À Paris, en France
Le 24 novembre 1916

Chère maman,

  J'espère que toi et Lucie allez bien. Oui, j'ai appris sa naissance. Je suppose qu'elle a été douloureuse, étant données les circonstances, alors j'espère que tu t'en es bien remise.
  Quant à moi, je vais bien... Enfin, ma santé va bien je veux dire. J'ai juste un rhume, habituel pour cette saison d'automne.
  Tu me manques énormément maman. J'ai vraiment hâte que la guerre se termine enfin. Les mitrailleuses lointaines, les tranchées gadoueuses, et les cadavres sur les mains, je ne supporte plus. Et dès que je sympathise avec un soldat allié, il se fait tuer par ces Allemands.
  Comme Paradis, le meilleur de tous. Il avait une face de poupard avec des paupières bouffies et des pommettes si carminées qu'on aurait dit qu'on y avait collé de petits losanges de papier rouge. Il avait des bras boulus et des petits yeux aussi.
  Le plus récent décès est celui de mon infirmière (ou ma dame blanche, comme on dit ici), quand j'ai accidentellement respiré un gazon fumigène.
  Elle s'appelait Marie-Thérèse. Et on était amoureux. C'était l'amour de ma vie. Une jeune brune aux cheveux bouclés et la peau mate. C'est pour ça qu'elle s'est faite exécuter : l'amour. Elle a voulu m'apporter des médicaments supplémentaires. C'était il y a 2 mois, je crois.
  Si aucun ami n'est décédé depuis, c'est parce que j'ai décidé de ne plus m'en faire. Toutes ces morts m'ont tellement dévasté...
  Tu verras maman, quand je rentrerais à la maison, je ne serai plus un jeune homme de 22 ans. Je serai un homme rabougri et fatigué.
  Une dernière chose, avant que mes larmes tombent définitivement : Je t'aime énormément. Je tiens à ce que tu le saches, si jamais je pars rejoindre Paradis au paradis.

Au revoir maman. Prends soin de toi et de Lucie.

Ton fils, Henri.

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Voila la rédaction que j'ai écrite pendant les heures de cours prévues pour ça, du 28/01/2020 au 03/02/2020.