Message 6.

A mes abonnés.

***

Je ne sais pas trop quoi dire, ni quoi penser. Comme si un tourbillon de pensées m'avalait, me saisissait pour tenter de faire sortir la noirceur en moi. Je vois tous mes défauts, tous ceux que tu poses aussi sur toi. Je vois des choses, les mots que j'aimerais te dire, mais ils ne viennent pas. Ils disparaissent. S'évaporent.

Comme nous. Toi, le fantôme. Moi, le vide. Nous, qui nous disparaissons quand le monde nous dévisage, quand tout explose et que nous aussi, à l'intérieur. Quand nous cherchons la sécurité, et que nous partons, que nous refoulons et disparaissons.

Invisibles.

Comme dans tous ces jeux, enfants. Où il fallait se cacher. Rester silencieux, et être trouvé en dernier. Quand l'excitation retombait. Nous attendons que tout retombe, parfois après avoir nous même allumé le brasier qui nous fait céder à la panique.

Et ... Nous sommes seules.

Seules pour combattre ces maux, ces regards et ces commentaires. Seules face à la douleur, face à la noirceur.

Face à la mort.

Je crois que le mot que je cherche est ... Pardon. Pardon de ne pas réussir. De ne pas trouver la joie. De ne pas être à la hauteur.

Pardon de ne pas pouvoir continuer à sourire, pardon de ne pas saisir l'étendue de tout le mal qui vous ronge, pardon ... Pardon d'être moi.

Pardon, parce que vous méritez mieux qu'une personne qui vous abandonne quand vous allez mal, mieux que quelqu'un qui n'a pas les mots, pas les épaules. Que quelqu'un d'aussi égoïste.

Pardon.

Parce que je n'ai pas réagi. Pas compris.

Pas vu.

Mais à présent je vous vois. Vos douleurs et ce qui les accompagnent.

Je vois à quel point vous êtes perdus.

Mais moi ... Moi aussi, je suis perdue.

Alors ...

On va faire nous.

Contre le reste du monde.

Et ça va aller.

Parce qu'on n'a pas le choix.

Parce que je ne vous laisserai plus tomber.

Vous êtes ma priorité.

Alors ne me sortez plus de « toi ».

Je veux des « moi ».

De l'égoïsme.

Parce que vous le pouvez.

Et que vous irez mieux, parce que je ne vous laisserai plus seuls alors que vous allez aussi mal, tous.

Parce que vous allez remonter la pente.

Et je vous donnerai la main si vous en avez besoin.

Lizzy, Amel, et tous les autres. Dafnee. Voilà ce que j'aurais du dire il y a déjà longtemps.

Je suis là.

*** 

Nessie

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