Texte 6.

Parfois, je fais quelque chose, puis je m'arrête. D'un seul coup. Et ça devient normal. Je regarde mes mains, qui ont tout lâché, et je me demande. Je les lève au plus près de moi, mais elles restent bloquées à une dizaine de centimètres de mon visage. Je les observe, les détaille, les contours, les défauts, les rougeurs, les veines, et je m'interroge. Que seraient capable de faire ces mains ? A qui ? A moi, sûrement. Elles feraient le mal, comme elle le font déjà. Elles tiendraient cette lame qui me soulage si souvent, elles grifferaient ma peau, comme lorsque je perds le contrôle, et elle écriraient quand les mots se déverseraient aussi simplement et rapidement que mon sang.

Elles me jugeraient, me frapperaient, caresseraient mes blessures, essuieraient mes larmes, me donneraient des coups et du réconfort. Elles seraient toujours là pour moi, faisant ce dont j'aurais besoin, même si ce n'était pas la bonne solution. Elles me soutiendraient, m'accompagneraient, et je pourrais compter sur elles.

Mais si un jour elles m'échappaient ? Si ma transe mentale leur commandait des gestes que je ne désirais pas réellement ? Si elles frappaient un proche, si elles tuaient quelqu'un ? Si elles ne se contentaient pas de caresser la lame de ce couteau de cuisine, mais qu'elles décidaient de l'enfoncer dans le corps de leur victime ?

Et si cette victime ... c'était moi ?

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