Ecrire un texte en incluant les mots suivants: justice, péter, manger, bal, peur.

Après le défilé des jurés, orchestré comme un bal, les uns derrière les autres (j'ai cru que j'assistais à un ballet à pas de chat !), la justice a tranché en un verdict inique: coupable pour tous les chefs d'accusation.

J'ai immédiatement pensé sous le coup de la colère que j'allais tous leur péter la face avant de sortir de la salle du tribunal et que j'allais leur faire manger illico presto leur acte de naissance à ces vendus ! Mais j'ai heureusement ressenti la peur d'aggraver ma situation. Ce n'était vraiment pas le moment ni le lieu pour faire exploser ma rage ; cela leur aurait donné raison. Ma réaction n'eût pas été en ma faveur.

J'ai songé ensuite au déroulement du procès et à l'argent sale qui circulait en pots de vin entre l'avocat de la partie civile et l'adjointe du procureur. Faut pas me prendre pour un con! Et s'il n'y avait que l'argent en jeu...Il était évident que la gonzesse mangeait à tous les râteliers et en l'occurrence, à celui de l'avoué, plutôt bel homme, grand et svelte, cheveux courts poivre et sel, la jeune quarantaine. Elle devait être en manque la femelle. Faut dire que son look annonçait la couleur: elle venait travailler au palais de justice (qui porte très mal son nom, c'est mon avis) en tailleur, veste et jupe moulante qui lui arrivait au ras du berlingot (c'est plus une ceinture qu'une jupe, comme on dit), maquillée comme une voiture volée. J'imagine qu'elle avait un agenda hyper booké !

Voilà, et moi, pauvre pomme, pour avoir insulté et fait un doigt d'honneur au boss de la boîte-- il l'avait bien cherché-- en pleine réunion de travail, j'écopais d'une peine dite clémente: deux cents heures de travail d'intérêt général dans une école maternelle avec comme consigne de ne pas initier les enfants à mes grossièretés! Montrer l'exemple, c'est ce qu'avait résumé le juge, me faisant passer pour un gamin irresponsable et immature. Je peux vous dire qu'ils ont bien ri, les curieux dans la salle, et qu'ils en ont eu pour leur argent en matière de rigolade.

C'est pas ma faute si je suis franc à l'extrême. J'aurais dû me rappeler ce que ma pauvre mère (paix à son âme) me répétait sans cesse à me saouler: <<être franc ne signifie pas dire tout ce que l'on pense sinon on serait tout le temps en guerre avec les voisins !>>.

<<Sois franc ! me disait mon père, tu iras loin !>>. Merci papa. Toi non plus, tu n'es plus là pour voir le résultat. Ça vaut peut-être mieux...

Quand je pense que je vais passer deux cents heures avec des moutards qui toussent tout le temps et ont en permanence la morve au nez, j'en ai des nausées ! Beurk !