Scene 4 : Une histoire de noms
No spoil -> saison 1, un peu avant la partie avec Wallalah (jsp comment ça s'écrit)
-Bonjour monsieur !
L'homme, grand cliché du gangster — tatouages, lunettes noires, du cuir partout — m'ignora. Je recommancai, cette fois-ci en insistant un peu plus.
-Bonjour monsieur.
Il me jeta un regard. Je ne bougeais pas.
-Bon tu les scannes ou pas mes trucs ?
Ce fut à mon tour de l'ignorer.
-Bonjour.
-Grouille ! J'ai pas que ça a faire !
-Bonjour.
La dame derrière l'homme dans la file bredouilla :
-Je... je pense qu'elle veut que vous lui répondiez bonjour...
L'homme ricana. Il se tourna vers moi.
-Écoute-moi bien gamine, menaça-t-il, tu vas faire ton job de merde en grouillant ton cul de pouffiasse. Tout de suite !
Presque tout les clients du supermarché se tournèrent vers nous. Certains chuchotèrent entre eux, d'autres sortaient leurs téléphones pour filmer. Mais je m'en fichais. Tout ce qui m'importais, c'était l'homme devant moi qui me manquais de respect.
-Dites. BONJOUR.
Il eu un rictus, regarda sa montre (il ne mentait sans doute pas sur le fait qu'il était attendu), et fini — enfin— par grogner un « Bonjour ». Je souriai de toutes mes dents et passai finalement les articles au scanner. Bip. Bip. Un bruit qui était devenu mon quotidien depuis maintenant six ans. Ce qui expliquait sans doute mon côté prise de risque qui revenait à grands pas. Avec la scène d'aujourd'hui, je risquais de me faire virer en moins de deux. J'eu quand même droit à quelques félicitations et encouragements des autres clients.
***
Par miracle j'avais réussi à ne pas me faire virer, mais évidemment, on m'attendais à la sortie du magasin. L'homme gangster se dressait devant moi, bras croisé, sa moto garée pas loin. Il était sans doute venu tout seul, pensant sûrement que ce n'était pas nécessaire d'amener sa clique de motards. Il craqua ses doigts.
-Je vais te mettre la raclée de ta vie.
Étrangement, je souris. Je détachai ma demi-queue et secouai mes cheveux noirs. Ça ne servait à rien, mais je voulais marquer le coup : ça m'avait manqué de me donner en spectacle.
Ce fut lui qui lança le premier coup, que j'esquivai sans problème. Il recommença, cette fois-ci de l'autre côté. Facile. Il faisait le beau devant tout le monde avec ses muscles mais il aurait dû savoir qu'en matière de combat, il fallait aussi utiliser sa tête.
Dix secondes et vingt-deux ouvertures. Jusqu'à maintenant, je n'avais fait qu'esquiver ses coups, mais ça commençait à m'ennuyer. Je me rapprochai donc de lui (toujours en évitant ses coups) et, une fois bien positionnée, levai le genou pile dans l'entre-jambes. Sa réaction fut radicale : il gémit comme une fillette et tomba en se tenant les testicules.
-À plus !, saluai-je en me recoiffant.
N'empêche, j'étais un peu rouillée. Mais bon, c'était normal puisque je ne m'étais plus battue depuis plus de cinq ans.
***
Dans mon petit studio trois pièces, je ne m'étais jamais sentie aussi bien. Me battre contre ce motard m'avait aidé à extérioriser ce que j'avais refoulé depuis bien trop longtemps. Mais ça ne devait plus arriver. J'avais fait une croix sur les baston.
Une sonnerie retentit. Je sursautai : il n'y avait rien de prévu aujourd'hui et je n'avais aucun amis ou parents qui pourrait venir me voir à l'improviste. J'appuyai sur le bouton « micro » de l'appareil relié à la sonnerie de l'entrée.
-Qui est-ce ?
-Yorima Rimē, je suis l'agent de police Tachibana, laissez-nous entrer s'il vous plaît.
Nous ? Ils étaient donc plusieurs ? Pourquoi la police voulait elle me voir ? Était ce à cause du légers grabuge de tout à l'heure ? C'était lui qui avait lancé les hostilités, ce n'était donc que de la légitime défense. Ou alors... non. Ils ne pouvaient pas savoir. C'était impossible.
-Mademoiselle Rimē ?
-Oh euh... Oui excusez moi., bafouillai-je en ouvrant la porte à distance grâce à un autre bouton du boîtier.
Faire comme si de rien n'était. Nier tout en bloc.
Environ cinq minutes après (le temps de monter jusqu'au quatrième étage d'un immeuble dénué d'ascenseur) on frappa à ma porte. Je regardai à travers l'œilleton et vit deux hommes aux cheveux noirs, l'un avait le visage dans mon angle mort et l'autre me disait vaguement quelqu'un. Mais pratiquement tout le monde me faisait cet effet puisque je croisais énormément de gens à la caisse. J'ouvrai donc la porte, laissai entrer les deux hommes et la refermai. Je me tournai ensuite vers eux pour leur demander pourquoi ils étaient là mais me figeai sur place en voyant le visage de l'un d'entre eux.
-Ta... Takemichou...?
-Kaori ?, murmura-t-il. C'est bien toi ?
Je frissonnai en entendant ce surnom. Ça faisait tellement longtemps.
-Comment sais-tu que c'est moi ?, m'exclamai-je. A part moi, seules deux personnes de mon entourage savent qui je suis vraiment : ma patronne et la propriétaire de l'immeuble.
De plus, j'avais changé depuis la dernière fois que je l'avais vu, j'avais teint mes cheveux en noirs, les avais laissés pousser, avais changé de style et tiré une croix sur la bagarre, tout ça pour ne plus avoir aucun lien avec le Tokyo Manjikai.
-Vous vous intéressez au Toman ?, demanda le policier.
Je l'avais presque oublié lui.
-Non, c'est pas comme si j'avais des articles de journaux accrochés sur les murs !, ironisai-je en désignant l'espace autour de moi.
Takemichou fit une drôle de tête. Il n'avait pas remarqué les murs tapissés ? Il se tourna vers le policier.
-Naoto, tu disais qu'elle n'avait plus de lien avec le Toman ?
-Et c'est le cas. Je n'ai plus aucun rapport avec le Tokyo Manjikai depuis longtemps, mais ça ne m'empêche pas de me tenir informée de leurs activités. D'ailleurs, arrêtez de l'appeler le « Toman ».
-Pourquoi ?, dirent-ils en cœur.
-Ce n'est plus le vrai Toman. Avant c'était drôle, plus maintenant. Le gang a changé, c'est pour ça que je l'ai quitté. Je l'ai fuis.
-Pourquoi a-t-il mal tourné ?, s'écria Takemichou. Que s'est il passé ?
Je le regardai bizarrement.
-Tu étais là non ? Mais si je devais parler d'un événement en particulier, je dirais Kisaki. Je pense que ça a déclenché une réaction en chaîne.
Il ne dit plus rien pendant un moment, il devait réfléchir, mais je ne comprenais pas : il était présent pourtant. Mais ça commençait à m'agacer.
-Bon c'est tout vous avez finis ? Je ne veux plus avoir de lien avec le Tokyo Manjikai vous vous rappelez ? Ton pote le policier doit le savoir non ?
Je leur désignais la porte. Ils se dirigèrent vers elle et le policier s'en alla. Mais Takemichou resta un instant sur le seuil.
-Au revoir, Kaori.
Je secouai la tête.
-Ne m'appelle plus comme ça, Takemichi Hanagaki.
***
J'étais lâche. Une mauviette. J'avais fui le gang parce qu'il me faisait peur. J'avais laissé Mikey gérer tout tout seul.
Devant le miroir de la petite salle de bain, je contemplais mon visage déformé par les larmes. Des larmes de dégoût. Je me dégoûtais. J'étais devenu tout ce que je voulais éviter de devenir : quelqu'un dont personne ne se souviendrait. Alors, dans un élan de rage contre moi-même, mon poing partit contre le verre réfléchissant en face de moi.
Mon miroir était cassé.
Pardon, Mikey.
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Ça se termine sur une note assez déprimante :,)
Si non, vos vacances ont commencé ? Moi demain c'est le dernier jour (oui, un jeudi, mon école gère bizarrement le Covid)
A bientôt !
(Edit mai 2024) honnêtement je n'aime pas cette scène prcq je trouve qu'elle représente pas du tout Kaori :/
Donc allez plutôt voir dans mon recueil d'os là elle est plus telle que je l'ai imaginée ^^
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