Fenris
Fenris
He / him
8 years old
★彡。Interné
Nom : Anour
Prénom : Fenris
Sexe et genre : masculin
Âge : 8 ans
Anniversaire : 30 avril 2013
But : revoir Le Roi Lion ? Et aller dans la savane, un jour. C'est ce que Fenris répondrait si on lui posait la question, en tous cas. Son but... quand on a que huit ans, le futur est le genre de chose qui semble bien trop lointain pour y penser. Mais dans la tête de Fenris, ces deux objectifs sont très bien définis: il veut aller voir Le Roi Lion au cinéma et aller voir la savane et les animaux sauvages qu'il y a là-bas.
Raison de la présence à l'internat : la mère de Fenris est morte, son père a été envoyé en prison pour féminicide, Fenris a donc été envoyé en internat pour lui éviter les difficultés des familles d'accueil et lui apporter un soutien psychologique suffisant. Cependant, l'admission de Fenris à l'internat a été très compliquée et incertaine jusqu'à ce qu'il passe les portes du bâtiment.
Âge d'arrivée à l'internat : 5 ans
Groupe : les jaunes.
Physique
Fenris, du haut de ses huit ans, n'est ni grand ni petit. Il est parfaitement dans la moyenne, mais ce qui retient le regard est sa carrure. En effet, on devine facilement que plus grand, il sera le genre de garçon aux épaules carrées, qui fait un peu penser à un roc inébranlable ou alors un grand nounours. Il a d'ailleurs une certaine force pour son âge et ça peut lui poser problème quand il ne rend pas compte de la puissance qu'il met dans ses gestes.
Son regard est plutôt sombre, ce qui contraste pas mal avec sa peau pâle et ses cheveux tout aussi clairs, puisqu'ils sont d'une couleur blond décoloré. Mais ses yeux marrons presque noirs s'éclaireront dès qu'on s'adressera à lui, révélant ainsi son caractère aimable et naturellement plein d'entrain.
Fenris n'est pas l'enfant le plus énergique. Il aime bien être assit quelque part et s'ennuie rarement, ce qui est plutôt pratique à gérer. Par contre, il est très expressif dans sa gestuelle. Il aura tendance à se frotter les mains dans les moments de stress ou alors à les cacher derrière son dos quand il écoute quelqu'un parler, parce que ça fait grand et que sa sœur faisait souvent ça. Il traîne aussi des pieds quand il marche pour simplement avoir la satisfaction du bruit de ses chaussures qui frottent contre le sol.
S'il n'avait pas passé des années à l'internat, Fenris serait différent. Sa peau serait moins pâle, parce qu'actuellement on pourrait presque le comparer à un vampire. Et ses cheveux seraient plus blonds du genre dorés et moins décolorés et clairs. Comme sa sœur, il aurait aussi quelques grains de beauté sur le visage et les bras, accompagnés de discrètes taches de rousseur.
Pour finir cette description physique : le sourire de Fenris. Il est très particulier, emprunté à sa sœur. Quand il sourit, on dirait toujours qu'il va se mettre à pleurer. C'est assez étrange à voir, parce qu'on dirait qu'il se bat vraiment pour ne pas éclater en sanglots parce qu'il est supporté sourire donc être heureux. C'est vraiment le genre de sourire qui brise le cœur. Bien sûr, Fenris a d'autres sourires aussi, mais ces derniers sont extrêmement rares, si bien qu'on pourrait les penser inexistants.
Caractère
Un petit nounours ? C'est ce qu'on peut penser de lui au premier abord. Fenris est un enfant plutôt peureux et timide. Au début, il ne parle donc pas beaucoup et aura tendance à aller se réfugier auprès de gens connus plutôt que de s'adresser seul à un inconnu, aussi gentil qu'il puisse paraître.
Obéissant parce qu'il a toujours peur de conséquences, Fenris prend peu d'initiatives. Il préfère suivre les autres, et d'ailleurs il supporte mal la solitude ; il cherchera toujours à être entouré, parce que ça lui offre de la protection et ça le rassure. Et il préférera généralement chercher du réconfort chez les filles ; les garçons plus âgés que lui l'effraient chaque fois, et encore plus les hommes adultes.
Fenris a une grande passion : les lions. Il les adore, c'est une obsession depuis qu'il a découvert Le Roi Lion. Alors, il connaît toutes les chansons du film par cœur, pourrait presque même réciter toutes les répliques sans hésitation et collectionne les objets reliés au film. Par exemple, avant d'arriver à l'internat, il avait un sac à dos Le Roi Lion. Maintenant, à l'internat, il se contente des figurines mises à disposition dans l'Aile des Jaunes et peut jouer avec pendant des heures interminables. Quand les internés sont sortis, il a d'ailleurs emmené avec lui une figurine lion et depuis, il l'a toujours avec lui.
Fenris est ce genre d'enfant qui ne pleure presque jamais (mais il pleure pour la mort de Moufassa). Un peu à la manière de Nicolas, il est sensible, mais a pris l'habitude de tout intérioriser tout le temps. Alors il sait garder un ton détaché même si le monde s'écroule autour de lui. En fait, c'est presque comme il se coupait totalement de la réalité. Il ne montre que rarement ses émotions et quand ça arrive, il a l'impression que ça empire tout parce qu'il s'attend à ce que les autres le réprimandent pour ça. C'est peut-être aussi pour ça qu'il est si obsédé par les lions au point où c'est devenu une partie majeure de sa personnalité : il utilise cette étrange passion pour oublier tout le reste et empêcher son cerveau de penser à autre chose, pour empêcher les traumatismes de s'installer et fermer les yeux sur la réalité.
Fenris peut souvent paraître un peu distrait et dans son monde. Mais il est aussi empathique et a vraiment l'envie d'aider les autres. Il n'est pas courageux, il a souvent envie de fuir, mais comme Simba il sait revenir pour aider les siens avant qu'il ne soit trop tard. Il utilise beaucoup son pouvoir pour les autres, mais assez inconsciemment parce qu'en réalité il ne contrôle pas du tout cette capacité d'effacer les douleurs. Il a aussi ce réflexe de faire des câlins quand il voit que quelqu'un ne va pas bien (à condition que ce quelqu'un ne soit pas quelqu'un qui l'effraie, puisque dans ce cas il préférera plutôt s'éloigner : il a appris que les gens qui font peur et ne vont pas bien sont dangereux).
Dans Le Roi Lion, Fenris est un grand fan de Kovu, qui apparaît dans le deuxième film.
Lié
Il s'appelle Kovu, comme le Kovu dans Le Roi Lion 2. C'est le numéro 49, mais Fenris aurait préféré être le 50, parce qu'au moins c'est un nombre rond. Fenris aime bien les nombres ronds.
Kovu est quelque chose qui s'apparente à un diplocaulus. C'est une espèce de gros lézard amphibien en tête de boomerang. Le diplocaulus est un genre éteint qui date d'une période où les dinosaures existaient encore (il aurait vécu pendant la période du Permien). Kovu n'est pas exactement un diplocaulus, enfin en tous cas il n'y a pas vraiment moyen de prouver son appartenance à cette espèce, du fait de légères différences et du manque d'informations sur cette espèce ancienne.
Quoiqu'il en soit, Kovu a bien une tête en forme de boomerang. Il mesure un peu plus d'un mètre de long, par contre il est assez plat si on veut parler de sa hauteur. Extrêmement léger, ses membres sont également frêles, alors quand il nage, en fait il se sert de sa tête comme d'une voile pour prendre les courants et avancer. En plus de cette capacité à se déplacer dans l'eau, la tête de Kovu lui offre une certaine défense face aux prédateurs, parce qu'il faudrait quand même une très grande gueule pour l'avaler tout entier, avec sa tête triangulaire.
Comme un lézard, Kovu aime les rochers et le soleil. Il se déplace très vite sur terre et, encore comme un lézard, il peut perdre sa queue et celle-ci peut repousser ensuite, ce qui est plutôt pratique quand on essaye de l'attraper. Enfin, la peau au niveau de son dos et de son ventre agit un peu comme une carapace puisque la peau est plus dure à cette endroit, ce qui le protège également des attaques de ce côté.
Kovu est totalement muet. Il serait aussi sourd, mais ce n'est pas certain à 100%. En tous cas, il semble avoir une excellente vision, ou alors si ce ne sont pas ses yeux, un atout qui lui permet de se repérer extrêmement vite dans son environnement.
Au niveau du caractère, Kovu est plutôt gentil. Un peu peureux, mais câlin avec ceux qu'il apprécie, il aime traîner dans l'eau. Il se nourrit principalement d'insectes, ce qui est pratique, même si du coup il lui en faut pas mal pour être rassasié. Borné, quand il a une idée en tête, ça devient une obsession et impossible de l'en détacher.
Fenris aime bien Kovu, même s'il aurait préféré qu'il soit un lion, ou au moins quelque chose qui ressemble à un lion. À la place, il a un truc qui ressemble à un Pokémon, mais bon, ça lui va quand même.
Tatouage
Le tatouage de Kovu s'enroule autour du poignet de Fenris.
Pouvoir
Très simplement, Fenris efface la douleur. Il ne contrôle pas du tout son pouvoir, donc c'est comme si ce pouvoir était allumé en permanence et qu'il ne trouvait pas le bouton « off » pour l'éteindre. Son pouvoir est divisé en deux « modes », le premier étant toujours actif, le deuxième bien plus aléatoire.
1. La douleur physique
Fenris annule la douleur physique. Il suffit qu'il soit proche d'une personne (à deux, trois mètres d'elles) et pouf elle ne ressent plus aucune douleur physique. Ça ne guérit pas la blessure, ça ne change pas la gravité d'une plaie, ça enlève simplement la douleur.
C'est quelque chose qui peut se révéler un peu dangereux, vu que du coup les personnes touchées pourraient ne pas se rendre compte qu'elles sont blessées et continuer de saigner jusqu'à la mort ou aggraver les blessures par certains mouvements sans jamais s'en apercevoir.
Dès que Fenris s'éloigne à plus de trois mètres, la douleur revient immédiatement. Il fonctionne vraiment comme une espèce de générateur d'ondes antidouleurs qui ne vont pas à plus d'une certaine distance.
En théorie, Fenris pourrait agrandir et rétrécir cette zone qui forme un cercle parfait autour de lui. Mais pour l'instant, il a à peine conscience de son pouvoir, alors c'est encore une tâche complexe pour lui.
2. La douleur émotionnelle/mentale
Ça, ça ne marche pas seulement par la présence de Fenris mais par son contact. Et il ne maîtrise pas du tout. Le mieux, c'est quand il fait un câlin. Un câlin, et hop, plus de douleur émotionnelle. Ajouté à l'absence de douleur physique, la personne qui expérience cela sera libérée de la moindre souffrance pendant aussi longtemps que durera le contact. Eh oui, en effet, c'est encore seulement temporaire et dès que le contact est rompu, la douleur revient et on se la prend en pleine face et c'est très peu agréable. Mais pendant un moment, on n'a plus toutes les souffrances apportées par un traumatisme ou un élément présent ou passé, tout va bien et on ne souffre plus.
Le pouvoir de Fenris fonctionne sur tous les êtres vivants. Il pourrait en théorie même le faire agir sur lui-même mais il sait pas comment faire. Pour l'instant, c'est en tous cas un pouvoir que l'enfant ne maîtrise pas et dont il a peine confiance. Ça fonctionne quand il dort, quand il est éveillé... absolument tout le temps. Certains supposent même que ça pourrait fonctionner même quand il est mort. Mais lui craint un peu cette capacité, parce que ce n'est pas normal et parce qu'elle sert énormément aux autres... trop, même. Fenris sait que cela pourrait devenir dangereux pour lui ; après tout, qui ne voudrait pas échapper à la douleur tout au long de sa vie ? Alors, il a un peu peur de ce qu'on pourrait lui faire si quelqu'un commençait à trop s'intéresser à son pouvoir.
Depuis peu de temps, Fenris nourrit une vraie haine envers son pouvoir. Parce qu'il le sait, ce pouvoir, c'est la raison pour laquelle il est encore vivant. C'est la raison pour laquelle il a assisté au tournage de la vidéo. C'est la raison pour laquelle il est isolé des autres. Et ce n'est pas juste, ce n'est pas juste d'être considéré que par son pouvoir, de n'être considère que par cette chose qui a été ajoutée en lui. Ce n'est pas juste de profiter de sa peur et de son obéissance pour effacer les angoisses des autres. Parce qu'après tout, ce qui nous bloque le plus dans la vie, ce ne serait pas la peur de la douleur ?
En fait, Fenris voudrait avoir le choix pour une fois. Il voudrait qu'on arrête de le trimballer dans tous les sens et de décider pour lui de ce qu'il fera dans la vie. Et son pouvoir n'est qu'un lien de plus qui le contraint et l'emprisonne. Fenris veut la liberté, plus que tout, plus que revoir Le Roi Lion, et si son pouvoir ne forme pas les murs qui l'enferment, il représente les chaînes qui bloquent ses jambes de courir et s'enfuir loin d'ici.
Famille
Louise et Christian Anour
Fenris aimait ses parents, mais ils l'ont aussi un peu traumatisé. Aujourd'hui, il ne sait pas vraiment quoi penser d'eux, alors il évite de se rappeler ou de parler d'eux. C'est plus simple comme ça.
Actuellement, sa mère est morte et son père est en prison.
Andigo Anour, de 8 ans son aînée, grande sœur
Fenris adooooore Andigo. C'est son plus grand exemple, son modèle. D'ailleurs, si on connaît les deux, on remarque facilement qu'ils ont beaucoup de points communs, que ce soit dans l'attitude, dans la gestuelle ou dans leurs manières de parler.
Il l'a perdue de vue depuis qu'il est l'internat et ne sait pas ce qu'elle est devenue.
Relations
Kyo -LunedEncre
Sans doute son meilleur ami. Fenris adore Kyo, il a été dans la même équipe que lui quand ils sont sortis et ça les a sans doute encore plus rapprochés que les autres Jaunes. S'il pouvait, Fenris collerait Kyo absolument partout partout partout. Il pourrait le suivre jusqu'au bout du monde sans problèmes, parce que quand il est avec Kyo, Fenris devient bien moins peureux.
Leïna Sierra-J
Leïna, c'est un peu la grande sœur du groupe. Fenris l'aime bien et lui fait confiance. Il aime bien lui faire des câlins, surtout.
Émilia Angelle57
Encore une fois, Fenris aimait beaucoup Émilia. Il n'est pas au courant qu'elle est morte, mais la mort d'Émilia sera la raison de son retour dans l'aile des jaunes. À moins que ce soit la disparition de Céleste ou d'autres internés ? C'est compliqué, Fenris ne sait pas trop et il n'a pas envie de savoir. En tous cas, il sera vraiment très très très triste de la mort d'Émilia, sentiment qui sera empiré par cette impression de revenir pour la remplacer, ce qui ne lui va pas du tout.
Iris et Alexandre (et Ivy, Solae et Timéo)
Comme tous les jaunes, Fenris aimait beaucoup Iris et Alexandre. Même s'il trouvait Iris un peu bizarre, c'étaient tous les deux ses amis. Et il les a vu mourir tous les deux, comme il a vu mourir tous les autres de la vidéo. Si Fenris est le seul survivant de ce massacre, il est aussi le seul à en être témoin. Un par un, il a vu tous les internés s'effondrer et rendre leur dernier souffle, sans rien pouvoir faire, rien qu'être là près d'eux pour qu'ils ne souffrent pas dans leurs ultimes instants. Il a vu le sang, il a entendu les cris, les respirations qui s'éteignent, la même peur qui se reflète dans les yeux de tous. S'il ne connaissait pas Ivy, Solae et Timéo, Fenris s'est attaché à eux pendant le tournage de la vidéo. Il les a aimé autant qu'il a aimé Iris et Alexandre. Depuis leur mort, il a l'habitude de voir sans cesse les cinq internés en rêves... ou plutôt en cauchemars. Il aurait dû mourir avec eux, il aurait dû mourir, il aurait dû mourir.
Charlotte lisxuillee
Charlotte, c'est la fille blonde qui était avec lui et Kyo quand ils sont sortis de l'internat. Fenris la trouve jolie. Et il l'aime bien, elle est gentille. Il espère qu'elle va bien et qu'elle ira bien quand elle reviendra, parce qu'il a vraiment envie de la revoir et de lui faire un câlin et d'effacer sa douleur à elle, parce qu'il se dit qu'elle le mérite.
Cal Sierra-J
En le rencontrant, Fenris avait vachement peur de Cal. D'abord, le rouge avait une attitude colérique qui l'effrayait vraiment. Puis, c'était un rouge et Fenris avait déjà entendu pas mal de rumeurs sur ce groupe. En plus il a une cicatrice à l'œil. Et pour finir, Fenris était absolument terrorisé à l'idée que Cal soit là pour tourner une nouvelle vidéo, il avait vraiment peur qu'à nouveau les scientifiques tuent quelqu'un devant ses yeux.
Finalement, avec le temps, Fenris a appris à se détendre en sa présence, même s'il continue de ressentir une certaine angoisse de temps en temps.
Histoire
Fenris naît un 30 avril en fin d'après-midi. C'est le deuxième enfant d'un couple installé dans un petit village dans le sud de la France. La famille est presque banale, si on met à part les prénoms des enfants qui sortent du commun : Fenris, prénom inspiré par le loup géant de la mythologie nordique ; et Andigo, prénom qui aurait été inventé par les parents, dérivé de la couleur indigo.
Fenris grandit et suit le même parcours que sa grande sœur : il va à l'école maternelle, essaye diverses activités en étant très jeune, puis décide, comme son aînée, de commencer le judo.
Les années passent, Fenris construit un vrai lien avec sa sœur. Malgré leurs années d'écart, ils sont très proches. Ils passent beaucoup de temps ensemble, leur père travaille beaucoup et leur mère, qui est femme au foyer, organise souvent des activités qu'ils peuvent faire tous les deux. Fenris aime beaucoup sa famille. Il aime quand ils sont tous les quatre, il se dit qu'ils forment ensemble une parfaite famille. Ce qu'il manque à Fenris, ce serait un animal de compagnie, mais bon, on peut pas tout avoir... et puis ils ont toute la vie pour ça, non ?
Et puis un jour, quelques jours après les cinq ans du petit garçon, le drame arrive.
C'était une jolie après-midi de printemps. Andigo et Fenris se pourchassaient dans le jardin en s'aspergeant avec le tuyau d'arrosage. Soudain, un cri. Les deux enfants s'arrêtèrent, apeurés par le bruit. Encore trempés, ils entrèrent dans la maison pour voir ce qu'il se passait.
Et là, dans le salon, leur mère morte. Et leur père penché au dessus du corps, les mains pleines de sang, le visage encore rouge d'une colère qui ne lui ressemblait pas.
Il les avait vu. Il leur a dit qu'ils ne pouvaient pas rentrer dans la maison dans cet état, mouillés et couverts de terre. Il leur a dit de ressortir, qu'il allait leur apporter des serviettes.
« Il l'a tuée », avait dit Andigo à Fenris. « Il va nous tuer aussi, parce qu'on l'a vu. »
À ce moment là, Fenris s'était dit que peut-être il vivait dans une réalité différente de celle de sa sœur. Il y avait une réelle peur dans sa voix. « Il va nous tuer aussi », mais comment est-ce que son père aurait pu tuer sa mère ? Elle n'était pas morte, elle était juste tombée et elle s'était fait mal, c'était tout, non ?
Andigo ne lui avait pas laissé le temps de poser de questions. En cachette, elle était entrée dans la maison, avait attrapé son sac à dos, puis elle avait pris la main de son frère et ils avaient fuit de la maison. À ce moment-là, elle avait treize ans.
Les deux enfants sont restés introuvables pendant près d'une semaine. On a parlé d'eux aux infos, on a montré leurs visages. Sur les journaux, des avis de recherche, des articles. « Une mère et ses deux enfants portés disparus » ; « famille disparue, le père témoigne » ; « famille Anour, le mystère plane : enlèvement ou accident ? ». On en entend si souvent, des histoires comme ça. Et souvent, on sait comment ça se termine. Morts, morts, morts. Tués.
Mais Andigo et Fenris ont survécu. Ils ont continué de fuir jusqu'à être reconnus et amenés au poste de police le plus proche. Première question : où est la mère ? Andigo serrait la main de Fenris, comme pour se donner du courage. Puis elle a tout raconté : sa mère qui venait la nuit dormir dans son lit pour échapper à son mari, les marques de coup qu'elle savait si bien effacer de son corps, la plainte pour violences conjugales qui avait été classée sans suite, sa volonté de divorcer, le jour où elle a enfin osé évoquer le sujet devant son mari, le jour où elle a crié avant de mourir, le sang sur les mains du père.
« Vous êtes des idiots, de pas l'avoir écoutée quand elle a demandé de l'aide. Vous l'avez laissée mourir. »
À partir de là, tout s'est compliqué. Beaucoup plus de monde s'est mêlé de l'histoire. Et puis, il fallait aussi placer les enfants, mais chez qui ? La famille n'était pas une possibilité, puisque du côté maternel, les grands-parents étaient déjà trop vieux pour s'occuper d'enfants et Andigo a fermement refusé de s'approcher du côté paternel. Puis l'internat est intervenu en proposant de prendre Fenris. Ils n'avaient malheureusement plus de place pour Andigo, mais ils étaient en parfaite capacité de prendre en charge un jeune enfant. C'était une bonne solution : ainsi, Fenris serait protégé des autres, personne ne connaîtrait son histoire et il pourrait rencontrer d'autres enfants en ayant l'opportunité de construire une vie stable.
Andigo n'était pas d'accord. Elle voulait rester avec son frère. Elle avait treize ans, elle n'était pas si loin de ses dix-huit ans, elle pourrait le prendre en charge elle-même. Elle ne voulait le confier à personne et surtout pas qu'il soit séparé de la seule personne qu'il connaissait. Mais Andigo n'avait que treize ans, son avis n'a jamais été réellement écouté. On lui a dit d'arrêter d'être égoïste et de bien vouloir offrir cette chance à son frère. Fenris lui a dit que ça irait pour lui, qu'il était courageux. Il ne se sentait pas courageux, en réalité. Fenris se sentait surtout en colère : tout le monde lui avait menti sur tout, il n'avait pas du tout grandi dans une famille parfaite. Ce n'était pas juste. Et puis, avec toute cette agitation, il n'avait même pas eu le temps de pleurer la mort de sa mère, ni d,accepter le fait que son père l'avait tuée. Ça allait trop vite pour lui, il voulait s'éloigner et pouvoir se reposer.
Alors Fenris a rejoint l'internat de Haut. On lui a expliqué que sa sœur allait être placée en famille d'accueil, qu'elle allait s'en sortir, qu'elle devait participer au procès de son père, mais que lui n'avait pas besoin. Il était trop jeune, sa présence n'était pas nécessaire.
Fenris a rencontré les Jaunes. Il a été le dernier de son groupe à rejoindre l'internat. Immédiatement, une fois enfermé dans ce nouvel environnement, l'enfant a laissé tout son chagrin le submerger. Les premiers mois, il n'a adressé la parole à personne. Il observait beaucoup et évaluait les autres. Était-il vraiment en sécurité ici ? Est-ce qu'on allait lui mentir encore une fois, lui faire croire à une paix qui n'existait pas ?
Et puis, encore une fois, tout s'est enchaîné : les liés, les expériences, les pouvoirs, la sortie de l'internat. Mais maintenant Fenris avait des amis, il avait ses figurines, il avait un semblant de vérité. Il pouvait survivre.
Et ensuite, retour à l'internat. Et la vidéo. Les morts tout autour de lui. Un monde si fragile qui s'écroule à nouveau. L'injustice et les mensonges et la peur.
Puis l'isolement, puis Cal, puis maintenant, bientôt, le retour avec les autres, enfin. Un maigre soulagement, puisque maintenant Fenris se sent si vidé de tout qu'il ne sait même pas s'il a le droit de se relâcher de temps en temps, de s'apaiser et de tendre les mains vers un bonheur illusoire à nouveau.
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