04 - L'œil du dieu serpent

Histoire écrite par Lynkha3 lien vers l'histoire en commentaire interligne -> 


Cette review est étrange. J'ai l'impression de tuer un ange. L'impression de tacher une chemise blanche parce que je la voulais rose. L'impression d'écrire pour rien.

Les circonstances sont déjà bien différentes des trois premières. Je les ai toute écrite le jour même où j'ai terminé ma lecture. Pas ici. Il m'a fallu un temps pour méditer sur ce que je pensais de L'œil du dieu serpent. Je me suis rendu compte après un temps de réflexion qu'il était impossible de donner mon avis sur cet histoire sans digresser sur mes gouts. Alors nous voilà partie.

Déjà, je doute avoir à peine effleurer la surface du livre. Ma lecture s'est arrêté au chapitre 5.1 et je ne compte pas continuer d'avantage. Sachez qu'il y a 50 chapitres et que chaque chapitre est divisé entre 2 et 5 parties, pour 172 chapitre au total. Je n'ai lu qu'un dixième du livre. Ce bouquin est un monstre. Je ne sais pas combien de page il fait une fois imprimé mais je peux vous assurer qu'il y aura de la lecture.

C'est un roman dans le sens pure et originel du terme. Lire ce roman m'a fait penser de ma lecture du Compte de Monte Cristo. Je tiens à préciser que ma culture au niveau des romans classiques se résume à ça. C'est à dire très minime. Je ne lis pas beaucoup alors ça doit être engageant quand je le fais. Et les romans classiques demandent un effort d'adaptation qui me repousse..

Mon problème avec les classiques c'est qu'ils sont la base sur laquelle se repose nos romans modernes. Ça signifie que la majorité de ce que je lis, écoute et regarde proviens d'une inspiration directe ou indirecte de ces classiques. Et du coup, lorsqu'on lit le classique, j'ai une sensation de déjà-vu et d'ennui en plus d'avoir du mal avec la forme elle même.

Pour être franc, la qualité d'une prose est ce qui va m'attirer, mais au final, je reste pour le scénario et les dialogues. Ok, c'est magnifiquement écrit mais au final, qu'est ce que je retiens ? C'est la question que je me pose tout le temps. Ma réalité, c'est qu'il y a peu de chose dans l'art qui va me marquer. Je ne suis pas du genre à me rappeler de quelque chose parce que c'est beau. Je peux voir tellement de choses magnifiques instantanément avec internet que j'ai perdu petit à petit la mémoire pour les jolies choses. Il faut que ça me marque  profondément, généralement philosophiquement. Et ce n'est pas chose facile car avec toute la dose d'information que je reçois au quotidien, c'est déjà un miracle que j'arrive à retenir quoi que ce soit dans ma mémoire.

Je suis la personne avec un casque en permanence sur mes oreilles. Soit j'écoute de la musique en travaillant sur quelque chose, soit j'écoute un podcast. Généralement des émissions à but informatif. Le but est d'apprendre de nouvelles choses constamment et j'apprécie quand c'est délivré manière nature. Lorsque je veux apprendre quelque chose, je n'ai que peu d'intérêt sur la forme. Juste donnez moi l'information directement, clairement. Mais du coup pourquoi s'intéresser à des histoires sur wattpad ?

Justement, c'est pour cette raison que je tiens ce livre de review. Si je me donne une raison externe d'aller lire, ça change tout. Ma lecture récréative devient analytique. Mais même lorsque ma perspective devient analytique, ça ne me permet pas d'ignorer mon ennui dans ma lecture. Mais ça me permet d'aller plus loin par "obligation", pour écrire quelque chose de sensée.

Tout de même, je me trouve vraiment étrange. Je suis un écrivain. Mais mon intérêt spontané pour une nouvelle histoire n'apparait que rarement, peu importe le média. Je suis vite ennuyé et me désintéresse vite. Je ne sais pas si c'est qu'une phase ou simplement due mon caractère. Je trouve ça étrange. Ma tolérance est quasi-nulle. Dès que je sens que ça ne va pas, je reste un peu pour vérifier mon impression puis je pars. Et je pense que la cause de ça, viens de ce que j'ai appris avec internet et de ce que j'ai dis précédemment. Tu as tellement de possibilités d'actions à chaque instant, alors si tu ne travailles pas et que tu ne prends pas de plaisir, autant aller travailler sur quelque chose ou chercher une autre activité à faire.

Mais pourquoi une telle digression ? Je veux juste donner mon état d'esprit actuel car ça explique cet avis suivant :

"L'œil du dieu serpent est une roman à la forme exceptionnelle mais un classicisme qui me bouta hors de l'histoire."

A lire, c'est époustouflant. La travail qui a été mis en œuvre est colossale. C'est un roman qui se passe dans un contexte historique de piraterie et de traite des esclaves dans le 16ème siècle. Le vocabulaire est parfaitement adapté à l'époque. Tous les détails descriptifs sont au point. La narration est extrêmement fluide. Les descriptions très imagés. Je veux dire, allez lire le premier chapitre vous verrez par vous même. La qualité de la prose est vraiment d'un autre niveau. Un niveau que je pourrais atteindre avec beaucoup de chances et d'effort, sur de court passage. Mais le faire sur un bouquin entier ? Impossible. Pourtant, c'est ce qui est proposé ici.

Voici un exemple de passage tiré du premier chapitre :

Et il n'y a pas que la prose, il y aussi tout le réalisme lié à l'époque en question. Du dialogue aux descriptions, tout est crédible. C'est un peu bizarre au début, le temps d'internaliser les repères mais après, il n'y a eu plus aucun soucis de ma part. Le style est vraiment ressemblant à des récits écrits à la même époque. Aux "classiques" que j'ai abordé précédemment.

Maintenant que la forme a été abordé, parlons personnages et histoire. Là encore, on reste dans ce que j'appelle le "classicisme". Narration à la 3ème personne, la structure de l'histoire est formel et solide. On jongle régulièrement de personnages. Je trouve que la narration fait roman fin 19ème à début 20ème. Tout ça pour dire que ça n'utilise pas les méthodes plus modernes de narrations.

Les intentions de l'histoire sont claires. Essayer de raconter une grande aventure à la manière d'un roman traditionnelle avec le plus de réalisme possible quant au respect de l'époque. Si on omets la prose, l'histoire en elle même me fait penser à Indiana Jones ou Pirate des Caraïbes. De l'action aventure où les personnages se surpassent à travers des obstacles pour atteindre un objectif fixé.

Les personnages présentés sont assez linéaires et transparent quant à leurs intentions. Je voudrais dire simple mais pas dans un sens péjoratif. Simple à appréhender et à se lier avec. Ça n'empêche pas des personnages de garder un élément de mystère quant à leur passé mais on ne s'introduit quasiment jamais dans l'esprit des personnages. On a leurs émotions, la description de leurs actions mais pas vraiment leurs pensées. Et même lorsque c'est le cas, la narration à la 3ème personne met cette distance entre le personnage et le lecteur. Il n'y a quasiment pas de monologue interne.

Et c'est ici que se trouve le point de rupture avec moi.

C'est simplement l'opposé du type d'histoire que j'aime. Personnellement, je suis dans un genre que j'appelle la "narration par philosophie introspective". Je viens d'inventer ce terme dans le moment et il veut peut être rien dire mais voici ma définition :

Ce sont des histoires où le personnage interrompt constamment le flot de l'histoire par des monologues internes. De cette façon, on est constamment tenu au courant de l'opinion du protagoniste sur les différents évènements et autres personnages. Généralement, ce genre d'histoire sont racontés à la 1ère personne même si c'est possible de faire à la 3ème si on cherche à sauter de personnages en personnages.

C'est un style de narration très moderne qui permet d'être le plus proche possible d'un personnage car on a constamment des parties de sa psyché qui sont révélés. Je suis vraiment tombé amoureux de ce genre lorsque j'ai compris que cette méthode de narration n'empêchait pas de garder le lecteur dans l'incertitude concernant le protagoniste principal. Il suffit juste de révéler ce que l'on souhaite.
Ça n'empêche pas non plus d'avoir de jolis descriptions, envolé lyriques ou des scènes d'actions excitantes. Mais ça change totalement le paradigme de la narration et le flot de l'histoire.

Et clairement, en terme de narration, "L'œil du dieu serpent", c'est l'opposé à ça.

Et c'est pour ça que ma critique est inutile à mon sens. Je n'ai rien à dire sur la forme. Du peu que j'ai vu, le scénario est cohérent ainsi que les personnages. Les scènes d'actions sont prenantes. Les dialogues sont au point. Le vocabulaire est recherché, le texte est fluide à lire. C'est vraiment d'une qualité professionnelle à mon avis. Je n'aurais pas honte à acheter ce livre dans une librairie. C'est une très belle pièce.

Après, je n'ai lu qu'un dixième du livre. Si vous avez aimé lire le seigneur des anneaux (je prends une livre que tout le monde connait avec ce même style de narration classique) et vous aimez un tant soit peu l'univers de la piraterie, vous n'avez pas d'excuse pour aller tenter votre chance.

Personnellement, ce fut une bonne découverte et dommage pour moi que ça n'ait pas résonné. Il m'a fallut du temps pour comprendre les raisons exactes.



Aussi, il y a un passage qui m'a troublé dans le chapitre 4.3. Attention spoiler, vous pouvez vous arrêter ici si vous le voulez, ce n'est pas important.

Lorsque Louise menace le capitaine du navire espagnol de rendre les armes et d'aller libérer les prisonniers puis désarmer l'équipage espagnol pour qu'ils puissent récupérer leur frégate, je ne comprends pas pourquoi le capitaine accepte.
De mon point de vue, ça signifie se rendre entièrement et tu perds alors tout moyen de pression ou négociation. Qu'est ce qui leur dit que les français vont pas les piller ou épargner leur vie alors qu'ils viennent juste de les détruire en combat frontal. Je comprends que c'est le capitaine qui est menacé et qu'il y a un raisonnement émotionnel derrière ça mais ça reste vraiment stupide de la part des espagnols. Surtout qu'ils avaient affaires à une jeune femme inexpérimentée. Je suis certain que même avec peu de temps, l'équipage aurait pu mettre au point un plan, même simple, pour retourner la situation à leur avantage en prenant un peu de risque.
Par exemple, quelque chose de stupide, serait de d'arriver sans prévenir et tirer sur Louise directement. C'est certes risqué mais c'est mieux que de se rendre de mon point de vue. Surtout en tant qu'équipage, au pire, c'est juste le capitaine qui meurt à cause de sa propre stupidité de garder une arme chargé dans la pièce alors qu'il accueille une personne inconnue.
L'équipage aurait pu se mutiner également face à la décision du capitaine.

Peut être que j'ai mal lu la situation alors j'aimerais avoir ton avis dessus

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