Il y a des jours où l'on se regarde dans le miroir et que l'on ne voit rien. Dans notre propre reflet, nous n'apercevons rien sinon le vide. Le vide de notre âme, le vide de notre cœur. Le vide de nos yeux qui ne perçoivent plus rien sinon la douleur. Le regard voilé par la détresse. Le regard qui méprise son reflet dans le miroir, le regard qui juge et condamne, qui nous noie un peu plus dans nos ombres déjà trop présents.

Il y a des jours où nous ne percevons pas l'éclatante beauté du ciel bleuté, ni l'éclat rafraîchissant du soleil. On reste aveugle devant l'élégance des flocons qui tourbillonnent tout doucement dans le vent. On ignore la majesté des arbres qui résistent aux rudesses de l'hiver.

Il y a des jours où l'on s'empêche de sourire, où l'on oublie d'aimer, de s'aimer. Des jours où l'on reste figé dans notre quotidien auquel on s'accroche désespérément pour ne pas sombrer.

Et puis il est des jours où la vie nous sourit. Où chaque chose, semble magique, où chaque seconde est aussi précieuse que de l'or. Des jours où l'on voudrait arrêter le temps afin que demain n'arrive jamais et qu'aujourd'hui demeure toujours. Des jours où le vide ne nous fait plus peur, mais n'est qu'une preuve du plein qui nous habite. Des jours où la peur n'existe plus et où le courage règne. Des jours qui n'arrivent qu'une fois toutes les éternités et que souvent, l'on finit par oublier.

Il y a également des jours où le monde t'ouvre ses portes, te confie ses secrets. Ce jour-là, tu oses écouter, tu oses franchir la porte pour te lancer dans le vide, prête à accueillir tout ce qu'il a à te dire. Prête à affronter toutes les chutes. Tu n'as plus peur de tomber. Tel une funambule, tu marche élégamment sur le mince fil qu'est la vie. Lorsque tu chutes, tu apprécies le vide qui t'envahi. C'est lui qui t'aidera à te reconstruire. Tu le sais, et tu en profites. Car le vide est plein.