un », dit-il à Helen, qui reste muette, choquée.
Elle n'aura plus jamais de contact avec ses parents.
Helen a à peine vingt ans quand elle tombe enceinte. Ciel nait neuf mois plus tard et Pierre l'adore. Ils l'adorent. Helen est fière d'être mère. Avec rancoeur, elle se dit qu'elle sera meilleure de ses parents, au moins. Très vite cependant, tout se dégrade. Avec un bébé, Helen voit son quotidien chamboulé. Elle ne peut plus dormir la nuit, doit sans cesse surveiller sa fille la journée. Les recommandations de son entourage ne font que se contredire. Elle est toute seule. Elle s'épuise. Et avec la fatigue, la colère monte. Elle se rend compte de ce qu'elle fait depuis deux ans, de Pierre, de ce bébé dont elle ne sait même pas s'occuper, d'elle-même. Qu'est-ce qu'elle devient ? Elle a abandonné ses parents, elle ne pourra jamais retourner en Amérique, elle n'a aucune perspective dans la vie, pas de métier, même pas de diplôme. Elle déteste cette vie. Elle déteste Ciel. Oh, elle déteste tout particulièrement Pierre.
À partir de là, tout n'est que chute libre. Helen est constamment d'humeur terrible. Elle parle à Ciel en anglais. Elle s'énerve vite quand Pierre lui parle. Elle ne supporte plus rien un jour, puis ne cesse de quémander de l'attention le lendemain. Leurs rapports deviennent violents, leur relation se dégrade et devient plus solide à la fois : il n'y a plus d'échappatoire possible.
Trois ans après, Helen découvre qu'elle est enceinte à nouveau. Quand elle accouche du petit Jesse, Pierre décide de ne pas le déclarer. Il a bu, beaucoup, et puis il n'est pas ravi d'avoir un deuxième enfant. Il ne voulait pas plus que sa fille, lui. Par esprit de contradiction, Helen se décide à adorer Jesse. N'empêche qu'en trois ans, la pauvre a déjà eu le temps de complètement dérailler. Elle boit beaucoup elle aussi, et puis elle a trouvé les drogues que Pierre cache partout dans la maison. Après la naissance de Jesse, elle commence à en prendre. L'enfant se retrouve entre ses mains devenues irresponsables et celles de Ciel, trois ans.
C'est ainsi que commence la vie de Jesse Black.
Jesse grandit devant la télé, spectateur silencieux de disputes dans l'appartement. Il connaît vite tous ces mots que les enfants ne sont pas censés entendre. Il apprend l'anglais, aussi, et fait ses premiers pas avec Ciel qui rit de joie en le voyant faire. C'est son premier souvenir, le rire de sa soeur.
Ciel a six ans et Jesse en a trois. Elle va à l'école, mais pas lui. On lui dit if très tôt qu'il n'ira pas, « faut pas que tu te fasses trop d'espoirs » lui dit sa mère. « Pourquoi ? » Est-ce que l'école c'est que pour les filles ? C'est sa théorie, parce que c'est la seule différence qu'il trouve entre Ciel et lui. « Parce que t'es mon bébé chéri, alors je te gardes que pour moi. Que pour moi, moi, moi. »
La rivalité entre Helen et Ciel à propos de Jesse est forte. Chacune le veut pour elle, comme si au fond, il n'était qu'une peluche, un objet qui appartient à quelqu'un. Jesse apprécie la présence de son père ; il n'est pas très gentil avec lui, mais il n'est pas méchant non plus et au moins il ne veut pas tout le temps son attention. Ça le soulage un peu.
À cinq ans, Jesse rencontre Arion. C'est son voisin du même étage et très vite, il devient son camarade de jeu quand sa mère dort et que Ciel et Pierre ne sont pas là. Ils passent des journées entières à jouer ensemble sur le palier, près des escaliers. Jesse n'est pas étonné de Arion, ni de ce qu'il raconte parfois de sa famille, ni de son apparence : chez lui, c'est presque la même chose, alors il part du principe que c'est partout pareil.
Dylan nait quand Jesse a six ans. Ciel en a neuf. Ce troisième enfant est le petit canard de la famille : blond, les yeux bleus, il ressemble beaucoup à un voisin de l'immeuble. Pierre en est fou de rage. D'ailleurs, quelques mois plus tard, on apprend que l'homme est mort. Overdose, c'est ce qu'on dit. Helen ne dit rien quand Pierre lui annonce la nouvelle, mais plus tard, Jesse sera à plusieurs reprises celui qui sera le spectateur de ses pleurs. Il s'occupe aussi beaucoup de Dylan, qui est pendant une période rejetée par les deux adultes de l'appartement. Après un temps, Helen revient à la charge et recommence à s'occuper du bébé. Jesse peur à nouveau aller jouer avec Arion.
Quand Jesse a sept ans, Ciel décide de lui apprend à écrire. Elle découvre qu'il est gaucher. Mais puisqu'elle est droitière, ça ne lui semble pas normal. Elle force Jesse à écrire de la main droite. Elle lui apprend à tracer les lettres, s'énerve quand il n'y arrive pas. Sa patience ne tient qu'à un fil et pour Jesse, suivre ses cours est très vite une tâche exténuante. Heureusement, il est récompensé quand ensuite, Ciel met la télé sur un programme au hasard. Là, les détonations des pistolets et les moteurs de voitures se mettent à rugir dans l'appartement et Jesse est content.
Le temps passe. Brusquement, Pierre disparait. Ce n'est que plusieurs semaines plus tard que Jesse apprend par Ciel qu'il est en prison. « Dix ans, il s'est prit. Et beaucoup d'argent à rembourser. Pour du trafic de drogue. » Helen n'en parle pas, parce que ça l'énerve. Elle pleure devant Jesse. Ce n'est qu'une question de temps avant qu'ils perdent la maison, puis ils devront vivre dehors, puis ils font mourir de faim, c'est ce qu'elle dit. Jesse se met à pleurer, parce qu'il ne veut pas vivre dehors et mourir de faim. Helen lui demande s'il veut boire du jus de pomme, il dit oui et elle lui donne de l'alcool.
Un jour, Ciel revient de l'école avec le nez qui coule. Helen est fâchée, elle lui crie dessus. Ciel répond. « Si tu m'achetais des vêtements assez chaud, je tomberai pas malade ! » Elle reste à la maison pour les trois prochains jours. Ensuite, c'est Jesse qui tombe malade, à peine deux jours. Il a quand même beaucoup de fièvre et il tousse. Le virus se propage dans l'appartement. Dylan, trois ans, l'attrape à son tour. Le souci, c'est qu'avec lui, le virus reste. Il dure plusieurs semaines et son état se dégrade. Au début, ni Ciel ni Jesse ne s'inquiète. Ils ne réalisent pas, parce qu'ils ne sont que des enfants. Et Helen n'a pas l'air si inquiète. Au bout d'un moment cependant, Ciel sonne l'alerte. Là, ça ne va pas. Il faut emmener Dylan chez le médecin. Helen dit non. « S'il va dehors, il aura froid. Et les médecins, moi, je les aime pas. Ils écrivent mal. Oh, devenez pas médecins, les enfants, c'est tellement un métier de merde. » Ciel lui crie dessus. Une énième dispute. Jesse ne s'étonne pas, il y assiste tous les jours.
En pleine nuit, Jesse est réveillé par des pleurs. C'est sa mère. Il le sait parce que Ciel ne pleure jamais et Dylan est trop malade pour pleurer. Il sort du lit qu'il partage avec sa soeur et va voir Helen. Celle-ci serre Dylan contre elle. Ses larmes trempent ses cheveux blonds. « Maman, tu vas le réveiller. » Helen le regarde, perplexe. Puis, elle hoche la tête. « Oui, il ne faut pas le réveiller. » Elle le repose dans son lit et se couche à ses côtés.
Après ça, Helen ne quitte plus le lit et ne laisse personne s'en approcher. Jesse finit par raconter la scène à Ciel. Il a neuf ans, elle en a douze. Elle saura quoi faire. Ciel se tait. Elle sort. Quand elle revient dans l'appartement, elle lui dit que si Helen agit comme ça et si elle pleurait cette nuit, c'est parce que Dylan est mort. C'est la première fois que Jesse la voit avec des larmes dans les yeux.
Pendant tout le reste de la journée, Jesse se souvient des cris. Puis, du sac poubelle et du petit corps de Dylan qu'on met dedans. Sa mère qui sort de l'appartement, descend les escaliers. Lui et Ciel qui l'attentent sur le palier. La colère de Helen quand elle revient, la manière dont elle regarde ses enfants, avec des braises dans les yeux. Les mots empoissonnés, prononcés en anglais, mais que Jesse et Ciel comprennent sans problème. « C'est votre faute, tout ça. Vous et votre père. Oh, Dylan... C'était le seul que j'aimais ! Toi, t'aurais du mourir à sa place. Tu sers à rien. Tu fais que gueuler, tout le temps. Lui, son père, il était gentil au moins. Il a pas gâché ma vie. Non, c'est vous, c'est vous, avec Pierre. Vous avez gâché ma vie et maintenant regardez, regardez... » Helen ne finira jamais sa phrase. Jesse lui crie de se taire. Il la pousse de toutes ses forces. Il n'a jamais été en colère, mais là, c'est comme si tout son corps le brûlait. Il veut s'en débarrasser et utilise la violence pour ça. Peut-être que s'il y met assez de force, ce qui le brûle ira brûler sa mère plutôt que lui.
Helen tombe dans les escaliers. Elle ne se relèvera jamais. L'arrière de son crâne est ouvert, du sang s'en échappe. Ses yeux fixent Jesse, l'accusent. « C'est ta faute, ta faute, ta faute. » Mais il n'a pas le temps d'y penser. Ciel le prend par la main et ils dévalent les escaliers, enjambent le corps de leur mère, sortent de l'immeuble. Elle s'arrête dans une ruelle pour lui expliquer qu'ils ne peuvent plus rentrer, parce que sinon on va les accuser pour la mort de leur mère et ils vont aller en prison comme leur père. « Tu te rends compte, quand tu ressortiras, t'auras dix-neuf ans. Ou plus. Ça va ruiner ta vie. Il ne faut pas y aller, c'est pas bien la prison. »
Alors ils fuient. Ils courent au hasard dans les rues.
La suite, Jesse ne s'en souvient plus. C'est peut-être la panique. Le choc. Il ne sait pas. Quand il reprend conscience, Ciel n'est plus là. Alors il erre dans la ville sans savoir où il est. Ce n'est que par hasard qu'il rentre dans Guillaume Martin. Littéralement. Il relève la tête et fait face à un homme blond qui lui sourit. Il se met immédiatement à pleurer. Guillaume le ramène chez lui, lui fait un chocolat chaud et lui donne des biscuits. Il dévore tout, parce qu'il n'a pas mangé depuis trois jours. Quand il a terminé, il pleure encore, de peur que Guillaume lui en veuille pour avoir tout terminé. Mais Guillaume lui dit que ce n'est pas grave. Il tente de faire la discussion avec lui, mais Jesse est timide. Quand il parle, il a l'impression que ce n'est pas ce à quoi s'attend Guillaume. Il a peur d'aller en prison. Il ne lui dit pas qu'il a tué sa mère. Il ne lui dit même pas qu'il a une soeur. Mais il dit que son père est en prison.
Jesse reste longtemps chez Guillaume. Une semaine, au moins. Il mange, découvre la douche tous les jours, le lavage de dents obligatoire, toutes ces choses qu'il ne connaissait pas réellement avant. Il découvre la bonne nourriture, connaît enfin le vrai goût du jus de pomme.
Un jour, Guillaume lui parle de l'internat. « Tu sais que tu ne pourras pas rester éternellement ici... » Il lui explique les différentes options qu'il peut choisir. L'orphelinat, un endroit où on garde les enfants, où ils sont parfois adoptés, mais honnêtement, il a déjà neuf ans, c'est grand. Pas beaucoup de monde ne veut adopter les grands. Mais il y a l'internat ! Et l'internat, c'est bien mieux. Là-bas, il y aura d'autres enfants et il pourra se faire des amis. Il y aura l'école peu importe son niveau. Les professeurs sont gentils. Il aura sa propre chambre et pourra avoir ses propres affaires. Jesse en est tout émerveillé. Il pense au fait qu'il pourrait avoir une brosse à dent rien qu'à lui, achetée pour lui, et un dentifrice et un lit que pour lui et de la nourriture à volonté et l'école... La seule chose qui le dérange, ce sont les autres enfants. Il n'est pas sûr de vouloir être avec d'autres enfants. Ça l'embête tellement que cela devient la seule chose à quoi il pense : sa décision. Guillaume lui en reparle souvent, pour qu'il n'oublie pas. Jesse demande à Sabine, la femme de Guillaume. Elle est gentille et répond à toutes ses questions, une par une. À la fin de la discussion, Jesse va annoncer qu'il est d'accord pour aller à l'internat, seulement s'il peut choisir la couleur de sa brosse à dent.
Jesse arrive donc dans l'internat à neuf ans et quelques mois. On lui fait de nouveaux papiers. Il a une brosse à dent bleue. Il rejoint les Entre Deux.
L'intégration n'est pas facile. Pendant longtemps, Jesse ne parle pas. Il observe. Il profite beaucoup de de ses nouvelles libertés et est extrêmement possessif envers ses affaires. « Non, tu touches pas. C'est à moi. » Il n'est pas très sociable, reste peureux et fermé. Il récupère en cachette beaucoup de nourriture parce qu'il n'est pas certain que toute cette situation reste vraie : il a peur d'être viré ou qu'on sache qu'il a tué sa mère et qu'on l'envoie en prison.
Mais il n'y a que deux personnes dans son groupe. Avec le temps, Jesse apprend à s'ouvrir. C'est lent, il faut des mois, mais ça arrive. Il se lie d'amitié avec Lazuli et Reece. Ce sont ses premiers vrais amis, avec qui il partage plus que le petit espace entre les escaliers et les portes d'appartement, comme c'était le cas avec Arion.
Les années passent. Il apprend à lire, à écrire, à compter. Il travaille beaucoup. Il aime ça, travailler, parce qu'il découvre plein de choses et que l'école à l'internat est vraiment agréable et qu'il avait toujours voulu aller à l'école. Il se dit qu'il deviendra aussi intelligent que Ciel qui, malgré son absence, reste à ses yeux le modèle ultime. Il se dit que savoir quelque chose, ça le rendra utile. S'il sait des choses, il ne sert pas à rien. Et il peut être plus qu'un gamin perdu, qu'un enfant timide, plus qu'un tueur et plus qu'un petit frère maltraité et un grand frère raté.
Il a des rendez-vous réguliers avec un des psychologues de l'internat. Ça lui permet de poser des mots sur son passé, de comprendre ce qui n'était pas normal dans son enfance. Et des choses pas normales, il y en a un tas.
Avec le temps, il prend confiance en lui. Il devient plus énergique, plus souriant, moins timide et plus joyeux. Il n'oublie pas son passé, mais il se reconstruit et grandit pour devenir une meilleure version de lui-même, toujours. « Sois celui dont tu avais besoin quand tu étais plus jeune. » C'est son but à lui.
La routine se met en place. Il y a beaucoup d'Entre Deux, mais rapidement, Jesse les connaît tous. Il accueille les nouveaux venus de plus en plus joyeusement, faisant taire au mieux sa méfiance à chaque arrivée. Il utilise son anglais pour communiquer avec ceux qui parlent mal le français et traduit pour ceux qui ne parlent pas anglais. Pour la première fois, il découvre la fierté d'être bilingue. Il y a les cours, le temps passé entre amis, les différentes activités. Il y a les autres groupes aussi : les Verts et les Blancs, même si à l'époque on ne les appelle pas encore ainsi, comme il n'est pas encore désigné comme un Entre Deux. Le code couleur viendra après.
Il se lie d'amitié avec certains d'entre eux... ou instaure une certaine rivalité avec d'autres. Avec Céleste par exemple, il se chamaille constamment. Avec d'autres, il devient ami. Il rencontre Ayron et se rapproche de lui.
En 2015, les choses étranges arrivent. Un jour, Céleste fait apparaître un animal. Très vite, cela arrive aux autres Blancs à leurs tours. Jesse est fasciné. Il demande aux scientifiques si son groupe aussi, aura des animaux comme ça. Ils lui disent que non, alors il est déçu, mais s'en remet en observant les liés des Blancs. À ce moment là, Jesse a seize ans.
Six mois plus tard, contre toute attente, les Entre Deux obtiennent des liés. Ils sont différents que ceux des Blancs, mais Jesse y apporte peu d'attention. Il rencontre Pim et c'est le plus beau jour de sa vie. Immédiatement, une complicité unique entre eux se forme. Jesse adore Pim, Pim adore Jesse et ils deviennent vite inséparables : là où va l'un, l'autre suit.
Un an après les apparitions de liés, les Blancs développent des pouvoirs. Jesse en est à nouveau tout étonné, mais cela l'inquiète un peu. Il ne sait pas s'il a vraiment envie d'avoir un pouvoir, lui. Mais bon, c'est un adolescent, il est quand même content et à nouveau, il demande si lui aussi il aura pareil. Mais alors que les liés ne sont arrivés que six mois après ceux des Blancs, les pouvoirs eux, mettent plus de temps. Jesse et les autres Entre Deux ne découvriront les leurs qu'environ deux ans après les apparitions de leurs liés.
Entre temps, il y a quelques agitations dans le groupe. Sparkle incite à la rébellion et certains suivent. Pas Jesse. Il n'y croit pas, parce que l'internat lui a sauvé la vie, il ne va pas s'amuser à lui chercher des problèmes. Il sait que rien n'est vraiment parfait, mais il sait aussi que l'internat est l'endroit le plus proche de cette définition qu'il n'ait jamais connu. Facile à dire, en même temps, quand tout ce qu'il a connu d'autre c'est sa famille malsaine, son petit appartement sale, la mort de Dylan, son père en prison puis la chute de sa mère dans les escaliers. Mais quand du jour au lendemain, il voit les quatre rebelles faire leurs valises, son cœur se serre. On lui dit qu'ils s'en vont. Comme d'autres internés qui étaient chez les Blancs, l'internat n'est pas bien pour eux, alors ils retournent dans leurs familles. Jesse ne se doute pas qu'en réalité, ils changent simplement de groupe et resteront isolés pendant des années, bien loin de leurs familles.
Jesse a dix-huit ans. Il a dix-huit ans et Pim vient de mourir. Il le savait, que ça arriverait. On l'avait prévenu peu de temps après l'apparition de son lié et puis, il voyait la santé de son compagnon se dégrader au fil des jours. Mais tout de même, quand il se réveille en sursaut en pleine nuit, il panique. Il sait que ça ne va pas. Il fouille tout l'internat, partout, à la recherche de son chat blanc à petites pattes. Son cœur bat dans ses oreilles et il pleure, parce qu'il sait déjà ce qu'il s'est passé, il sait déjà que c'est arrivé. Cette nuit là, il réveille Reece, Lazuli et Hazel. Il leur demande de l'aider à chercher. Il sent son corps trembler. Il n'a pas été dans cet état là depuis qu'il a quitté sa maison, depuis la mort de sa mère.
Il retrouve finalement Pim caché sous les vêtements dans son armoire. Son corps est tout froid et le cœur de Jesse se brise.
S'ensuivent alors les jours de silence. Jesse reste enfermé dans sa chambre. C'est à ce moment-là qu'il achète des cigarettes, qu'il stocke en masse dans ses tiroirs. Il les regarde brûler entre ses doigts, sans les fumer. L'odeur lui apporte un étrange réconfort. Ses parents fumaient beaucoup et bizarrement, l'odeur de la cigarette est associée à sa maison, et à ses origines. Et sa maison, depuis deux ans, était devenue Pim. Tant que son lié était là, il était chez lui n'importe où. Et maintenant... maintenant, il se sentait étranger où qu'il se trouve.
C'est alors qu'il fait son deuil que son pouvoir apparaît. Jesse ne le remarque pas. De toute manière, il s'en fiche. Il a perdu goût à tout et les pensées noires l'envahissent.
Pendant un an, Jesse vit sans réellement y prêter d'attention. Ça ne l'empêche pas de rire avec ses amis de temps en temps, de s'amuser, de se disputer avec Céleste et de détester Edith et de parler avec Ayron. Ça ne l'empêche pas d'obtenir son bac et de s'entraîner au combat et d'apprendre à maîtriser son pouvoir. Le deuil, ce n'est pas pleurer tout le temps pendant une durée indéfinie. Mais Jesse dort peu, ressent le même vide constant, s'énerve plus vite, est un peu plus fermé qu'avant. Pendant un an, il ne parle pas de Pim. Pas un mot sur son lié, mais des milliards de pensées à son propos.
C'est à la fin de cette année difficile qu'on entend parler pour la première fois de Super Pimouille. Personne ne sait d'où sort l'idée, mais du jour au lendemain, Jesse est obsédée par celle-ci. Il termine le premier tome en moins de deux mois. Il est court, fait rapidement, un peu plat, mais c'est le début d'une aventure. Jesse commence le tome deux dans la foulée. Il s'y applique beaucoup. Il dit que c'est l'œuvre de sa vie. Il dit qu'un jour, il les publiera, en fera de vraies bandes dessinées. Il en parle avec le sourire, plein d'excitation. Le deuil n'est pas terminé, il ne passe pas à autre chose, mais il sait maintenant quoi faire de toute cette tristesse, en quoi la transformer.
Jesse sort de plus en plus dehors. Il a dix-neuf ans et il veut découvrir la vie. Mais hors de question d'aller se rapprocher d'un Entre Deux, parce que ce serait bizarre et pareil pour les Verts et les Blancs. Alors, il expérimente avec des gens qu'il rencontre en ville. Il sort avec différentes personnes pendant une période de deux ans, explore sa sexualité sans vraiment mettre de mots dessus mais ça lui importe peu. Il est content de voir qu'il est capable d'avoir des relations de ce genre là. Ça le rend heureux. Il passe également son permis de conduire pendant cette période et réussit à convaincre les scientifiques de lui acheter une voiture (comme ça, il peut emmener les Entre Deux en ville, ça les rend tous plus indépendants). Il se réjouit de grandir, d'avoir plus d'indépendance, même si pas une seule fois il ne pense à quitte l'internat. L'idée ne lui vient même pas à l'esprit. Quand dehors, on lui demande ce qu'il prévoit de faire, il s'amuse à inventer des choses. « Je fais des études de dessin. Si, je te jure ! » « Oh, je suis en train de prendre une pause entre deux films, là, je suis fatigué de tourner tout le temps... Mais si, j'ai le rôle principal dans tel nouveau film. Tu savais pas ? Naaaan, tu m'as pas reconnu ? » « Je prépare mon diplôme en criminologie. » « Je vais devenir avocat. Si un jour tu fais un truc illégal, appelle moi, je te défendrai pour que t'ailles pas en prison. » « Je suis militaire en fait. Je vais à la guerre. Là c'est juste ma permission. » « Je vais être prof. De maths. Pour faire souffrir les élèves. » « Bientôt, tu verras mes bandes dessinées dans la librairie d'en face. Tu les achèteras ? » Ces deux années sont des années où il passe son temps à s'amuser. Jesse raconte toutes ses aventures aux Entre Deux, continue de travailler sur Super Pimouille et emmène ses amis un peu partout. Il boit aussi de temps en temps et ça lui fait bizarre de redécouvrir l'alcool et de pas le voir comme du jus de pomme qui a tourné, cette fois.
Ses relations s'enchaînent. Jamais on ne lui pose de questions sur l'internat, puisqu'il cache ce détail des autres. Il s'invente une vie. Il est Jesse, tantôt étudiant tantôt joueur de guitare électrique dans un groupe, le troisième enfant d'une famille nombreuse mais aimante. Il n'habite pas exactement en ville et n'a pas beaucoup de place chez lui, c'est pour ça qu'il n'invite pas grand monde là-bas. Mais il sait crocheter des serrures pour squatter les appartements non occupés le temps d'une soirée. Et il a une voiture. Bref, il n'a rien qui fait que les autres le trouvent louche et puis il ne se fait pas tant remarquer, alors l'internat n'est pas dérangé par sa soudaine présence en ville.
Jesse a parfois des relations longues, mais la plupart du temps, elles restent courtes. Surtout au départ, parce qu'il est un peu peureux. Son premier baiser est avec Reece, mais c'est pour rire, pour voir et tester. Plus tard, Jesse sort avec filles et garçons. Sa première vraie relation est avec Asmodée et à l'internat, Jesse en parle à tous les autres de son groupe, parce qu'il en est hyper fier. Elle ne dure pas longtemps cependant. Viennent ensuite, dans le désordre, Ethan, Robin, Cassiopée, Asmodée à nouveau, Aisling, puis d'autres gens qui sont partis avec la crise de Haut. Avec Thomas, la relation est un peu plus sérieuse. Jesse l'aime beaucoup. Il apprend d'ailleurs que c'est le frère de Yulie et s'étonne de voir que l'ancien Entre Deux n'est pas avec sa famille. Il se dit que c'est étrange, mais ne se pose pas plus de questions que ça, parce que ce ne sont pas ses affaires... et qu'il a aussi un peu peur de la réponse.
À l'arrivée des Specials, il arrête toutes relations. Il arrête de sortir, alors tout le monde pense qu'il a du partir, fuir la crise. Ou alors qu'il est mort. À voir.
Jesse a presque vingt-et-un ans quand il embrasse Ayron et qu'ils se mettent en couple. Et cette fois, il ne dit rien à personne. Leur relation reste un secret... du moins pour la plupart des gens, mais en réalité Jesse n'arrive pas à s'empêcher de le dire à Reece, à Hazel, à Lazuli... et très vite, la nouvelle se répand chez les Entre Deux. Mais jamais elle ne fuite plus loin et c'est plutôt mieux comme ça. Jesse aime Ayron. Il l'aime comme il n'a jamais aimé personne et n'a jamais été si heureux de sortir avec quelqu'un. Ils prennent toutes les occasions qu'ils ont de se voir, se cachent derrière les arbres dans le parc et rient comme les idiots amoureux qu'ils sont.
Six mois plus tard, les Blancs organisent leur évasion. Jesse se dispute de plus en plus avec Ayron. Ils s'éloignent. Puis, les scientifiques font des modifications discrètes dans l'internat. Ils agrandissent toute la partie souterraine de l'endroit. Jesse ne comprend que trop tard, comme beaucoup. L'internat explose. Ibae et trois scientifiques perdent la vie. Simon survit grâce à son pouvoir. Les autres sont libres.
Jesse est en colère. Contre Ayron, qui était prêt à le tuer pour s'échapper lui et son groupe. Impossible qu'il sache pour la partie souterraine de l'internat, les Entre Deux eux-mêmes n'étaient pas au courant. Ça veut dire qu'il allait le tuer, qu'il allait tuer tous ses amis, qu'il allait tuer plein de gens pour la liberté de seulement une poignée d'entre eux. Il en veut aux Blancs. Il en veut d'être responsables de la mort de trois scientifiques. Il en veut d'avoir été prêts à faire mourir tant de gens, parce qu'il est conscient que le pire a été évité, que ça aurait pu être la fin de l'internat. Que ça aurait pu être sa fin à lui, la fin de sa vie... et Jesse ne veut pas mourir. Non, il ne veut pas, il a encore tant à vivre.
Avec les Blancs en liberté, les Entre Deux n'ont plus le droit de sortir. Alors, Jesse travaille sur Super Pimouille en continu. Il avance encore et encore, terminé le tome trois, puis le tome quatre aussi. Il voit les Internés être libérés, est chargé ensuite de les ramener deux/trois mois après.
Il retrouve Ayron.
Et la colère qu'il avait contre lui s'évapore.
En découvrant que Ayron a passé ses dix-huit ans tout seul, il décide d'organiser une fête à l'internat en son honneur. Avec les autres Entre Deux, il va récupérer de l'alcool et en ramène à l'internat. Il passe la soirée avec Ayron et même si les scientifiques le punissent après, ça valait le coup.
S'ensuivent tous les événements du tome 3 de Échos des Vengeances. Peu à peu, Jesse doute sur les scientifiques. Il rencontre d'autres internés, passe surtout du temps avec ses amis et Ayron, se fait draguer par Arthur, découvre la haine des internés pour les scientifiques. Il fait face à la Furie plusieurs fois, s'en sort chaque fois un peu plus blessé qu'avant, mais ne baisse pas les bras, parce que tant qu'il y a de la vie, il y a de l'espoir et parce qu'il y croit, il y croit si fort qu'il se dit que rien que pour ça tout va se réaliser.
L'ambiance à l'internat devient plus sombre. Jesse s'en trouve touché, bien sûr, mais il est une lumière. Et même si sa lumière faiblit de temps en temps, elle reste là. Il reste là, lui aussi.
Puis, il y a la mort de Céleste. Ou du moins la vidéo qui annonce sa mort. Il y a Lucas qui essaye de voler des armes dans la salle d'entraînement et qui est appelé pour agir. Jesse n'a pas peur. Il sait bien qu'il ne craint rien. Il sait se défendre et puis au fond... pourquoi quelqu'un autre que la Furie voudrait lui faire faire du mal ? Il n'y a pas de raison à ça, alors il n'y a pas de raison de s'inquiéter.
Il voit Ayron une dernière fois. Il le quitte comme il a quitté Reece : en assurant de revenir vite.
Puis il voit Edith. Il voit Edith et il pense à tous ceux qu'il a perdu, lui aussi. La mort de quelqu'un dans sa fratrie, il sait ce que ça fait. La perte de Dylan est encore une douleur mordante sur son cœur. Et puis, même s'il n'aime pas Edith, ce n'est pas une raison pour ne pas l'aider. En plus, ne pas l'aider, ce serait un peu être comme un scientifique et Jesse n'est plus certain de vouloir être associé à eux. Alors il s'approche, il lui tend la main.
Il ne fait pas attention à l'épée que tient Edith. Après tout, quel mal pourrait-elle lui faire ? De toute manière, Lucas va ramener du renfort. Il n'y a qu'à attendre un peu. Ce sera vite terminé et il pourra retourner auprès de Ayron et Reece. Il pourra les aider, eux aussi.
Mais soudain, tout s'éteint.
La lame de l'épée transperce son cœur.
Tout s'arrête.
Jesse ne s'y était pas attendu. Il était plongé dans ses convictions, décidé à aider et à affirmer ses opinions, trop confiant pour s'inquiéter de Edith et surtout de l'épée entre ses mains. Parce qu'après tout, ils pouvaient encore discuter, non ? Ils pouvaient encore échanger, communiquer et trouver une solution, ne pas s'abaisser au niveau des scientifiques qui tuaient sans secondes pensées.
Jesse ne s'y était pas attendu, mais Jesse ne s'en rendit pas compte non plus. Il ne se rendit pas compte de la lame qui soudaine plongeait dans son corps et se teintait de rouge. Il ne s'en rendit pas compte parce que son cœur arrêta immédiatement de battre, parce que sa respiration se coupa pour ne plus jamais repartir. Parce que son corps s'écroula soudain, même si son regard noisette brillait encore d'espoir, même si ses lèvres semblaient encore pouvoir murmurer « on peut tout arranger ».
Peut-être que le monde pouvait tout arranger. Peut-être que l'avenir pourrait s'éclairer. Mais il ne serai pas là pour le voir. Et s'il avait eu le temps de réaliser cela, cette simple pensée aurait pu déchirer son cœur autant que l'avait fait cette épée. Il avait promis à Ayron qu'il revenait. Il lui avait dit mot pour mot « don't leave me behind ». Ne me laisse pas derrière. Et finalement, ce n'était pas Ayron qui partait sans Jesse, mais l'inverse. Et Jesse n'aurait jamais voulu ça.
C'était injuste.
Il aurait du revenir voir Reece et l'aider à tenir le coup. L'aider à surmonter l'annonce de la mort de Céleste. Être là pour lui. Il ne pouvait pas ne pas être là.
Et les Entre Deux, ça ne mourait pas, normalement. Comment pouvaient-ils mourir quand ils étaient protégés par les scientifiques ?
Le corps du garçon aux cheveux bleus s'affaissa, n'étant soudain retenu que part l'épée plantée dans son cœur, elle-même soutenue par Edith. Edith, qui l'avait tué.
Il était mort sur le coup, trop rapidement pour lui-même s'en apercevoir. Il n'avait ressenti aucune douleur, rien. En fait, il n'avait peut-être même pas vu l'épée se diriger vers lui. Et même s'il l'avait vue, qu'aurait-il pu faire ? Tout avait été si rapide. Si inattendu.
Jesse avait vraiment cru pouvoir aider Edith. Il avait vraiment cru pouvoir tenir jusqu'à ce que Lucas ramène des renforts, mais Lucas ne viendrai jamais à temps maintenant. C'était trop tard. Les renforts pouvaient aller se faire foutre, parce que Jesse était mort mort mort maintenant et il ne reviendrai pas.
On dit qu'il y a un temps entre le moment où le cœur s'arrête et celui où on meurt réellement. Quatre grammes, le poids de l'âme. Jesse ne respirait déjà plus, mais sa lumière resta encore un peu. Belle, farouche, forte. Pleine de vie dans un corps déjà mort. Sa lumière, qui vacillait de temps en temps, mais qu'il maintenant toujours présente pour éclairer les autres. Sa lumière, si fragile, si douce, si fébrile.
Quatre grammes.
Peut-être que c'était le poids de sa lumière.
Peu après le geste de Edith, elle s'éteignit.
Noir.
« Please, don't forget me. »
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