Je l'entend me chuchoter à l'oreille qu'il est toujours là. Il crie tout bas à s'en arracher les cordes vocales. C'est le fantôme de tes nuits étant petits et le démon dans ton esprit lorsque tu grandis.

La nuit quand tout le monde dors, ton hululement résonne dans mes montagnes imaginaires.

Il m'attaque, me mord, me griffe jusqu'à provoquer chez moi un traumatisme. L'attaquer, c'est y rester. Il me suit, je le traîne derrière moi comme s'il était habituel d'avoir un loup à vos trousses. Comme qui dirait, je me suis jetée dans la gueule du loup.

C'est une bête féroce, sans pitié, sombre et qui ne demande qu'à vous croquer. Sa fourrure est douce, apaisante mais oppressante. Ses yeux sont effrayants, noirs et brillants.

Le loup me fait saigner. Un sang vif qui coule goutte à goutte au bout de mes poignets. Il me rappelle la violence des jours passés. Ce loup hante mes pensées. Contrairement au fameux conte qu'on me lisait autrefois le soir avant de m'endormir, je finirais mangé par le loup. Il est à ma poursuite et il me rattrapera lorsque je serai essoufflée et abîmée.

Tu es un redoutable ennemi, un véritable prédateur qui ne lâche plus sa proie après l'avoir capturée. Mes mains caressent le passé, elles s'en éloignent pour mieux respirer. Tôt ou tard, le loup ne fera qu'une bouchée de l'autre vie qui m'attend.

J'avance à reculons toujours liée à mes démons.

Sans date