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bucky déambulait dans les couloirs royaux en compagnie de naïa, cette fameuse sirène qui l'avait sauvé et soigné. elle avait dit le conduire dans ses appartements en attendant de pouvoir rencontrer la reine, apparemment, elle était en pleine réunion avec ses conseillers.

contrairement à auparavant, toute trace de douleur avait véritablement disparue de son corps aussi vite qu'elle était apparue (le brun ne comprenait toujours pas pourquoi) et il pouvait utiliser ses jambes normalement.

dans l'eau, il nageait moins vite que la jeune femme (ou devrait-il plutôt dire sirène?) et même lorsque ses pieds foulaient le sol, il devait presque courir pour la rattraper. plusieurs fois, il lui avait demandé de ralentir, la sirène se contentait de faire apparaître un petit sourire malicieux.

le soldat se posait encore tellement de questions dont il ignorait les réponses. tout à l'heure, il ne savait plus tellement quand (la notion du temps se brouillait quelque peu pour lui), il l'avait questionné sur son futur départ -parce que oui, il fallait bien qu'il parte, il n'allait pas rester ici se la couler douce- cependant sa réponse s'était quelque peu effacée de son esprit, était-ce après qu'elle ait claqué des doigts, ou qu'elle l'ait regardée de ses yeux bleus ? il ne restait que son sourire enjôleur et rien d'autre. ses yeux pourtant, semblaient être dénués d'amitié à ce moment-là. mais alors qu'il rencontrait à nouveau ce regard, ses yeux semblaient maintenant sincères. avait-il simplement rêvé ? le soldat décida de ne plus y penser pour le moment, se contenta d'observer l'étendue du royaume qu'il visitait.

le palais des sirènes s'étendait à une longueur infinie, un véritable dédale, le jeune homme ne savait pas où il pouvait se terminer, tout était si grand ici. s'il s'était trouvé seul ici, il se serait perdu, il n'y avait aucun repère. le plafond, si haut, si loin de lui, si sombre vu d'en bas. un lustre géant y pendait et illuminait l'endroit d'une lumière bleutée. tout était bleu, même la couleur de peau des habitants se fondaient dans le décor et la lumière. dans tous les nombreux étages du labyrinthe, des sirènes se promenaient gracieusement, tous richement parés de bijoux et de couronnes dorées, leur queue composée de quatre couleurs principalement, des nuances de roses, de mauves, de bleues ou de jaunes. d'après naïa, seule la reine possédait une teinte unique, ainsi qu'une tiare assortie à son accoutrement pour la faire ressortir partout où elle se trouvait. leurs tenues se trouvaient être la seule palette de couleur autre que le bleu, le noir ou le violet. mais majoritairement le bleu dominait dans l'océan.

pendant son trajet, le brun ne cessait de se faire dévisager par le peuple de la sirène; il détournait le regard en essayant d'oublier le fait qu'il ne soit que paré d'algues pour seul vêtement. sa couleur de peau claire ne l'aidait pas non plus à se fondre dans l'immensité bleue de la mer. devant tout ces êtres à queue de poisson, il se sentait plus étranger que jamais. il aurait au moins aimé être accompagné de steve pour l'aider à traverser cette épreuve ensemble. leurs étranges regard ne le rassuraient pas tellement non plus. pourquoi était-il ici déjà ?

bucky tourna sur la droite lorsque naïa le fit avant lui, par automatisme il la suivait désormais sans poser de questions vu à la lenteur avec laquelle elle lui répondait. aussi, fatigué d'avoir tout le temps à courir pour rattraper la sirène, il se contentait de suivre.

après ce qu'il lui sembla être une éternité, elle finit par s'arrêter et retrouver ses jambes humaines. en silence, comme pendant la quasi totalité du chemin parcouru, ses pieds le menèrent dans la pièce indiquée par la sirène.

la chambre semblait être tout aussi énorme que les autres pièces du palais. un fond étoilé servait de décoration murale; elle possédait son propre lustre et deux larges tableaux qui représentaient la sirène. une petite porte se fendait au fond de la pièce, menait-elle à la salle de bain, ou bien à un dressing ? peut-être qu'ils portaient autre chose que des bijoux, des couronnes ou des gilets. un lit incrusté d'émeraudes trônait au fond de la chambre, pas très loin de la porte, ses pieds de bois si polis qu'ils brillaient au reflet de la lumière bleue.

toute cette couleur le perturbait encore. ce bleu élargissait tellement les pièces mais le faisait sentir si vide autour, il y avait comme une ombre autour de cela, il était mal à l'aise à côté. il ne savait pas tellement l'expliquer, c'était bizarre. il avait été habituée aux lumières chaudes et jaunes du monde extérieur qu'il ne savait pas encore comment réagir à cette aspect froid et bleuté de ce monde de la mer. ce monde-ci semblait comme égaré sur une seconde planète.

sur un des deux tableaux, la jeune femme qui l'accompagnait posait en tenue distinguée, une ouverture de son gilet laissait apercevoir ses puissantes clavicules; ses longs cheveux, attachés en une natte qu'elle avait disposé de façon à ce qu'on la voit sur la peinture, étaient si beaux. sa couronne dorée se fondait presque dans sa chevelure ici rosée et paraissait être découpée en légers éclats de soleil. le peintre savait absolument représenter le charisme qui se dégageait de la sirène, lui même pouvait le ressentir rien qu'en regardant le portrait.

le soldat ne pouvait nier qu'elle resplendissait ici, mais ses yeux, étonnamment, se montraient brisés, éclatés, plein de tristesse et de mélancolie, contrairement à sa fine bouche, ils ne trahissaient aucun plissement. pourquoi autant de tristesse ici ? elle changeait véritablement d'humeur tout le temps, à un moment il la voyait sincère et bienveillante, puis il croyait la voir d'une heureuse colère et maintenant elle paraissait atteinte d'une énorme tristesse. le soldat ne savait pas quoi en penser, peut-être faisait-il simplement des suppositions douteuses et fausses. après tout, ce n'était pas parce qu'elle n'était pas humaine qu'elle ne pouvait pas ressentir d'émotions. il divaguait, il était fatigué. et puis, ce n'était pas ses affaires, il ne la connaissait pas et pour l'instant il ne cherchait pas le moins du monde à la connaître. pour l'instant il ne voulait que dormir. pourtant, il ne voyait devant lui qu'un seul lit dans la pièce. hors de question qu'ils le partagent ensemble. ou alors peut-être allait-elle lui laisser la chambre pour lui ? il ne voulait pas dormir non plus par terre.

-‹‹où est mon lit ?››

il suffit à la sirène de claquer ses doigts pour en faire apparaître un au milieu de la chambre, légèrement plus petit que le sien. qu'est-ce que les sirènes ne pouvaient pas faire ? avaient-elles elles aussi une voix enjôleuse pour le mettre à mort, comme dans l'Antiquité ? en tout cas pour l'instant, naïa n'en avait pas usée sur lui. en y réfléchissant,dit comme ça, sa question sonnait plutôt comme un ordre. par précaution, il ne voulait pas la froisser,alors il demanda autre chose cependant plus doucement cette fois ci, plus soutenu.

- ‹‹si ce n'est pas trop vous demander, pourriez-vous me donner quelque chose de plus confortable que ces algues qui menacent de tomber ? ››

elle feint un rire puis lui apporta (enfin, usa de sa magie) le nécessaire qu'il s'empressa d'enfiler, laissant tomber les algues vertes sur le sol. tout de suite, bucky se sentit plus à l'aise avec ce pantalon large.

il se dirigea sur son lit, plus grand et surtout plus agréable que ce qu'il pouvait avoir durant la guerre. ses pensées se tournèrent automatiquement vers son grand ami de toujours, allait-il bien ? le pensait-il toujours mort ? et puis, tant qu'il y pensait, le temps passait-il de la même manière que sur la terre ? tellement de questions défilaient dans sa tête, encore une fois. il soupira et se laissa lourdement tomber sur le matelas.

-‹‹si tu veux, j'ai un peu de lecture pour toi, en attendant, proposa affectueusement la sirène.

elle s'assit à côté de lui, se mit en tailleur, frappa dans ses mains et lui tendit un livre qu'il attrapa rapidement. il observa que c'était bien la première fois qu'elle parlait d'elle même, sans qu'il lui pose une question d'abord. bucky contempla la première de couverture, il sourit tristement. c'était le livre favori de steve. c'était incroyable que tout se rapportait toujours à lui, ils étaient donc vraiment liés pour de bon ces deux là. "je suis avec toi jusqu'au bout de la ligne", se remémora-t-il. il mordit sa lèvre, pour bloquer ses pleurs silencieux. pourquoi pleurait-il ? ils allaient bientôt se revoir, c'était certain.

-‹‹c'ét-(il rectifia), c'est le livre préféré de mon meilleur ami, merci beaucoup, murmura le soldat.

ses doigts caressaient doucement la peau du livre, et ses cheveux de papier. ses lèvres se fendirent en un léger sourire une fois encore, lorsqu'il commença à lire la première page. son ami appréciait beaucoup réciter les mots qu'il aimait bien lorsque l'envie lui prenait.

- ‹‹steve, c'est ça ?›› laissa échapper rapidement la sirène. ‹‹enfin, oublie ce que j'ai dit.

il fronça les sourcils, puis s'interrompit dans sa lecture et leva la tête pour l'observer en silence. elle triturait de ses doigts les pointes de sa chevelure et évitait manifestement son regard. on aurait dit qu'elle ne voulait pas particulièrement qu'il entende la phrase qu'elle avait prononcé. en tout cas c'était fait, et bucky était confus.

-‹‹pardon ? comment connaissez-vous son prénom ? je ne vous l'ai jamais dit. et puis en y pensant, est-ce tellement une coïncidence que vous m'ayez passé ce bouquin ? je veux dire parmi tous les livres qui existent sur terre, il a fallu que vous me passiez celui-là.

bucky était assez méfiant sur le coup à présent. il était sûr à cent pour cent de n'avoir pas mentionné le prénom de steve à la sirène, comment avait-elle appris ? lisait-elle dans ses pensées ? il lui demanda, en attendant sa réponse. il posa le livre à ses côtés, attentif.

elle lâcha un soupir, déçue qu'il l'ait entendue, probablement. elle voulait peut-être se dispenser d'explications. au final, était-elle vraiment de confiance ? il ne savait plus, tout à l'heure il le croyait pourtant. mais cela le mettait dans le doute.

-‹‹ on s'est déjà rencontré, déclara subitement naïa. (le soldat écarquilla les yeux. il n'avait pourtant aucun souvenir d'elle, et une jeune femme à la peau bleue ne devait pas tellement s'oublier facilement. devant son air troublé, elle s'expliqua plus précisément.) pas avec cette forme, bien entendu. avant que vous me posez la question, parce que je sais que vous alliez me la poser, oui, on peut changer de forme pendant une période déterminée. avec l'aide d'une potion, pas comme ça. je ne suis pas magicienne non plus. bref, on s'est rencontré, à cette fête remplie de partout avec ton ami, ta partenaire et moi, j'étais l'amie. enfin, je lui ai fait croire que j'étais son amie de longue date. celle qui devait originellement venir a...eu un empêchement. j'ai beaucoup parlé avec elle, et avec ton ami donc. je t'avais déjà vu auparavant, vous m'intriguiez tous les deux. et c'est comme ça que j'ai découvert l'existence de ce livre. je l'ai lu. je l'aime bien aussi. enfin bon, n'en parlons plus. vous avez faim ?

elle voulait rapidement changer de sujet, était-elle gênée qu'il sache cela ? le brun trouvait certes cela légèrement bizarre, mais pourquoi ne pas lui avoir dit cela plus tôt ? et puis maintenant les sirènes pouvaient presque se métamorphoser, waouh. peut-être avait-il déjà rencontrés d'autres sans qu'il ne le sache lui même. légèrement flippant, l'espionnaient-ils ?

cette fête datait légèrement de quelques mois. alors depuis tout ce temps, la sirène l'avait croisée, et connaissait sûrement déjà plusieurs éléments de sa vie si elle avait parlé avec son amie -elle parlait tellement des fois que ça ne l'étonnerai pas. peut-être aussi que naïa avait usé de sa magie pour lui soutirer des informations.

bucky soupira, il ne pouvait rien demander concernant sur ce que son amie avait dit, elle mentirait peut-être. ses doigts touchèrent le livre, la seule chose actuellement qui puisse le rapprocher de ses confrères humains, de steve. au lieu d'être avec lui, il se trouvait sous l'océan, sur un énorme lit, à discuter avec la sirène. que lui voulait ce peuple ? elle n 'était pas venue à sa rencontre pour rien, si ? il espérait en tout cas partir après l'entrevue avec la reine.

tellement absorbé dans ses pensées, il ne dit rien -seulement tressaillit- quand naïa posa sa main sur la sienne. il se concentrait simplement sur ce qu'elle lui avait dit précédemment. elle l'obligea à la regarder dans les yeux; il plongea les siens dans ceux intenses de la femme devant lui. elle l'intimidait quelque peu avec ses grandes orbes.

- je ne vous veux aucun mal, vous savez. faites-moi confiance, vous êtes en sécurité ici, d'accord ? vous serez bien accueilli dans notre monde, je vous le promet.

elle le gratifia d'un sourire chaleureux. il sentit timidement un autre naître sur ses lèvres. il se sentit plus léger désormais contrairement il y a quelques minutes, son cœur oubliait ses dernières préoccupations. qu'est ce qu'il avait été idiot de penser qu'elle n'était pas digne de confiance dès le début! bien sur qu'elle était sympathique! et si belle aussi. avec une nouvelle conviction, il hocha la tête, bien sûr qu'il serait en sécurité avec elle.

- bucky. appelez moi bucky. et aussi, on peut se tutoyer. d'ailleurs, c'est vrai que je commence à avoir faim. qu'est ce qu'on mange chez les sirènes ?

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holà c'est moi lol,

c'est incroyable comme c'est long à écrire 2000 mots, je vous respecte vraiment les gens qui écrivent plus, voir 10000 mots wtf

bref j'espère c'est bien jme fais pas confiance sur ce coup

je sais pas respcter les plots donc scuzez moi si ça va vite ect hein jsfhkd

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