Sa majesté des mouches GOLDING 📖
Auteur : William GOLDING (professeur et écrivain britannique
Titre : Sa Majesté des mouches
Date de publication : 1954
Mouvement littéraire de l'œuvre : Réalisme moderne (avec des éléments absurdes et existentialistes)
Genre littéraire : Dystopie
Contexte historique dans lequel a été écrit l'œuvre (si besoin) :
- Auteur dépressif, alcoolique qui est fortement marqué par la Seconde guerre Mondiale dont il prendra part en faisant le débarquement de Normandie (1944)
- Sa Majesté des mouches restera son succès le plus connu. On ne saura globalement que peu d'autres choses sur sa plume couvrant des sujets peu diversifiés que la guerre a influencée.
Style d'écriture :
- Descriptions immersives, détaillés : Golding oscille souvent entre la description paradisiaque et sauvage, hostile de l'île qui est le seul décor du livre
- Narration omnisciente : présentation du récit qui permet de se placer en observateur et d'établir un jugement sur les actions des personnages.
- Pessimisme du récit : permet d'office de plonger le lecteur dans la situation de survie, dans la sauvagerie et la barbarie qui émane de l'œuvre ayant un ton sombre qui sert pour réfléchir sur la nature de l'Homme.
- Symbolisme : Si vous lisez cette œuvre de Golding vous comprendrez le lien avec les différents aspects sombres de l'Homme qu'il représente et dissimule dans ces personnages : barbarie, sagesse, intelligence, instinct, peur...
Age conseillé : A partir de 14 ans vous pouvez lire l'œuvre sans rien y voir de vraiment choquant. Néanmoins, il est davantage utile de le lire en première / terminale (16/17 ans) lors du questionnement en philosophie sur la barbarie / violence / nature humaine (davantage présent en terminale).
Amorce : Thèmes du livre
- Lutte pour la survie : questionnement sur l'humain, son instinct, sa nature, son adaptabilité, sa perte d'innocence.
- Quête de pouvoir et d'autorité dans un milieu austère, hostile dont les personnages ignorent tout.
- La construction d'une civilisation et la découverte de la force et la fragilité de ce système qui se forme à travers un groupe de personnes qui ne se connaissent pas.
Les personnages de l'œuvre :
- Ralph : Leader initial du groupe
- Jack Merridew : Enfant survivant opposé à Ralph (antagoniste)
- Piggy : Conseiller de Ralph. Intelligent.
- Simon : Enfant discret essayant de survivre en servant les intérêts du groupe. Il est introverti.
- Roger : Le bras droit de Jack.
- Sam et Eric ("Samneric") : Jumeaux inséparables.
- La "Bête" : Tête de cochon qui attire les mouches
📜Symbole de la peur et de la sauvagerie latente chez les garçons.
Mon avis :
J'ai aujourd'hui pris le parti de vous présenter un livre qui ne m'a pas plu (et attention, ça n'engage que moi, ça ne veut pas dire qu'il est nul et qu'il ne faut pas que vous essayiez). Le défi pour une fois sera de vous expliquer quels sont les choses qui m'ont déplu.
C'est un livre assez... spécial ! Je pense cela autant parce que c'est le cas du sujet et parce qu'il y a une ambiance presque morbide qui se dégage de ce livre. J'ai demandé leur avis à des personnes qui l'avait lu et elles décrivent un peu près la même chose que moi. J'ai tenté de le lire une première fois, je n'arrivais pas à accrocher. Je déteste que quelque chose me résiste alors que l'ai relu en entier cette fois-ci.
📜Résumé complet de l'œuvre ! Passez votre chemin jusqu'au prochain pour vivre une lecture sans spoiler.
Voici le résumé que je pourrai en faire :
C'est l'histoire d'un groupe de garçons qui se crachent en avion sur une île. Il sont seuls, sans adultes, livrer à eux-mêmes. Ils sont peut-être bien une quinzaine sur l'île au départ. La bande s'organise pour survivre. C'est Ralph qui est élu chef par la majorité d'entre eux mais certains le conteste, dont Jack qui ne supporte pas de ne pas avoir le pouvoir décisionnaire. La troupe est alors divisé en deux ; ceux qui soutiennent Ralph et ceux qui soutiennent Jack. Celui-ci ne pense qu'à chasser, à s'amuser sur l'île vu qu'il n'y a pas d'adultes pour l'en empêcher. De son côté, Ralph veut entretenir un feu de détresse qui pourrait être vu par les navires alentours : ce qui permettrait de sauver la bande. La plupart perde espoir d'être sauvés donc ils rejoignent Jack pour devenir des sauvages et des chasseurs. En plus de cela tous les plus jeunes garçons de l'île se plaignent de la présence d'un monstre sur l'île. Le doute plane même si les plus grands n'osent pas totalement y croire. Certains petits disparaissent. La peur est présente. Les groupies de Jack laissent dans un coin de l'île une tête de cochon sur un pieu : offrande au monstre.
Les moments que j'ai le plus retenue de l'histoire sont aussi les plus étranges et sont vers la fin de l'histoire : la tête de cochon qui attire les mouches (d'où le titre) se met à parler à Simon (un garçon de l'île). Ce même garçon est tué plus tard dans une cohue par Jack et ses sauvages. Ensuite Piggy qui soutenait Ralph (et qui se faisait moquer à cause de son surnom et de son physique) est tué par Roger (partisan de Jack) qui pousse volontairement un rocher sur lui. Ralph se retrouve seul car tout le monde se rallie à Jack parce qu'il le soutiennent pour certains, pour d'autres par peur et désespoir, ou par contrainte. Jack ordonne de tuer Ralph. Se sentant menacé, celui-ci se cache. Par un incident les garçons sauvages mettent alors feu à l'entièreté de l'île. Un navire accoste car il a remarqué la fumé. Le capitaine tombe sur Ralph en train de fuir avec peine. C'est ainsi que l'histoire se finit et on peut supposer que le navire a ramené les enfants chez eux.
📜Reprenez-là !
Cette histoire me paraître marquante par sa bizarrerie presque funeste. Je ne dirai donc pas que j'ai apprécié toute l'histoire : je trouvais le décor et le début de l'histoire original, à partir du moment où les petits disent avoir vu un monstre l'histoire commence me déplaire. Je considère que le monstre sous-entend un côté surnaturel et je n'aime pas la façon dont c'était amené.
- De plus, j'ai toujours des difficultés à saisir pleinement les dénonciations de Golding sur la sauvagerie et l'instinct des Hommes car je trouve qu'il a un point de vue trop clivé vers le pessimisme (même si cela peut être expliqué par les traumatismes de la guerre).
Avis rédigé le 27 février 2022 et reformulé le 24 août 2024
Citations et interrogations / réflexions proposées par l'œuvre :
« On ne trouve pas beaucoup d'aide dans la vie. Il essayait d'expliquer qu'à son avis les autres n'étaient jamais tels qu'on se les figurait. »
« Les chefs n'ont pas besoin de s'expliquer. Les chefs décident. »
« Le salut de l'humanité réside en chacun de nous, non pas dans un système, une croyance, ou à l'intérieur d'une frontière donnée. L'ennemi n'est pas au-dehors, mais en dedans. »
« Il eut une révélation soudaine. Il comprit tout à coup le caractère fastidieux de la vie où tout sentier représente l'imprévu et dont une part importante se passe à surveiller ses pas. »
- l'Homme possède-t-il réellement une barbarie instinctive (notamment pour sa survie) ?
- l'Homme est-il dans l'obligation de se débrouiller par lui-même dans des situations de survie ? Est-il obligé de se méfier des autres ? Peut-il réellement compter sur la solidarité ?
- l'Homme peut-il bien vivre s'il ne commande pas ou n'est pas commandé ? Doit-il forcément vivre dans une société organisée pour ne pas avoir à craindre pour sa vie ?
Conclusion
Je n'ai donc pas aimé la lecture de cette œuvre. Néanmoins, les questions qu'elle soulève ont le méritent d'être intéressantes et pertinentes. Peut-être est-ce justement ce manque constant de nuances et d'optimisme qui m'a bloqué dans la lecture ?
Toujours est-il que dans le même registre, j'ai apprécié des œuvres cinématographiques ressemblantes. Je pense que cela est dû au fait que le sujet est amené différemment et est traité sous des angles diverses et plus optimiste. Je peux donc citer « Seul au monde », un film dont le personnage principal échoue sur une île. Mais à la différence de Sa Majesté des mouches, le personnage est adulte (joué par Tom Hanks et allié à son ballon qu'il nommera Wilson). Je citerai aussi une série que j'ai appréciée (sur Netflix) qui se rapproche d'autant plus de Sa Majesté des mouches que cela est assumé par le réalisateur. Le nom de la série est The Society et elle reprend les mêmes questionnements en prenants pour base des ado se retrouvant mystérieusement dans une sorte de copie de leur ville (avec rien atour que la forêt sur des kilomètres). Ainsi, ils doivent comprendre comment s'organiser et créer des règles tout en trouvant un représentant ou un dirigeant qui n'abusera pas de son autorité. En somme, les enjeux majeurs sont identiques à Sa Majesté des mouches. Néanmoins, cette série ne trouvera jamais de suite et de réponse totale à ses mystères sur fond de thriller car elle a été stoppée en raison d'un trop grand coup financier en période COVID.
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