22-Rupture
Résumé des chapitres précédents :
Les pères de Merlin prennent leur marque dans le cabinet vétérinaire.
Merlin va les aider et découvre qu'une des filles de sa classe Laurie Rosier est la fille du vétérinaire qui a fait la tentative de suicide.
Laurie lui parle de Malo Vanier et de Lucas Leoni.
Personnages principaux :
Merlin Dambreville,
Lancelot
Stanislas
Personnages secondaires :
Gaspard et Nine Dambreville ses pères vétérinaires
Son grand père Anatole. Son oncle Charles, Mariam
La cousine Léa
Les profs : Raberton,
Les élèves : Sandy, Alexandre, Romain, Laurie Rosier
Stave le prof de kite surf
Malo Vanier et Lucas Leoni les deux garçons qui ont disparu
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Merlin
Laurie n'a rien dit à ses copines. Elle a eu quelques jours de tranquillité, mais c'était trop beau pour durer.
Alexandre s'est révélé particulièrement nul, parce que maintenant que le drame est connu, il raconte que Laurie est à la rue et déballe tous ses secrets.
Laurie l'a entrainé à l'écart, ils sont en train de se disputer et elle pleure. Je les regarde de loin inquiet, me demandant si je dois intervenir.
En allant aux toilettes, je suis tombé sur Lancelot. Je ne l'ai pas revu depuis notre dispute de vendredi soir sur la plage.
Mon souci c'est qu'il est tellement impliqué dans l'étrange histoire de Malo et Lucas que je n'arrive pas à décider que faire.
Il pisse en parlant à un copain, nullement gêné. Pour ma part, je suis incapable de faire quoi que ce soit devant les autres, à la grande exaspération de mes pères quand ils ont eu des mots des écoles, et sur les trajets d'autoroute ou je ralentis tout le monde. Rien n'y fait. Je dois être seul et enfermé.
Il se lave les mains et me détaille dans le miroir sans se cacher, alors que j'attends que le seul WC qui ferme soit disponible.
Il me bouscule en passant, pas méchamment, mais me faisant bouger de ma place.
─ Fais gaffe, abruti !
Il me repousse encore, me coinçant contre le mur.
Je n'ai pas peur curieusement et c'est beaucoup trop sensuel pour ma santé mentale. Plus tard je retourne à ma place en classe, sans que nous ayons échangé un mot.
─ Alors les amoureux vous vous êtes réconciliés, demande Annabelle à Laurie.
─ On a rompu, marmonne-t-elle.
Ses copines poussent des meuglements.
J'envoie un message à Laurie en ignorant Lancelot qui s'est retourné et me regarde. A quoi il joue lui maintenant ?
Tu vas faire comment ?
Je ne veux plus le voir, tu l'as entendu ! Je vais retourner chez ma salope de mère.
Tu veux que je demande à mes pères si tu peux venir chez moi ?
Oui s'il te plait.
Je m'éloigne pour appeler papa et lui dire que nous aurons une invitée à la maison quelques semaines.
Pendant ce temps, Laurie essuie ses yeux, prend ses affaires et va se mettre à côté de Sandy. Les sifflements des autres me parviennent, alors que Stan lève un sourcil étonné.
Les murmures, comme quoi après avoir piqué la place d'Alex je lui pique sa copine, me parviennent aux oreilles.
Laurie me suit le midi et Stan est parti sans rien dire et je me dépêche de le rattraper.
Qu'est-ce qu'il est têtu lui aussi dans son genre !
─ Laisse-moi t'expliquer, merde Stan attends ! C'est dans le cabinet de son père que les miens font un remplacement. J'ai bossé avec elle tout le week-end et elle est sympa. Crois-moi elle a besoin de soutien en ce moment.
─ C'est une sale peste ! Elle est persuadée que j'ai tué Malo !
─ Comment ne pas l'être ! rétorque Laurie qui nous a rejoint.
Stan nous a planté et Sandy est partie de son côté, dépitée. Je m'arrache les cheveux d'exaspération et Laurie a passé tout le temps du repas à s'excuser.
─ Ecoute Stan va se calmer, enfin j'espère. Tu n'as pas besoin de ça. Je leur parlerais.
─ Je passais tout mon temps avec Alexandre.
─ Nous bosserons ensemble, le temps que les choses se tassent.
─ Là tu vois, j'ai eu l'impression que c'est Malo qui parlait, c'était typiquement une de ses phrases.
Une ombre nous fait sursauter. Stan s'assoit sans rien dire.
Merde il nous a entendu !
Il me fait un clin d'œil. Je suis soulagé de constater qu'il ne fait plus la gueule et qu'il n'a pas pris de joint. Sandy arrive un peu plus tard et s'installe à coté de Laurie.
OK, je crois que la crise est passée.
Laurie qui rejoint notre groupe, est le scandale de la journée, qui surpasse sa rupture avec Alexandre et la tentative de suicide de son père. Les lycéens prouvent qu'ils sont des vraies commères.
Je coince Stan plus tard, profitant que nous sommes deux mecs pour parler aux chiottes.
─ Ecoute cette fille a besoin d'aide. Elle va vivre chez moi, mais je veux qu'on reste ami.
─ Elle t'utilise ! Elle se foutait de nous avant ! Elle n'a jamais été sympa, laisse-la tomber !
─ Peut être que dans un univers parallèle ce serait toi qui m'aurais rejeté et par exemple, Lancelot qui aurait été mis à l'écart.
J'ai dit ça au hasard, sans réfléchir, et je réalise qu'en fait ce serait un peu mon fantasme : nous deux, seul au monde contre tous.
Stan sourit comme s'il m'avait percé à jour.
─ Rhaaaa, écoute son père a fait une tentative de suicide, sa mère est en train de le plumer. Mes pères ont repris le cabinet vétérinaire de son père et finalement elle est sympa.
─ OK ! OK ! cède t'il en levant les bras en l'air.
Nous retournons en classe. J'insiste car il n'est pas question que je le perde en route.
─ Stan, tu continueras de venir chez moi ?
─ Je vais continuer pour Caroline.
─ Je ne me séparerais jamais de Caroline !
─ Qui est Caroline ? demande une indiscrète qui nous écoutait et beugle dans la classe.
Stan et moi retrouvons notre complicité.
─ Ma chérie, je rétorque à voix haute et Stan essaie de me la piquer, mais il va s'y casser les dents !
Lancelot fait la gueule, pendant que Stan vente les exploits de la géniale Caroline qui le fait complétement craquer et qu'il adore. Il ne réalise même pas qu'il parle avec eux.
***
Quelques jours sont passés et mon oncle va enfin quitter les soins intensifs de l'hôpital pour aller dans une maison de repos, il va commencer sa rééducation. Les nouvelles ne sont pas bonnes, il n'est pas encore sûr de pouvoir remarcher.
Mon oncle ne se rappelle rien de son accident. Il se souvient uniquement de moi, qu'il ne cesse de réclamer.
Dans la voiture pour aller le voir, mon père me prévient il y a du monde dans le centre, uniquement des invalides, gravement accidentés, parfois jeunes. Il insiste inquiet pour me préparer.
Nous nous garons devant un grand bâtiment qui donne sur l'océan et les rochers.
Des infirmiers et des malades prennent l'air dehors, certains fument et un gars en pyjama est assis sur un banc sans bouger. Il me dit vaguement quelque chose et ressemble à un acteur, sans que je voie lequel.
Mes pères m'entrainent au troisième étage, je me rengorge, l'endroit est triste avec un couloir de lino gris et des murs peints en bleu.
Les portes de chambres sont ouvertes et tous les lits occupés quand nous passons devant.
Nous arrivons à la chambre de mon oncle. Il a les cheveux mouillés. L'infirmière nous explique qu'il remonte de sa séance de rééducation dans l'eau. Quand il me voit il me prend la main, il ne dit rien, il a encore du mal à parler.
Mon père lui raconte le cabinet vétérinaire et parle de mes révisions. L'oncle lève un pouce.
Nous repartons plus tard, mon oncle a eu du mal à me lâcher d'ailleurs.
Dans la voiture, je réalise que désormais nous avons papi et l'oncle Charles à charge. Les deux devraient être placés en établissement spécialisé. Mon père me regarde dans le rétroviseur avant de s'adresser à Nine.
─ Tu en penses quoi ?
─ Je suis d'accord avec toi, il n'est pas question de les laisser et j'aime bien le coin. Nous devrions nous installer ici définitivement. Ton père et ton frère seraient mieux dans leur maison.
─ Quoi ? Vous en avez déjà parlé, j'interviens accusateur.
─ Nous y songeons, rétorque Gaspard. Le père de Laurie nous a proposé de nous associer. J'avoue que j'aimerais bien investir dans cette clinique.
À mon avis, ils ont déjà décidé.
─ On a besoin d'argent. On pensait s'installer ici et vendre le cabinet de Sens ? explique Nine.
─ C'est nul.
─ Tu viendras nous rejoindre ici quand tu auras fini tes études ? poursuit papa.
─ Où alors j'irai ouvrir un cabinet à Sens loin de vous deux.
─ Idiot !
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