Hermine

Hermine
21 years old
She / her / they / them / he / his

★彡。Spéciale

TW
- abus sexuel
- viol
- suicide
- mutilation
- mort

Sources (TDI)
- @/partielles - blog TDI (sur YouTube, Instagram et internet)
- @/alternity_systeme (sur Instagram)
- @/gremlin_system
- autres comptes sur Instagram
- @/filledelalune__ (sur YouTube et TikTok)
- internet

Nom : Halin
Prénom : Hermine

Sexe : féminin
Genre : tous les genres vont à Hermine
Pronoms : tous les pronoms vont à Hermine, mais on utilise le plus souvent « elle » pour la désigner

Âge : 20 ans, bientôt 21
Anniversaire : 26 août 2000

Hermine, un système

Hermine est diagnostiquée avec un TDI - Trouble Dissociatif de l'Identité depuis ses treize ans.

Les symptômes de ce trouble sont (liste non exhaustive), d'après le DSM 5 (manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux) :
• La présence de deux identités distinctes ou plus prenant le contrôle du comportement. Chaque identité peut avoir ses propres souvenirs, sa propre perception, son propre mode de pensée... mais aussi une vision qui varie d'une identité à l'autre, même si le corps ne change pas, ou alors une gestuelle et une voix différentes. On appelle une identité alter (ça vient de « identités alternantes » pas de « alter ego »). Quand un alter contrôle le comportement, on dit qu'il front / qu'il est au front (ou plus simplement, qu'il prend le contrôle du corps... mais on peut aussi dire fronter, être devant...)
• Une incapacité à évoquer des souvenirs, des amnésies. Cela peut être des trous de mémoire du quotidien mais aussi de périodes passées. Bien sûr, ces pertes de mémoire doivent être assez marquées pour être expliquées par une simple mauvaise mémoire et doivent être handicapantes au quotidien.
• La dissociation : dissocier, c'est en quelques sortes être déconnecté de tout, ne pas avoir conscience de soi et de son environnement. La dissociation est courante et concerne tout le monde ; c'est quand elle devient gênante qu'elle atteint un niveau pathologique. La dépersonnalisation : c'est l'impression d'être détaché de son corps, de son esprit ou de ses sentiments. C'est comme observer sa vie ou ses réactions de l'extérieur. La déréalisation : c'est l'impression d'être détaché de son environnement, des personnes, des objets... comme si tout autour n'était pas vraiment réel. Ce sont des symptômes dissociatifs, fréquents dans les troubles d'origine traumatique.
• Les symptômes ne doivent pas être liés à l'influence d'une substance, ni à une pratique culturelle ou religieuse, ni à des jeux (type « ami imaginaire », cependant il arrive que quelqu'un touché par un TDI pense avoir des amis imaginaires, qui se révèlent être des alters).
• Les symptômes sont à l'origine d'une détresse significative et handicapante au quotidien, que ce soit dans le fonctionnement social, professionnel ou dans d'autres domaines importants.

Il y a souvent des troubles associés au TDI, comme par exemple :
• le stress post-traumatique
• les troubles dépressif
• les troubles liés aux traumatismes
• les troubles anxieux
• les troubles de la personnalité
• troubles alimentaires
• trouble de conversion, trouble à symptomatologies somatique, troubles obsessionnels compulsifs, troubles du sommeil, troubles liés aux substances...
• et d'autres...
Il est d'ailleurs courant (comme c'est arrivé pour Hermine) que les personnes ayant un TDI consultent d'avantage pour les symptômes de ces troubles comorbides (associés) et reçoivent un traitement pour ceux-ci. Mais ces troubles cachent le TDI et toute sa complexité, alors ça rend souvent le diagnostique plus compliqué...

Les théories les plus récentes disent que le trouble dissociatif de l'identité se développe pendant l'enfance suite à des traumatismes répétés avant l'âge de 9 ans (l'âge où l'identité, en principe, se consolide pour former un soi « unique »).

Attention ! Vivre un TDI n'est en aucun cas quelque chose de plaisant au quotidien. Quand on se renseigne un peu, on a tendance à ne voir que les alters et on peut se dire « ça doit être bien, on se sent jamais tout seul » ou alors qu'on a plein d'amis... Il ne faut pas oublier que le TDI est un mécanisme du cerveau pour se protéger face à un traumatisme vécu dans l'enfance et que les symptômes sont aussi en partie ceux du stress post-traumatique, et ça je vous promets que ce n'est pas quelque chose d'agréable. Une des grandes caractéristiques du TDI est également l'amnésie, ce qui, je ne vous ferai pas une révélation en vous le disant, n'est franchement pas pratique dans la vie de tous les jours. Et puis, essayez de partager votre espace mental avec plusieurs identités, vous verrez que ce n'est pas si facile que ça...

Autre remarque : un traumatisme, c'est un choc émotionnel intense. L'importance d'un traumatisme ne dépend pas du regard de la société mais de la façon dont la personne a vécu l'événement. Il n'y a donc pas de faux traumatismes, de traumatismes graves ou pas graves. Il y a des événements traumatisants pour quelqu'un et c'est tout. (Important de le dire, vu que le terme de traumatisme risque de revenir à plusieurs reprises.)

Il y a encore énormément de choses à dire sur le TDI, mais revenons vers Hermine. Cette partie s'intitule « Hermine, un système », mais qu'est-ce qu'un système ?
Un système est l'ensemble des alters. Un autre terme courant est multiple ou personne multiple. Dans tous les cas, ces mots désignent quelqu'un atteint du TDI (ou de l'ATDS, un autre trouble dissociatif proche du TDI).
Le terme système est sympa, puisqu'il suggère une idée d'organisation. En effet, dans un système, tous les alters travaillent ensemble et a un rôle à jouer. Il est important de savoir s'organiser ensemble pour que tout fonctionne (ce qui n'est pas toujours facile).
Multiple ou système s'opposent à singlet (ou singleton), qui désigne simplement les personnes non-multiples, qui n'ont pas d'alters.

Les alters sont de natures différentes et ont diverses fonctions. Ils peuvent avoir n'importe quel âge, n'importe quel genre, n'importe quelle apparence, orientation sexuelle... Tous les alters peuvent en théorie prendre le contrôle de corps, mais tous ne le font pas pour diverses raisons. Il arrive qu'un alter soit au front tous les jours alors qu'un autre n'y aille jamais. Tout dépend de la personnalité de l'alter. Mais un alter qui ne front pas n'est pas moins important dans le système !
Comme chaque alter est une identité à part, on leur attribue des rôles afin de favoriser l'organisation et le bon fonctionnement du système. Mais attention, un alter n'est pas défini par son rôle et peut évoluer, changer de rôle, en cumuler et même ne pas en avoir ! Il faut plutôt voir les rôles comme un indice, une aide pour se comprendre et s'organiser ensemble.

Comme rôles, nous retrouvons par exemple (liste non exhaustive, je ne parle que des rôles les plus courants dans la communauté multiple) :
hôte : il désigne en théorie l'alter le plus souvent au contrôle, celui qui gère le quotidien et la vie de tous les jours. On dit souvent que c'est celui qui représente « la personne entière » aux yeux de l'entourage du système. L'hôte n'a pas de privilèges (pas de hiérarchie dans un système !) ni d'autorité particulière. D'ailleurs, il peut y avoir plusieurs hôtes, un hôte secondaire ou même pas d'hôte du tout. Être hôte est un rôle compliqué, parce qu'il nécessite d'avoir un sens du partage (un hôte doit pouvoir accepter que ce n'est pas seulement sa vie qu'il gère, mais celle du système). Il doit apprendre à laisser sa place, respecter chacun... sans se laisser influencer par tous les alters quand il est au contrôle du corps.
protecteur : son rôle est de protéger. Cela peut signifier protéger le système, protéger les alters, protéger le corps mais aussi parfois protéger son entourage extérieur. Un protecteur est un alter qui peut « pallier les faiblesses » de l'hôte ou d'un autre alter. Il peut y en avoir plusieurs dans un système. Les protecteurs ont souvent un caractère plus fort ou plus sage ou plus calme (moins sujets au stress). Ils sont un soutien prêts à gérer toute situation compliquée (y compris les maladies, par exemple, ou des disputes entre amis !).
persécuteur : un alter qui se monte hostile envers le reste du système, le monde extérieur ou lui-même. Il a intériorisé de la haine ou du rejet et représente une réponse traumatique qui fait suite aux relations toxiques ou abusives subies par le système. C'est généralement un alter qui cherche à protéger le système (ou se protéger) mais qui s'y prend avec des méthodes discutables... les persécuteurs peuvent donc devenir avec de temps, de la communication et de la compréhension de très bons protecteurs ! Il peut y avoir plusieurs persécuteurs ou ne pas y en avoir du tout.
alter social : un alter qui gère l'aspect social de la vie de la personne multiple. En général, il peut facilement se faire passer pour l'hôte. Il est très fréquent qu'un alter social soit souvent en coconscience lors d'un contact social.
caretaker (caregiver) / soignant : il y a des soignants internes, qui s'occupent des little, d'alters plus vulnérables ou d'un alter spécifique. Il y a aussi des soignants externes, qui s'occupent du corps, du ménage, des personnes extérieures... Et il y en a qui font les deux. Ce rôle est souvent associé à celui de l'alter social, de protecteur ou d'aidant interne.
aidant interne : comme son nom l'indique, les alters avec ce rôle aident le système de façon interne. Ils servent de médiateurs, ont souvent une bonne connaissance des alters et du fonctionnement du système (mais ce n'est pas pour autant qu'ils partagent facilement ces infos...). Ils sont souvent discrets, peu au front et associés à la création et à la gestion de l'innerworld.
gatekeeper / gardien : il est capable de contrôler quand un alter front et/ou l'accès à certaines parties de l'innerworld et/ou l'accès à certains souvenirs... en général, ils frontent assez peu.
alter sexuel : c'est un rôle un peu tabou, pourtant récurrent. Que ce soit durant l'enfance ou non, les traumatismes sexuels sont malheureusement fréquents et cela a engendré la création d'alters présents pour gérer le sexe. Ils peuvent agir de différentes manières, par exemple contrôler le corps quand il y a du sexe, rechercher voire provoquer des rapports...
trauma holder / porteur de traumas : un rôle très courant qui désigne les alters qui gardent les souvenirs traumatiques. C'est un rôle qui n'a pas souvent choisi par l'alter et cela peut sembler injuste et ça peut être très très difficile, surtout que les alters ne peuvent pas toujours partager ces souvenirs douloureux.
memory holder / porteur de mémoire : un peu comme le rôle juste avant, mais cette fois, ce ne sont pas seulement des souvenirs traumatiques, ils peuvent aussi être positifs.

C'est pas fini ! (Oui je vous fais un exposé sur le TDI, mais sans ça je peux pas commencer à vous parler d'Hermine sorryyyyy) Il y a également des types d'alters, qui font partie de l'identité d'un alter tandis que les rôles revient à une fonction, un métier. Les alters ne sont pas toujours très simples : ils peuvent être plus jeunes ou plus âgés que le corps, avoir des genres différents... ou même ne pas être humains. Je vous l'accorde, au début, c'est déconcertant mais il suffit d'un peu d'ouverture d'esprit pour comprendre : plaçons nous du point de vue d'un enfant. Il est 100% cohérent que le cerveau d'un enfant subissant des traumas se dise « si j'avais des pouvoirs magiques, je pourrais me défendre » ou « si j'étais un ours, on n'oserait même pas m'attaquer ». Et puis, le cerveau est hyper complexe. Si certains alters peuvent avoir des genres et âges différents, qu'est-ce qui empêche qu'ils aient des espèces et origines diverses ?

Alors, voici quelques rôles communs (liste non exhaustive) :
little / enfant : c'est un alter très jeune. Il peut y en avoir plusieurs dans un système et il est rare qu'il n'y en ait pas. Parfois, il y a même carrément des bébés. Un little ressemble parfois à l'enfant que la personne a été avant la première dissociation, mais ce n'est pas toujours le cas. Les enfants peuvent fronter comme n'importe quel alter... et ça peut poser des problèmes quand ils dépensent trop. Restons aussi conscients qu'un alter enfant est... eh bien, un enfant. Ce n'est pas parce que son corps est plus âgé que lui qu'il doit se montrer plus mature et c'est compliqué aussi pour lui. Tolérance, tolérance.
ageslider : un alter qui change d'âge.
non humain : un alter non humain, et là il y a le choix. Animaux, créatures fantastiques, imaginaires, anges... les possibilités sont infinies. Cela peut causer certaines difficultés vu que le corps reste humain quoiqu'il arrive. Et il est même possible que quand ils sont au contrôle du corps, ils aient la sensation que les membres qu'ils ont dans l'innerworld (ailes, queues, cornes...) soient comme des membres fantômes. Ouais, comme après l'amputation d'un membre, sauf que là, les ailes (par exemple) n'auraient jamais été là de manière matérielle. Eh ouais, il est fort le cerveau.
introject (factif et fictif) : les factifs sont des alters à l'image de personnes réelles. Il peut s'agir de personnes célèbres ou historiques ou même de l'entourage de la personne multiple. Il est fréquent que les factifs soient à l'image d'abus eues ou au contraire de personnes qui ont pris soin du système. Les fictifs sont des alters à l'image de personnages de fictions.
fragment : désigne des morceaux d'identité qui ne sont pas vraiment des alters. Les fragments peuvent être destinés à une tâche particulière, à la gestion d'un sentiment précis ou à garder des souvenirs. Ils n'ont pas forcément de conscience et ne peuvent être que des réponses traumatiques et peuvent aussi être plus développés avec le temps.
original : ce serait l'identité de base de la personne multiple. L'original n'est pas forcément hôte ; l'hôte n'est pas forcément l'original. Il n'y a pas forcément d'original dans un système et s'il y en a, cela ne lui donne pas de place supérieure face aux autres alters.
humain : beaucoup d'alters sont humains. Il y en a qui correspondent/s'identifient au corps, d'autres pour lesquels c'est bien plus compliqué.

Enfin, voici quelques mots de vocabulaire en plus :
trigger : un trigger est un « point sensible », qui peut être aussi bien négatif que positif. Il peut rappeler des souvenirs et créer de violentes émotions. Pour les systèmes, un trigger peut aussi provoquer un switch ou de la dissociation.
harmonisation et intégration (deux mots qui seront utilisés dans l'histoire d'Hermine) : ce sont des types de thérapie dans le cas du TDI. L'harmonisation se résume à s'arranger avec tous les alters pour créer une organisation groupée et avoir une bonne communication qui fonctionne pour chacun. L'intégration, c'est la « fusion » des indentités pour devenir singlet (personne non multiple). Il arrive qu'une intégration se produise entre deux alters de manière involontaire, qui forment ensuite un nouvel alter. Un alter peut aussi s'intégrer à un autre, et dans ce cas là on garde une identité « dominante ». Mais parfois, l'intégration est aussi forcée en thérapie, comme s'il fallait absolument « guérir » et « normaliser » la personne multiple, ce qui peut avoir des conséquences très négatives.
blurring : quand les pensées ou émotions d'un autre alter viennent parasiter celui qui fronte. Dans ce cas là, difficile de se concentrer sur ce qu'il se passe autour, puisque l'alter au contrôle du corps a déjà bien du mal à discerner les pensées qui lui appartiennent et celles qui « coulent » sur lui.
espace mental / innerworld / headspace / innerspace : c'est le lieu de vie des alters quand ils ne sont pas au contrôle du corps. Comme un monde intérieur, il peut être organisé ou non, aménagé ou non. Parfois, l'espace mental est aussi une zone toute noire. Tout dépend du système.
switch : changement d'alter au contrôle du corps. Cela varie en fonction des alters, peut prendre plus ou moins de temps, être plus ou moins fluide dépendant des alters, des émotions ressenties sur le moment, de facteurs déclencheurs...
co-conscience : quand un alter a le contrôle du corps mais qu'un ou plusieurs autres alters peuvent entendre ou voir ce qu'il se passe, faire des commentaires, communiquer avec l'alter devant... et ça peut se faire à plusieurs, donc il est possible d'être au contrôle du corps, mais d'avoir tous les alters du système en co-conscience, ce qui devient très dur à gérer.
co-front : c'est exactement comme la co-conscience, à la différence que là plusieurs alters sont au front, donc contrôlent le corps en même temps.

Si vous avez des questions à ce sujet, commentez ici ! Comme ça, les prochains qui liront, s'ils sont curieux, pourront regarder un peu sans avoir à chercher longtemps.

But
Concrètement, Hermine n'a aucun but précis. Rester en vie en est un. Protéger ses sœurs en est un autre. Elle compte garder le centre équestre et les chevaux qui restent ainsi que s'occuper des liés de ses parents. Elle veut aussi rester avec ses amis et s'amuser au max, parce que sans toutes les obligations de la société, elle se sent plus libre que jamais.
Hermine a aussi envie de communiquer à propos du TDI et des troubles... et en même temps, peut-être que ce n'est pas le meilleur moment pour le faire. Quand chacun se bat contre la famine, peu de gens sont enclins à écouter quelqu'un parler de santé mentale.

Repaire actuel
Au centre équestre, là où elle a toujours vécu depuis son arrivée à Haut. En plus de ses deux sœurs, Hermine y vit avec des amis. Elle a aussi conservé un maximum de chevaux et protège beaucoup les liés de ses parents.

Physique (corps)

Hermine est... mystérieuse. C'est l'aura qu'elle dégage. Elle a beaucoup de charisme, soigne beaucoup sa posture, fais attention à son apparence...

Elle a de longs cheveux roux, qui descendent jusqu'au bas de son dos. Ils sont plutôt lisses, puis plus bouclés au niveau des pointes. Sa peau est pâle, ce qui fait ressortir ses yeux vert clair. Ses lèvres sont roses et son visage est parsemé de discrètes tâches de rousseur. Elle est plutôt grande, en tous cas plus que ses sœurs. Du coup, on a tendance à utiliser sa taille pour la différencier. « Hermine, c'est la plus grande de la fratrie Halin. » Elle a toujours détesté qu'on essaye de la distinguer ainsi.

Son style est très chic, même quand c'est simple. Elle pourrait mettre un vieux sweat que tout le monde complimenterait sa tenue. Elle aime bien porter du noir, des longs manteaux, des robes, des costumes... tout lui va, et tout lui donne un air incroyable. Récemment, elle opte plus facilement pour le pratique, mais même le pratique la met en valeur.

Hermine est belle et je pense que ça c'est indéniable.

Pourtant, longtemps Hermine a eu des problèmes avec son corps. Elle a souvent été maigre, squelettique, même. Il lui a fallu être une fois hospitalisée, puis elle a été diagnostiquée d'anorexie et ça a été très compliqué pendant toute une période.

Maintenant, Hermine est plus à l'aise. Elle prend plus soin d'elle et fais davantage attention. Malgré tout, c'est la famine actuellement, alors elle est encore très maigre.

Hermine a plein plein de tics, qui change ne t'en fonction de ses alters. Seuls les plus observateurs les repérèrent. Par exemple...
• Reagan a la mauvaise habitude de mâchouiller tout ce qui lui tombe sous la main. Ça rend Mélione folle.
• Octobre s'habille avec uniquement des couleurs vives.
• Mélione parle beaucoup avec ses mains, en faisant beaucoup de gestes.
• Méduse est tout le temps en train de faire craquer les doigts de sa main.
• Néron se grattait toujours dans le cou.
• Nyala a les mêmes tics que la « vraie » Nyala, alors elle se ronge les ongles, se mord beaucoup les doigts...
• et ainsi de suite !

Identités et caractères (autrement dit, les alters et leurs personnalités)

Hermine (alter)
> originale, hôte
On peut considérer que Hermine est « l'originale », l'identité de départ, celle que serait devenue Hermine sans traumatismes. C'était l'hôte pendant des années, mais ce n'est plus le cas maintenant.
Hermine était quelqu'un de très pragmatique. Intelligente, elle faisait peu attention aux problèmes pour se concentrer sur les solutions qu'elle pouvait trouver... et quand elle n'en trouvait pas, elle préférait ignorer les difficultés. Peut-être que si elle fermait les yeux assez fort, alors elles disparaîtraient. (Spoil : ça n'a jamais marché comme ça.)
Hermine avait un côté très égoïste. Égoïste mais pas fière de l'être : au contraire, c'était une honte et elle s'en est voulue, beaucoup de fois, d'agir pour se protéger elle, au point de risquer de mettre d'autres en danger. Hermine avait du mal à partager, du mal à se montrer vulnérable, du mal à ne pas avoir le contrôle. Elle a toujours voulu faire comme elle le souhaitait et avait d'ailleurs une certaine fierté. On pouvait la considérer immature, capricieuse, malpolie, irrespectueuse... on lui attribuait en effet beaucoup de défauts.
Et en même temps, Hermine était très sociable, à l'aise en public, éloquente et cultivée pour son âge. On lui disait qu'elle avait des difficultés à se concentrer, une mémoire plutôt bancale et une réactivité assez lente, mais qu'elle pourrait s'en sortir, parce qu'elle avait des capacités d'analyse et savait relier les éléments entre eux. Hermine aimait les films, la musique, les animaux, les vêtements. Elle savait cacher ses sentiments avec une habilité impressionnante et disait d'ailleurs s'entraîner pour devenir actrice. C'était en réalité une vérité bien plus sombre qu'elle dissimulait.
Hermine était loyale, proche de ses sœurs. Maladroite, un peu brute et d'apparence peu attentionnée, elle restait tout de même l'ombre de sa soeur, Nyala, et avait tendance à prendre exemple sur elle quand elle protégeait la fratrie.

Melwinn
> alter non-humain, alter social, porteuse de mémoire, soignante
Pendant longtemps, Melwinn n'avait pas de nom. Puis, il est venu comme ça, sorti de nulle part.
Pendant longtemps aussi, elle était considérée comme un personnage imaginaire. Hermine la dessinait et la présentait à sa famille. « Ça, c'est Melwinn. C'est la plus intelligente. Elle a une bonne mémoire et elle est pas égoïste. » En gros, Hermine avait donné à Melwinn l'inverse de ses défauts.
Melwinn ressemble pourtant beaucoup à Hermine et savait d'ailleurs très bien se faire passer pour elle quand elle était au contrôle du corps. Comme elle, Melwinn est dynamique, sociable et sait s'exprimer avec intelligence et justesse. Elle est habile dans la dissimulation de ses sentiments, gère sa gestuelle avec attention.
Étant alter social, elle avait tendance à prendre en charge les interactions compliquées ou non-habituelles. Elle était aussi celle qui s'occupait des appels au téléphone quand il y avait besoin. Régulièrement en co-conscience avec Hermine, elle assumait son rôle de porteuse de mémoire comme elle le pouvait, mais n'avait pas accès aux souvenirs de Méduse quand celle-ci frontait. Elle était également celle qui gardait et protégeait les souvenirs des traumatismes et de l'enfance du système... du moins, elle savait qu'ils étaient là, sans y avoir complètement accès.
Melwinn était un alter dit « non-humain ». En effet, son apparence n'était pas celle du corps, même si elle y était plus ou moins liée. Melwinn avait des cheveux qui étaient en fait des flammes, comme ça personne n'osait l'approcher de trop près. Ses yeux étaient marrons, plutôt sombres, embellis par de longs cils. Sur son crâne, perçant sa chevelure brûlante, trônaient deux cornes de bélier. Elle n'était pas grande et avait même une taille plutôt enfantine, mais on ne lui attribuait pas d'âge. Dans ses dessins, Hermine la représentait souvent en lévitation, le visage décoré d'un joli sourire, la main tendue pour aider.

Mélione
> alter humain, hôte, alter social, porteuse de mémoire, alter sexuel
Mélione est le résultat de la fusion de Hermine et Mélione. En effet, les deux identités dont je viens de vous parler se sont un du jour au lendemain regroupées pour ne devenir qu'une seule identité, Mélione.
Cette fusion a été très mal vécue par le système, qui était déjà en mauvais état et dans une situation difficile. Heureusement, Mélione a été épaulée par Méduse et a réussi à s'adapter rapidement sans se laisser abattre par la culpabilité d'être la cause de la disparition de deux alters importants dans le système.
Mélione s'identifie à l'apparence du corps, même si parfois, dans des périodes de dissociation, elle prend l'apparence de Melwinn. Elle a appris à se créer son style à elle, et c'est le sien que vous verrez de l'extérieur la plupart du temps.
Mélione aime le mystère. Elle adore l'idée de sortir dans la rue et qu'on s'interroge à son passage. Elle aime susciter l'imagination, les questions, sans non plus avoir envie de se mettre en avant. Directe, elle a tendance à ne pas mâcher ses mots, surtout quand elle a quelque chose à dire. Elle n'était pas non plus une amatrice des deuxièmes chances, mais avec le temps, elle est devenue plus tolérante et pardonne plus facilement. Mélione n'a pas le rôle de protectrice, mais son caractère l'est : elle se montre ainsi par rapport à ses proches, sa famille comme ses amis. Elle est aussi impulsive, sociable, à l'aise en public. Calme, elle peut tout de même s'énerver si on la pousse un peu trop loin. Elle est souvent tête en l'air, maladroite et elle dissocie beaucoup. Elle défend ses opinions, aime débattre, écouter les gens parler (surtout quand c'est pour dire des trucs intelligents).
Comme Hermine, Mélione dessine pas mal. D'ailleurs il lui est arrivé de dessiner Melwinn aussi en se référant aux souvenirs de Méduse et Reagan et aux dessins d'Hermine. Elle aime les animaux et a une belle connexion avec eux, notamment avec les chevaux.
Melwinn était très sceptique par rapport aux médicaments et a laissé sa peur à Mélione, qui a donc toujours refusé qu'on essaie de traiter n'importe quel trouble du système autrement qu'avec de la thérapie. 
Étant le résultat d'une fusion, on peut souvent estimé que Mélione est un mélange de Melwinn et d'Hermine. De cette dernière, elle tient par exemple l'indépendance, les difficultés à partager (qui se sont effacées avec le temps) et l'autorité. De Melwinn, elle tient le côté à la fois calme et sauvage, la loyauté et l'attention pour les autres. Des deux, elle tient la facilité à cacher ses sentiments. Mais Mélione a aussi des facettes qui ne lui appartiennent qu'à elle, comme son obsession pour le dessin au crayon sans couleurs, son style, ses goûts... d'ailleurs, alors que Mélione et Melwinn étaient toutes deux hétéros, Mélione est lesbienne.
Mélione est donc hôte (pas par choix, mais plutôt parce qu'il fallait bien quelqu'un pour être au contrôle du corps quotidiennement et qu'elle était le seul alter capable de cela à ce moment-là), alter social (parce qu'elle s'occupe énormément d'interactions sociales) et un peu porteuse de mémoire, parce qu'elle a gardé certains souvenirs qu'ont vécus Hermine et Melwinn.

Méduse
> protectrice, hôte/co-hôte (temporairement), gardienne
Méduse a été la première protectrice du système. Elle a connu Hermine et Melwinn avant qu'elles ne fusionnent et a d'ailleurs énormément aidé Mélione à s'adapter aux situations. Le temps qu'elle soit capable de gérer le quotidien, Méduse a été hôte à temps plein pendant plusieurs semaines (une période extrêmement dure pour elle, parce qu'elle n'était pas habituée à être au contrôle du corps en permanence comme ça), puis co-hôte pour accompagner Mélione et le système dans cette transition. Elle a ensuite laissé ce rôle à d'autres, n'ayant vraiment pas apprécié devoir assumer toutes les responsabilités quotidiennes (elle admire d'ailleurs beaucoup Mélione pour en avoir été capable si rapidement après son « apparition »).
À temps plein, Méduse est protectrice. Au départ, elle gérait tout : les maladies, les disputes, les situations angoissantes ou dangereuses. Maintenant (surtout depuis la crise), elle a cédé beaucoup de ses tâches à Reagan et ne s'occupe plus que de protéger le corps quand celui-ci est en danger de vie ou de mort, de même avec les proches du système. Elle est également gardienne et veille à ce que chacun respecte son temps de front ou son accès au front.
Méduse a un air froid. À première vue, elle est carrément intimidante et beaucoup d'alters ont souvent eu peur d'elle. En plus, elle est autoritaire et n'apprécie pas du tout qu'on ne respecte pas les règles posées par l'ensemble des alters. Et elle est rancunière. Cependant, elle est souvent ouverte aux discussions, tant qu'on reste respectueux avec elle. Son premier objectif est de protéger et de permettre la meilleure vie possible au système, alors elle fait tout ce qu'elle a en son pouvoir pour y participer.
Si Méduse n'aime pas être au contrôle du corps, elle est cependant très présente en co-conscience.
Parce qu'elles se sont occupées d'une période extrêmement difficile toutes les deux, Méduse se sent très proche de Mélione. Leur communication est donc très facile. Avec les autres alters, Méduse est aussi sympathique, sans non plus déployer une énorme gentillesse. Elle est cependant méfiante envers ceux qui ont fait du mal au système ou se montrent dangereux envers d'autres alters. Ainsi, elle n'arrive pas et n'arrivera sans doute jamais à pardonner ni Reagan, ni Néron. Elle est également méfiante avec Aurèle, mais le montre moins, parce que ce dernier est jugé moins coupable que les deux autres. Elle surveille également Biche et Rouge de très très près.
Méduse est plus âgée que Mélione de deux ans. Ainsi, quand le corps a 21 ans, elle en a 23. Comme les protecteur du système, Méduse a des yeux rayons lasers. Son apparence est différente de celle du corps : elle a de longs cheveux noirs qui s'éclaircissent ensuite jusqu'aux pointes et des yeux sombres. Ce qui marque chez elle, c'est la couleur bleue qui couvre son front, comme une peinture de guerre. Une ligne de la même teinte relie aussi son menton et sa bouche. Elle est grande, musclée et a vraiment une allure de guerrière, chose que Mélione arrive très bien à représenter dans ses dessins.
D'ailleurs, Méduse dessine aussi. Elle utilise plus de couleurs et de matériaux que Mélione et ses dessins ont souvent été appréciés des psychothérapeutes qui estimaient y déceler des informations sur les traumatismes vécus pendant l'enfance.

Nyala
> introject factif, ageslider (enfant/ado), soignante, porteuse de traumas
Il est probable que Nyala soit un alter présent depuis très longtemps. Depuis la mort de la Nyala « réelle » en fait. Hermine avait souvent l'habitude de penser « qu'est-ce que Nyala pensait » et peut-être que la réponse venait de Nyala l'alter.
Nyala ressemble beaucoup à la sœur décédée. Elle est protectrice, très altruiste et juste. Malgré la peur, elle trouve le courage d'agir et arrive à calculer les risques et déterminer les meilleures options.
Nyala n'est pas très connue du « monde extérieur ». Pendant longtemps, les alters au front cachaient son existence de peur de blesser. La mort de leur sœur était encore trop douloureuse. Personne n'avait envie d'en parler à voix haute, et puis il faut avouer que c'était étrange, l'idée de débarquer et dire « ouais au fait, ma sœur morte vit à l'intérieur de moi ahah ». Nyala (l'alter) comprenait et acceptait, mais ça n'en restait pas moins douloureux. Elle n'avait pas le droit de fronter, ni de se manifester. On la gardait secrète. Sa présence, son existence, tout en elle était trop douloureux.
Nyala en a souffert. Pendant plusieurs années, elle est restée silencieuse. Inexistante. Elle est même entrée en dormance pendant un temps.
Puis, elle est revenue et elle a dit stop. « Ce n'est pas juste de nier mon existence parce que quelqu'un est mort. J'existe, moi. Je suis là. » Elle a réussit à convaincre les autres, à leur faire voir que peut-être sa présence n'était pas du sel sur une plaie, mais à la place un moyen de guérir des blessures passées. Et peut-être, peut-être, un moyen de donner à une version de Nyala la chance de vivre. Maintenant, Nyala peut donc être au front !
Nyala a l'âge de la soeur d'Hermine, Naja et Colombe au moment de sa mort, c'est à dire un peu plus de huit ans. Mais en tant qu'ageslider, elle est aussi parfois plus âgée : il lui arrive d'avoir quinze ans. Physiquement, elle ressemble vraiment à Nyala enfant, puis à ce à quoi Nyala aurait ressemblé plus âgée, si elle était encore vivante.
Nyala est très mature pour son âge, mais c'était déjà le cas de la Nyala vivante. Elle est très rassurante, aime le contact avec les autres et aider. Elle sait trouver les bons mots ou les bons gestes, est douce et gentille. Elle est comme Hermine (l'alter) plutôt pragmatique, mais l'utilise d'une tout autre manière, et chez elle cela mène plus souvent au fatalisme (du genre « c'est l'unique solution, y'a pas le choix »). Nyala collectionne les cailloux qu'elle trouve beaux, adore les châtaignes et les marrons et faire de la corde à sauter.
Parce qu'elle a dû passer beaucoup de temps dans l'espace mental sans que personne de l'extérieur ne soit au courant de son existence, Nyala parlait beaucoup aux alters autour d'elle. Et à force de communiquer avec eux et de tenter de comprendre chacun, on lui a attribué le rôle de soignante interne. Ainsi, elle agit avec Aurèle et Reagan, mais a tendance à préférer fonctionner toute seule (surtout parce qu'elle a du mal avec Reagan).
On s'est aperçu après qu'elle soit allée en thérapie que Nyala a aussi accès à pas mal de souvenirs qui ne sont pas connus des alters. Par exemple, elle affirme pouvoir se souvenir de sa mort ou de Sébastien. Elle en a déjà parlé avec un thérapeute ou les parents, mais refuse de partager ce qu'elle sait avec les autres alters. Elle dit que ça serait trop dur. C'est un sujet qui énerve beaucoup à l'intérieur du système, alors on évite d'en parler trop longtemps.

Reagan
> alter non-humain, ex persécuteur, protecteur, co-hôte, soignant, porteur de traumas/mémoire, gardien, alter social
Ahhhh Reagan. Là encore, un sujet compliqué dans le système. Toute son identité est controversée et le restera sans doute à jamais. Même avec l'entourage du système, ça peut parfois être compliqué.
Mais commençons d'abord par le plus simple : Reagan est un alter non humain, et pourtant par son apparence de d'habitude on pourrait penser qu'il en est humain. C'est un homme, d'un an plus âgé que le corps, les cheveux brun sombres, un peu bouclés et toujours en bataille. Sa peau est blanche, plutôt pâle et ses yeux au contraire presque noirs. Ce qui marque, c'est la cicatrice du côté de son œil droit (quand on est en face de lui), qui semblerait être une brûlure, mais en réalité on ne sait pas trop ce que c'est être. Reagan l'a depuis sa première manifestation.
Il porte toujours une casquette bleue qu'il met à l'envers sur sa tête, et d'ailleurs quand il est au front, il en met une autre, cette fois noire. Ça ruine un peu le style de Mélione (qu'il respecte pourtant bien sinon) mais on peut pas être parfait.
Reagan est apparu en tant que persécuteur. Enfin, on ne l'a pas directement considéré comme tel. Déjà, il a été le premier alter de genre masculin à se manifester et a donc débarqué dans un système qui était uniquement composé de filles (Hermine, Melwinn, Méduse et Nyala). Il était en colère, apeuré et en pleine souffrance. Il n'avait pas envie de devoir partager un corps, pas envie de vivre dans la réalité qu'on lui imposait, pas envie de vivre. Et en plus de ça, il se retrouvait souvent projeté en co-front... ou pire, au front tout seul. Du coup, ça partait déjà mal.
Je ne vais pas vous raconter toute l'évolution de Reagan parce que ce sera développé dans l'histoire, mais il faut savoir qu'il était à ce moment-là un alter en souffrance et plein de rage. Comme Nyala, il avait des souvenirs traumatiques et était incapable de s'en débarrasser, puis avait des difficultés à communiquer avec les autres alters. Plus il se sentait isolé, plus il devenait agressif, plus on le rejetait, plus il se sentait isolé... un vrai cercle vicieux qui a spiralé jusqu'à ce que cela devienne réellement dangereux pour le système tout entier. En conclusion : Reagan est responsable (avec Néron) de blessures sur le corps, d'une tentative de suicide, de la fusion d'Hermine et Melwinn, d'énormément de disputes et de fins de relations...
Dur de le pardonner, donc. Pendant un peu de temps, Reagan a disparu en dormance. Puis il est revenu. Tous les alters se sont méfiés de lui et il a bien failli retomber dans le même cercle vicieux. Cependant, Néron n'était plus avec lui et c'est Aurèle, ainsi que quelques présences extérieures qui ont réussi à le garder sur le bon chemin.
Reagan a ensuite continué d'exister sans qu'on ne lui attribue de rôle. Méduse refusait de toute manière de lui donner la moindre responsabilité et Mélione ne se sentait pas encore assez à, l'aise pour oser la contredire. De toute manière, elle avait entendu les récits et avait elle aussi un peu peur de Reagan.
D'occasions en occasions, Reagan a néanmoins réussi à faire ses preuves. Il a patiemment montré qu'il souhaitait changer, s'améliorer et être accepté. Mélione a été la première à lui tendre la main malgré les mises en garde de Méduse. Elle l'a guidé comme elle le pouvait et, avec l'aide d'Aurèle et à force de discussions, est parvenue à le comprendre, à changer d'avis sur lui. Elle s'est dit que tout le monde méritait une chance et puis, elle pensait que c'était même le meilleur choix stratégiquement parlant : si on offrait une sortie aux perturbateurs, alors la communication et l'organisation dans le système n'en serait qu'améliorée.
Avec les années, Reagan a réussi à se faire reconnaître d'abord en tant que protecteur, puis en tant que soignant. Contrairement à Nyala, il ne s'occupe pas que de soigner ceux à l'intérieur de système, ni de protéger que le système comme le faisait Méduse : Reagan s'occupe aussi de l'entourage d'Hermine, que ce soit pour les protéger ou prendre soin d'eux. Alors souvent, quand vous voyez que soudainement tout est rangé, c'est sans doute que Reagan est passé par là. Et si vous vous laissez et qu'il est là, comptez sur lui pour vous soigner et marmonner des trucs comme quoi vous êtes très imprudent et qu'il faut faire attention à soi. Grâce à ces rôles, Reagan a pu gagner la confiance des autres (alter ou entourage extérieur) un peu plus vite. Dans le système, on a également commencé à prendre le temps de réellement l'écouter.
Reagan est ensuite devenu gardien et a pu plus ou moins commencer à décider qui allait au front et quand. Il lui est arrivé de s'en servir pour se bloquer au front ou pour bloquer quelqu'un d'autre là-bas. Grâce à ce rôle, il entretient une bonne relation avec Taniyn et Zaldia.
Enfin, plus récemment, Reagan est devenu co-hôte, ce qui veut dire qu'il gère le quotidien aussi bien que Mélione. D'ailleurs il sait écrèment bien se faire passer pour elle quand il le décide (et il avait tendance à beaucoup le faire au début, quand on n'avait pas confiance en lui et qu'il était encore timide).
Avec le temps, Reagan a apprit à s'ouvrir. On lui a découvert un vrai don pour interagir avec les autres (ce qui lui a valu en plus le rôle d'alter social) et discuter avec eux. Son influence dans le système s'est étendue et il se sent maintenant très proche de Mélione, d'Aurèle et beaucoup d'autres. Ceux avec qui il a encore des relations tendues sont Méduse, Nyala et Octobre.
Je disais plus tôt que Reagan est un alter non-humain : en fait, on ne sait pas ce qu'il est, alors c'est un peu complexe. Il est juste absolument persuadé de ne pas être humain. On le soupçonne d'être une sorte de métamorphe car il est capable de changer son apparence à volonté, mais peut-être que ça devrait plutôt être considéré comme un pouvoir ?
D'ailleurs, comme tous les protecteurs, Reagan a le pouvoir du « regard rayon laser », mais il ne s'en sert jamais, sauf dans des cas extrêmes.

Néron
> alter non-humain, ex persécuteur, mort / en dormance
Néron est apparu en même temps que Reagan. Ils se considèrent tous les deux comme frères et ont d'ailleurs la même cicatrice au niveau de l'œil. Même si Néron a des yeux bleus et des cheveux blonds, ils se ressemblent beaucoup au niveau de la carrure et des traits du visage. Leur gestuelle était très semblable également.
Tout ce qu'a fait Reagan en tant que persécuteur, Néron y a participé. Il frontait moins que son frère mais en profitait pour s'en prendre au système de l'intérieur, se servant de ses capacités pour détruire l'espace mental ou monter les alters les uns contre les autres. Quand il lui arrivait de fronter, il s'en prenait cette fois aux proches : les amis ou la famille, tout y passait et il se servait de son accès à certains souvenirs pour attaquer là où cela serait le plus douloureux.
Contrairement à Reagan, Néron n'a jamais tenté de se faire pardonner pour ses actes. Peut-être aussi qu'il n'en a pas eu l'occasion. En tous cas, on se rappelle de lui comme d'un alter cruel, qui se fichait de tout, sarcastique à souhait, qui se sentait supérieur à tous. Néron portait bien son nom : comme l'empereur romain, il n'était pas contre l'idée de mettre le feu au monde entier.
Après la tentative de suicide à laquelle il a participé, Reagan a disparu, mais Néron est resté. Mélione était apparue, Hermine et Melwinn n'étaient plus. Aurèle a coupé toute communication avec les autres. Il ne restait donc que Néron, Nyala et Méduse.
Hors de question de garder un alter si dangereux. Méduse a agit sans en informer personne. Et de toute manière, qui prévenir ? La nouvelle qui remplaçait ses deux camarades ? L'enfant qui représente la sœur morte ? Elle se sentait comme la seule responsable et a réagi en conséquence : elle a tué Néron.
Est-ce que c'est possible de tuer un alter ? On ne sait pas, tout cette période là a été très étrange. Aux dernières nouvelles, Néron était mort. Puis Reagan est revenu et a assuré l'avoir vu quand il était dormant. En somme : on ne sait pas trop ce qui est réellement arrivé à Néron, mais beaucoup supposent qu'il est encore là... certains imaginent que, comme un méchant dans les fictions, il attend de reprendre des forces pour attaquer à nouveau ; d'autres, plus optimistes, pensent qu'il reviendra et que Reagan le fera rejoindre « le bon côté ». En attendant, on ne sait pas.

Aurèle
> alter non-humain, ex presque persécuteur, aidant interne, soignant
Aurèle est le troisième frère de la fratrie des persécuteurs. Pourtant, peu le considèrent comme tel. Pendant longtemps, Aurèle a été silencieux et discret, si bien qu'on l'oubliait souvent. Il allait tout de même au contrôle du corps, mais parvenait si facilement à se faire passer pour d'autres qu'on ne s'en apercevait même pas. La plupart du temps, il ne se faisait pas remarquer.
Et pourtant, il connaissait tout des plans de Reagan et Néron. Il se tenait à leurs côtés. Jamais il n'a tenté de les arrêter.
Après l'apparition de Mélione, Aurèle a enfin osé se manifester un peu plus. Il a été le premier des trois frères à pouvoir avoir une discussion avec Méduse sans aucune injure ou violence. Il a également été le premier à pouvoir parler avec Nyala de ses souvenirs et à dire qu'il ne fallait pas nier son existence. Bref, dès qu'il en a eu l'occasion, il a changé beaucoup de choses dans le système et, à la différence de ses frères, pour le meilleur. Tout cela lui a donné le rôle de soignant, puis d'aidant interne.
Aurèle est un grand timide. Perfectionniste, il sait se concentrer sur son travail jusqu'à l'épuisement (d'ailleurs il faut de temps en temps penser à le surveiller histoire qu'il ne se fatigue pas trop tout seul). Il est très doux, discret et gentil. C'est souvent agréable de lui parler parce qu'il sait écouter sans aucun jugement et avec intérêt et attention.
Aurèle aide beaucoup aussi les autres alters dans les tâches. Avant la crise, il s'impliquait aussi beaucoup dans les différentes thérapies que suivaient le système. Dans l'espace mental, il est considéré comme le psychologue interne du système, mais il lui arrive aussi parfois d'être au contrôle du corps pour aider ses proches quand il apprend qu'ils en ont besoin (notamment Colombe et Naja, avec qui il est plus à l'aise).
Physiquement, Aurèle a la même carrure et les mêmes traits que ses frères, ainsi que la même cicatrice. Mais ses cheveux sont blancs et ses yeux sont rouges.

Colin aka Carrie
> alter humain, enfant
8 ans, une boule d'énergie, un garçon enthousiaste et intelligent, le petit frère insupportable et chiant par excellence. On se souvient de Colin pour son adoration par rapport au sucre et pour le jour où il a dépensé plus d'une centaine d'euros pour des bonbons alors qu'il était décidé qu'on allait économiser l'argent de poche. Il était trop adorable pour être puni, mais cet événement a quand même été dur à avaler pour beaucoup d'alters.
Colin a été l'un des premiers enfants alter à pouvoir être au contrôle du corps. Il est apparu peu après que Hermine et Melwinn aient fusionné et a tout de suite réussi à se faire une place parmi tout ce petit monde. Il adorait sa vie, adorait tout le monde et profitait à fond de tout.
Un jour, il s'est intégré à Reagan. Ça s'est passé brusquement, quand Reagan était au contrôle du corps et Colin en co-conscience. Soudain, ils n'étaient plus qu'un. Reagan ne s'en est pas aperçu tout de suite, mais on l'a découvert après coup et voilà, Colin était parti.
Sa disparition en a secoué beaucoup. Certains ont accusé Reagan, même si ce n'était absolument pas de sa faute. D'autres au contraire ont retourné le problème : il fallait être plus gentil avec Reagan maintenant, parce qu'il y avait Colin avec lui. Ça a soulevé pas mal de questions, parce que contrairement à la fusion de Hermine et Melwinn, il n'y avait pas de nouvelle identité. Reagan était toujours lui-même. C'était différent, et c'était terrifiant.
Vous voyez la trend « go little rockstar » ? Eh bien, on pourrait très bien la faire avec Colin. Mais ça me briserait le cœur (et celui de beaucoup d'alters l'ayant connu aussi).

Bambi, Bambou, Bambino... clairement tout ce qui commence par bamb-
> alter non-humain, enfant, porté disparu
Bambi est un alter très spécial en raison de son apparence : on dirait une espèce de centaure, mi-cerf, mi-enfant. Son corps est donc celui d'un petit cerf (ce qui lui a valu le surnom de Bambi), puis à partir de son torse, il est humain. Ses cheveux sont blancs et de petites cornes s'échappent de cette chevelure laiteuse. Avec l'âge, elles deviendront une belle ramure. À côté se tiennent deux petites oreilles toutes douces.
Bambi est un timide et un peureux. Il a mis du temps à se montrer. Puis, Reagan l'a trouvé et il se sont rapprochés, jusqu'à être toujours ensemble. Reagan clamait que Bambi était son petit frère adoptif et Bambi s'en trouvait fier comme un paon.
Bambi frontait aussi de temps en temps. C'était d'ailleurs très étrange de le voir au contrôle du corps, parce que l'apparence du corps ne ressemble en rien à la sienne et il s'en trouvait bien dérangé. Il avait la sensation d'avoir des membres fantômes, ce qui était extrêmement déstabilisant... et marrant à regarder aussi.
Bambi est apparu à ses quatre ans et a grandi jusqu'à ses huit ans. Puis, comme pour Colin, du jour au lendemain il a disparu. Cette fois, cela était arrivé pendant la nuit alors que Reagan frontait : en se réveillant le matin, quelque chose avait changé. Dans l'espace mental, Bambi avait disparu.
Si l'intégration de Colin avait été douloureuse, celle de Bambi a été un véritable déchirement pour Reagan. Pendant plusieurs jours, il était désemparé, perdu et déprimé. Quoiqu'on fasse, il ne passait pas à autre chose.
Quelques jours plus tard, Reagan s'est dissocié. Bambi est revenu, cette fois accompagné d'un nouvel alter : Octobre. Et à peine une heure plus tard, Bambi disparaissait à nouveau.
On ne sait toujours pas où il est : en dormance, intégré à un autre alter ? On le déclare donc porté disparu, parce que chacun a encore l'espoir de le retrouver un jour.

Taniyn
> alter non-humain, gardien
Taniym est un gardien, apparu quand Méduse et Reagan ont commencé à avoir du mal à gérer le front, qui y était et quand. Il a une forme de dragon : ça en a surprit beaucoup, et en même temps, il y avait déjà eu d'autres alters surnaturels avant. Taniym a cependant été le premier alter « animal », qui ne parlait pas.
Taniym est un grand dragon semblable au dragon chinois au niveau de la forme. On pourrait le comparer à Haku dans Le Voyage de Chihiro, à l'exception que lui sa peau est noire. Une crinière blanche longe tout son corps, forme également une queue et des sortes de... moustaches au niveau de sa tête.
Taniym gère qui est au front et pour combien de temps. Avec son apparition, l'espace mental s'est transformé : la zone de front est devenue un nuage et lui seul en contrôle réellement l'accès, puisqu'il est relié au nuage.
Avec le temps, Taniym est devenu le représentant des gardiens. Avec cette nouvelle fonction, il a changé d'apparence. Maintenant, Taniym peut se transformer et prendre une forme humaine. Avec cette forme, il a de longs cheveux blancs, une peau sombre, presque totalement noire et des yeux jaunes, exactement comme le dragon. Taniym s'exprime calmement et prend le temps de réfléchir à ses mots. Puisqu'il est bien plus âgé que la plupart des alters (on lui donnerait au moins la trentaine), on a tendance à l'écouter et prendre son avis en compte quand il s'exprime.

Nyx
> alter sexuel, protectrice
Nyyyyyx, l'alter le plus chaotique du système ! On l'adore autant qu'on la déteste, parce qu'elle est à la fois super drôle et super chiante.
Nyx est un alter sexuel. Alors, lui, dès qu'il y a quelque chose qui touche au corps, au sexe, elle est là. Souvent en co-front ou en co-conscience, en tous cas elle surveille. Elle protège tout ce qui touche à ce thème là.
Nyx est considérée comme folle par beaucoup d'altiers. Elle est toujours très enthousiaste, très énergique mais aussi très très très bizarre. Les alters n'aiment pas trop la laisser fronter sans surveillance, parce que sinon ça provoque des moments très très gênants.
Nyx est aussi passionnée de musique. Elle adore ça. Elle a appris à jouer de la guitare et chante aussi très bien (c'est elle qui a la voix la plus différente que celle d'Hermine, parmi tous les alters). Elle aurait beaucoup aimé pouvoir monter un groupe, mais avec tous les autres alters, c'est assez compliqué.

Melchior (Melki)
> enfant
Melchior, surnommé Melki. 8 ans. Alter enfant.
Il adore tout ce qui brille... d'où son nom, Melchior, vu que l'or ça brille.
Melki est un blondinet aux yeux bleus. Son truc particulier, c'est que c'est un enfant sirène. Sa queue est toute dorée. Il a aussi beaucoup de bracelets qui brillent, des colliers, des bijoux...
Melki est très gentil, petite bouille d'amour pas timide du tout. À ce jour, c'est l'alter enfant le plus au front (même s'il a du mal parce qu'il change de forme du coup). Il se sent d'ailleurs très très proche de Naja et aime bien quand elle est little !

Niangi
> alter non-humain (crocodile), gardien, persécuteur
Niangi est un crocodile géant. Ses écailles sont vertes, si foncées qu'on pourrait les croire noires. Il a des yeux de crocodile, avec des pupilles fendues et longues.
Niangi est un gardien, mais aussi un persécuteur. En effet, il bloque toute une partie de l'espace mental et personne ne peut y accéder. On ne sait donc pas ce qu'il se trouve là-bas. Il est possible que d'autres alters, souvenirs ou fragments s'y cachent, prisonniers du crocodile violent et autoritaire.
Niangi est apparemment là depuis longtemps, mais il ne s'est manifesté qu'à après coup. Beaucoup d'alters ont essayé de communiquer avec lui (Reagan, Aurèle, Nyala, Hermine, Taniym...), mais sans aucun succès.

Octobre
> alter humain, alter social
Octobre est apparu après que Bambi s'intègre à Reagan, puis qu'il y ait dissociation. Il était totalement paumé, en plus pas très apprécié des autres (en particulier de Reagan, avec qui c'est compliqué encore aujourd'hui).
Avec le temps, il s'est quand même super bien intégré ! Devenu alter social, il front pas mal et avec beaucoup d'enthousiasme.
Octobre est un artiste. Il adore la peinture, les couleurs, les vêtements. D'ailleurs, il ne respecte pas du tout le style de Mélione, alors on sait toujours quand il est au contrôle du corps, et il ruine carrément l'aesthetic extérieur d'Hermine. Octobre est également un peintre et contraire à Mélione ou Méduse, il utilise beaucoup de couleurs très vives.
Octobre est un garçon enthousiaste, très positif et joyeux. Il aime les défis et les jeux, alors il rajoute souvent beaucoup d'ambiance dans l'espace mental.
Très très proche d'Alaska, Octo semble bien s'entendre avec tout le monde, même si c'est un peu plus compliqué avec Reagan et Mélione.

Biche
> alter humain, adolescente, porteuse de traumas
Biche est une fille frêle, d'environ quinze ans. Elle est porteuse de traumas et semble être condamnée à revivre ceux-ci en boucle sans pouvoir s'en défaire ni les partager. Elle souffre beaucoup, se plaint aussi beaucoup, front très peu et est principalement discrète.
Malgré tout, on sent son aura et elle est vraiment très déprimante. Chaque alter est consciente qu'elle aurait besoin d'aide, mais personne ne sait quoi dire ni comment lui tendre la main sans se blesser lui-même. Alors, la plupart du temps, on préfère l'ignorer.
Biche est une fille à la peau pâle. La moitié de ses cheveux sont blancs, l'autre moitié est noire. Elle a des yeux sombres, le regard constamment triste et effrayé. Elle a l'air d'être un animal sans défense et en même temps, personne n'ose l'approcher.

[sans nom] - Rouge
> alter humain, persécutrice
Rouge fonctionne avec Biche. Elle a de longs cheveux rouges, d'où son nom. Sa chevelure couleur de sang est effrayante, mais ensuite on remarque son regard qui a la même teinte, et là on a vraiment peur. Rouge est très grande en plus et extrêmement effrayante.
Rouge est un persécutrice, mais pas autant que Reagan. Elle veut faire du mal à Biche, ne la supporte pas. Elle n'aime pas sa façon de dénigrer tout le monde, de garder des secrets, de chouiner en permanence. Elle a envie de la faire disparaître, et pour ça elle s'en prend à elle à longueur de journée... ce qui évidemment n'arrange strictement rien.

Alaska
> alter introject fictif
Alaska est un alter introject, apparue après la lecture de Qui es-tu Alaska ? de John Green. Elle est plus ou moins récente dans le système, et peut-être que ça explique qu'elle n'ait pas de rôle. Âgée d'environ seize ans, elle est souvent considérée comme immature. Elle rit pour un rien, se moque facilement des autres, juge beaucoup, balance souvent des conneries ou des blagues nulles.
Extrêmement proche d'Octobre (elle a carrément un crush sur lui mais faut pas le dire), elle fait tout ce qu'elle peut pour l'impressionner ou avoir son attention en permanence, ce qui peut la rendre fatigante et difficile à supporter. Elle est à 100% la définition de la phrase « je n'ai aucune idée de ce que je fais mais tu ne peux pas m'arrêter ».
Alaska a deux passions : l'équitation et la photographie. Elle ne front que pour ça ou pour faire des conneries avec Octobre en co-conscience ou en co-front.
Au niveau de son apparence, elle est plutôt petite. Ses cheveux sont noirs, coupés au carré, ses yeux de la même couleur, ses lèvres très rouges. Elle est très énergique et bouge beaucoup, difficile de la suivre... aussi bien mentalement que physiquement.

Zaldia
> alter non-humain, gardien
Zaldia est un autre alter « animal », qui ne communique pas. C'est une espèce de ménage entre un cheval et un hippocampe. Sa robe est rouge striée de rayures blanches. Sa tête se termine en une sorte de forme en trompette, comme pour les hippocampes. Elle a deux jambes de cheval à l'avant, puis à l'arrière, une queue d'hippocampe... bref, une drôle d'allure.
Zaldia est un alter gardien. Elle aide Taniym dans ses tâches quand il y a besoin, mais sinon la plupart du temps elle isole Rouge et Biche à l'écart, pour que celles-ci ne dérange pas. Ce n'est vraiment pas la meilleure chose à faire, mais on ne va pas se mentir, ça arrange bien tous les alters...

Belle
> alter non-humain, à moitié introject (fictif), enfant
Belle est l'alter la plus récente ! Et également la plus jeune, puisqu'elle n'a que six ans...
Apparue après une discussion autour de Belle et Sébastien, le film. C'est le prénom de Sébastien qui a secoué le système, et c'est ainsi que la jolie Belle s'est manifestée.
Belle est une enfant moitié humaine, moitié chien. On dirait presque une sorte de peluche chien à qui on aurait donné un air humain. Sa fourrure est toute blanche, tout douce... tout comme elle.
En effet, Belle est extrêmement gentille. Très douce, elle reste néanmoins discrète. Cela ne l'empêche pas d'être adorée de tous les alters et d'être carrément chouchoutée !
Comme elle est encore récente, elle ne fronte pas très souvent, mais on lui apprend pareillement comment faire.

Lié

Le lié d'Hermine est un lynx. Le grand débat est de savoir quelle sorte de lynx, mais en fait personne ne sais vraiment comment les différencier ni même quelles sont les sortes existantes, alors bon c'est vraiment au pif. En gros tout le monde balance un pays. « C'est un lynx d'Amérique ! Non, du Canada ! Non, il vient d'Asie ! » Et finalement c'est devenu le défi pour les alters et pour les proches d'Hermine de donner les noms de pays les plus loufoques, du genre « c'est un lynx qui vient des îles Pitcairn » (et ça existe, oui, mais là-bas c'est soleil, sable blanc et cocotiers).

C'est un jour que Mélione écoutait une de ses musiques préférées, Brazil de Declan McKenna, qu'elle a crié « il vient du BRÉSIL ! ». Et en fait, le lynx, alerté, est accouru vers elle. Mélione a donc décidé de le nommer Brésil et à force de le répéter, l'animal a fini par se reconnaître. Et en plus, son nom est en accord avec ceux du chien et du cheval d'Hermine, alors c'est parfait.

Brésil est un lynx plutôt petit, avec de grandes paluches en guise de pattes, une mâchoire puissante, une grande agilité et surtout, une extrême discrétion. On le soupçonne d'être plutôt jeune sans être non plus un bébé, théorie qui rejoint son caractère joueur et actif. En effet, Brésil semble souvent inépuisable. Il passe ses nuits dehors mais est aussi très actif aux côtés d'Hermine, quand celle-ci est à cheval.

Brésil est sociable quoique peureux, surtout avec les autres animaux. Par exemple, il a longtemps eu peur de Oklahoma, puis maintenant ils sont meilleur amis. Par contre, Brésil n'approchera jamais Kafka seul, parce que le hongre lui fait encore très peur.

Entre Hermine et Brésil, cela se passe plutôt bien. Après, bien sûr, ça dépend des alters, mais Brésil s'adapte très facilement et reste calme même dans des situations difficiles. Il est également très pratique parce qu'il ressent les switchs et arrive même à mieux les repérer que les alters eux-mêmes. Alors, quand il faut, il prévient qu'il y a eu un changement au front. Il lui arrive aussi d'alerter les proches quand c'est une situation particulière.

Animaux

Kafka
Sa première monture régulière. Kafka est un cheval de club au caractère de cochon. Il n'aime pas les autres chevaux, cherche beaucoup la bagarre et fait un peu peur à tout le monde. Et pourtant, Hermine l'adore. C'est avec ce cheval qu'elle a appris le plus. Ils se comprennent parfaitement, et ce qu'importe l'alter qui est au front.

Alabama
C'est le deuxième coup de cœur d'Hermine. Elle est arrivée au club quand Hermine était à l'hôpital, encore trop jeune pour être montée, pas assez habituée aux contacts. Hermine a passé une semaine avec elle et Kafka. Alabama est devenue la meilleure amie du hongre et Hermine les considère maintenant tous les deux comme ses compagnons les plus proches. Elle commençait tout juste à monter Alabama quand il y a eu la crise des Specials, et a donc appris seule à la connaître quand elle était montée.

Oklahoma
Oklahoma est un bouvier bernois. C'est un mâle de six environ, que Hermine a retrouvé chiot, abandonné sur une route. Après de longues négociations, elle a réussi à convaincre sa famille de la garder, l'a nourri et éduqué. Quand elle avait autour de trois ans, sa fourrure a commencé à blanchir. Raphaëlle s'est donc occupé de lui pour comprendre ce qu'il lui arrivait (pratique, d'avoir une maman vétérinaire), mais son changement de couleur ne semble avoir aucun impact sur sa santé. Peu à peu, sa fourrure noire devient blanche. On pense que plus tard, il sera tout blanc, avec seulement ses taches marrons. « Il déteint », s'amuse souvent à dire Hermine.

Famille

Parents – Camille et Raphaëlle Halin morts
Hermine a toujours adoré ses parents. Elle les aime énormément et est très fière d'eux. Camille et Raphaëlle étaient très aimants et faisaient leur possible pour maintenir une vie stable et saine. Souvent, Hermine se sent coupable. Si elle n'avait pas été là, leur vie aurait été très facile. Un jour, elle a confié cette pensée à son père, qui lui a répondu que s'il pouvait revenir en arrière, il n'aurait pas supprimé son choix d'avoir des enfants, mais il n'aurait jamais laissé les filles avec Sébastien.
Contrairement à ses sœurs, Hermine ne faisait aucun favoritisme entre son père et sa mère. Elle réfléchissait différemment et selon elle, son père n'abuserait jamais d'elle. Il n'était pas Sébastien, et puis il n'était pas parfait : les gens parfaits sont ceux dont il faut se méfier. Alors, elle se rassurait en montrant du doigt les défauts de son mère. « Regardez à quel point il est imparfait. C'est ce qui prouve que je peux lui faire confiance. »
Hermine a rarement hésité à se confier à ses parents.avec eux, elle n'avait pas peur du jugement, ni de ne pas être écoutée. Elle leur faisait totalement confiance.

Sœur jumelle – Colombe Halin areuondrug
Hermine a toujours été très protectrice avec Colombe. Un peu plus qu'avec Naja, parce qu'avant elles étaient dans la même chambre. Et dans sa tête, c'était Nyala qui protégeait Naja.
Hermine adore sa soeur. La nuit, elle allait souvent la rejoindre dans son lit pour ne pas dormir seule, même après le départ à Haut. Elle ne supportait pas que Hippolyte veule absolument être avec elle, alors intervenait souvent, parfois même trop.

Sœur jumelle – Naja Halin Angelle57
Hermine adore Naja. Elle l'aime beaucoup. Maintenant qu'il n'y a plus Nyala, elle se charge également de la protéger. Elle a un peu de mal à réagir quand elle est en mode little, parce que ça la stresse un peu. Le trouble de Naja est à la fois très semblable au sien et très différent, ce qui a tendance à la déstabiliser beaucoup. Mais Hermine fait de son mieux pour prendre soin d'elle. En fait, comme pour Colombe, elle n'hésiterait pas une seconde à donner sa vie pour elles... comme Nyala avant elle.

Sœur jumelle – Nyala Halin morte
Hermine adorait Nyala. C'était sa guide, sa protectrice, sa grande sœur même si elle était techniquement plus jeune. Hermine se reposait beaucoup sur elles.
Nyala était dans le sacrifice constant pour ses sœurs. Hermine ne s'en rendait pas compte. Pour elle, c'était presque normal. Nyala était la plus forte d'entre elles, la plus courageuse. Hermine ne peut pas s'empêcher de se dire qu'elle aurait été quelqu'un d'absolument incroyable.
Hermine a beaucoup détesté Nyala pour être morte. Les rares souvenirs de son enfance sont liés à cet être disparu, qu'elle aimait tant. Hermine a détesté Nyala pour avoir agi, pour avoir appelé la police. Souvent, elle se disait qu'il aurait été mieux que le calvaire continue. Plutôt ça que la mort de sa soeur. Plutôt n'importe quoi que la mort de sa soeur.

Tante – Hélène Couvet morte
Hélène est la meilleure des tantes, selon Hermine. En plus d'avoir un grand talent pour la cuisine, elle est psychologue. Grâce à cela, elle a beaucoup guidé les filles. Elle a aussi fait une formation d'équithérapie et organisait plusieurs rendez-vous au centre équestre... dont certains qu'elle faisait gratuits.
Hélène est une femme généreuse et indépendant. Elle est très aimante, ouverte à tout, compréhensive et à l'écoute. Pour les filles, elle était comme une deuxième mère. Hermine l'adorait et se sentait très proche d'elle.
Malheureusement, elle est morte. Hermine a été celle qui a découvert sa mort et ne s'en est toujours pas remise. Elle n'a jamais eu le temps de faire de deuil.

Oncle – Sébastien Cervoni en prison
Elle ne se souvient pas de lui, alors elle ne sait que ce qu'on lui a dit sur lui. Son nom est pire que celui de Voldemort dans l'univers de Harry Potter, comme si chaque fois qu'on le prononçait des dizaines de mains venaient se serrer autour de son corps. Hermine déteste ça, elle déteste son prénom, elle le déteste, fort fort fort.

Cousin – Adriel Cervoni 
Adriel est le cousin que Hermine connaît le mieux. Elle l'adorait. Puis, elle a commencé à le tenir responsable de ce qui arrivait. Si Adriel ne s'était pas éloigné, Sébastien n'aurait jamais rien fait. S'il avait été plus présent, Nyala serait présente aujourd'hui.
Adriel était au lycée au moment du drame. Après son bac, rongé par la culpabilité, il est parti à l'étranger et a coupé tout contact avec sa famille. Hermine n'a aucune idée de ce qu'il est devenu.

Cousins – Perséphone et Ulysse Cervoni
Perséphone et Ulysse étaient peu présents. Quand les filles étaient petites, ils avaient déjà quitté le lycée. On les voyait aux repas de Noël et parfois aux anniversaires. Hermine les aimait bien.
Puis, le drame est arrivé. Ulysse, comme Adriel, a coupé les ponts avec tout le monde. Hermine n'à plus jamais entendu parler de lui. Perséphone, au contraire, a volé au secours de sa mère. Elle a beaucoup aidé Hélène et la famille Halin, notamment pour la préparation du procès et l'enterrement de Nyala. Elle est ensuite restée proche de la famille en venant les voir à Haut régulièrement. La dernière fois que Hermine l'a vue, elle venait d'avoir son deuxième enfant. Depuis les Specials, elle ne l'à pas revue, mais Perséphone se débrouille toujours pour envoyer un drone qui transporte quelques vivres ainsi qu'une lettre à chaque fois.

RELATIONS

Emma Ammann
C'est la psychologue d'Hermine, qui la suit depuis son arrivée à Haut (elle suivait en fait toute la famille). La fréquence des rendez-vous changeaient en fonction des besoins, mais généralement, Hermine la voyait toute les semaines. C'est grâce à elle que Hermine a enfin été diagnostiquée de TDI. Depuis les Specials, Hermine a perdu tout contact avec elle. Elle doit avouer que les séances lui manquent parfois beaucoup.

Sage lisxuillee
Sage est une des premières personnes que Hermine a rencontré en arrivant à Haut. Au départ, Hermine ne l'aimait pas beaucoup, parce qu'elle n'aimait personne. Elles se sont rapprochées peu à peu, surtout en fait depuis la crise des Specials, même si elles étaient toujours plus ou moins ensemble dans leurs vies. Disons qu'elles suivaient le même chemin, sans forcément s'adresser beaucoup la parole.
Elles se sont rapprochées quand Sage est venue avec Kav au centre équestre. Et depuis, Hermine l'adore. C'est très simple. Peut-être que Sage est lunaire, mais dans ce cas Hermine dira qu'elle a toujours préféré les nuits qu'elle passait éveillée plutôt que les journées où elle devait plisser les yeux à cause d'un soleil trop fort.

Eliott Shivahe
Eliott a été le premier ami proche d'Hermine et son premier meilleur ami. Hermine l'adorait et le collait dès qu'elle le pouvait. Elle appréciait beaucoup sa compagnie. En plus, elle pouvait le voir au centre équestre ET à l'école ! Elle trouvait ça génial !
Malheureusement, Néron a tout gâché ensuite. Il a dit des choses horribles à Eliott et ça a ruiné leur amitié. Malgré les efforts de Mélione pour réparer les choses, impossible de revenir en arrière maintenant.

Hippolyte
Au départ, Hermine haïssait Hippolyte. Il collait sa soeur et elle ne supportait pas ça. Elle passait donc beaucoup de son temps à le surveiller et parfois même le confronter et lui faire peur.
Avec le temps, elle a finit par le tolérer, puis l'apprécier un peu plus (sans que ce soit le grand amour non plus, je vous rassure).
Puis Néron est arrivé et leur relation s'est dégradée encore.
Et Hippolyte a déménagé, ce qui a terminé de clore cette relation.
Hermine avait beaucoup de mal à comprendre comment Colombe pouvait autant apprécier Hippolyte. Elle n'avait jamais été amoureuse et pour elle, c'était quelque chose qui arrivait qu'aux adultes. Pas à elle, en tous cas. Le fait que Colombe tombe amoureuse l'interrogeait beaucoup, mais ça l'a aussi rassurée : si Colombe pouvait le faire, alors c'était possible pour elle aussi.

Destinée
C'était la protectrice de Naja. Hermine a observé leur rapprochement de loin, mais finalement ça s'est beaucoup mieux passé qu'avec Hippopyte : Destinée a réussi à gagner rapidement la confiance d'Hermine.
Quand Destinée a disparu, Hermine était inquiète (surtout pour Naja, en réalité). Elle a vraiment essayé de la chercher, en vain. Maintenant, elle est encore plus protectrice envers Naja, parce que Destinée n'est plus là et il n'y a personne pour la remplacer (pour l'instant).

Arion OeilduLoup_
Hermine connaît Arion depuis un moment car il fréquentait le club. Elle venait à sa rencontre quand il était là, mais ils n'ont commencé à se connaître qu'après la crise des Specials. Il arrive qu'Hermine se mette très en colère contre lui. Plusieurs fois, elle s'est demandée ce qu'il foutait là et pourquoi elle ne le virait pas. Finalement, c'est la tolérance de Mélione qui fait que le système n'agit pas contre lui. Et puis, elle sait Sage proche d'Arion. D'un côté, elle a un peu peur de la décevoir en faisant une erreur.

Aleksei
Aleksei fréquentait aussi le centre équestre. Sage dit qu'elle le déteste, alors Hermine a été un peu influencée et a commencé à relever tout ce qu'elle trouvait prétentieux dans son attitude. Et puis, c'est vrai qu'il est agaçant, à réussir tout ce qu'il fait, le monsieur parfait.
D'un autre côté, Hermine l'envie parfois un peu. Parce que quand elle s'est retrouvée Spéciale, elle enchaînait les crises de panique. Aleksei, lui, a réussi à fuir et trouver son meilleur ami pour faire un truc de dingue avec lui.
Maintenant, il est posé dans sa ferme. Hermine rit de lui parce que dans sa tête tous les fermiers sont petits et vieux.

Cassiopée areuondrug
Cass fréquentait le centre équestre elle aussi. Hermine ne l'aimait pas non plus, donc elle évitait de l'approcher. En plus elle lui faisait un peu peur au début.
Puis Hermine a décidé que Cass n'était qu'une connasse hypocrite et a décidé de l'ignorer. Hop, affaire classée.

Izya OeilduLoup_
Deuxième amie proche d'Hermine. Comme pour Eliott, c'est une dispute qui a ruiné leur amitié. Hermine ne s'en souvient pas du tout, mais elle se souvient très bien du jour où elle a voulu reprendre contact avec Izya et s'est fait rembarrée.

Kav Shivahe
Kav est la meilleure amie de Sage. Pendant longtemps, c'est comme ça que Hermine le voyais. Quand on lui demandait qui c'était, cette jolie fille blonde, c'était ce qu'elle répondait. Avec un peu de jalousie, parfois, parce qu'elle aussi avait bien envie d'être proche de Sage comme ça.
Hermine a beaucoup admiré Kav, parce qu'elle a l'air sûre d'elle, bien dans sa peau, confiante. Elle a l'air de s'aimer et d'aimer sa famille et ses proches. Elle est forte en tout. Et elle est super belle.
Mélione a été en couple avec Kav pendant un moment, puis elles se sont séparées. Cette rupture, un peu dure, a permis à Reagan de se rapprocher de Kav jusqu'à ce qu'ils deviennent plutôt proches.
Maintenant Kav est considérée comme une amie pour tout le système.

Ismaël lisxuillee , Azarias Hope_Neko , Ajax Hope_Neko , autres
Ses ex. De sa sixième à sa quatrième, Hermine les collectionnais. Principalement des conanrds, sans que personne ne sache vraiment pourquoi. À chaque fois, ça se terminait par une rupture et des disputes. Celui que Hermine déteste le plus, c'est sans aucun doute Ajax.

[gars de la classe de 4ème/3ème]
Newton, Fuego, Mat, Léonard, Newt Angelle57
Hermine a pris du temps à leur faire confiance, mais une fois que c'était fait, ça allait. Elle aimait bien passer du temps avec eux et ça la rassurait de les voire présents pour Naja. Elle a encore beaucoup de mal avec Mat, qu'elle n'a jamais réussi à apprécier.
Avec Néron, les relations entre Hermine et les garçons se sont franchement dégradées. À son retour, elle a donc gardé ses distances avec eux.

M. Mercier
Elle le déteste. Hermine n'a jamais autant détesté quelqu'un, elle pense même le détester plus que Sébastien. Parce que contrairement à ce dernier, elle se souvient très bien de M.Mercier.
Hermine ne l'a jamais aimé. Au départ, c'était pas simple esprit d'opposition. « Vous l'aimée tous, ben moi je l'aime pas. » Peut-être qu'inconsciemment, elle se méfie aussi des hommes trop parfaits. Sébastien l'était. M.Mercier aussi. Et les deux ont fait du mal à sa famille.

Brooke areuondrug
Hermine connaissait Brooke de loin au collège. Malgré leurs deux ans d'écart, elles étaient dans la même classe. Après l'apparition de Mélione, elles se sont rapprochées et finalement mise en couple. Brooke est la première fille avec qui Hermine est sortie, d'ailleurs.
Elles ne sont plus ensemble, mais Mélione a toujours beaucoup d'affection pour Brooke. Elle ne sait pas du tout ce qu'elle est devenu.

Mika Hope_Neko
Mika et Hermine se sont rencontrées un peu par hasard. Une étudiante en psychologie qui s'intéresse aux troubles. Des gens qui lui parlent du TDI, puis d'une fille dans une ville pas loin qui a le trouble en question. Mika se dit qu'elle veut la rencontrer. Au départ, Hermine est sceptique. Elle n'est pas une bête de foire, un spécimen à observer pour nourrir un savoir. Puis, face à la bienveillance et au respect de Mika, elle s'ouvre plus facilement. Elles deviennent amies. Puis, il y a les Specials. Hermine proposera à Mika de la rejoindre au centre équestre et c'est ainsi qu'elles sont maintenant toutes les deux dans le groupe des cowboys.

Hoshiko Angelle57
Hermine estime qu'elle ne connaît pas assez Hoshiko encore. Mais elle lui fait suffisamment confiance pour l'accepter dans son repère, alors elle a forcément un avis plutôt positif sur elle. Cela n'empêche pas qu'elle ne la connais pas très bien. Parfois, elle se dit que ce serait une bonne idée d'essayer de se rapprocher un peu plus d'elle.

Aslan VentNoir137
[à developper, parce que j'ai pas beaucoup d'idées]

Histoire

C'est un 26 août que naissent les enfants Halin. Ce sont à uatre filles, toutes nées le même jour, en parfaite santé. Les parents, Raphaëlle et Camille, se sont rencontrés depuis huit ans déjà en prépa médecine. Raphaëlle est maintenant vétérinaire et Camille, dans le domaine de la finance. Tous les deux, ils forment un couple très amoureux et très fier de toute leur petite troupe.

Hermine est la première née de la famille (je le précise parce que ça lui tient très à cœur). Suivent ensuite Colombe, puis Nyala, puis Naja. Leur particularité à toutes, et plus d'être quatre jumelles aux cheveux roux, c'est d'avoir des noms d'animaux. Elles ont d'ailleurs chacune une peluche à l'effigie de leur animal (je vous avoue que c'était un peu plus dur de trouver les peluches pour Nyala et Naja, mais des parents déterminés sont des parents plein de ressources).

Jusqu'à ses trois ans, Hermine vit avec ses sœurs dans la petite maison des Halin. Puisqu'il il y a trois chambres en tout, on sépare les filles en duos : Hermine et Colombe dans une chambre ; Naja et Nyala dans une autre. Les parents sont très présents, Raphaëlle en congé maternité, Camille avec des horaires adaptés. Quand ils ne sont pas disponibles, il y a une nounou pour s'occuper des filles. Durant toute leur petite enfance, elles sont donc chouchoutés et poussées au maximum vers le haut avec un maximum de bienveillance. Contrairement à ce que pourrait penser certains, aucun favoritisme envers une des filles : les quatre sont au même niveau et aimées pareil.

Quand les filles ont trois ans, elle sont inscrites en maternelle. Raphaëlle retourne travailler et Camille parle de projets futurs : acheter une voiture plus grande, une nouvelle maison... Raphaëlle, motivée par les déclarations de son mari, exprime son plus grand rêve : ouvrir son propre centre équestre, elle qui depuis toute petite est passionnée par l'équitation. Cependant, l'idée est presque tuée dans l'œuf. En effet, les proches du couple refusent et apeurent Raphaëlle. On leur dit qu'ils ne réussiront jamais et que de toute manière, leurs filles sont trop jeunes. En plus, ils en ont quatre, ils faut rester conscient de ce que l'on fait ! « Il faut distinguer les rêves de la réalité », on leur dit.

Puisque Raphaëlle retourne travailler, elle est rattrapée par ses responsabilités. Camille a des changements dans l'entreprise pour laquelle il travaille et se retrouve avec moins de disponibilité qu'avant. Ils pensent alors à retrouver une autre nounou ou inscrire les filles à la garderie, mais cela ne les enchante pas beaucoup. Ils ne veulent pas laisser à leurs enfants le souvenir de leurs absences. C'est alors qu'ils exprimaient ces angoisses à un dîner chez la sœur de Raphaëlle que Sébastien intervient. Sébastien, l'oncle des filles, est agent immobilier depuis chez lui, quand il ne doit pas organiser de visites. Lui et Hélène, sa femme et la sœur de Raphaëlle, sont installés dans le même village que les Halin. L'homme leur offre un sourire, puis plante sa fourchette dans son morceau de pomme de terre. « Je pourrais aller les récupérer après l'école, moi, vos filles. Le mardi et le jeudi, par exemple, jusqu'à 18h. Adriel finit tôt ces jours-là, il pourra filer un coup de main. » L'adolescent, présent à ce moment-là, acquiesce vaguement. Camille sourit d'amusement, parce qu'il a l'air bien plus intéressé par le contenu de son assiette. Finalement, quand le couple repart de ce dîner, la décision est prise : le mardi et le jeudi, les filles se rendent à la maison des Cervoni, sous la surveillance de Sébastien.

Hermine est toujours contente d'y aller. Ces jours-là deviennent ceux qu'elle attend avec impatience. Elle aime bien Sébastien, qu'elle trouve rigolo. Elle adore Adriel, à qui elle pourrait vouer un culte sans problème. En plus, quand elles arrivent, il y a toujours un bon goûter cuisiné pour elles par Hélène, qui elle est encore au travail mais prend soin de leur laisser de petites attentions à chaque fois. Là-bas, les filles prennent donc un goûter, puis Sébastien leur demande de raconter ce qu'elles ont fait à l'école. Ensuite, elles peuvent aller jouer. Parfois, Adriel est d'accord pour venir jouer avec elles ou pour leur montrer ses jeux vidéos.

Ce petit rituel continue ainsi les années suivantes. À 18h, les parents viennent chercher les filles, qui sont en général très heureuses de les retrouver, mais aussi très heureuses d'avoir pu passer du temps chez les Cervoni. Sébastien parle d'elles quand ils se retrouvent tous ensemble : tout le monde s'accorde pour dire qu'il les adore, et tout le monde trouve ça absolument adorable. Adriel, dernier de sa fratrie, agit avec elles en grand frère à la fois taquin et protecteur.

C'est un peu avant les grandes vacances que ce petit rêve se craquèle. Les filles n'ont pas encore six ans, elles sont sur le point de terminer la grande section et d'entrer en CP. Sébastien, l'air de rien, les isole. Une fois seul avec une des filles, il leur dit qu'elles deviennent de grandes filles, alors que c'est important de changer quelques règles. C'est à partir de là que Sébastien commence à les toucher. Hermine ne comprend pas vraiment l'intérêt, mais elle accepte, parce qu'après tout, c'est son oncle. Il sait ce qui est bien pour elle. Elle n'aime pas trop ça, mais elle ne dit rien. De toute manière, quelques jours après, elle passe à autre chose et c'est oublié.

Les grandes vacances effacent le reste. Hermine n'y fait plus attention. Mais quand l'année scolaire reprend, la routine avec elle, tout lui revient en mémoire. Seulement, tout n'est plus exactement comme avant. Le premier grand changement est l'entrée au CP : c'est différent de la maternelle et les habitudes changent. Maintenant, les filles reviennent de l'école avec des devoirs à faire. Mais en plus, Adriel entre en seconde. Et pour lui, le début du lycée est une véritable révélation. Lui qui n'avait pas beaucoup d'amis se retrouve dans un établissement qui réunit beaucoup plus de personnes et il trouve rapidement de nouveaux amis. Tout le monde se réjouit de le voir plus joyeux et détendu qu'avant. Le soir, il rentre plus tard et préfère de plus en plus passer du temps dehors avec ses potes plutôt qu'à la maison avec ses cousines.

Ces deux changements brisent les dernières chaînes qui retenaient Sébastien. Maintenant, il a el champ libre. Peu à peu, il met en place de nouvelles règles. Maintenant, après le goûter, on fait les devoirs. Et celle qui réussira le moins ses exercices devra monter à l'étage avec Sébastien pour qu'il lui réexplique la leçon sans être dérangé par le chahut des autres. Ou alors, c'est celle qui sera la plus lente. Sébastien explique cette méthode aux parents, qui trouvent cela plutôt bien. Camille se demande pourquoi ses filles auraient du mal à l'école alors qu'elles ne sont qu'en CP, et pourquoi ce ne serait pas la maîtresse qui expliquerait la leçon le lendemain, mais Raphaëlle lui dit qu'il s'inquiète pour rien. Après tout, Sébastien est bien le père de trois enfants déjà grands et bien dans leur peau, on peut lui faire confiance.

Le souci, c'est que Sébastien n'expliquera jamais en détail ce qu'il fait en haut, seul avec une des filles. Hermine et ses sœurs n'auront pas besoin de longtemps pour comprendre qu'à l'étage, c'est un danger maintenant. Alors, Hermine réagit en conséquence : elle doit se défendre et pour ne pas aller en haut, elle doit être la meilleure. Pour se mettre en sécurité, elle profite de ses facilités pour être la plus rapide à terminer ses devoirs et ce sans faute. Dès qu'on lui annonce qu'elle peut jouer, son angoisse disparait. Pas une seule fois elle ne réalise qu'en faisant cela, elle abandonne une de ses sœurs à un triste sort. Cependant, Nyala le comprend. Elle est davantage protectrice et comprend vite ce qu'il lui reste à faire pour que ses sœurs ne soient pas blessées. Alors qu'elle n'avait aucune difficultés à l'école, pour protéger celles qui s'en sortent moins bien, elle se rend volontairement moins douée, moins rapide. Souvent, c'est elle qui se rend en haut. Hermine ne remarque pas ses mains tremblantes et son teint pâle, mais elle se souvient du regard vert de sa soeur, fixé droit devant elle comme si elle était prête à affronter toute l'injustice de l'univers. Peut-être que c'était exactement ce qu'il se passait en haut.

Les semaines passent. Hermine prend confiance en elle. Elle n'a plus peur, maintenant, parce qu'elle sait qu'elle est assez forte à l'école pour ne jamais avoir à aller en haut. Mais un jour, pourtant, Sébastien prononce son prénom et son sang se glace dans ses veines. Il lui dit que puisqu'elle est très doué, il veut essayer quelque chose avec elle. Le silence qui lui répond est lourd de terreur. Mais Hermine monte quand même les escaliers, la main si agrippée à la rampe que ça lui fait mal. Elle regarde Nyala, qui la regarde aussi. Elle discerne la sensation d'échec dans son regard semblable au sien et inspire. Elle décide que pour sa soeur qui s'est déjà tant sacrifiée, elle va rester forte.

Hermine a six ans et quatre mois quand elle va à l'étage avec Sébastien. Elle a six ans et quatre mois quand il enlève son pantalon devant elle et l'oblige à faire une fellation. Elle a six ans et quatre mois quand il enlève ses vêtements et touche sa peau avec ses mains trop grandes pour son petit corps. Pas une seule fois Hermine ne se débat. Pas une seule fois elle ne pleure. Quand elle redescend, elle arrive à dire à ses sœurs qu'il lui a juste fait faire des exercices de CE1. Elle affirme qu'elle va bien. Tout le monde dans la maison est conscient que c'est un mensonge.

À partir de ce moment-là, Sébastien varie. Il laisse tomber les excuses, les critères. On dirait un jeu de roulette russe. Parfois, il emmène deux filles en même temps.

Quand il a peur d'être dénoncé, il menace les enfants. Il leur dit que si elles révèlent le secret, il pourrait être emmené en prison et que Adriel sera très triste de ne plus avoir son père à la maison. Il leur dit que si elles révèlent le secret, il dira à leurs parents qu'elles ne sont que des menteuses. Il leur dit que si elles révèlent le secret, elles seront envoyées dans un centre pour enfants menteurs et qu'elles ne pourront jamais revenir chez elles.

Hermine se protège par le déni. Si elle n'en parle pas, tout ce qui arrive n'existe pas vraiment. Alors, elle se tait. Elle agit comme si de rien n'était. Les seuls détails qui la trahissent sont ses dessins et les  nuits qu'elle passe dans le lit de Colombe ou dans celui de ses parents. Elle cherche le contact, la protection, comme si un toucher bienveillant pouvait effacer celui de Sébastien. Elle se méfie des hommes adultes, excepté son père. Elle se dit qu'elle ne peut pas échapper à Sébastien, mais qu'elle doit échapper aux autres menaces. Alors, quand Ulysse, le fils de Sébastien, vient manger à la maison, elle prend garde à ne jamais rester seule avec lui ou même à ses côtés, parce qu'après tout, on ne sait jamais.

La vie continue. Hélène prépare toujours les goûters pour les filles. Adriel va parfois les récupérer à l'école pour faire le chemin avec elles. Hermine relativise : elles ne vont chez Sébastien que deux jours dans la semaine. Ce n'est pas tant que ça. Et pourtant, c'est déjà trop.

À l'école, Hermine est appréciée de la maîtresse pour ses capacités de réflexion. On lui dit qu'elle a une belle imagination. On lui dit qu'elle doit faire travailler sa mémoire pour ne pas oublier les choses. Dans la classe, elle n'a pas beaucoup d'amis. Elle reste avec ses sœurs ou alors toute seule dans un coin de la cour. Des élèves disent qu'elle parle toute seule et évitent de l'approcher. Pour combler la solitude, Hermine invente Lily, la petite fille qu'elle seule peut voir et qui l'accompagne partout.

Avec Sébastien, Hermine s'habitue à l'impuissance. Au fur et à mesure que les filles grandissent, l'oncle semble se sentir de moins en moins coupable. Il ne recherche plus les excuses. Maintenant, le danger est partout dans la maison, dès qu'elles sont seules avec Sébastien. Les menaces deviennent plus violentes, plus seulement fondée sur la peur de décevoir ou la peur de blesser. Si les filles disent quoique ce soit, ça ne changera rien, dit-il. Il reviendra les trouver, il hantera leurs rêves et il les tuera petit à petit. Il décrit toujours comment il compte le faire. Hermine éclate en sanglots à chaque fois qu'il affirme qu'il va faire cuire Naja au four, parce qu'elle est suffisamment petite pour rentrer dedans, et qu'il forcera les autres à la manger ensuite.

À sept ans et trois mois, Hermine sent le sexe de Sébastien à l'intérieur d'elle pour la première fois. Quand elle crie de douleur, il lui met une pomme dans la bouche. Il lui dit que comme ça, elle ressemble à un petit cochon.

Hermine sait que ça arrive aussi à ses sœurs. Quand une se fait agresser, les autres sont présentes dans la pièce, impuissantes. Hermine pleure beaucoup lors de ces moments-là et Sébastien la déteste pour ça. Il dit qu'elle fait trop de bruit. Elle s'imagine le tuer avec des yeux rayons lasers. Elle imagine l'odeur de sa chair brûlée par son regard vert et ses cris de douleurs. Elle se raccroche à l'image de sa mort.

Quand les quadruplées ont huit ans, les parents achètent une nouvelle voiture. Ils décident que les filles n'iront chez Sébastien que le jeudi à partir de maintenant. Quand ce dernier veut leur proposer une maison à un prix raisonnable, ils refusent. Raphaëlle explique qu'ils ont un nouveau projet. Ils attendent encore un peu, pour économiser plus d'argent et pour que les filles grandissent, mais ils veulent être propriétaires de leur propre centre équestre. C'est décidé. Hermine est contente, elle a hâte de partir loin d'ici. Rien que pour cette idée, elle se passionne pour les chevaux et dévore des livres à propos d'eux. Ce centre équestre, c'est son échappatoire. C'est leur échappatoire à toutes.

Sébastien ne comprend pas. Plusieurs fois, il remet le sujet sur la table. « Non, mais vous ne vous rendez pas compte. Un centre équestre, c'est du boulot. Et vous avez quatre filles, quatre ! Vous allez vous épuiser. Et les filles, ce n'est pas un bon endroit pour elle. » Encore et encore, il leur parle de maisons dans le coin, de leur faire des prix. « Et moi, les filles, elles vont me manquer. » Encore et encore, les parents refusent. Leur décision est déjà prise, de toute manière.

Les filles sont en CE2. Plus l'école avance, moins Hermine est forte. Elle qui était la première de sa classe descend petit à petit. La maîtresse s'interroge, mais elle se dit que ce n'est pas si grave. Cela fait deux ans qu'elles voient Sébastien toutes les semaines. Deux ans qu'elles cachent si bien ce qu'il se passe là-bas que personne ne se doute de rien.

Elles ont huit ans et deux mois. On est en hiver, tout est un peu triste. Toutes sont dans la chambre de Sébastien. Colombe est sur le lit. Elle n'a pas de vêtements. Sébastien, lui, n'a pas de bas. Il est énervé, ses gestes sont brusques, teintés de colère. D'habitude, il n'est pas comme ça, mais la veille il s'est disputé avec Adriel, ce qui a entraîné une dispute avec Hélène. Pour arranger le tout, ce matin, il a eu des problèmes avec un client. C'est une mauvaise journée pour lui et il se venge sur ses nièces. Tout va trop lentement pour lui et il déteste voir les mines terrifiées des filles. Colombe ne bouge pas assez. Il la frappe. Nyala lui crie d'arrêter, mais il l'ignore.

Nyala s'avança vers Sébastien. Sa voix aiguë se brisait à cause de la peur, mais elle resta debout. Son cœur battait dans sa poitrine, elle craignait qu'on ne l'entende. On aurait dit un concert de tambours de guerre. Sébastien recommença. Colombe gémit. Nyala ne supporte pas la voir souffrir. La colère monte en elle comme un volcan, la révolte contre cette injustice déploie ses ailes. Elle crie encore « arrête ! Arrête ou j'appelle la police ! ». Sébastien rit. « Tu penses qu'ils vont te croire ? Petite salope, ils n'en ont rien à foutre de toi. Encore un mot et je lui arrache les cheveux, à ta soeur. » Nyala ravale ses larmes. Elle court hors de la chambre.

Hermine agit rapidement. Elle se précipite pour fermer la porte derrière sa soeur, pour empêcher Sébastien de la suivre. À travers le bois, elle entend la voix de Nyala qui donne l'adresse de la maison. Puis, Sébastien accoure. Il pousse d'abord Naja qui essayait de le retenir. Puis il bouscule Hermine. Elle sent ses doigts s'enfoncer dans sa peau et crie de douleur. Elle n'a pas le temps de réagir. Sébastien a déjà ouvert la porte.

Nyala était au téléphone avec la police. Elle donnait un maximum d'informations. Soudain, on l'attrapa par les cheveux, on la balança sur le sol. Les coups se précipitèrent sur elle. Le téléphone tomba par terre. De l'autre côté, la policière appelait, s'inquiétait. Elle disait qu'une équipe arrivait. Elle disait qu'il fallait tenir bon. Nyala entendait sa voix s'enfuir du téléphone. Elle ferma les yeux et couvrit sa tête de ses bras. Les coups ne s'arrêtèrent pas.

La police arrive. Ils terrifient Hermine parce qu'ils font du bruit dans les escaliers. Elle les entend se lancer des ordres, des indications. Elle les voit mettre Sébastien au sol et lui crier de ne rien tenter, de ne pas bouger. Elle se souvient des menottes qui se ferment sur les poignets de son oncle.

Puis, trois mots. Le silence. C'est un jeune officier qui le prononce d'une voix hésitante. Hermine trouve qu'il ressemble à Adriel, en plus grand. Il a un air blessé et il est accroupi près de Nyala. Elle a l'air de dormir.

« Elle est morte », dit le policier.

Le monde s'écroule.

S'enchaînent les arrivées de Raphaëlle, de Camille, de Hélène et Adriel. Le retour à la maison et la décision que Hélène dormira dans le salon des Halin. Adriel passe la nuit chez un ami.

Suivent les journées de silence, de douleur, d'absence. C'est le vide qui peuple les journées. Les appels des avocats, de la police, d'autres gens qu'Hermine ne connaît pas mais qui soudain semblent être très concernés par la mort de Nyala. C'est la préparation du procès, l'avancée de l'enquête, l'attente interminable. Les lettres de soutient que les proches et amis envoient, les « je pense fort à vous ». L'enterrement, puisqu'il en faut bien un. La rage cachée derrière la tristesse, la fureur dissimulée sous le deuil, l'injustice face aux événements. Le fait que ce ne soit pas un accident, mais un meurtre véritable. Le fait qu'il y ait des viols avant. Le fait que les filles aient vécu l'enfer et qu'une d'elles ait été obligée d'y laisser sa peau pour y mettre fin. La culpabilité, enfin, dévorante, empoisonnée.

L'année scolaire se termine sans que les filles ne retournent à l'école. En permanence, il y a un adulte avec elle : Camille, Raphaëlle ou Hélène. Personne d'autre ne reste seul avec elles. La confiance pour les autres n'est plus qu'un souvenir.

Chacun noie ses sentiments à sa façon. Pour Raphaëlle et Camille, c'est par l'amour. Ils se soutiennent et donnent tout à leurs filles. Ils bataillent ensemble contre les doutes, la peur écrasante, la sensation horrifiante d'avoir échoué en tant que parents. Pour Hélène, c'est les recherches. Elle passe des nuits entières à se renseigner, à compléter son savoir sur la psychologie. Elle cherche les meilleurs contacts dans son domaine pour venir en aide à sa famille. Elle divorce et reprend son nom de jeune fille. Pour Adriel, ce sont les études. Il ne supporte plus rien, alors il ne se laisse pas le temps de penser. C'est son année de terminale : il se décide à obtenir le bac avec la meilleure note possible pour partir à l'étranger. Loin d'ici. Loin de sa famille.

Perséphone et Ulysse reviennent chez eux. Les deux aînés de la famille Cervoni n'étaient jamais vraiment présents avant. Il faut dire qu'ils sont déjà grands : Ulysse est déjà installé avec une compagne ; Perséphone suit des études de droit. Si Ulysse ne passe que pour soutenir et repart quelques semaines plus tard, Perséphone, elle, fait le choix de rester. Elle se plonge corps et âme dans la préparation du procès. En parallèle, elle cherche à renouer avec ses cousines. Elle regrette qu'il ait fallu attendre un drame pour que cela arrive.

Finalement, ce qui sauve la famille, c'est ce projet jamais abouti. Une énième fois, Raphaëlle se plonge dans ce rêve de toujours. Elle fouille l'internet tout entier et après des semaines de recherche, trouve ce qu'elle veut : c'est dans une ville qu'elle ne connaît pas qu'ils vont s'installer. Là-bas, un vieux couple essaye de vendre leur centre équestre à des gens motivés pour s'en occuper et le developper. Raphaëlle parle longuement avec eux, raconte son histoire. On l'écoute, on l'entend, on lui tend la main. Les propriétaires, un vieux couple dont les enfants sont grands maintenant, lui proposent de venir voir, de faire une période d'essai là-bas. Ils seront là pour les aider, pour leur enseigner leur travail. Devant tant de gentillesse, Raphaëlle se met presque à pleurer. Elle se dit que peut-être tout n'est pas perdu. Peut-être qu'elle a échoué une fois, mais ce n'est pas une raison pour abandonner. Elle se détermine à reconstruire sa famille, même si pour ça elle doit s'épuiser, même si pour ça prend des années entières. Elle est patiente. Elle en est capable.

Elle présente son projet à toute la famille. Elle parle de Haut, cette ville qu'ils ne connaissent pas, pour laquelle ils n'ont aucune attache. La ville sera le lieu de leur nouveau départ, de leur reconstruction. Elle parle de ce vieux couple qui accepte de les accueillir. Elle parle des chevaux, de la nouveauté, des responsabilités, des écoles qu'il y a là-bas, de la mer à côté, de la forêt. Elle demande si tout le monde est d'accord, si cette idée va à tout le monde, si c'est réalisable.

Tout le monde est d'accord.

Hermine réalise amèrement que même avant, le seul qui s'opposait réellement à ce projet était Sébastien.

C'est ainsi que Camille, Raphaëlle, Hélène, Colombe, Naja et Hermine débarquent à Haut en juillet 2009. Les filles ont presque neuf ans.

L'été passe à toute vitesse. Raphaëlle avait raison : ce déménagement est un véritable réconfort. Les filles sont inscrites à l'école ; après de longues hésitations, on décide qu'elles redoubleront une année, puisqu'elles ont raté presque six mois d'école.

La famille fait de nouvelles rencontres. Tout le monde est suivi psychologiquement. Hélène, elle-même psychologue, commence une formation d'équithérapie, la thérapie par les chevaux. Raphaëlle passe ses journées au centre. Elle n'a jamais été aussi heureuse depuis la mort de Nyala. Camille, à ses côtés, s'occupe des papiers, gère les différentes inscriptions, les mutuelles, les assurances.

Pendant l'été, Hermine apprend à monter avec sa mère. Elle commence d'abord à poney et adore ça. Les chevaux la mettent en confiance. Eux au moins ne sont pas dangereux comme les humains. Eux ne s'en prendront jamais à elle comme on l'a fait auparavant.

Hermine rencontre Sage, dont la mère représente une grande aide pour les Halin, puisqu'elle accepte de donner des cours au centre équestre. Elle fait aussi la connaissance d'habitués du club, comme Aleksei et quelques autres (Cassiopée, Arion... ça dépend quand ils ont commencé à monter).

Septembre arrive, et avec, la rentrée. Hermine n'est pas ravie de retourner à l'école. Au départ, elle colle ses sœurs. Elle se méfie beaucoup, de tout le monde. Elle s'isole. En classe, elle a du mal à se concentrer. Pas grand monde connaît le passé de la famille, là-bas. Les parents en ont quand même un peu parlé à l'équipe éducative de l'établissement, mais chez les élèves, on ne sait rien.

Hermine est protectrice avec ses sœurs. Peut-être que d'une certaine manière, elle cherche à remplacer le rôle de Nyala. Elle fait attention aux relations de Colombe et Naja et garde toujours un œil discret sur elles. On ne sait jamais. En cas de problème, elle est là pour agir, et elle y va avec ses poings et ses mots tranchants.

Un jour, Hermine rencontre Eliott. C'est un garçon, mais il est gentil. Elle l'aime bien, parce qu'il n'est pas brusque comme les autres et elle le trouve intelligent. Ça se fait presque naturellement, sans qu'Hermine ne s'en aperçoivent : ils deviennent amis.

Peu à peu, Hermine renoue avec les péripéties de l'enfance. Elle défend ses sœurs et couvre Colombe quand Hippolyte l'embête – d'ailleurs, elle déteste celui-ci. Elle garde un œil sur Destinée mais celle-ci lui inspire déjà plus confiance. Elle se bat parfois, mais sinon passe son temps avec Eliott à jouer comme n'importe quelle enfant de son âge. En classe, elle a du mal, mais on l'aide. Il lui arrive d'avoir beaucoup de trous de mémoire, mais on ne s'interroge pas. On se dit que ça doit être les restes du traumatisme (dont Hermine ne se souvient pas, pour elle son enfance commence à neuf ans). Et puis, on a toujours dit qu'elle avait une mauvaise mémoire.

Hermine rencontre ensuite Izya, qui sera sa deuxième amie. Ça fait du bien, d'être aussi amie avec une fille.

Les années passent. Hermine rencontre Kav, qui arrive à Haut pour rejoindre Sage. Elle n'est pas très proche d'elles, mais aiment bien passer du temps avec elles quand elles sont au club. Il en est de même avec Arion.

La rentrée au collège se passe sans problème. Hermine rencontre de nouvelles personnes, mais reste amie avec Eliott et Izya, alors le monde ne la dérange pas tant que ça. Tant qu'elle garde son petit cercle de proches, ça lui va bien.

Très vite cependant, Hermine commence à sortir avec des garçons. Elle veut chasser Sébastien et puis, ce n'est même pas grand chose, de sortir avec quelqu'un en sixième. Tout le monde est encore très timide et ça dure deux semaines. Mais Hermine enchaîne les petits amis : Ismaël, Ajax, Azarias et d'autres... Beaucoup de ses proches déplorent ses choix, puisqu'elle semble avec un vrai goût pour les connards, mais elle, ça ne la dérange pas. Ça l'aide à prendre confiance en elle, même.

Au collège, elle est connue sans non plus être populaire. On n'ose pas trop l'approcher, généralement, et elle préfère garder un cercle restreint. Ça ne l'empêche pas de marquer plusieurs personnes ; quand on parle d'une fille qui s'appelle Hermine, on sait généralement qui c'est.

Hermine a douze ans quand elle commence à se poser des questions sur... son intérieur. Elle se sait traumatisée, même si elle n'a que très peu de souvenirs de ce qui est arrivé. Elle est suivie par la même psychologue depuis son arrivée à Haut, elle fait de l'équithérapie avec sa tante. Ses parents sont très renseignés en matière de psychologie. Mais Hermine a des amnésies, des « moments où je suis pas là », dont ses proches se rappellent mais pas elle. Elle est capable d'aller voir un ami pour lui dire que ça fait longtemps qu'ils se sont pas vus, alors que l'ami en question sait qu'ils se sont vus la veille. Elle oublie des détails du quotidien. Elle oublie qu'elle a assisté à un cours. Ça la frustre et souvent, le soir, chez elle, elle en pleure. « À cause de ce connard, je peux même pas me souvenir de ce que j'ai fait hier. Et le pire, c'est que je me souviens même pas de lui ! »

Elle se dit qu'elle a forcément un problème. Les scénarios s'enchaînent la nuit, quand elle est étendue dans son lit et ne dort pas. Elle imagine tout et n'importe quoi, fait des recherches qui ne mènent à rien. « Peut-être que je suis possédée », se dit-elle. Elle va même au point de lire des articles sur les exorcistes et trucs comme ça. Ça devient une véritable obsession : elle a besoin d'une réponse, d'une explication.

Ça l'obsède tellement qu'elle oublie de faire le reste. Elle couvre un carnet entier de recherches, pour savoir ce qu'elle a. Elle lit des articles sur internet à moitié incompréhensibles pour des personnes de son âge, ne pige rien à ce qu'elle note mais écrit quand même. Pendant des semaines, elle ne travaille que sur ça.

Ou du moins, c'est ce qu'elle pense. Pourtant, à côté, elle va quand même en cours, même si elle n'en a aucun souvenir. Elle interagit avec des gens. Elle ne s'en souvient pas.

Hermine a douze ans et elle est en couple avec Ajax. Concrètement, elle n'a aucune idée de ce qu'il fout avec ce mec, parce que ça doit être l'un des pires connards qu'elle connaisse. En plus, il est tout le temps sur son dos. Personne dans son entourage ne l'aime, Hermine elle-même n'est pas certaine d'être l'apprécier, mais elle reste avec lui. En plus, il embrasse bien.

Un jour, Ajax dit à Hermine qu'elle n'est pas très maigre, quand même. Ça se trouve, elle a pris du poids ces derniers temps. Il dit que c'est dommage, parce que lui justement il aime bien sa taille fine. Hermine ne dit rien, mais elle écoute. Le soir, en rentrant des cours, elle ne mange rien. Et puisqu'Ajax refait quelques commentaires sous-entendus, elle se dit que peut-être il y a vraiment un problème. Peut-être qu'elle n'est pas bien.

Et après tout, ça paraît logique. Qui voudrait d'une gamine qui a été violée par son oncle ? En suivant ce raisonnement bancal, elle se met en tête que pour être belle, elle doit faire plus d'efforts que les autres, parce que Sébastien a laissé des marques invisibles sur son corps. Elle se regarde dans le miroir le matin et fait la gueule à son reflet. « T'es trop grosse », elle lui dit.

En quelques semaines, Hermine maigrit énormément. Ce n'est pas très dur, parce qu'Ajax l'encourage et elle arrive à se concentrer sur autre chose. Elle couvre ses carnets de dessins. Elle continue ses recherches, mais ne trouve toujours rien de très concluant.

Hermine prend le bus pour aller à l'école. Avec elle, Naja et Colombe, comme d'habitude. Les trois filles vont mieux, maintenant. Elles ont une bonne classe, des camarades sympas. Hermine est toujours contente de voir le groupe de garçon raccompagner Naja après les cours. Et Colombe a l'air de filer le parfait amour avec Hippolyte, qu'elle a finit par apprendre à supporter.

Dans le bus, sa tête tourne. Elle ne peut pas se rappeler de la dernière fois qu'elle a pris un repas complet. Soudain, elle s'évanouit. Noir.

Hermine ouvrit les yeux à l'hôpital. À côté d'elle, sa tante lui tenait la main. Leurs regards se croisèrent. L'inquiétude d'Hélène resta figée dans les souvenirs d'Hermine.

Hermine est diagnostiquée d'anorexie. Elle hésite beaucoup, puis en profite pour parler de ses recherches. Elle montre son cahier de recherches à sa famille, explique ses différentes théories. « Je suis folle, je sais pas. Je veux pas qu'on m'enferme dans une hôpital toute ma vie. » Elle pleure parce qu'elle a peur. Mais elle se dit que mieux vaut dire les choses avant que la vérité n'éclate violemment.

La psychologue de l'hôpital note ce que lui explique l'adolescente. « T'es peut-être bipolaire », dit-elle. Immédiatement, Hermine commence les recherches sur le trouble bipolaire. Non, elle ne se reconnaît pas dans les symptômes. Elle est persuadée que ce n'est pas ça.

Cependant, grâce à ce trouble, Hermine en découvre d'autres. Elle rentre chez elle après quelques jours passés à l'hôpital. La première chose qu'elle fait, c'est appeler Ajax pour lui dire que c'est terminé. Elle ne donne aucune explication, lui raccroche au nez et bloque son numéro. À la maison, on doit maintenant surveiller ce qu'elle mange. Elle déteste ça, mais elle n'a très clairement pas le choix sur ce sujet là. Lors de ses séances avec sa psychologue, elle  découvre différents troubles et se renseigne sur eux.

C'est un jour à 1h07 du matin qu'elle découvre le trouble dissociatif de l'identité. Jusqu'au matin, elle reste le nez collé à son ordinateur, occupée à faire des recherches et noter les informations sur son cahier. Quand son réveil sonne pour annoncer qu'elle doit aller en cours, elle note sur un page blanche quelques mots : objectif rencontrer un alter.

Pendant plusieurs semaines, elle ne dit rien à personne. Elle réfléchit, elle cherche. Enfin, elle réussit à établir un contact avec Melwinn.

Une écriture sur une feuille :
Dis moi ton nom.
Une seconde écriture :
Hermine

S'ensuit une discussion sur feuille, hésitante et craintive. Mais c'est la preuve qu'il y a bien quelqu'un. Quelqu'un d'autre. Hermine la nomme Melwinn. Ensemble, elles construisent un espace mental, à l'intérieur, pour pouvoir se parler.

Sur son cahier, Hermine écrit : je suis un système avec deux alters. Hermine et Melwinn, pour vous servir.

Le lendemain, elle montre le cahier à Hélène, puis à sa psychologue, puis à ses parents. Elle dit qu'elle veut un diagnostique.

Commence alors un réel parcours du combattant. Cela prend du temps. La famille tourne en rond. À Haut, personne ne connaît le TDI. Même en France, c'est un trouble dont on parle peu. Hermine atteint ses treize ans sans avoir de diagnostique. Elle enchaîne les tests qui ne mènent à rien. On lui répète les mêmes choses en boucle, on ne l'aide pas à avancer.

Alors elle décide d'avancer toute seule. Son cahier de recherches devient un cahier d'expériences. Elle se réjouit qu'il ait beaucoup de pages. Elle trouverait ça bizarre de devoir en recommencer un autre. 

Hermine a déjà rencontré Melwinn. Maintenant, elle fait la connaissance de Méduse. Méduse aussi est un autre elle. C'est celle qui agit quand elle se sent en danger. Celle qui a déjà lancé son poing dans la figure de Hippolyte... et beaucoup d'autres. Celle dont la colère est froide. Celle qui donna à Hermine sa réputation de fille un peu dangereuse, peut-être un peu folle, difficilement approchable. Melwinn s'occupe de ranger la chambre. C'est elle qui va voir les chevaux, beaucoup. Lors des heures d'ouverture, c'est elle qui aide ceux qui sont perdus à trouver la sellerie, ou à préparer leur monture quand ils ne savent pas faire.

Hermine commence à dessiner ses deux alters. Toutes les trois, elles apprennent à s'organiser, à communiquer, à se partager leurs informations pour reconstituer le puzzle de leur quotidien.

Puis, elle s'aperçoit de la présence de Nyala.

Cet alter en particulier est un choc. Hermine refuse de communiquer avec cette copie de sa soeur défunte. Elle dénie son existence. Elle l'empêche de s'intégrer, parce que c'est trop dur, parce que ce sera trop dur pour tout le monde. Elle lui dit « mieux vaut que tu disparaisses ».

Alors Hermine présente ses alters. D'abord à Hélène, puis à ses sœurs, et enfin à ses parents. Elle n'en parle à personne d'autre, de peur d'être moquée, d'être incomprise, d'être blessée. Le TDI, c'est son secret.

C'est aussi sa quête, parce que Hermine n'a pas abandonné sa volonté d'être diagnostiquée. Elle visite plusieurs psychiatres, mais c'est toujours très compliqué : d'un côté, on n'a pas l'air de vouloir l'aider réellement et, à l'intérieur d'elle, Melwinn est absolument terrifiée par les médicaments et Méduse reste sceptique. Alors, entre les crises de panique, les colères venues de nulle part, les « de toute manière ça sert à rien », les « oh, mais tu as des difficultés à te concentrer, c'est juste un trouble de l'attention, ça », les « t'as fait un test pour voir si t'étais autiste ? », les « alors comme ça t'entends des voix ? », les « t'as vu ça sur internet ? » et j'en passe, c'est extrêmement compliqué. Hermine se rend compte que le TDI n'est pas du tout reconnu par beaucoup de membres de la sphère médicale. Personne ne la prend au sérieux, ni elle, ni ses parents, ni même Hélène, pourtant psychologue. Les mois passent et ça n'avance pas.

Ces échecs à répétition troublent beaucoup Hermine. Elle est frustrée et en colère. En plus de cela s'installe le doute. Et si finalement, elle avait tout inventé ? Et si elle devenait complètement folle ? Et si elle ne faisait ça que pour recevoir de l'attention, pour être spéciale ? Si personne ne veut la croire, c'est bien qu'il y a une raison.

La colère monte, s'amplifie. Hermine se concentre moins sur ses cours, perd son sang froid plus rapidement. Les parents craignent le début de la crise d'adolescence. En fait, ce qui se prépare est sans doute pire.

Néron arrive le premier. Il a déjà ses valeurs en tête : ça fait trop longtemps que ce cirque dure. Si on ne peut rien attendre des autres, alors il faut aller le chercher soi-même. Et tant pis si ça en embête certains. Ce diagnostique, il faut arrêter de le demander. Maintenant, il faut l'exiger et le prendre quoiqu'il en coûte. Hermine est d'accord. Melwinn et Méduse sont sceptiques, mais décident de laisser faire.

Quelques jours après Néron, c'est Reagan qui apparaît. Ce dernier se fait tout de suite adopter par le premier alter masculin et ils se présentent aux autres comme frères – et accessoirement, ceux qui trouveront un diagnostique et régleront tous les problèmes. Quel ego, oui.

Néron et Reagan prennent peu à peu le pouvoir. Ils arrivent à convaincre Hermine que ce qu'ils font est ce qu'il faut faire. Au fur et à mesure, Méduse se méfie de plus en plus.

Et elle fait bien, parce que tout évolue rapidement. Hermine est en quatrième et s'isole de plus en plus. Elle est plus facilement énervée. Elle commence même à manquer de respect à certains professeurs, chose qu'elle n'avait jamais fait. Par pure volonté d'opposition, elle déteste le prof de français que toute la classe adore. Ses notes, qui étaient dans la moyenne, commencent à baisser. Plus rien ne va. Et on ne peut même pas lui parler de ces sujets là sans qu'elle ne se braque complètement.

Ce qui fait déborder le vase, c'est justement ce prof de français. Hermine est une bombe et il ne l'a pas manipulée assez délicatement. Il a touché à Naja. Hermine explose.

Dans la cour, tout était bruyant. Hermine n'aimait pas ça, alors elle s'était isolée seule sur un banc. De là, elle pouvait voir tout ce qu'il se passait. Ça la rassurait.

Puis, elle entendit la sirène des voitures de police. Elle vit qu'on ouvrait le portail du collège. La voiture blanche et bleue entra. Hermine se mit debout sur son banc pour mieux voir. Les trois policiers entrèrent dans le bâtiment. Des élèves s'amassèrent à l'entrée, comme des mouches, sortes de créatures curieux et débiles. Quelques minutes après, un homme sortit, escorté par les policiers. Des professeurs vinrent en renfort pour repousser leurs élèves.

L'homme était M. Mercier. Le prof de français. Il saignait du nez et ses mains étaient menottées dans son dos. Hermine jubila. Elle savait bien que c'était un connard. Tranquillement, elle sauta du banc pour s'approcher. Les rumeurs circulaient vite. Elle apprendrait bien quelque chose.

Ce qu'elle entendit lui glaça le sang. Naja. Une vidéo d'elle et de M. Mercier qui l'embrassait de force. Immédiatement, la colère monta. Elle se précipita vers le professeur, mais on la retint. Elle se débattit, encore et encore, jusqu'à ce que la voiture démarre, sorte de l'enceinte du collège, disparaisse dans les rues de la ville.

Hermine n'a jamais été si furieuse. Impossible de lui parler. Elle rentre chez elle et n'adresse la parole à personne, s'enferme dans sa chambre. Elle a envie de se rendre au poste de police, d'y trouver M. Mercier, de le tuer. Elle s'imagine en train de le rouer de coups, en train de l'étrangler. Elle s'imagine lui couper ses doigts et l'obliger à les avaler. « Fallait pas essayer de toucher ma soeur avec ta sale bouche, connard. » Elle lui crie intérieurement toutes les insultes possibles. Finalement, elle ressort de chez elle et va courir jusqu'à s'épuiser. Quand elle n'en peut plus, elle s'arrête et hurle. Elle repart, s'épuise à nouveau, frôle le malaise. Pour rester consciente, elle hurle encore.

Pendant plusieurs jours, Hermine ne mange pas. Ses parents craignent qu'elle retombe dans l'anorexie, mais sont impuissants face à ce qui arrive. Eux mêmes ne peuvent que comprendre la colère de leur fille. Eux mêmes rêvent de pouvoir trouver M. Mercier et de l'assassiner. Et en plus, avec Hermine, cela fait maintenant un moment que toute communication est extrêmement délicate.

Hermine brûle de rage. En fait, elle n'est même pas sûre que ce soit vraiment elle. C'est Reagan, c'est Néron, c'est Méduse, c'est Melwinn... peut-être tous à la fois. Tout se mélange, tout l'épuise, tout l'énerve. Elle ne comprend pas ce qu'il se passe, mais elle sait que ce n'est pas bien, et pas du tout agréable à vivre.

Reagan est celui qui semble être le plus en contrôle. Il s'enferme dans la chambre et détruit tout ce qui lui tombe sous la main. Il part courir tous les jours et revient presque incapable de marcher. Il refuse de manger, ou alors très peu. Puis, il va plus loin, parce que la colère est intarissable. Il découvre les lames, ce qui coupe, ce qui tranche. Il découvre la douleur physique et le sang qui coule. Peu à peu, ses bras se couvrent de blessure. « C'est le chat » dit-il à ses amis quand il y a quelques questions. Hermine n'a pas de chat.

« Laisse-moi faire, aussi », se plaint Néron. Face à la brutalité de Reagan, il apparaît comme une figure bien plus calme, plus maîtrisée. Les autres alters se sentent un peu soulagés. Peut-être qu'il peut arranger les choses. Hermine (l'alter) refuse d'être au contrôle du corps. Ou alors, quand elle y est, elle est immédiatement rejetée, parce que les événements sont trop durs à gérer pour elle. Méduse essaye donc de calmer le jeu, mais elle enchaîne les maladresses. Fronter quand on n'y est pas habitué est trop dur et ça l'épuise trop. Elle ne reste que quelques heures.

Mais Néron n'arrange pas les choses. Il est dans la cruauté. Pour lui, c'est le système contre le monde. On ne veut pas leur donner de diagnostique ? Ils le trouveront seuls. On continue de s'en prendre à leur famille ? Eh bien, ils vont faire en sorte d'éliminer toute menace. Et pour Néron, tout le monde est une menace. Finalement, il en vient à une autre conclusion : en fait, le plus simple serait d'éloigner tout le monde du système. Comme ça, plus de risque d'être blessé. Il ne faut pas s'attacher, comme ça la douleur des autres ne nous touche pas. Oui, c'est ça. Il a la solution.

Alors, il commence son plan. Il prend le temps de connaître chaque personne qui entoure Hermine. Il attend de percer à jour chaque faiblesse, de réunir toutes les armes qui détruiront. Il doit absolument empêcher que ce ne soit qu'une simple dispute. Il faut que ce soit irréparable, parce qu'il sait que Hermine voudra réparer les dégâts derrière lui.

Il s'en prend d'abord aux plus faciles. La classe d'Hermine, avec qui elle s'entendait pourtant plutôt bien. Il leur balance des atrocités, fait mine de se moquer d'eux, les raille en permanence. Il s'en prend ensuite aux proches de ses sœurs. Aux gens du club. Tout le monde y passe. On dit d'Hermine qu'elle devient méchante, qu'elle déraille complètement. Même sa psychologue, qui la connaît pourtant depuis les neuf ans d'Hermine, est décontenancée.

Néron prend plus de temps pour s'attaquer aux amis proches de Hermine. Il vise d'abord Izya.

« T'es toujours à fond dans ton sport, toi. C'est ridicule. Tes prix, tes médailles, tes diplômes, tout ça... c'est que des conneries. Personne en a rien à foutre. Je sais même pas comment tu peux tirer la moindre fierté à courir comme ça dans tous les sens, comme un lapin débile. C'est pitoyable. T'es pitoyable de te soumettre à ce système de merde. Tu comprends pas que personne en a quelque chose à faire ? »

Et hop, une amitié ruinée. Néron ne s'est jamais senti aussi puissant. Il attaque alors Eliott, le sourire aux lèvres, ses mots empoissonnés bien rangés dans sa tête.

« T'es vraiment naïf, Eliott. Toutes ces années que tu me suis comme un chien. Gentil toutou. T'as pas remarqué ? Je mène fiche de toi. Tu vaux rien. T'as jamais compté, t'es rien qu'un pion. Un moyen de pas se sentir trop seule. Un passe-temps. Et même après ça, même après ce que je te dis, qu'est-ce que tu vas faire, hein ? Tu vas me suivre encore, hein ? Parce que t'es bon qu'à ça, de toute manière. Comme un petit mouton en train de mâchouiller son herbe. Tu sers à rien. Qu'est-ce que tu croyais ? Que je t'aimais ? Que t'étais mon pote ? Pire, mon meilleur ami ? Retourne dans tes fantaisies, Eliott. J'en ai jamais eu quelque chose à faire, de toi. »

Cible touchée. Coulée. Néron sort gagnant, comme toujours. Un fléau, c'est de qu'il est. Derrière lui, il ne laissera que des cendres.

En parallèle, Reagan détruit le corps. Il continue la mutilation, les courses épuisantes, la privation de nourriture.

Néron continue sur sa lancée. Il prévoit de s'en prendre à sa famille, maintenant. Il est violent quand il s'adresse à ses sœurs, insolent quand il s'agit de ses parents, moqueur face à sa tante. Il est déchaîné.

Le calvaire dure un an en tout. Puis, quand Hermine a quinze ans et quelques mois, tout s'arrête.

Reagan était au contrôle du corps. Il avait couru, il était plein de sueur. Il poussa la porte de la maison, ignora les regards de sa famille à son arrivée. Maintenant, c'était devenu une habitude : chaque fois qu'il entrait, le silence se faisait. On ne savait pas comment l'approcher. On avait presque peur de lui, même. Reagan pensa que Néron faisait du bon travail, alors.

Mais le travail s'arrêterait là. Il entra dans la salle de bain et extirpa le couteau caché dans sa manche. Il retira son pull, laissa la lame glisser contre la peau de ses bras, la scinder en deux. Le sang s'écoula jusqu'au sol. Il s'assit et attendit. Il allait se laisser mourir.

Camille attendait pour se doucher. Il avait déjà frappé une fois à la porte sans obtenir de réponse. Il savait que Hermine était à l'intérieur. Qu'est-ce qu'elle faisait depuis vingt minutes, enfermée dans la salle de bain ? Il n'entendait pas l'eau couler, il n'y avait aucun bruit, aucune signe de mouvement. Il frappa encore, appela le nom de sa famille. Pas de réponse. Au bout de trente minutes, il se décida à forcer l'accès. Hermine jouait avec sa patience ces derniers temps et il en avait marre. Il s'en alla chercher du matériel pour ouvrir la porte fermée.

Hermine se réveilla à l'hôpital, entourée du bruit des machines à côté d'elle.

Mais Hermine n'était plus Hermine. Hermine n'était pas Reagan, ni Néron, ni Hermine, ni Melwinn, Ni Méduse. Ni même Nyala.

Hermine était un être nouveau. Et sans aucun souvenir d'avant.

Dès qu'on su qu'elle était réveillée, on voulu lui parler. Apparemment, elle était restée un moment inconsciente. Apparemment, elle avait frôlé la mort. Si Camille ne l'avait pas trouvée, si on ne l'avait pas emmenée aux urgences rapidement, elle y serait passée. Tentative de suicide, on disait. L'alter au front n'était pas certain d'avoir voulu mourir, pourtant.

Hermine reste longtemps à l'hôpital. Il fallait laisser le temps à ses bras de guérir et elle devait rester sous surveillance, pour éviter qu'elle ne recommence, malgré ses protestations. « Je ne veux pas mourir ! Je ne vais pas recommencer, je ne veux pas me tuer ! »

Elle tenta d'expliquer qu'elle était quelqu'un d'autre. Qu'elle ne se souvenait pas de ce qu'il s'était passé. Qu'elle ne savait pas ce qu'elle faisait là, mais qu'elle avait besoin d'aide.

La première à l'aider est Hélène. Elle s'est renseignée sur le TDI, a appris en même temps qu'Hermine. Elle essaye de comprendre, de communiquer. Hermine, qui commençait à désespérer devant la perplexité des infirmiers et des médecins, commence enfin à se dire que peut-être ça peut s'arranger.

Elle se rapproche aussi de Colombe, essaye de comprendre et d'expliquer ce qui est arrivé. Elle arrive à communiquer avec son espace mental, et surtout, avec Méduse. Celle-ci la guide du mieux qu'elle peut et l'aide à tout apprendre.

Hermine reste une semaine à l'hôpital. Elle est extrêmement maigre, encore affaiblie et très surveillée. Elle ne va pas en cours pendant encore une semaine – heureusement, ses sœurs sont là pour l'aider quand même à suivre les cours.

Quand elle rentre chez elle, Hermine découvre une nouvelle jument au club. Elle s'appelle Alabama et a tout juste quatre ans. On dit qu'elle n'est pas commode, parce qu'elle est jeune et à peine débourrée. Pendant sa semaine de convalescence, Hermine ne fait que s'occuper d'elle. Mélione découvre les chevaux, mais apprend aussi quelques gestes du quotidien : simples pour n'importe qui, mais complexes quand il s'agit d'un alter. Elle se familiarise avec Kafka, sa monture depuis depuis des années. Même si elle a l'impression de ne plus rien connaître de lui, l'hongre se souvient et la guide patiemment.

C'est donc grâce aux chevaux, à sa tante, à ses parents et à sa soeur que Hermine, lentement, se dirige vers un semblant de reconstruction et de stabilité.

Puis, retour à l'école. Gros choc pour Mélione, qui ne capte absolument rien à ce qu'il se passe. Elle a perdu beaucoup de ses habitudes de cours et a beaucoup de mal à être en permanence entourée d'autres élèves. Ces élèves qui en plus la connaissent, peut-être plus qu'elle-même ne se connaît. Les petites attentions s'enchaînent. On lui dit qu'elle est super forte. On lui dit que vraiment elle a beaucoup de courage d'être encore là et de revenir si vite. On lui demande si elle compte passer le brevet. Puis, il y a d'autres personnes, plus maladroites et curieuses : « t'étais en dépression ? » « pourquoi ? » « qu'est-ce que tu t'es dit quand tu l'as fait ? » « ça te fait encore mal tes bras ? » « c'était prémédité ? » « c'est vrai que tu voulais pas vraiment te suicider ? » « je peux voir tes cicatrices ? »... c'est moins agréable et effraie Mélione. Finalement, elle finit par lâcher la bombe.

« C'est pas que j'ai fait une dépression. Et je voulais pas me suicider. J'ai juste un trouble dissociatif de l'identité. C'est pas moi qui était aux commandes à ce moment-là. »

Et voilà que la rumeur se répand comme une traînée de poudre. Oups. Elle n'avait pas pensé à ça. Elle se dit que la prochaine fois, elle devrait essayer d'avoir un peu plus de tac.

En attendant, son aveu n'arrange pas les choses. Entre les différents clichés sur le TDI, la psychophobie, les multiples questions et les gens qui se renseignent sur internet, Hermine n'a plus une seconde à elle quand elle est à l'école. Mais sur les réseaux, elle se fait carrément harceler de messages en permanence. « T'as des alters ? » « C'est vrai que t'es plusieurs personnes ? » « Et comment on sait qui contrôle le corps ? » « Du coup toi t'es une fille ou un garçon ? » « Comment je sais si je parle à la vraie Hermine ? » « Ça existe pas, le TDI. » « Mais alors t'es folle, pourquoi on t'enferme pas ? » Méduse prend la décision de bloquer tout le monde. Hop, comme ça c'est fait. Et quand les gens viennent voir en face, elle n'hésite pas à ressortir des bonnes vieilles techniques : un poing dans la gueule, ça calme n'importe qui.

Et pourtant, au milieu de tout ça, Hermine apprend à mieux se définir. Parce que concrètement, maintenant, Hermine c'est quoi ? C'est qui ? C'est une adolescente de quatorze ans, une fille multiple. Hermine, c'est son prénom de naissance, mais il n'y a plus d'alter qui se nomme ainsi. Mélione propose alors : ce sera le nom du système. Hermine, ce sera eux tous réunis. Avec cette décision, Mélione pose également des bases importantes. Maintenant, il définiront des rôles pour chaque alter. Ils prendront soin de l'espace mental. Ils veilleront à toujours à faire les choix en groupe, tous ensemble. Elle décide des pronoms : en théorie, tous seront acceptés. Mais pour plus de simplicité, c'est mieux qu'on genre Hermine au féminin. D'ailleurs, mieux vaut éviter de dire quand on est au front, sauf peut-être à la famille. Les autres n'ont pas à savoir et ça ne les concerne pas. Pour leur entourage lointain, ils ne doivent rester qu'une personne. Ça évitera les problèmes.

Mélione prend confiance en elle. Elle apprend à rester au front de plus en plus longtemps, se familiarise avec beaucoup de choses qui paraissent banales. Quand elle se sent suffisamment à l'aise, elle remonte ses manches : il est temps de travailler et de réparer les dégâts laissés par Néron et Reagan.

Premier objectif : se faire diagnostiquer. L'obsession revient, plus forte que jamais, mais aussi plus calme. Cette fois, Hermine ne cherche pas le diagnostique comme un drogué quémanderait sa dose du jour ; elle le demande comme quelqu'un qui a déjà fait ses preuves, comme un élève de troisième demande son diplôme du brevet après avoir eu ses 400 points minimum. Cette fois, elle se sent légitime. Malgré tout, cela n'est pas facile pour autant. Mélione est terrifiée par les médicaments et Médise reste sceptique. Aurèle dit qu'il ne voudrait pas que le système subisse une thérapie d'intégration : l'idée que tous les alters ne deviennent plus qu'une personne le rend terriblement mal à l'aise. « Sentiment partagé » répliquent beaucoup d'alters.

Tout se fait donc pas à pas, avec beaucoup d'hésitation et de crainte. Mais cette fois, Mélione prend garde à s'entourer et à veiller sur tous les alters, afin que personne ne ressente d'injustice ou de colère. Oui, le domaine de la santé mentale est mal fichu et mal renseigné. Mais on va faire avec.

En parallèle, Mélione prépare son brevet. Et elle tente aussi de récupérer ce qu'elle peut des anciennes relations du système. Malheureusement, la plupart de ses tentatives échouent. Les blessures de Néron sont bien trop profondes, impossible de les mettre de côté. Mélione retourne bredouille et attristée. Elle se dit que ce n'est pas juste, parce qu'elle n'a rien fait et c'est quand même elle qui paye.

Depuis son retour, une fille lui tourne autour. Elle est blonde, elle est américaine et elle a deux ans de moins qu'elle. Son nom, c'est Brooke. Mélione ne la connaît pas, mais elle la trouve jolie. Ce qui l'intrigue, ce sont ses regards intéressés et observateurs. Pendant des semaines, elles se contentent à jouer à cache-cache entre elle, dans un schéma suivant le dicton suis moi, je te fuis ; fuis moi, je te suis. Et enfin, elles se rapprochent. Cela se fait lentement, mais Brooke est rassurante et Mélione curieuse. Elle sait qu'Hermine n'est jamais sortie avec des filles, avant : il n'y avait que les garçons qui préoccupaient l'ancien alter. Mais Mélione ne se sent pas du tout attirée par les garçons. Les filles, au contraire...

Brooke et elle commencent à sortir ensemble. Avec patience, Mélione explique son TDI. De son côté, Brooke sait l'écouter, la rassurer et assouvir sa curiosité.

Hermine passe le brevet. Sa note n'est pas extraordinaire, mais l'important est qu'elle puisse aller au lycée. Et puis, tout va mieux, maintenant. Elle a les chevaux, quelques amis, une petite amie. Elle est en route pour avoir son diagnostique. Hélène a réussi à trouver un psychiatre spécialisé. Il pourra lui faire passer des tests et les conseiller sur la marche à suivre. Hermine sera écoutée, enfin.

Pendant les grandes vacances cependant, un nuage noir fait son apparition. Reagan revient. Tout le système retient son souffle. Heureusement, Néron n'est pas avec lui, mais Reagan reste l'alter qui a laissé des cicatrices sur le corps d'Hermine, celui qui a bien failli tous les tuer. Mais cette fois, Reagan n'est pas violent. Il dit vouloir se faire pardonner. Il ne sait pas pourquoi il est là, pourquoi il est revenu, mais maintenant, Mélione se dit qu'on ne peut que l'accepter. Mieux vaut mettre tout le monde de son côté plutôt que de risquer un nouveau drame. Elle tend la main à Reagan, exactement comme Hélène lui a proposé son aide, exactement comme Colombe l'a fait, exactement comme Brooke l'a fait. Mélione a appris la tolérance, ce que les anciens alters n'avaient pas. Elle encourage le pardon, les deuxièmes chances.

En août, un peu avant ses quinze ans, Hermine est diagnostiquée du TDI, mais également de stress post traumatique. C'est le plus beau jour de sa vie, dit-elle. Tous les alters fêtent cette victoire ensemble. Même Reagan. Même Nyala... parce que oui, l'alter de la soeur est toujours là. Mélione et Reagan ont décidé de l'accepter, enfin. On n'a pas encore révélé son existence aux proches extérieurs, mais cela ne saura tarder.

La victoire se fête aussi avec la famille et avec les amis. À l'aube de son entrée au lycée, tout semble aller pour le mieux. Enfin, peut-être, les choses vont commencer à s'arranger.

Hermine se sépare de Brooke. Elle rentre en seconde. Ses profs sont mis au courant de son trouble et on est plus tolérant avec elle, sans lui donner le sentiment qu'elle est moins bien. Non, elle n'a pas une mauvaise mémoire. Non, elle n'a pas de difficultés de concentration. Non, elle n'est pas lente dans ses réflexions. Elle a simplement un TDI. C'est normal, d'aller un peu moins vite, quand il y a plusieurs personnes dans sa tête.

Mélione commence à sortir avec Kav. Elle a retrouvé tout le petit gang du centre équestre au lycée et en est ravie. Avec Kav, elle vit un peu une nouvelle vie, se laisse entraîner par cette figure solaire qu'elle ne peut qu'admirer.

Elle assume de plus en plus son corps et son trouble. L'anorexie n'est qu'un souvenir, la mutilation aussi. Il en reste tout de même des traces ; Hermine ne les oublie pas. Dans le système, les alters s'acceptent plus entre eux. Il y a quelques péripéties, Reagan a du mal à s'intégrer, mais s'en sort finalement plutôt bien. Il évolue en protecteur, et gagne peu à peu tous les rôles qu'il a aujourd'hui. Les mois passent. Kav et Mélione se séparent et la rupture est difficile. Mais Reagan est là pour épauler les filles et protéger Mélione.

Les années passent. Hermine passe son bac de français en première.

Elle a commencé à monter Alabama. La jument est devenue la sienne. Elle a également recueilli un jeune chien, qu'elle a nommé Oklahoma. Comme ça, il va avec Alabama, mais aussi avec Oregon et Arkansas, les chevaux de Sage. Le jeune chien reste au club et est adoré de tout le monde.

En mars 2019, les Specials arrivent. C'est ce qui perturbe tout. Beaucoup d'alters prennent peur, ce qui donne lieu à des switchs incontrôlés, des crises de panique ou des difficultés de communication. Les nouveaux alters fleurissent comme les bourgeons au printemps.

La situation évolue. Hermine se perd. Elle apprend que Sage a perdu sa mère, puis c'est le chaos un peu partout. Un nuit, quelqu'un vole deux chevaux. Raphaëlle accuse Aleksei dès qu'elle remarque la disparition de Zorro. Le lendemain, l'adolescent et son meilleur ami font la une des journaux. Hermine se souvient avoir conservé plusieurs articles sur eux.

Et soudain, d'autres essayent de voler des chevaux. Comme si tout le monde pensait intelligent de suivre l'exemple de deux gamins débiles. La famille Halin doit surveiller le domaine. Camille installe des alarmes. Puisque la police est débordée, ils doivent s'occuper eux-mêmes de neutraliser les envahisseurs.

Un soir, Camille et Raphaëlle reviennent, leurs visages déformés par la peur. Chacun a une petite créature dans les bras. Hélène leur demande pourquoi ils ramènent des chats dans la maison. Raphaëlle, d'une voix tremblante, annonce qu'ils sont liés.

C'est la fin.

Hermine panique. Elle se dit qu'ils vont tous mourir. Ou que ses parents vont mourir. Et si ses parents meurent, c'est comme si elle mourrait, finalement. Comment pourrait-elle vivre sans eux ? Non, non...

Le couple cache leurs liés. « Ça ira », disent-ils. Tout le monde sait que c'est un mensonge.

Quelques jours de flottement. Puis Hélène réunit les trois filles. Elle explique qu'il faudrait partir. Quitter Haut. Les parents ne peuvent pas venir, il faut les laisser là. Mais elles peuvent s'enfuir. Il est encore temps de le faire.

Hermine hésite. D'un côté, la fuite est rassurante. La sécurité l'appelle et elle a envie d'y répondre. Et pourtant... pourtant, elle ne se voit pas vivre loin de ses parents, loin du centre équestre, loin d'Alabama, de Kafka, d'Oklahoma. Elle ne se voit pas vivre loin de Sage, loin de Kav, loin de ses amis.

Elle s'apprêtait à aller en parler à Hélène quand elle entend un cri déchirant.

Elle se précipite vers son origine. Elle ne sait pas si elle est encore Mélione, ou si elle est Reagan, ou Méduse, ou quelqu'un d'autre, ou tous à la fois. Elle court.

Mais quand elle arrive, c'est déjà trop tard. Un adolescent essaye de passer un licol autour de la tête d'un cheval. Hélène est par terre. Un animal la dévore. Hermine comprend qu'elle ne respire plus.

Tout se passe rapidement. Brésil apparaît et bondit sur l'animal. Après quelques recherches, on l'identifieras à un jeune cougar. Le lié prend peur et le garçon aussi. Mais déjà, Hermine se jette sur lui. C'est Méduse qui dirige, cette fois.

Quand on la retrouve, Hermine est assise par terre près du cheval qui allait se faire voler. Ses mains sont pleines de sang. Le cougar est mort, le garçon aussi. Hélène aussi. Un lynx grogne contre n'importe qui essayant d'approcher la rouquine, plongée en pleine dissociation.

La mort de Hélène signe le début de la fin. Les attaques comme celles du cougar se font plus fréquentes. Le nombre de mort grimpe à Haut. Maintenant, même aller faire ses courses devient dangereux. Raphaëlle et Camille craignent le pire, alors ils sont parmi les premiers à faire des réserves ahurissantes de nourriture. Ils en prennent également pour les animaux.

Un jour, Camille ne revient pas d'une expédition. Raphaëlle retourne avec deux liés dans ses bras et les yeux rougis. Hermine ne remarque pas du tout de suite sa blessure. En fait, personne ne la remarque. Elle explique qu'ils ont été attaqués. Que Camille a pris tous les coups. Qu'elle voulait les voir une dernière fois, leur dire qu'elle les aimait.

Cette nuit, personne ne dort. Les filles passent des heures au chevet de leur mère. Et à un moment, on remarque qu'elle ne respire plus.

La solitude s'installe.

Il n'y a plus personne pour veiller sur les filles. Hermine est sur l'année de ses dix-neuf ans mais elle est loin de se sentir adulte. Elle n'a même pas son bac. Tout a été arrêté avant.

Les liés de ses sœurs sont apparus entre temps. Haut est fermée, maintenant. Hermine décide de protéger le domaine et réinstalle les barrières électriques qui servaient pour les champs. Elle bloque un maximum d'accès, jusqu'à former une muraille tout autour du centre équestre. Il n'y a qu'une seule entrée visible, puis une autre cachée.

Quand elle ne fait rien, Hermine passe son temps à déprimer. Elle pleure, elle dort peu, mange peu. Alors elle s'acharne et s'occupe un maximum, pour ne pas sombrer, pour ne pas laisser un alter dérailler. Elle essaye de continuer les réserves de nourriture, sort à cheval avec Kafka pour repérer et comprendre ce qu'il se passe maintenant en ville, cherche des gens qu'elle connaît, que ses sœurs connaissaient.

Sage et Kav sont les premières à les rejoindre et Hermine les accueille avec beaucoup de soulagement.

Puis elles sont rejointes par d'autres. Arion, que Hermine connaissait du club. Mika, cette fille qui était venue à Haut exprès pour elle, pour découvrir le TDI et compléter ses études en psychologie. D'autres gens que ses amis rencontrent et qu'elle ne connaissait pas, comme Hoshiko ou Aslan. Au fur et à mesure, ils commencent à former leur petit groupe à eux, tous au centre équestre. Ils sont les cowboys.

Hermine retombe sur les articles consacrés à Aleksei et son ami. Elle n'a pas récupéré Zorro, ni Frida, mais ne veut pas essayer. Mieux vaut le laisser vivre sa vie. Mais en relisant les articles, elle réalise que c'est terminé, maintenant. Elle ne sortira pas de cette ville. Personne ne sortira.

Elle est encouragée par les attitudes de ses amis aussi. Finalement, elle décide de changer sa perception des choses : maintenant, mieux vaut s'amuser et profiter un maximum.

Avec le temps et moins de responsabilités, Hermine a appris à assumer de plus en plus son TDI. Ses alters ne tentent même plus de se faire passer pour d'autres ou de cacher leur identité. Même si elle ne va pas le clamer sur les toits, maintenant tous ses proches sont au courant de son trouble. Les différences se cachent au niveau des renseignements et de ce que les autres savent et comprennent sur le TDI.


Nombre de mots : 23 387

Si t'as tout lu MERCI JE T'AIME ❤️❤️❤️

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