33-Epilogue- le destin de Stan


Résumé des chapitres précédents :

Stan et Merlin ont failli mourir assassiné par le père de Malo. C'est la mère de Stan, qui en tuant son ancien complice, les a sauvés.

La police réalise qu'elle a résolu cinq affaires criminelles : la mort des parents de Xavier, l'accident de Xavier, la disparition de Lucas, la mort du SDF, l'accident d'Arnaud et le mystère est aussi levé sur la mort de Malo et les photos.

Merlin est parti rejoindre Lancelot en Australie et les deux garçons se sont reconciliés.

***

Stan

Il a fallu que ma mère soit en prison pour que je la comprenne enfin.

L'enterrement de Lucas a été si triste, j'y ai pleuré mon copain et Malo aussi, qui a choisi de me quitter. Il s'est senti pris au piège de notre amour, de nos familles maudites. Je devrais lui en vouloir, simplement il me manque. Ma mère a été violée par un groupe de garcon de sa promo. J'ai fait la paix avec sa haine, je la croyais complice, c'était surtout une victime.

Plus tard peut-être je pourrais faire payer les responsables, pas de bol pour un des mecs j'ai son ADN en moi. Sauf que je suis fatigué des drames et les vengeances, j'ai a assez donné pour un millénaire.

Je vais redoubler en ayant trouvé ma voix, je serai ergothérapeute pour m'occuper des accidentés de la vie.

Je suis tellement soulagé qu'Arnaud aille mieux et soit toujours en vie. Il s'est mis en couple avec Clarisse.

Merlin est parti pour l'Australis se réconcilier avec son chéri.

Tout a commencé sur un voilier et le drame s'est terminé sur un voilier, au moins je suis reconcilié ave l'océan et je bosse au club de voile. Je lave les bateaux et les vérifient. Je sors souvent en mer, regrettant le Malotru et son propriétaire.

Je m'étais refugié sur son bateau, cette fois où il avait offert des fleurs à toutes les filles de la classe. Nous étions ensemble depuis toujours. Lui le fils des riches patrons et moi le rejeton non désiré. Nous n'avions même pas vraiment eu le choix de notre amitié. J'étais de la glue dans son univers, parfois il m'embrassait et me câlinait, parfois me repoussait.

Ce jour-là dans le bateau j'ai compris la queue dure, que moi j'étais amoureux de lui depuis longtemps.

J'avais déjà connu le sexe avec des mecs, je rêvais de lui sans oser lui avouer. Il sortait parfois avec des filles, nous ne parlions pas de nos sexualités. J'ignorais comment il réagirait à mon homosexualité.

Malo m'a rejoint, parce qu'il n'avait jamais de mal à deviner ou je me terrais.

─ Pourquoi tu fais chier et tu boudes encore Stan ?

─ Ta gueule dégage pauvre type !

─ Stanou tu es à moi, tu l'oublies, alors change de ton.

─ Je ne suis à personne.

─ Tu es fâché sérieux ?

─ Je suis fâché car tu m'i.. Non laisse tomber je m'en fous ! laisse tomber !

J'ai voulu partir, mais le bateau n'était pas si large et il m'a rattrapé par le poignet.

─ On doit s'expliquer tous les deux.

Il m'a poussé sur le lit cabine violement et il s'est jeté sur moi pour me bloquer. J'ai lutté redoutant qu'il sente mon érection.

─ Attends ne me dit pas ...a réalisé Malo.

─ Non ! Fou moi la paix !

J'étais persuadé qu'il allait me repousser. Il a rigolé et est resté sur moi à se frotter sur mon érection. Il m'a regardé en me torturant et en excitant mon désir.

─ Stanou tu es un très vilain garçon.

Il s'est rapproché dangereusement de moi.

Ses lèvres sont sur les miennes, alors que je ne songeais qu'à masquer mon désir. Là, j'ai réalisé qu'il était aussi excité que moi. Je l'ai repoussé et regardé avec deux yeux ronds.

─ Tu joues à quoi ?

─ J'ai envie toi et plus envie de lutter.

─ Je suis gay, mais pas toi !

─ Moi aussi, et je suis prisonnier de toi, tu le sais bien. Je t'ai dans la peau Stanou !

Je n'aurais pas dû me rappeler cette première fois ensemble. Que de souvenirs nous avons eu tous les deux, nous étions insatiables, dans le secret de son bateau.

Je navigue, heureux, rattrapant le temps perdu.

Luc, le patron du club de voile me hèle quand je rentre

─ Stan, j'ai une famille d'anglais qui a besoin d'un skipper, la semaine du quinze aout. Tu pourrais te libérer, car j'ai placé tous les autres gars ?

J'ai hoché la tête, pourquoi pas, cela me fait plaisir de rendre service et j'aime naviguer.

─ Voici Giles Carpentier et son fils Malcom. Ils veulent faire un aller-retour jusqu'aux Açores.

Je découvre le père un gros barbu au souffle court. Je ne pourrais pas compter sur lui pour les manœuvres. Son fils doit avoir mon âge, il est maigre, brun et fait la gueule. J'ai une vision fugitive du regard de Malo quand il était fâché, mais à quoi je pense encore moi.

─ Stan vous accompagne pour la sécurité. C'est lui qui commande pour les manœuvres on est d'accord ?

─ Nous sommes des novices, je l'écouterais, promet le père.

Le bateau a deux cabines luxes et des cabines d'équipages près des cuisines, ça me va très bien. Nous allons passer une semaine ensemble. L'adolescent m'évite, heureusement le père est sympa.

─ Vous avez déjà fait la course ? demande Giles.

Plusieurs fois ! Malo adorait y aller.

Deux jours sont passés, ils ont été ébahis de voir des baleines. Nous sommes arrivés à une zone sure, je les ai invités à nager en pleine mer. Je les ai rassurés, en appelant la sécurité du port. J'ai donné notre position et on a plongé avec des gilets. Surtout j'ai mis le zodiac d'un côté et des bouées à la mer. Les étendues trop vastes effraies et le fond noir est toujours impressionnant. J'ai choisi exprès un endroit calme. Avec Malo nous allions nager au milieu des dauphins et des baleines, il n'avait jamais peur.

Malo mon amour qui a sauté qui a décidé de me lâcher, je te pardonne

─ Tu pleures ? s'étonne Malcom qui reste près de moi.

─ Désolé, un souvenir triste.

─ Il y a combien d'eau sous nous ?

─ pas mal, trente mètres.

─ Seigneur J'ai la trouille, couine le père.

Je remarque que Malcom a des cicatrices sur tout le corps. Je mets un point d'honneur à l'éviter. Je suis attiré par lui et même son prénom m'évoque Malo. Car son père le surnomme Mal.

De retour sur le bateau, Mal est parti se doucher et Giles me tiens compagnie pendant que je tends les voiles. Il va falloir avancer et nous allons traverser une zone marchande ce qui implique de veiller toute la nuit.

─ Quelle expérience, merci Stan, C'était quelque chose. Mal se droguait il était dans un état déplorable, le cerveau grillé quand il s'est fait renverser par une voiture. Tu ne vas pas le croire, mais il est revenu en meilleur forme quand il est sorti de son coma. Quel noël de l'enfer et de la résurrection.

─ Quoi ?

─ Oui nous n'avons pas eu de chance, l'accident de voiture remonte au jour de noël il y aura bientôt deux ans.

Je continue de manœuvrer les voiles, anéanti par la coïncidence. Il a frôlé la mort en même temps que Malo et lui s'en est sorti.

─ Avant l'accident il ne s'intéressait à rein, et à son réveil il s'est pris de passion pour les bateaux.

Mon cerveau carbure et j'imagine des trucs incroyables.

─ Nous avons passé notre permis voile, j'étais si heureux de le voir s'intéresser à quelque chose. Je voulais louer en Bretagne c'est lui qui a insisté pour venir ici et il voulait aller aux Açores. Je suis sûr qu'il n'avait jamais entendu parler de cet endroit avant.

─ Je... je ...

─ Ça ne va pas Stan ?

─ Si bien sûr. Le mieux serait que vous alliez vous doucher j'irais après vous. Nous allons avoir un passage moins cool. Nous allons croiser une route de navigation et passer près du supertanker. Ils ont toujours la priorité et il ne faut jamais se faire surprendre par eux.

Ce soir c'est le père qui prépare le diner. Une salade et des sandwichs. Malcom nous a fait de la pizza hier. Le père a monté la garde pendant que j'ai été me rincer.

Je regrette le temps où je me baladais à poil sur le bateau. Rien que pour ces moments-là il aurait dû rester avec moi, il aurait dû me choisir.

Comme tous les soirs, les deux anglais trainent sur leurs écrans. Ce soir, moi je reste à la barre et il ne faudra pas dormir.

Malcom m'a rejoint, ce qui est une première.

─ Tu ne joues pas ce soir ?

─ Non je vais profiter des étoiles et veiller avec toi. Mais je croyais qu'il y avait le GPS qui faisait le boulot.

Une heure du matin j'ai vu au loin un monstre des mers, un porte container, le croiser en pleine mer quand on est minuscule par rapport à lui est toujours impressionnant. J'ai mis en route les balises et mis le moteur en marche pour pouvoir bouger plus vite. J'appelle le pilote qui me confirme la trajectoire, un égyptien.

Les étoiles au-dessus de moi me font le plus magnifique des balais le roulis me berce les souvenirs m'assaillent et j'ai l'espoir bêtement que Malo soit revenu peut-être dans le corps de Malcom. Même si je ne peux plus profiter de lui, bêtement ça me fait plaisir.

─ Pourquoi tu me plais ?

─ Heu...hummm !

─ Pourquoi je me suis réveillé différent de celui que j'étais avant ? Pourquoi j'aime la voile et je t'aime ? Pourquoi je me sens à ma place ici sur l'eau avec toi.

─ Avec moi ?

─ Avec toi.

─ C'est cool ! Merci.

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