Laissez- moi vous parler d'une de mes observations.

La route était longue et j'ai vu par l'ouverture de la fenêtre ma vie s'étaler sur le bitume. J'en ai donc imaginer mon existence : 

La voiture aller à une vitesse constante, la voiture était ma ligne de vie. Elle avançait sans se retourner ni freiner. La voiture était chargée mais ne cessait d'avancer. 

J'ai alors vu cette double voix, une double voix vide seulement habitée par une autre voiture dévastée. Elle avançait à contre sens de l'autre côté de mon existence. Nous n'étions pas sur le même fil mais nous étions deux à avancer sans pouvoir se percuter. 

Cet être dans la voiture d'en face souffrait, la voiture était lente et sale. Abîmée et complètement déchiqueter. Mon chemin ne pouvait le percuté ni le croiser. Il reculer vers le passé et moi j'essayais de garder la tête haute pour aller vers le futur. 

Il a allumé ses feux comme un salut. Sans doute pour m'indiquer que la lumière du Paradis l'éblouissait. Il surmontait les embûches qui s'opposaient à son départ.

Et moi, j'observais la scène sans pour autant pouvoir le remettre dans le droit chemin. 

J'ai rencontré d'autres voitures sur le bitume, des voitures remplies d'amertumes. Exténuée et en dehors du décor, j'ai rebroussé chemin. J'ai allumé mes feux et je me suis éteinte. 

Et maintenant je voudrais seulement que le ciel puisse se rallumer. Que je puisse à nouveau fonctionner, guidée par les autres voitures pour retrouver le chemin du futur. 

Sauf qu'à présent tout est noir, mes paupières se sont fermées et je l'ai finalement percuté. 

Le 23 Septembre 2018