Souvenir

Je me souviens encore de cette nuit d'hiver passée chez ma grand-mère pendant les vacances. J'avais une dizaine d'années et j'adorais aller chez elle, dans cette vieille maison charmante mais parfois un peu inquiétante. Les vacances chez ma grand-mère étaient toujours une aventure, mais cette nuit-là, quelque chose de bien différent s'est produit.

Il faisait particulièrement froid, et la neige tombait doucement à l'extérieur, étouffant les bruits et créant une atmosphère oppressante. Ma grand-mère était allée se coucher tôt, me laissant seul dans le salon. J'étais installé devant la télévision, une tasse de chocolat chaud à la main. Les rideaux étaient ouverts, et je regardais les flocons de neige qui tourbillonnaient sous la lumière blafarde du lampadaire. Tout semblait calme et paisible, mais une étrange tension flottait dans l'air.

Vers minuit, un léger grattement a attiré mon attention. Au début, je n'y ai pas prêté attention, pensant que c'était le vent ou une branche contre la vitre. Mais le bruit continuait, irrégulier, comme si quelque chose ou quelqu'un essayait d'attirer mon attention. Curieux et un peu inquiet, je me suis levé pour vérifier.

En m'approchant de la fenêtre, j'ai remarqué quelque chose d'étrange. Une empreinte, semblable à une main, apparaissait sur la vitre givrée. Mon cœur a commencé à battre plus vite, un frisson glacé parcourant ma colonne vertébrale. Personne n'était censé être dehors par un froid pareil, surtout à cette heure-là.

Je me suis rapproché, plissant les yeux pour mieux voir à travers la glace. Et c'est là que je l'ai vu. Un visage pâle, presque spectral, pressé contre la vitre. Ses yeux fixes, sans vie, me regardaient intensément, perçant mon âme de leur regard mort. Mon souffle s'est coupé et j'ai reculé d'un pas, renversant presque ma tasse.

En une fraction de seconde, le visage a disparu, comme s'il n'avait jamais été là, ne laissant derrière lui qu'une empreinte fantomatique sur le verre. Pris de panique, j'ai fermé les rideaux d'un geste brusque et couru réveiller ma grand-mère. Elle a fouillé la maison avec moi, mais tout était en ordre, chaque pièce plongée dans une quiétude trompeuse. Rien d'anormal, sauf cette sensation oppressante d'être observé, une présence invisible mais palpable.

Le lendemain matin, j'ai parlé de ce que j'avais vu à mes grands-parents. Ma grand-mère m'a écouté attentivement, son visage devenant de plus en plus grave. Elle m'a alors raconté que, dans sa jeunesse, elle avait entendu des histoires similaires de la part des anciens du village. Des apparitions fugaces, des bruits inexplicables pendant les nuits d'hiver, des âmes tourmentées cherchant désespérément à entrer en contact.

Depuis cette nuit-là, je n'ai jamais pu oublier ce visage dans la fenêtre. Chaque fois que je retourne chez ma grand-mère en hiver, je m'assure de bien fermer les rideaux, de peur de revoir ces yeux morts me fixer à nouveau. Une partie de moi sait que cette présence n'a jamais vraiment disparu, tapie dans l'ombre, attendant le bon moment pour se manifester à nouveau.

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Hello amis lecteur. On commence doucement avec cette histoire. Vous en avez pensé quoi?

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