Un air tragique de Ronsard

Quand vous serez bien tubarde, au soir, sous votre réverbère

Recroquevillée en haillons contre la porte d'un lupanar

Triant et comptant votre obole gagnée dans la journée

Vous vous raclerez la gorge et cracherez vos poumons

Pensant: << Ah si j'avais réussi à décrocher de la cibiche>>

Lors, vous n'aurez aucun médecin présent pour vous soigner

Déjà à moitié crevée et poitrinaire à souhait

Qui aux râles émis par vos bronches goudronnées

N'accoure pour vous faire hospitaliser en sanatorium

Je serai, moi, pompier hors service, complètement harassé

Par les nuits de garde cumulées sans sommeil et sans relâche

Vous serez comme tant d'autres une délaissée du système

Regrettant inutilement sur le tard vos addictions funestes

N'attendez plus rien de cette société, croyez-en moi

Respirez encore avant de clamser seule sur un banc public.

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