Une atmosphère paisible régnait dans la cour principale de l'école, baignant dans la douce lumière dorée de l'après-midi. Les élèves allaient et venaient, mais je remarquais que Saint s'était éloigné du groupe. Il était assis sur un banc à l'ombre d'un grand cerisier, l'air pensif.

- Tu ne viens pas ? On se rejoint à la bibliothèque, à ce que je sache ?  demanda Connor en me donnant une légère tape sur l'épaule.

- Je vous rejoins. Allez-y sans moi, j'ai quelque chose à faire,  répondis-je en esquissant un sourire avant de m'éloigner pour rejoindre Saint.

Lorsque je m'approchai, il ne releva pas immédiatement la tête, concentré sur un petit carnet qu'il griffonnait nerveusement. Ça m'intrigua, car Saint était rarement si silencieux.

- Salut. Tout va bien ? 

Il sursauta légèrement, relevant ses yeux vers moi. Son sourire habituel était absent, remplacé par une expression mêlant incertitude et fatigue.

- Oh, Ae. Oui, oui, tout va bien,  répondit-il rapidement, mais je n'étais pas convaincu. Saint était l'un de mes amis les plus proches, et je savais reconnaître quand quelque chose le préoccupait.

- Tu sais, si quelque chose te tracasse, tu peux m'en parler. Je suis tout a écoute,  dis-je en m'asseyant à côté de lui.

Il resta silencieux pendant un moment, ses doigts jouant avec le bord de son carnet. Puis, finalement, il soupira.

- Je... Je sais pas par où commencer,  murmura-t-il.

- Prends ton temps,  l'encourageai je.

Il hocha la tête avant de commencer à parler, lentement. Il m'expliqua qu'il avait reçu une lettre de sa famille ce matin, une lettre qui semblait peser lourd sur ses épaules. Il s'inquiétait pour son jeune frère, qui était en difficulté à l'école moldue où il étudiait, et se sentait impuissant à l'aider depuis la Magic School Asia.

- Je veux être là pour lui, Ae, mais je suis coincé ici... Je ne sais même pas si je peux faire quelque chose,  dit-il, ses yeux brillants d'une émotion qu'il ne montrait que rarement.

Je posai une main sur son épaule, essayant de le rassurer.

- Tu fais déjà beaucoup en pensant à lui, Saint. Et peut-être qu'on pourrait trouver une façon de l'aider ensemble. 

Il me regarda, surpris, mais un faible sourire étira ses lèvres.

- Merci, Ae. Ça fait du bien d'en parler. J'ai l'impression que je peux compter sur toi. 

- Toujours,  répondis-je sans hésiter.

Après un moment de silence partagé, Saint semblait plus léger, comme si un poids était tombé de ses épaules. Nous nous dirigeâmes ensemble vers la bibliothèque, prêts à rejoindre les autres et à affronter les devoirs qui nous attendaient. Mais pour moi, quelque chose avait changé : notre amitié était devenue plus profonde. Saint m'avait ouvert son cœur, et je savais que, désormais, il pourrait toujours compter sur moi.